Révolution Culturelle

/control

  • https://larlet.fr/david/blog/2014/dogmatiques-defauts

    Je pense pour ma part qu’il s’agit d’une histoire de défauts : proposer un design suffisamment engagé pour qu’il puisse créer une tendance.

    C’est bien sûr reproductible, il n’y a qu’à voir le nombre de sites qui arborent une énorme photo floue en tête de page avec un titre en 50px. Et je suis d’accord qu’il est possible de faire ça assez facilement avec un Wordpress ou un Dotclear. Tout est dans le « assez ». À la limite, distribuer officiellement l’un de ces outils avec un thème par défaut s’en approchant pourrait avoir un impact sur la communauté mais sinon il faut bien réaliser que la modification d’un outil web par des utilisateurs non techniciens tient de l’épiphénomène.

    En fait la communauté des Logiciels Libres est tellement peu consciente des problématiques d’expérience utilisateur qu’il y aurait un marché pour n’importe quel outil Open-source dont l’ergonomie et le design seraient retravaillés. Peut-être qu’il s’agit de fainéantise de ma part de vouloir quelque chose qui fonctionne du premier coup, pire j’encourage ainsi la stupidité et chaque citoyen/enfant devrait apprendre à coder pour bidouiller son propre outil. Dans ce monde de Bisounours, plus personne n’aurait le temps de bloguer par contre :-).

    cc/ @tetue

    #design #open_source #logiciel_libre #expérience_utilisateur #élitisme #ergonomie

    • En fait la communauté des Logiciels Libres est tellement peu consciente des problématiques d’expérience utilisateur...

      Là, c’est un peu vache, les acteurs des LL ont conscience des problématiques d’UX. Ce seraient plutôt des causes structurelles qu’une ignorance ou un aveuglement.

      – Les LL sont souvent des outils « boites à outils », génériques, cela plait au « praticien », un peu moins à « l’utilisateur ». Ce sont souvent des outils « non finis » (du point de vue « utilisateur »). La tension « bidouillabilité <-> simplicité / facilité » de @fil.
      – Foisonnement de l’offre ? (cf le nombre de distributions linux, squelettes et plugins SPIP, librairies node.js, etc...)
      – Prédominances des approches bottom-up ? La conception technique pilote le reste.
      – Les façons de produire du LL seraient peu adaptées à une démarche de « design » ?

      C’est à creuser.

      qu’il y aurait un marché pour n’importe quel outil Open-source dont l’ergonomie et le design seraient retravaillés.

      C’est quoi « un marché » ? ;)
      Si ça veut dire « gagner son pain à faire de l’UX pour des LL », je signe. (ajout : à ce sujet, voir la discussion http://seenthis.net/messages/123215 )

    • Et une réponse de Clochix :
      http://esquisses.clochix.net/2014/01/15/control

      Si un projet Libre veut attirer des profanes, il doit d’abord s’ouvrir à d’autres compétences. Mais comment les trouver, les inciter à monter dans le bateau ?

      Et mon commentaire : il ne s’agit pas tant de les trouver, que de ne pas les décourager.

      nous aurions besoin de faire notre auto-critique [en] mettant de grands coups de pieds dans la « #méritocratie » de certains projets libres pour y faire entrer un peu de sang neuf, non issu de l’aristocratie geeke

    • Quand bien même on en trouverait et qu’illes seraient motivé⋅e⋅s, je continue de ne pas encore savoir ni comprendre quand est-ce que ces gens vont pouvoir contribuer à tel projet, mis à part sur leur temps personnel et familial. La question du #temps de contribution est pour moi essentielle.

      Quand on est issu d’une culture geek, et que l’on fait surtout du code, il parait normal de contribuer à des projets aussi bien sur son temps de travail, qu’en dehors, la nuit, en mangeant des chips.

      Lorsque l’on a pas cet état d’esprit, et que le soir ou le week-end (1) on préfère plutôt jouer avec son enfant, lire des livres, faire du vélo, cuisiner, jongler, militer ici ou là, et bien le SEUL moment où l’on peut contribuer à des logiciels libres c’est : sur le temps de travail salarié ou assimilé.

      Et excusez-moi de la découverte, mais c’est d’ors et déjà ce qui se passe dans une grande partie (la plupart ?) des projets libres un peu gros, même en ne parlant que du code fonctionnel.

      Or, pour quelqu’un qui ajoute un module fonctionnel, il est relativement facile de faire en sorte que cette fonctionnalité soit payée par des gens, tout en la publiant en licence libre une fois terminée, car une fonctionnalité est assez souvent générique, peut servir à d’autres.

      En revanche, de-nos-jours-pour-l’instant, à peu près aucune entreprise ou collectivité ne va payer pour améliorer l’ergonomie d’un logiciel déjà existant. Elles vont payer pour leur charte graphique à elles. Elles vont payer pour l’ergonomie de leur site internet ou de leur module métier qui est unique et propre à elles.

      Dans ces cas-là, les améliorations d’ergonomie, de lisibilité, de navigation, sont souvent le fait de francs-tireur⋅euse⋅s hyper-rares, qui parfois arrivent à trouver le temps de modifier l’UX d’un logiciel.
      Mais ça veut dire qu’on ne compte que sur des exceptions, alors que pour le code fonctionnel beaucoup plus de monde arrivent à contribuer sans être geek, sans être étudiant, et sans nuire à leur vie sociale.

      S’il est besoin, on peut essayer de donner des cas concrets. (2)

      (1) Je reprends ici la temporalité de la majorité, je sais bien que certains n’ont pas la même organisation du temps.
      (2) Mais ne serait-ce que dans #SPIP (forcément), on voit bien la différence entre corrections de bugs et ajouts fonctionnels d’un côté / amélioration générale de l’admin et refonte de la documentation-communication de l’autre.

    • proposer un design suffisamment engagé pour qu’il puisse créer une tendance.

      Le thème par défaut du dernier WordPress me semble entrer dans cette catégoirie (même s’il synthétise une tendance existante plus qu’il ne la crée) : il a un parti pris clair.

      Le design par défaut de SPIP3 fondé sur une typographie claire et lisible me semble aller dans le bon sens mais peut être ne va-t-il pas assez loin encore.

      Je suis d’avis que SPIP devrait proposer un squelette dist qui soit directement utilisable et esthétique mais avec un parti pris graphique fort pour qu’il soit immédiatement reconnaissable.

    • A priori, car j’ai suivi ça de loin, l’idée est de faire une base très dépouillée encore, et je me refuse à critiquer alors que je ne suis pas en mesure de participer et que je pense fondamentalement que le design « démocratique » ne peut pas avoir de personnalité par essence ; il me semble juste que le parti pris typographique en full helvetica est tout de même assez harcore - sans parler de webfont, qui ne conviendraient pas à ce contexte, un peu de Georgia ne serait probablement pas de trop.