Bilan du café géographique « Entre ségrégation et séparation »

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  • Bilan du café géographique « Entre #ségrégation et #séparation » avec M/ Lussault (AK42 Association de la Khâgne 42. Fauriel)
    https://sites.google.com/site/ak42fauriel/ag-de-rentree-2013-1/bilan-du-cafe-geographique-entre-segregation-et-separation

    En guise de préambule, le géographe a mis l’accent sur une étude de cas parlante : celle de la mégapole #Sao_Paulo au #Brésil, marqué par une maille urbaine de très forte densité striée par des voies de communication. Mais le plus étonnant n’est pas là : une des réalités que l’on découvre immédiatement dans cette ville est l’omniprésence de la clôture. Le moindre bâtiment est enserré derrière une ou plusieurs grilles, ceci étant vrai pour tous les types d’immeubles. Cette logique de séparation radicale n’est pas seulement ségrégation sociale : tous les groupes sociaux se séparent des autres groupes.
    On a donc ici le spectacle d’une « culture spatiale de l’enclos » qui n’est pas propre à l’Amérique latine : elle se diffuse de plus en plus largement sur tous les continents, notamment dans les grands pays émergents (Chine).
    En parallèle s’affirme pourtant le droit à la #mobilité : une aspiration mobilitaire naît en effet et se présente comme un principe de l’urbanisation contemporaine et même comme une valeur de cette urbanisation (s’affirmer en tant qu’individu dans l’urbanité et la modernité). Nous vivons donc une évolution urbaine paradoxale et complexe : la mobilité ne cesse partout de croître (comme on l’observe avec l’explosion de la mobilité en Chine et la saturation des réseaux automobiles mais aussi avec le développement exponentiel de la mobilité touristique). Pourtant, l’organisation urbaine contemporaine est celles des clôtures, barrières et des limites qui ne cessent de croître.
    (...)
    C’est ainsi que la notion d’#urbanité prend tout son sens : pour reprendre la thèse d’#Olivier_Mongin dans La ville des flux , nous vivons dans un monde urbain sans urbanité, car il s’agit de faire le choix de s’exposer à une altérité non maîtrisée, pour accepter dans la cadre d’une pratique d’un espace commun la confrontation à des espaces non domestiqués. Ce choix est pourtant de moins en moins fait dans le cadre de la « clubbisation », ou logique d’entre-soi (isolat).
    « L’évolution urbaine de ce monde urbanisé en profondeur, si nous voulons qu’elle aille vers la promotion de la justice spatiale, ne se passera pas de l’engagement des individus dans le débat public dans la définition de la cohabitation, sur ce que nous acceptons de mettre en commun, de partager : elle nous confronte en définitive à la gestion de l’altérité » (M. Lussault).