Attac France - Un autre monde est possible

https://france.attac.org

  • Livraisons d’armes à Israël : 11 ONG attaquent la France en justice
    https://disclose.ngo/fr/article/livraisons-darmes-a-israel-11-ong-attaquent-la-france-en-justice

    Amnesty International, ASER, Attac… Onze associations attaquent l’État devant le tribunal administratif, à la suite des révélations de Disclose sur la livraison en Israël de pièces de munitions fabriquées en France. Elles réclament une suspension immédiate des licences d’exportations d’armement vers l’État hébreu, en raison du risque d’utilisation contre les civils à Gaza. Lire l’article

  • Procès du commissaire Souchi à Lyon le 13 octobre : pourquoi se mobiliser ?
    https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/proces-du-commissaire-souchi-a-lyon-le-13-octobre-pourquoi-se-mobilise

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1706589322542043136/pu/vid/avc1/720x1280/1Rbgp3KO_GGG4K4-.mp4?tag=12


    Aux côtés de Mireille Damiano, Arié Alimi assure la défense de Geneviève Legay. Après plus de 4 ans de procédure, nous avons enfin obtenu un procès.
    Arié Alimi explique l’affaire Geneviève Legay et pourquoi le procès du commissaire Souchi le 13 octobre à Lyon est historique.

    Rappels des faits
    Nice, place Garibaldi, le samedi 23 mars 2019 : à la veille de l’accueil en grande pompe du dictateur chinois Xi Jinping par Emmanuel Macron, et en plein mouvement social des Gilets Jaunes, une foule clairsemée, moins nombreuse que les forces de l’ordre, se rassemble pour manifester, malgré l’interdiction de manifester prise la veille par la préfecture : « On est là pour dire qu’on a le droit de manifester » déclare face aux caméras Geneviève Legay, alors âgée de 73 ans, gilet jaune et porte parole d’Attac 06.
    Mais la police est bien décidée à faire respecter l’interdiction. À la manœuvre, mégaphone à la main, ceint de son écharpe bleu-blanc-rouge, le commissaire divisionnaire Rabah Souchi fait preuve d’une brutalité féroce contre une foule pacifique, chantant « Liberté de manifester ». 
Dès 11h, les premières arrestations commencent. Et, à 11h40, lors d’une charge, Geneviève tombe au sol, le crâne fracassé. Avec cinq fractures et un traumatisme crânien très grave, Geneviève est restée 48 heures avec son pronostic vital engagé, le personnel de l’hôpital disant même à ses filles qu’elle allait mourir…
    Alors que Geneviève reste plusieurs mois à l’hôpital, commence alors le feuilleton de ce qui allait devenir l’ « affaire Geneviève Legay ».

  • Marche unitaire le 23 septembre 2023 : contre la répression, pour la justice sociale et les libertés publiques
    https://ricochets.cc/Marche-unitaire-le-23-septembre-2023-contre-la-repression-pour-la-justice-

    Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques. Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit (...) #Les_Articles

    / #Luttes_sociales, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/communique-unitaire-une-marche-unitaire-le-23-septembre-2023?var_mode=

  • « Les casseroles c’est un truc de gens bien élevés » - une GJ | Libé | 02.05.23

    https://www.liberation.fr/politique/paroles-danciens-gilets-jaunes-les-casseroles-cest-un-truc-de-gens-bien-e

    Ceux qui ont occupé les ronds-points en 2018 [et 2019] observent avec une certaine circonspection et beaucoup d’amertume l’évolution des mobilisations contre le gouvernement.
    [...]
    Louis, et la bataille ­contre la réforme des retraites ? « Je les vois défiler les syndicats, ils sont trop gentils. Le pouvoir ne ­comprend que la force. Ils auraient dû nous filer un coup de main en 2018 mais ils ont préféré nous traiter de sauvages. Franchement, ils font pitié avec leur casserole. »
    [...]
    Johanna coupe net la conversation : « Il ne faut pas comparer les casseroles aux gilets jaunes, surtout pas. Les casseroles c’est bien beau, ça fait du bruit, mais c’est un truc de gens bien élevés à la demande de la gauche. Alors que nous, c’était autre chose. C’était une colère non organisée, ce n’était pas un truc de politiciens. »
    [...]
    Ludovic ça donne : « Je ne juge pas, les gens luttent avec leurs moyens mais on voit bien que Macron ne flippe pas. Il se moque des casseroles alors qu’il avait peur de nous. Si demain le mouvement devient un peu plus sérieux et déterminé, je serais prêt à faire mon retour dans la rue. En attendant, je ne veux plus perdre mon temps et avaler de lacrymogène gratuitement. »

    Et la manif du 1er mai ? « C’était super, il y avait du monde et une belle ambiance, sauf à Paris je crois ou c’est parti en vrille. Et maintenant, ils vont faire quoi, continuer avec les casseroles et continuer à se laisser endormir par Macron ? C’est très compliqué de faire ressortir les gens dans la rue une fois qu’ils rentrent chez eux. »

  • Couillard dans le potage et dans l’impasse | Attac | 24.04.23

    Les Sables d’Olonne - 24/04

    Lundi 24/04 à 17h15, impasse André Citroën aux Sables d’Olonne

    Déplacement de Bérangère Couillard, la secrétaire déléguée à l’écologie

    Programme prévisionnel :

    17h15 Arrivée de la Ministre au projet Jourdain
    6 impasse André Citroën, 85100 Les Sables d’Olonne

    17h35 Visite commentée du site de l’unité d’Affinage
    Toute presse accréditée

    18h05 Temps d’échanges avec la Ministre et l’ensemble des représentants des structures partenaires
    Toute presse accréditée

    18h10 Signature de la convention REUT tripartite Etat-Anel-Cerema
    Toute presse accréditée

    18h15 Point presse
    Toute presse accréditée

    https://france.attac.org/se-mobiliser/retraites-pour-le-droit-a-une-retraite-digne-et-heureuse/article/on-ne-les-lache-pas-la-carte-des-mobilisations
    https://www.ecologie.gouv.fr/deplacement-berangere-couillard-aux-sables-dolonne-85-lundi-24-avril

    • Ouais didons ça fait beaucoup.

      La page d’Attac d’où sont tirées les données :

      https://france.attac.org/se-mobiliser/retraites-pour-le-droit-a-une-retraite-digne-et-heureuse/article/on-ne-les-lache-pas-la-carte-des-mobilisations

      22 avril

      Caen : Caravane du Service national universel. Blocage du « village SNU » par les manifestants !

      Maltot : Le député macroniste Freddy Sertin (suppléant d’Élisabeth Borne) devait tenir une permanence à la mairie de Maltot (14) de 16h à 18h. Une centaine de manifestants présents l’ont contraint à annuler une heure avant.

      21 avril

      Neuilly sur marne : François Braun devait se rendre à l’hôpital de Ville Evrard (Neuilly sur marne).

      Bobigny : Olivier Klein devait passer à la Bourse départementale du travail de Bobigny, il a finalement renoncé pour ne pas risquer la casserolade.

      Toulouse : La visite de Carole Grandjean à Toulouse a été annulée pour « raisons de sécurité ».

      Nesle : Bruno Le Maire et Christophe Béchu en déplacement. Un comité de non-accueil est prévu !

      Montreuil : Venue du ministre de la Santé François Braun au centre médical Cap Horn 55.

      La Baule : Olivia Grégoire à la Baule et à Guérande. Un comité de non-accueil est aussi prévu !

