Malheureusement, je ne suis pas sûr que la violation d’une correspondance internet puisse être comparée avec celle d’une lettre sous enveloppe.
Un mail étant numérique, l’inspection de son contenu ne laisse pas de trace (en tout cas on n’a pas de solution pour que ça en laisse). La surveillance peut donc être automatisée, sans « responsable physique ». Indolore.
Dans la tribune du groupe Marcuse dans Le Monde :►http://seenthis.net/messages/213121
Les Etats et les grandes entreprises devraient vraiment faire preuve d’une vertu surnaturelle pour ne pas être tentés de tirer profit du fait que nous vivons dans une société où tout est enregistré, mémorisé.
Un mail n’est pas une lettre, ni pour vous, ni pour les fonctionnaires chargés de la surveillance, ni pour l’Etat. Ce n’est qu’un paquet de données échangé. On peut sérieusement douter que des lois – ou une révolte – mettent un jour fin à leur lecture, tout simplement parce qu’il parait impossible d’en vérifier l’application effective (à la différence de la violation d’une correspondance épistolaire – l’importance du sceau :).
Par ailleurs, peut-être faudra-t-il un jour arrêter cette comparaison avec la carte postale pour motiver le chiffrage des mails, parce que c’est quelque chose d’infiniment plus grave et de profondément différent qui se joue. Une question d’#intimité, un terme bien plus approprié pour rendre compte de l’enjeu actuel que celui de « vie privée ».