      Châteauroux : Elisabeth Borne en déplacement dans l’Indre.

      Fontaines : Visite d’Olivier Dussopt à 9h à l’entreprise Margaritelli à Fontaines.

      Montceau-les-Mines : Visite d’Olivier Dussopt à l’entreprise Novium à Montceau-les-Mines.

      Besançon : Venue du ministre des armées Sébastien Lecornu. Un comité de non-accueil est prévu !

      Belfort : Visite d’Olivier Becht, le ministre du commerce extérieur et de l’attractivité, à l’usine d’Alstom en début d’après-midi.

      Lons-le-Saunier : Venue de la ministre à l’égalité homme femme dans le Jura. Comité de non-accueil organisé par l’intersyndicale !

      Tricastin : Venue du ministre chargé de l’industrie Roland Lescure et de la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher sur le site de la centrale nucléaire du Tricastin dans la Drôme.

      Pau : repas officiel avec Gabriel Attal à la villa St Basil’s dans le quartier Trespoey.

      20 avril

      Montpellier : manifestation contre la venue d’Emmanuel Macron dans l’Hérault.

      Lunel : annulation du déplacement prévu d’Emmanuel Macron à Lunel.

      Ganges : Comité d’accueil à Ganges pour la visite d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye au collège Louise Michel qui a été mis en sobriété énergétique. Casseroles, vuvuzellas et plots en plastique, tous « dispositifs sonores portatifs » interdits ! Une banderole « Macron dégage » a été hissée sur une façade rocheuse.

      Brignoles : Visite d’Olivier Véran dans le Var. Un comité de non-accueil est présent !

      Valence : Annulation de la visited’Eric Dupond Moretti.

      Dijon : Annulation de la venue d’Agnès Firmin Le Bodo à la conférence sur le thème de la fin de vie à Dijon à la salle Devosges.

      Bourogne : Comité de non-accueil pour Lecornu au 1er régiment d’artillerie à Bourogne, près de Belfort.

      Nanterre : Comité de non accueil pour la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra vers l’Arena de Nanterre.

      19 avril

      Agen : casserolade et mise en sobriété énergétique du bar qui accueillait le ministre de la Transition Numérique Jean-Noël Barrot (plus d’infos).

      Le Mans : casserolades au Mans et en forêt de Bercé pour accueillir Christophe Béchu.

      Pantin : casserolades lors de la visite de la ministre Carole Grandjean au CFA des métiers du luxe à Pantin, ainsi qu’à sa sortie.

      Pontault-Combault : comité de non accueil pour la visite de Yaël Braun-Pivet au Centre Social et Culturel de Pontault-Combault.

      Muttersholtz : casserolades et mise en sobriété de l’usine Mathis de Muttersholtz lors de la visite d’Emmanuel Macron.

      Nantes : le village du SNU plie bagage au bout d’1h et Sarah El Haïry renonce à venir faire un discours. Voir aussi l’article d’Ouest France : « Chahuté par des manifestants, le village du SNU plie bagage une heure après son ouverture à Nantes ».

      Sélestat : Emmanuel Macron hué lors de sa visite à Sélestat et interpellé par des habitants.

      18 avril

      Paris 13 : comité de non accueil pour Jean-Christophe Combe et Geneviève Darrieussecq en visite à la CAF de Paris

      Saclay : à 17h place Hubert Coudane à Orsay, comité de non-accueil pour Sylvie Retailleau à l’université Paris Saclay.

      Saint-Denis : casserolade pour accueillir Emmanuel Macron. Voir aussi la vidéo de l’Humanité ; « À Saint-Denis, Macron accueilli par des centaines de manifestants déterminés à ne rien lâcher »

      Chartres : comité de non-accueil lors de la venue d’Olivier Dussopt pour la mise en œuvre de la réforme des retraites.

    • @arno Jean-Marc Zulesi a pas aimé ses non-fraises :

      https://www.liberation.fr/economie/social/contre-les-casserolades-un-depute-renaissance-annonce-porter-plainte-2023

      « Merci pour le 49.3 », « on va travailler deux ans de plus grâce à vous », lui a lancé la grosse dizaine de manifestants qui portaient des pancartes où on pouvait lire : « Fiers des violences policières », « Zulesi, petit soldat de Macron ». C’en est trop pour le député qui a réagi ce lundi 24 avril dans un communiqué publié sur son compte Twitter où il annonce vouloir porter plainte. Jean-Marc Zulesi dénonce un « acte d’intimidation » et des « menaces » à son encontre depuis plusieurs mois et affirme ne plus pouvoir se « rendre sereinement à la rencontre de nos concitoyens à cause d’une poignée d’individus ». « Empêcher des représentants de la nation de mener leur mandat est un acte anti-démocratique fort. Derrière ces méthodes se cache une volonté de nuire, de toucher les élus afin de gagner en visibilité médiatique. Cette escalade de l’intimidation est intolérable. » Le député ne précise pas clairement le motif ni les personnes visées par sa plainte mais évoque un « harcèlement » dont il serait la cible.

      Début janvier, lors des débats sur la réforme des retraites, des affiches hostiles au projet avaient été collées sur les vitres de la permanence du député Renaissance. Il avait alors dénoncé une « méthode [qui] ne fait pas avancer le débat, mais le compromet ».

      Le pauvre, le voilà contraint d’assumer ?

    • https://www.liberation.fr/societe/education/la-visite-a-lyon-du-ministre-de-leducation-pap-ndiaye-fortement-perturbee

      La visite à l’Institut de formation des enseignants « n’est pas annulée, c’est inversé », le ministre se rendant d’abord au rectorat, puis à l’Inspe, a précisé le ministère. Lors d’un micro tendu au rectorat, Pap Ndiaye a confirmé qu’il allait se rendre ensuite à l’Inspe. Le programme de la visite communiqué aux médias ne faisait initialement pas mention d’un déplacement au rectorat.

      L’annonce - seulement deux heures avant - de son déplacement avait immédiatement suscité un appel sur les réseaux à accueillir le ministre dans le chahut. La petite centaine de personnes qui s’étaient rassemblées en comité d’accueil était munie de casseroles, poêles, seaux, boîtes de biscuits en fer-blanc, sifflets mais aussi cornes de brume et fumigènes.

      Note : on ment comme on peut au ministère
      Note : boîtes de biscuits en fer-blanc : bonne idée !

    • Les boîtes en fer blanc au niveau pression acoustique ça doit être beaucoup plus efficace que la casserole ! Bien joué ! Maintenant est-ce que ça va être classé « dispositif sonore portatif » par les autorités, j’ai hâte de voir.

      Sinon fait chier, #foutriquet devait venir à Toulon le 27, ça aurait été l’occasion de tester un truc (j’ai une jolie plaque d’inox dans la cave, quand on tape dessus ça fait un foin du diable), mais le pleutre a décommandé…

  • On ne les lâche pas ! La carte des mobilisations - Attac France
    https://france.attac.org/se-mobiliser/retraites-pour-le-droit-a-une-retraite-digne-et-heureuse/article/on-ne-les-lache-pas-la-carte-des-mobilisations

    Attac s’est fait le relais des appels à boycotter lundi l’allocution du monarque présidentiel en organisant partout devant les mairies des concerts de casseroles. Un appel dont l’écho a résonné avec des centaines de rassemblements partout en France.

    Nous appelons à ne pas lâcher Macron et ses ministres et à rejoindre les comités de non-accueil partout en France. Vous trouverez ici la carte illustrée des déplacements d’Emmanuel Macron et de ses ministres.

    • Attac appellerait à ne pas lâcher les députés [et les sénateurs] de la Macronie, tant qu’a faire, ça serait bien aussi, non ?

  • « Pressions inqualifiables » sur l’Assemblée nationale : que s’est-il passé le 7 février ?
    mercredi 8 février 2023, par Raphael Pradeau - Attac France
    https://france.attac.org/se-mobiliser/retraites-pour-le-droit-a-une-retraite-digne-et-heureuse/desintox-sur-les-retraites/article/pressions-inqualifiables-sur-l-assemblee-nationale-que-s-est-il-passe-

    Que s’est-il passé devant l’Assemblée nationale mardi 7 février, jour de débat sur la réforme des retraites dans l’hémicycle et de mobilisation contre ce projet ? Un évènement gravissime, si l’on en croit les commentaires outrés de parlementaires du groupe présidentiel et du Rassemblement National. Mais quoi exactement ? (...)

    #Attac #Rosies

  • Catastrophe climatique : « Les grandes banques et le libre marché font partie du problème, pas de la solution » - Basta !
    https://basta.media/Catastrophe-climatique-Les-grandes-banques-et-le-libre-marche-font-partie-d

    Reconnaissant le rôle déterminant joué par la finance dans l’aggravation du #chaos_climatique, l’un des principaux engagements de l’Accord de Paris était de rendre « les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques ».


    Don Quixote’s Impossible Dream #Eric_Drooker
    https://www.drooker.com

  • Désintox : travailler plus longtemps pour financer les baisses d’impôts pour les riches et les grandes entreprises ? Non merci ! - Attac France
    https://france.attac.org/se-mobiliser/reforme-des-retraites/desintox-sur-les-retraites/article/desintox-travailler-plus-longtemps-pour-financer-les-baisses-d-impots-

    Il n’est donc plus question de reculer l’âge de départ à la #retraite pour assurer la pérennité du système par répartition, comme l’affirmait ces derniers mois Emmanuel Macron et ses ministres. Il faut dire que les rapports du très officiel Comité d’orientation sur les retraites sont formels : notre système de retraite par répartition est financé .

    Puisque cette contre-réforme n’a rien d’indispensable, le gouvernement tente donc désormais de nous expliquer que travailler plus longtemps nous permettrait de payer moins d’impôts. Or, qui profiterait de nouvelles baisses d’impôts ?

    • nb : article du vendredi 3 juin 2022

      (dont appel à se mobiliser dans les urnes - raté - et dans la rue - on peut toujours essayer)

      sur la photo, Le Maire a vraiement un air d’ illuminé ; il serait pas un peu radicalisé lui ?

    • un extrait du thread de sebtixlovesyou :

      9. Si, dans ces conditions, le gouvernement prend un bazooka pour écraser une mouche [les 2% du pib de participation du gouv aux retraites], elle même hypothétique, c’est peut être que l’intention n’est pas d’écraser la mouche, mais de percer le mur derrière elle – et que la mouche n’était qu’un prétexte.

      10. Ce que vise le gvt, c’est de faire en sorte que les retraites ne soient plus suffisantes pour contraindre au développement de la retraite par capitalisation.

  • Contre la chasse aux associations, défendons nos libertés ! - Attac France
    https://france.attac.org/nos-idees/etendre-et-approfondir-la-democratie/article/contre-la-chasse-aux-associations-defendons-nos-libertes

    Dans l’ensemble de ces cas de dissolutions, les services de police ont passé au scanner les réseaux sociaux des organisations ciblées à la recherche de commentaires haineux. Ce nouveau motif de dissolution est désormais autorisé, la loi sur « le respect des principes de la République » permettant de faire reposer sur les associations les propos tenus par des tierces personnes, même si celles-ci ne sont pas membres de l’organisation. À la lecture des décrets de dissolution on découvre pourtant que les investigations et les propos retenus à charge, portent sur des périodes largement antérieures à l’adoption de loi en août 2021, en violation manifeste du principe de non-rétroactivité.

    Ces mesures de dissolution constituent une épée de Damoclès suspendue au-dessus de l’ensemble des associations et demain de toutes les organisations du mouvement social, au risque d’obliger leurs membres à une autocensure dommageable à la cause défendue. On ne peut exclure de surcroît que des personnes mal intentionnées déposent sur les réseaux sociaux des commentaires empoisonnés dans le but de nuire à l’image de telle ou telle association, ainsi exposée à la menace de dissolution.

    Tous les espaces démocratiques d’expression et de protestation de la population se restreignent peu à peu. Le contrôle sur les manifestations s’accroît – allant de la contestation des parcours à l’interdiction pure et simple, la répression et les violences policières contre les manifestant·es vont sans cesse en s’aggravant. Au-delà, ce sont tous les outils militants traditionnels de la liberté syndicale et associative (tracts, boycott, appel à mobilisation, réseaux sociaux…) qui sont de plus en plus gravement entravés.

  • Les candidats des inégalités | Attac France
    Pour Attac, la réélection d’Emmanuel Macron serait dramatique, alors que le quinquennat a été marqué par l’injustice fiscale, sociale et environnementale, et une inquiétante restriction des libertés.

    https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports/article/rapport-les-candidats-des-inegalites

    Marine Le Pen, Eric Zemmour, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron... Certes, ces personnalités ont des parcours et des sensibilités différentes. Marine Le Pen et Eric Zemmour prônent des thèses nationalistes, identitaires et xénophobes tandis que Valérie Pécresse est issue d’une droite écartelée entre une aile traditionaliste, et une aile libérale aujourd’hui davantage incarnée par Emmanuel Macron. Pour autant, en matière de politique fiscale et budgétaire, tou·tes portent des propositions comparables dans une forme de surenchère sidérante et dangereuse. Attac, avec l’Observatoire de la justice fiscale, dresse ainsi le portrait de quatre programmes, qui communément, marquent une offensive sans précédent contre le « modèle social ».

    La synthèse du rapport de 30 pages (fichier pdf à disposition) :

    Une fiscalité en faveur des plus riches

    Aucun-e des candidat-es ne veut revenir sur le prélèvement forfaitaire unique (PFU) et l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui remplace l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et ne propose de procéder à une « revue des niches fiscales ». Tou-tes proposent de prolonger voire d’aggraver l’affaiblissement de la progressivité du système fiscal. Valérie Pécresse veut ainsi doubler le crédit d’impôt pour emploi d’un-e salairié-e à domicile, ce qui ne bénéficierait pas aux classes moyennes mais seulement aux plus aisés. Eric Zemmour veut doubler le quotient familial au profit des familles riches, les deux voulant aussi renforcer l’abattement sur la résidence principale à l’IFI. Un IFI que Marine Le Pen veut remplacer par un impôt sur la fortune financière. Ceci se traduirait par un report des placements sur l’immobilier, remplaçant la rente financière qu’Emmanuel Macron, Valérie Pécresse et Eric Zemmour proposent de favoriser par la rente immobilière.

    Les 4 candidat-es veulent aussi baisser les droits de donation et de succession, plus ou moins fortement selon les propositions. Aucun-e ne précise qu’il existe des abattements utilisés par les plus riches pour transmettre une part de leur patrimoine sans payer d’impôt et que les pauvres et les classes moyennes ne paient pas ces impôts, à de rares exceptions près (succession d’un parent lointain par exemple). Ces propositions auraient pour conséquence une explosion des inégalités de revenus et de patrimoines, celles-ci étant déjà en hausse.

    Une fiscalité en faveur des grandes entreprises

    Aucun-e des candidat-es ne veut remettre en cause les mesures d’Emmanuel Macron que constituent la baisse du taux nominal de l’impôt sur les sociétés (IS) et la baisse des impôts dits « de production » (soit les impôts locaux et sociaux des entreprises). Aucun-e ne souhaite remettre en cause les « niches fiscales » (qui bénéficient essentiellement aux grandes entreprises) de l’IS. Tou-tes veulent poursuivre la baisse des impôts de production, comme le réclame le Medef, voire renforcer des niches fiscales applicables à l’IS, comme le crédit d’impôt recherche dont le coût budgétaire record de 7,4 milliards d’euros est inversement proportionnel à son impact en matière de recherche...
    Mieux vaut être riche pour frauder (fort avec les faibles, faible avec les forts)

    Ces candidat-es ne veulent pas renforcer la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales mais préfèrent s’attaquer à la « fraude sociale », notamment la fraude aux prestations sociales. Celle-ci est estimée à 3 milliards d’euros, contre 20 milliards d’euros pour la fraude aux cotisations sociales (travail et revenus non déclarés) et 80 milliards d’euros pour la fraude fiscale. Tous les quatre omettent aussi de rappeler que le montant du non recours aux prestations sociales est bien supérieur à celui des fraudes aux prestations sociales : chaque année, plus de 10 milliards d’euros d’aides sociales ne sont pas réclamés par leurs potentiels bénéficiaires. Fort avec les faibles, faible avec les forts : voici l’orientation proposée.

    Pouvoir d’achat : l’illusion par le sous-financement de la protection sociale

    Aucun-e des candidat-es des inégalités ne propose de revaloriser le SMIC ni les salaires. Mais tou-tes promettent d’augmenter le pouvoir d’achat en réduisant les cotisations sociales salariales dans un tour de passe-passe synonyme de baisse des ressources de la Sécurité sociale. Il s’agit simplement de prendre d’une main ce qu’on fait semblant de donner de l’autre, pour éviter toute réelle revalorisation salariale.

    Vers un autre modèle social

    Aucun-e des 4 candidat-es ne veut revenir sur la réforme de l’assurance chômage d’Emmanuel Macron qui a pénalisé 1,2 million de demandeur-ses d’emploi. Valérie Pécresse veut même la durcir avec, entre autres, la suspension de l’indemnisation en cas d’un seul refus d’emploi ou de formation, ce qui reviendrait à forcer les chômeurs et chômeuses à accepter n’importe quel emploi.

    Tou-tes refusent de rehausser la part des dépenses de retraites dans le PIB. En proposant de « travailler plus longtemps », compte tenu des réalités démographiques et du taux d’emploi des plus de 55 ans, cela signifiera tout à la fois une période plus longue avec des revenus faibles, une pension de retraite plus basse et une période de retraite en bonne santé plus courte.

    En matière de politique familiale, si Emmanuel Macron est discret, les trois autres ne cachent pas des penchants traditionalistes voire xénophobes. Valérie Pécresse et Eric Zemmour veulent notamment l’universalité des allocations familiales, ce qui ne bénéficierait qu’aux familles riches, tandis que Marine Le Pen dit vouloir soutenir les « familles françaises » avec une subvention au troisième enfant.

    Une politique d’affaiblissement des services publics

    La réduction du périmètre et des moyens de l’action publique répond à la logique profonde d’ensemble des propositions de ces candidat-es. En affaiblissant le système de protection sociale et les services publics, ce seraient principalement les personnes pauvres et les classes « moyennes » qui en pâtiraient. Ce sont en effet essentiellement la protection sociale et les services publics qui permettent de diminuer les inégalités : par conséquent, en les affaiblissant, les inégalités ne pourraient qu’augmenter plus rapidement.

    Malgré leurs divergences, Emmanuel Macron, Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Eric Zemmour mèneraient une politique qui renforcerait l’injustice fiscale et sociale : elles et ils sont les « candidats des inégalités ».

    https://blogs.mediapart.fr/attac-france/blog/030322/macron-pecresse-le-pen-zemmour-qui-creusera-le-plus-les-inegalites

  • Justice écologique, sociale et climatique : rassemblement à #Crest samedi 6 novembre
    https://ricochets.cc/Justice-ecologique-sociale-et-climatique-rassemblement-a-Crest-samedi-6-no

    Samedi a lieu une journée mondiale pour la justice climatique (dans le cadre de la COP 26), et il y a des manifestations un peu partout dans le monde. Un rassemblement statique et pacifique prévu samedi à Crest. Voir texte de l’appel international et signataires en français : COP26 : appel à mobilisation le 6 novembre pour la justice climatique Tout le monde sait bien que des manifestations et rassemblements ne peuvent pas inverser la vapeur et faire « plier » les Etats et le système économique (...) #Les_Articles

    / Crest, #Catastrophes_climatiques_et_destructions_écologiques, #Ecologie

    https://cop26coalition.org/gda
    https://france.attac.org/se-mobiliser/justice-sociale-et-climatique/article/cop26-appel-a-mobilisation-le-6-novembre-pour-la-justice-climatique

  • Attac annonce que le taux d’imposition de 15% sur les multinationales constitue une « non-avancée historique ». Selon eux :

    2,5 à 4 milliards d’euros au maximum en France contre 16 milliards avec un taux de 21%

    Je ne comprends pas le raisonnement sur 2 points :
    – L’état perçoit-il actuellement d’avantage de manière à ce que l’on ne puisse annoncer une « non-avancée » ?
    – Pourquoi le montant perçu n’est pas proportionnel au taux ?

    Quelqu’un pour m’expliquer ?

    https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/taux-de-15-sur-les-multinationales-une-non-avancee-historique

    #imposition #taxe #gafam

  • « Pour un retour de l’#honneur de nos gouvernants » : 20 #généraux appellent Macron à défendre le #patriotisme

    (attention : toxique)

    À l’initiative de #Jean-Pierre_Fabre-Bernadac, officier de carrière et responsable du site Place Armes, une vingtaine de généraux, une centaine de hauts-gradés et plus d’un millier d’autres militaires ont signé un appel pour un retour de l’honneur et du #devoir au sein de la classe politique. Valeurs actuelles diffuse avec leur autorisation la lettre empreinte de conviction et d’engagement de ces hommes attachés à leur pays.

    Monsieur le Président,
    Mesdames, Messieurs du gouvernement,
    Mesdames, Messieurs les parlementaires,

    L’heure est grave, la #France est en #péril, plusieurs #dangers_mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.

    Nos #drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la #tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots « #Honneur_et_Patrie ». Or, notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du #délitement qui frappe notre #patrie.

    – Délitement qui, à travers un certain #antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une #haine entre les communautés. Aujourd’hui, certains parlent de #racialisme, d’#indigénisme et de #théories_décoloniales, mais à travers ces termes c’est la #guerre_raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa #culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.

    – Délitement qui, avec l’#islamisme et les #hordes_de_banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des #dogmes contraires à notre #constitution. Or, chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la #République ne s’appliquent pas.

    – Délitement, car la haine prend le pas sur la #fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les #forces_de_l’ordre comme agents supplétifs et boucs émissaires face à des Français en #gilets_jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant, ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.

    Les #périls montent, la #violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or, nous, serviteurs de la #Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements des spectateurs passifs.

    Aussi, ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’#éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos #silences coupables.

    Comme le disait le #cardinal_Mercier, primat de Belgique : « Quand la #prudence est partout, le #courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la #sauvegarde_de_la_nation.

    Par contre, si rien n’est entrepris, le #laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant au final une #explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de #protection de nos #valeurs_civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.

    On le voit, il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce #chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la #responsabilité, se compteront par milliers.

    Les généraux signataires :

    Général de Corps d’Armée (ER) Christian PIQUEMAL (Légion Étrangère), général de Corps d’Armée (2S) Gilles BARRIE (Infanterie), général de Division (2S) François GAUBERT ancien Gouverneur militaire de Lille, général de Division (2S) Emmanuel de RICHOUFFTZ (Infanterie), général de Division (2S) Michel JOSLIN DE NORAY (Troupes de Marine), général de Brigade (2S) André COUSTOU (Infanterie), général de Brigade (2S) Philippe DESROUSSEAUX de MEDRANO (Train), général de Brigade Aérienne (2S) Antoine MARTINEZ (Armée de l’air), général de Brigade Aérienne (2S) Daniel GROSMAIRE (Armée de l’air), général de Brigade (2S) Robert JEANNEROD (Cavalerie), général de Brigade (2S) Pierre Dominique AIGUEPERSE (Infanterie), général de Brigade (2S) Roland DUBOIS (Transmissions), général de Brigade (2S) Dominique DELAWARDE (Infanterie), général de Brigade (2S) Jean Claude GROLIER (Artillerie), général de Brigade (2S) Norbert de CACQUERAY (Direction Générale de l’Armement), général de Brigade (2S) Roger PRIGENT (ALAT), général de Brigade (2S) Alfred LEBRETON (CAT), médecin Général (2S) Guy DURAND (Service de Santé des Armées), contre-amiral (2S) Gérard BALASTRE (Marine Nationale).

    https://www.valeursactuelles.com/politique/pour-un-retour-de-lhonneur-de-nos-gouvernants-20-generaux-appellen

    La une :

    #appel #généraux #valeurs_actuelles #lettre #lettre_ouverte #armée #soldats

    ping @isskein @karine4

    • 2022 : « l’étrange défaite » qui vient

      Pour Marc Bloch, auteur de L’Étrange défaite, la cause de la débâcle de juin 1940 n’était pas seulement militaire mais d’abord politique. De la même façon, le désastre annoncé de printemps 2022 n’est pas seulement de nature électorale. La débâcle de la démocratie se construit depuis des mois par une sorte de capitulation rampante et générale face à l’extrême droite.

      « Un jour viendra, tôt ou tard, où la France verra de nouveau s’épanouir la liberté de pensée et de jugement. Alors les dossiers cachés s’ouvriront ; les brumes, qu’autour du plus atroce effondrement de notre histoire commencent, dès maintenant, à accumuler tantôt l’ignorance et tantôt la mauvaise foi, se lèveront peu à peu . »

      Ainsi s’ouvre L’Étrange défaite écrite par Marc Bloch au lendemain de la capitulation de l’armée française en juin 1940. « À qui la faute ? », se demande-t-il. Quels mécanismes politiques ont conduit à ce désastre et à l’effondrement d’une République ? Si les militaires, et surtout l’état-major, sont aux premières loges des accusés, nul n’échappe à l’implacable regard de l’historien : ni les classes dirigeantes qui ont « préféré Hitler au Front Populaire », ni la presse mensongère, ni le pacifisme munichois, ni la gauche qui n’a pas eu besoin de ses adversaires pour ensevelir ce Front populaire qui fit si peur aux bourgeois.

      Les « brumes », l’aveuglement et la soumission passive aux récits des futurs vainqueurs ont conduit inexorablement à une #capitulation_anticipée. Comment ne pas y reconnaître la logique des moments sombres que nous vivons sidérés.

      La banalisation de la menace factieuse

      Sidérés, nous le sommes à coup sûr quand il faut attendre six jours pour qu’une menace de sédition militaire (http://www.regards.fr/politique/societe/article/lettre-des-generaux-un-texte-seditieux-qui-menace-la-republique) signée le 21 avril 2021 par une vingtaine de généraux en retraite, mais aussi par de nombreux officiers, commence à faire un peu réagir.

      Sidérés, nous le sommes par la légèreté de la réponse gouvernementale. Un tweet de la ministre des Armées (https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/04/25/la-gauche-s-insurge-contre-une-tribune-de-militaires-dans-valeurs-actuelles-) ne parle que « d’#irresponsabilité » de « généraux en retraite ». Pour #Florence_Parly le soutien que leur apporte Marine Le Pen « reflète une méconnaissance grave de l’institution militaire, inquiétant pour quelqu’un qui veut devenir cheffe des armées ». N’y aurait-il à voir que de l’irresponsabilité militaire et de l’incompétence politique ?

      Il faut attendre le lundi 26 avril pour que Agnès Runacher secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances s’avise (https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/un-quarteron-de-generaux-en-charentaises-la-tribune-de-militaires-dans-v) que le texte a été publié jour pour jour 60 ans après l’appel des généraux d’Alger. En parlant de « quarteron de généraux en charentaises », elle semble considérer que la simple paraphrase d’une expression de l’allocution de De Gaulle, le 23 avril 1961 suffira à protéger la démocratie. Ce dernier, plus martial, en uniforme, parlait surtout de « putsch » et d’un « groupe d’officiers ambitieux et fanatiques ».

      Sidérés, nous le sommes par le #silence persistant, cinq jours après la publication du texte factieux, de l’essentiel les leaders de la droite, du centre, de la gauche et des écologistes.

      Sidérés, nous sommes encore de l’isolement de ceux qui appellent un chat un chat tels Éric Coquerel, Benoît Hamon ou Jean Luc Mélenchon. Ce dernier rappelle au passage que l’article 413-3 du code pénal prévoit cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende pour provocation à la désobéissance des militaires.

      Sidérés, nous le sommes enfin, pendant une semaine, de la #banalisation de l’événement par des médias pourtant prompts à se saisir du buzz des « polémiques ». Le 25 avril (https://rmc.bfmtv.com/emission/tribunes-de-militaires-les-gens-n-ont-pas-confiance-dans-les-politiques-m), RMC/BFM, dans les Grandes Gueules, n’hésite pas à présenter l’appel sur fond de Marseillaise, à moquer « la gauche indignée » en citant Jean Luc Mélenchon et Éric Coquerel, et à débattre longuement avec l’initiateur du texte, Jean-Pierre Fabre-Bernadac. Jack Dion, ancien journaliste de L’Humanité (1970-2004), n’hésite pas à écrire (https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/malgre-ses-relents-putschistes-la-tribune-des-ex-generaux-met-le-doigt-la-) dans Marianne le 28 avril : « Malgré ses relents putschistes, la tribune des ex généraux met le doigt là où ça fait mal. » Il faut croire donc que cet appel factieux et menaçant ne fait pas polémique après l’appel à l’insurrection de Philippe de Villiers dont on oublie qu’il est le frère aîné d’un autre général ambitieux, Pierre de son prénom, chef d’état-major des armées de 2010 à 2017.

      Qui sont donc les ennemis que ces militaires appellent à combattre pour sauver « la Patrie » ? Qui sont les agents du « délitement de la France » ? Le premier ennemi désigné reprend mot pour mot les termes de l’appel des universitaires publié le 1 novembre 2020 sous le titre de « #Manifeste_des_100 » (https://manifestedes90.wixsite.com/monsite) : « un certain antiracisme » qui veut « la guerre raciale » au travers du « racialisme », « l’indigénisme » et les « théories décoloniales ». Le second ennemi est « l’islamisme et les hordes de banlieue » qui veulent soumettre des territoires « à des dogmes contraires à notre constitution ». Le troisième ennemi est constitué par « ces individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre » dont ils veulent faire des « boucs émissaires ».

      Chacune et chacun reconnaîtra facilement les islamo-gauchistes, les séparatistes et les black blocs, ces épouvantails stigmatisés, dénoncés, combattus par le pouvoir comme par une partie de l’opposition. Ce texte a au moins une vertu : il identifie clairement la nature fascisante des diatribes de Jean-Michel Blanquer, Gérald Darmanin ou Frédérique Vidal. Il renvoie à leur responsabilité celles et ceux qui gardent le silence, organisent le débat public autour de ces thématiques sur la scène médiatique, s’abstiennent à l’Assemblée sur des textes de loi à la logique islamophobe – quand ils ne votent pas pour –, signent des tribunes universitaires pour réclamer une police de la pensée. Il renvoie à ses responsabilités le Bureau national du Parti socialiste qui, dans sa résolution du 27 avril (https://partisocialiste92.fr/2021/04/27/resolution-du-bureau-national-a-la-suite-dune-tribune-de-militaire), persiste à affirmer « qu’il serait absurde de chercher à nier ces sujets qui nous font face » comme « ces #minorités_agissantes » qui prônent la « #désaffiliation_républicaine ».

      Baromètre incontesté des dérives intellectuelles, l’omniprésent #Michel_Onfray, aujourd’hui obsédé par la décadence de la France, ne partage-t-il pas le diagnostic des factieux ? Sa sentence du 27 avril dans la matinale d’Europe 1 (https://www.europe1.fr/societe/sur-le-terrorisme-la-parole-presidentielle-est-totalement-devaluee-estime-on), « l’intérêt de l’#islamo-gauchisme est de détruire la nation, la souveraineté nationale, la France, l’histoire de France, tout ce qui constitue la France », est immédiatement reprise par Valeurs actuelles (https://www.valeursactuelles.com/politique/pour-michel-onfray-linteret-de-lislamo-gauchisme-est-de-detruire-l). Quelques jours plus tôt, dans une envolée digne de Gérald Darmanin, il assénait au Point (https://www.lepoint.fr/debats/michel-onfray-on-a-un-seul-probleme-en-france-c-est-que-la-loi-n-est-pas-res) : « On a un seul problème en France, c’est que la loi n’est pas respectée ». Mais de quelle loi parle Michel Onfray quand il ajoute, à propos du verdict en appel du procès des jeunes de Viry-Châtillon : « Il y a des gens à qui on dit : […] peut-être que vous faites partie de ceux qui auraient pu tuer, mais la preuve n’est pas faite, on est pas sûr que c’est vous, allez, vous pouvez rentrer chez vous. L’affaire est terminée pour vous. » Pour Michel Onfray, le scandale n’est pas la mise en accusation délibérée d’innocents par une police en quête désespérée de coupables mais un principe de droit : la présomption d’innocence elle-même !

      La capitulation rampante

      Voilà où nous en sommes. Voilà pourquoi il est pour beaucoup si difficile de se scandaliser d’un appel factieux quand les ennemis désignés sont ceux-là même qui sont désignés à longueur d’antenne et de déclaration politique dans ce désastreux consensus « républicain » réunissant l’extrême droite, la droite et une partie de la gauche.

      Chacune et chacun y va de sa surenchère. #Anne_Hidalgo (https://www.nouvelobs.com/edito/20201125.OBS36577/derriere-la-gueguerre-entre-hidalgo-et-les-ecolos-la-pomme-de-discorde-de) enjoint les Verts « d’être au clair avec la République » à propos de la laïcité alors même que #Yannick_Jadot (https://www.lepoint.fr/politique/loi-contre-le-separatisme-la-gauche-denonce-un-texte-qui-ne-regle-rien-07-02) demande de « sortir de toute naïveté et de toute complaisance », pour « combattre l’islam politique », proposant de « contrôler les financements des associations » et de « renforcer tous les dispositifs sur le contrôle des réseaux sociaux ».

      La discussion et le vote de la loi sur le « séparatisme », puis les débats hallucinants sur l’organisation de « réunions non mixtes » au sein du syndicat étudiant Unef nous en a fourni un florilège. Pour le communiste #Stéphane_Peu (http://www.le-chiffon-rouge-morlaix.fr/2021/02/separatisme-une-loi-equilibree-se-serait-attachee-a-renforc) comme pour le socialiste #Olivier_Faure (https://www.europe1.fr/politique/projet-de-loi-contre-les-separatismes-olivier-faure-craint-une-surenchere-40), la question n’est pas de combattre sur le fond la notion de « #séparatisme » mais de rester dans une « loi équilibrée » qui « renforce la #République » (Peu) et d’éviter « la surenchère » (Faure). L’un comme l’autre et comme nombre de députés de leurs groupes, s’abstiendront lors du vote à l’Assemblée nationale. Seule La France insoumise a sauvé l’honneur et dénoncé, notamment par la voix de #Clémentine_Autain (https://www.lepoint.fr/politique/loi-contre-le-separatisme-la-gauche-denonce-un-texte-qui-ne-regle-rien-07-02) dès le 16 février, une loi qui « ouvre la boîte de Pandore pour des idées qui stigmatisent et chassent les musulmans » et « nous tire vers l’agenda de l’extrême droite ».

      Si le débat parlementaire gomme un peu les aspérités, l’affaire des réunions « non mixtes » au sein de l’Unef est l’occasion d’un déferlement de sincérité imbécile. On n’en attendait pas moins de #Manuel_Valls (https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-22-mars-2021) qui s’empresse de poser l’argument clef de la curée : « Les réunions "racialisées" légitiment le concept de race ». Le lendemain #Marine_Le_Pen (https://www.francetvinfo.fr/politique/marine-le-pen/video-il-faut-poursuivre-l-unef-un-syndicat-qui-commet-des-actes-racist) le prend au mot et réclame des poursuites contre ces actes racistes. Anne Hidalgo (https://www.europe1.fr/politique/reunions-non-mixtes-a-lunef-cest-tres-dangereux-juge-anne-hidalgo-4032954) apporte sa voix contre une pratique qu’elle considère comme « très dangereuse » au nom de « ses convictions républicaines ». Olivier Faure (https://www.youtube.com/watch?v=rifRSrm7lpU

      ), moins « équilibré » que sur la loi contre le « séparatisme » renchérit comme « une dérive incroyable ».

      Quelle « dérive » ? Tout simplement « l’idée que sont légitimes à parler du racisme les seules personnes qui en sont victimes », alors que « c’est l’inverse qu’il faut chercher ». Dominés restez à votre place, nous parlerons pour vous ! Aimé Césaire dans sa lettre à Maurice Thorez (https://lmsi.net/Lettre-a-Maurice-Thorez), dénonçait ce qu’il nommait le « #fraternalisme » : « Un grand frère qui, imbu de sa supériorité et sûr de son expérience, vous prend la main pour vous conduire sur la route où il sait se trouver la Raison et le Progrès. » Or, ajoutait-il, « c’est très exactement ce dont nous ne voulons plus » car « nous ne (pouvons) donner à personne délégation pour penser pour nous. »

      Olivier Faure revendique un « #universalisme » que ne renierait pas le candidat communiste à la présidentielle, #Fabien_Roussel pour qui « les réunions segmentées selon la couleur de sa peau, sa religion ou son sexe, ça divise le combat ». Le PCF (https://www.pcf.fr/actualite_derri_re_les_attaques_contre_l_unef_une_d_rive_autoritaire_et_antid_mo) n’hésite pas à défendre en théorie l’Unef tout en se joignant cœur réactionnaire des condamnations de ses pratiques.

      #Audrey_Pulvar (https://www.lci.fr/politique/demander-a-une-personne-blanche-de-se-taire-dans-une-reunion-non-mixte-pulvar-cr) cherchant peut-être un compromis dans la présence maintenue mais silencieuse d’un blanc dans une réunion de personnes racisées, se prend une volée de bois vert du chœur des bonnes âmes universalistes. La « dilution dans l’universel » est bien « une façon de se perdre » comme l’écrivait encore Aimé Césaire en 1956.

      Ce chœur hystérisé, rien ne le fera taire, ni le rappel élémentaire d’#Eric_Coquerel (https://www.facebook.com/watch/?v=773978356575699) que les #groupes_de_parole sont « vieux comme le monde, comme le mouvement féministe, comme les alcooliques anonymes », ni la prise du conscience de l’énormité morale, politique et juridique des positions prises ainsi dans une émotion révélatrice.

      Refuser de comprendre que la parole des dominées et dominés a besoin de se constituer à l’abri des dominants, c’est nier, de fait, la #domination. Ce déni de la domination, et de sa #violence, est une violence supplémentaire infligée à celles et ceux qui la subissent.

      Au passage, une partie de la gauche a par ailleurs perdu un repère simple en matière de liberté : la liberté de réunion est la liberté de réunion. Elle n’est plus une liberté si elle est sous condition de surveillance par une présence « hétérogène ». À quand les réunions de salariés avec présence obligatoire du patron ? Les réunions de femmes avec présence obligatoire d’un homme ? Les réunions d’étudiants avec présence obligatoire d’un professeur ? Les réunions de locataires avec présence obligatoire du bailleur ? Les réunions d’antiracistes avec présence obligatoire d’un raciste ?

      Ces héritiers et héritières d’une longue tradition politique liée aux luttes sociales révèle ainsi leur déconnexion avec les mobilisation d’aujourd’hui, celles qui de #MeToo à Black Lives Matter ébranlent le monde et nous interrogent sur quelle humanité nous voulons être au moment où notre survie est officiellement en question. Ces mouvements de fond martèlent, 74 ans après Aimé Césaire, que « l’heure de nous-mêmes a sonné. »

      Nul doute, hélas, que ce qui fait ainsi dériver des femmes et des hommes issus de la #gauche, c’est le poids pas toujours avoué, mais prégnant et souvent irrationnel, de l’#islamophobie. Cette adhésion générale à un complotisme d’État (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/041220/l-etat-t-il-le-monopole-du-complotisme-legitime) touche plus fortement les espaces partisans, voire universitaires, que le monde associatif. On a pu le constater lors de la dissolution du #Collectif_contre_l’islamophobie_en_France (#CCIF) fin 2020 quand la fermeté les protestations de la Ligue des droits de l’Homme (https://blogs.mediapart.fr/gabas/blog/031220/ldh-dissolution-politique-du-ccif) ou d’Amnesty international (https://www.amnesty.fr/presse/france-la-fermeture-dune-association-antiraciste-e) n’a eu d’égale que la discrétion de la gauche politique. La palme du mois d’avril revient sans conteste à #Caroline_Fourest (https://twitter.com/i/status/1384567288922259467) qui lors du lancement des États Généraux de la Laïcité a pu déclarer sans frémir que « ce mot islamophobie a tué les dessinateurs de Charlie Hebdo et il a tué le professeur Samuel Paty ».

      Oui voilà ou nous en sommes. La menace d’une victoire du #Rassemblement_national ne se lit pas que dans les sondages. Elle se lit dans les #renoncements. Elle s’enracine dans la banalisation voire le partage de ses thématiques disciplinaires, de ses émotions islamophobes, de son vocabulaire même.

      L’évitement politique du réel

      Il faut vraiment vivre dans une bulle, au rythme de réseaux sociaux hégémonisés par l’extrême droite, loin des réalités des quartiers populaires, pour considérer que l’islam et les réunions non mixtes sont les causes premières du délitement des relations collectives et politiques dans ce pays.

      Quelle République, quelle démocratie, quelle liberté défend-on ici avec ces passions tristes ? Depuis plus d’un an, la réponse gouvernementale à l’épreuve sanitaire les a réduites à l’état de fantômes. L’#état_d’urgence sanitaire est reconduit de vague en vague de contamination. Notre vie est bornée par des contrôles, des interdictions et des attestations. Les décisions qui la règlent sont prises par quelques-uns dans le secret délibératif d’un Conseil de défense. Nous vivons suspendus aux annonces du président et de quelques ministres et, de plus de plus en plus, du président seul, autoproclamé expert omniscient en gestion de pandémie. Nous n’avons plus prise sur notre vie sociale, sur nos horaires, sur notre agenda, sur notre avenir même très proche. Nous n’avons plus de lieu de délibération, ces lieux qui des clubs révolutionnaires de 1789 aux ronds-points des gilets jaunes, en passant par la Place Tahrir et la Puerta Del Sol en 2011 sont l’ADN de la #démocratie.

      La violence de la menace létale mondiale que font peser sur nous le Covid et ses variants successifs nous fait espérer que cette épreuve prendra fin, que la parenthèse se refermera. Comme dans une période de guerre (https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/070221/stephane-audoin-rouzeau-nous-traversons-l-experience-la-plus-tragique-depu), cet espoir toujours déçu se renouvelle sans fin à chaque annonce moins pessimiste, à chaque communication gouvernementale sur les terrasses jusqu’à la déception suivante. Cette #précarité sans fin est un obstacle collectif à la #résistance_démocratique, à la critique sociale, idéologique et opératoire de cette période qui s’ouvre et sera sans doute durable. C’est bien dans ce manque politique douloureux que s’engouffrent tous les complotismes de Q-Anon à l’islamophobie d’État.

      Depuis le printemps 2020 (www.regards.fr/politique/societe/article/covid-19-un-an-deja-chronique-d-une-democratie-desarticulee), les partis d’opposition ont cessé d’être dans l’élaboration et la proposition politique en lien avec la situation sanitaire. Le monologue du pouvoir ne provoque plus sporadiquement que des réactions, jamais d’alternative stratégique ni sur la réponse hospitalière, ni sur la stratégie vaccinale, ni sur l’agenda des restrictions sociales. Même l’absence de publication, des semaines durant début 2021, des avis du Conseil scientifique n’émeut pas des politiques beaucoup plus préoccupés par les réunions non mixtes à l’Unef.

      Attac (https://france.attac.org/spip.php?page=recherche&recherche=covid) n’est pas beaucoup plus proactif malgré la publication sur son site en novembre 2020 d’un texte tout à fait pertinent de Jacques Testard sur la #démocratie_sanitaire. En général les think tanks sont plutôt discrets. L’Institut Montaigne est silencieux sur la stratégie sanitaire tout comme la Fondation Copernic qui n’y voit pas l’occasion de « mettre à l’endroit ce que le libéralisme fait fonctionner à l’envers ». Si le think tank Économie Santé des Échos déplore le manque de vision stratégique sanitaire, seule Terra Nova semble avoir engagé un véritable travail : une cinquantaine de contributions (https://tnova.fr/ckeditor_assets/attachments/218/terra-nova_dossier-de-presse_cycle-coronavirus-regards-sur-une-crise_2020.pdf), des propositions (https://tnova.fr/revues/covid-19-le-think-tank-terra-nova-fait-des-propositions-pour-limiter-les-conta) sur l’organisation de la rentrée scolaire du 26 avril 2021, des propositions sur la stratégie vaccinale…

      Pourquoi cette #inertie_collective sur les choix stratégiques ? Ce ne sont pas les sujets qui manquent tant la stratégie gouvernementale ressemble à tout sauf à une stratégie sanitaire. Sur le fond, aucun débat n’est ouvert sur le choix entre stratégie de cohabitation avec la maladie ou d’éradication virale. Ce débat aurait eu le mérite d’éclairer les incohérences gouvernementales comme la communication sur le « tester/tracer/isoler » de 2020 qui n’a été suivie d’aucun moyen opérationnel et humain nécessaire à sa mise en œuvre. Il aurait permis de discuter une stratégie vaccinale entièrement fondée sur l’âge (et donc la pression hospitalière) et non sur la circulation active du virus et la protection des métiers à risque. Cette stratégie a fait battre des records vaccinaux dans des territoires aux risques faibles et laissé à l’abandon les territoires les plus touchés par la surmortalité comme la Seine-Saint-Denis.

      Pourquoi cette inertie collective sur la démocratie sanitaire ? Les appels dans ce sens n’ont pourtant pas manqué à commencé par les recommandations du Conseil Scientifique dès mars 2020 : le texte de Jacques Testard (https://france.attac.org/nos-publications/les-possibles/numero-25-automne-2020/debats/article/la-covid-la-science-et-le-citoyen), un article de The Conversation (https://theconversation.com/debat-quelles-lecons-de-democratie-tirer-de-la-pandemie-140157) au mois de juin 2020, l’excellent « tract » de #Barbara_Stiegler, De la démocratie en pandémie, paru chez Gallimard en janvier 2021 et assez bien relayé. Des propositions, voire des expérimentations, en termes de délibération et de construction collective des mesures sanitaires territorialisées, des contre expertises nationales basées sur des avis scientifiques et une mobilisation populaire auraient sans doute mobilisé de façon positive la polyphonie des exaspérations. On a préféré laisser réprimer la mobilisation lycéenne (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/181120/sommes-nous-aux-portes-de-la-nuit) pour de vraies mesures sanitaires en novembre 2020.

      Bref la construction de masse d’une alternative à l’incapacité autoritaire du pouvoir aurait pu, pourrait encore donner corps et usage à la démocratie, aujourd’hui désarticulée (https://blogs.mediapart.fr/alain-bertho/blog/160321/covid-un-deja-chronique-d-une-democratie-desarticulee), qu’il nous faut essayer de défendre, pourrait incarner la République dans des exigences sociales et une puissance populaire sans lesquelles elle risque toujours de n’être qu’un discours de domination.

      Une autre élection est-elle encore possible ?

      Entre cet étouffement démocratique de masse et l’immensité des choix de société suggérés au quotidien par la crise sanitaire, le grain à moudre ne manque pas pour des courants politiques héritiers d’une tradition émancipatrice. Leur responsabilité est immense quand l’humanité est mise au pied du mur de sa survie et de l’idée qu’elle se fait d’elle-même. Mais ces partis préfèrent eux aussi considérer la situation sanitaire comme une simple parenthèse à refermer, se projetant sur les échéances de 2022 comme pour oublier 2020 et 2021. Il est ahurissant de penser que, après 14 mois de pandémie, la politique sanitaire ne soit pas au centre des élections territoriales de ce printemps, sinon pour une question d’agenda.

      En « rêvant d’une autre élection » comme d’autres ont rêvé d’un autre monde, la gauche permet tout simplement au président en exercice de s’exonérer de son bilan dramatique : un système de santé et des soignantes et soignants mis en surchauffe des mois durant, une mise en suspens de milliers de soins parfois urgents, des dizaines de milliers de Covid longs, plus de 100.000 morts, des territoires et des populations délibérément sacrifiés, des inégalités devant la mort et la maladie largement calquées sur les inégalités sociales et les discriminations, une vie sociale dévastée, une démocratie en miettes, une faillite biopolitique structurelle.

      Comment lui en faire porter la responsabilité si on ne peut lui opposer aucune alternative ? Le pouvoir s’en réjouit d’avance et, renversant la charge de la preuve, semaine après semaine, somme chacune et chacun de présenter un bilan sur l’agenda qu’il déroule sans rencontrer beaucoup de résistance : les politiques sécuritaires et l’islamophobie d’État. Or, ce concours électoraliste du prix de la « laïcité », de la condamnation de l’islamisme, de la condamnation des formes contemporaines de lutte contre les discriminations, nous savons qui en sera la championne incontestée : elle en maîtrise à merveille les thématiques, le vocabulaire comme la véhémence.

      Voici ce que les sondages, jour après jour, mesurent et nous rappellent. Dans ces conditions, l’absence de dynamique unitaire à gauche n’est pas la cause de la défaite annoncée, elle est déjà le résultat d’une perte majoritaire de boussole politique, le résultat d’une sorte d’évitement du réel, le résultat d’un abandon.

      « L’étrange défaite » de juin 1940 a pris racine dans le ralliement des classes dirigeantes à la nécessité d’un pouvoir policier et discriminatoire. Nous y sommes. « L’étrange défaite » s’est nourrie de la pusillanimité d’une gauche désertant les vrais combats pour la démocratie, de la défense de l’Espagne républicaine au barrage contre un racisme aussi déchaîné qu’expiatoire. Nous y sommes sur les enjeux de notre temps. « L’étrange défaite » a été la fille du consensus munichois et de la capitulation anticipée. Nous y sommes. « L’étrange défaite » a été suivie de la mort d’une République. L’appel militaire du 21 avril en fait planer la menace.

      À l’exceptionnalité de la période traumatique qui bouleverse depuis 14 mois en profondeur nos repères politiques, sociaux et vitaux, s’ajoute l’exceptionnalité de l’échéance institutionnelle du printemps 2022. Il est dérisoire d’y voir la énième occasion de porter un message minoritaire, dérisoire de donner le spectacle d’une querelle d’egos, dérisoire de jouer à qui sera responsable de la défaite. Le salut ne sera pas dans un compromis défensif sans principe mais dans un sursaut collectif d’ambition.

      Il est temps de prendre la mesure du temps que nous vivons, car il est toujours temps de résister. Comme concluait Marc Bloch en septembre 1940, « peut-être est-ce une bonne chose d’être ainsi contraints de travailler dans la rage », car « est-ce à des soldats qu’il faut, sur un champ de bataille, conseiller la peur de l’aventure ? » Il ajoutait que « notre peuple mérite qu’on se fie à lui et qu’on le mette dans la confidence ».

      http://www.regards.fr/idees-culture/article/2022-l-etrange-defaite-qui-vient
      #non-mixité