Femmes de ménage : un métier à hauts risques toxiques oublié par l’écologie

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    Il faudrait aussi rendre la substitution absolument obligatoire. D’autant plus qu’en matière de nettoyage, les alternatives existent. Tensio-actifs d’origine végétale, cire d’abeille, vinaigre blanc, nettoyage vapeur : les recettes dénuées de pétrochimie ne manquent pas. Il en existe même qui sont spécialement dédiées aux professionnels, comme ceux que propose l’entreprise familiale Étamine du lys. « En base végétale, le coût de production est deux à trois fois plus élevé que lorsque l’on travaille avec des molécules pétrochimiques », détaille Bénédicte Gabory, co-fondatrice de la marque. Mais le coût final du lavage n’est pas plus important, assure-t-elle. Au lieu d’avoir 36 produits différentes – un pour chaque usage – on a trois ou quatre produits polyvalents. Le fait qu’ils soient ultra-concentrés, contrairement à de nombreux détergents issus de la pétrochimie, permet d’en mettre beaucoup moins. »

    Protéger la santé des salariés : une affaire rentable

    « Il y a un petit surcoût à l’achat, mais que l’on ne répercute pas sur le tarif de nos prestations, et qui n’empêche pas l’entreprise de fonctionner pour autant, loin s’en faut », témoigne de son côté Laurent Rodrigues, directeur de la société de nettoyage Cleaning bio, présente à Montpellier et à Lille [6], qui travaille avec des produits bénéficiant de l’écolabel européen. « Et en terme d’efficacité, on ne note aucune différence avec les détergents plus classiques. » Même les endroits nécessitant une asepsie totale (la stérilisation intégrale d’une surface) pourraient se passer des désinfectants dangereux pour la santé de ceux et celles qui s’en servent. L’ efficacité du nettoyage à la vapeur a ainsi été testée avec succès dans certains établissements de soins, en collaboration avec l’institut Pasteur de Lille.

    Cette efficacité « est au moins égale ou supérieure au nettoyage chimique, et même plus importante pour les surfaces rugueuses. Le risque de survenue de résistance microbienne est plus faible qu’avec des désinfectants », relève Suzanne Déoux, docteur en médecine et spécialiste de la santé dans le bâtiment [7]. Côté budget, cela augmente la consommation d’électricité et le temps de nettoyage, mais supprime le coût d’achat des produits. Pour limiter les toxiques qui imprègnent les corps des salarié(e)s, on peut aussi jouer sur les techniques de travail. « L’utilisation de tissus à microfibres sèches ou humides, de balais frangés humidifiés, ou de serpillères bien essorées permet ainsi de limiter l’humidification des surfaces, et de réduire le dégagement de composés organiques volatils (dont certains sont cancérigènes, ndlr) », ajoute Suzanne Déoux. Qui précise que « les produits mal dilués augmentent fortement les émissions d’éthers de glycol et de terpène ». Certaines entreprises sont équipées de matériel de dosage mécanisé pour prévenir ce genre d’exposition, mais elles sont rares.

    #travail #santé #plo

    • Pour avoir testé des produits bios à mon travail (démarche écologique incitée par la direction), les produits ne permettent pas aux employé-e-s de « tenir » les standards usuels de propreté dans le temps imparti. Donc, suite aux protestations de ces derniers, des produits plus détergents, ont été progressivement réintroduits. Rien de simple donc : à la question écologique, il faut donc associer la question des conditions de travail, des horaires...

    • Et oui, écolo et social ça doit toujours aller de pair. :)

      C’est souvent parce qu’on (enfin, les patrons surtout, mais pas que) veut aller toujours plus vite, toujours plus loin, que l’on utilise des produits de plus en plus forts, et des dispositifs techniques toujours plus complexes.

      Quand on décide qu’on a le temps…

    • Oui @nicolasm, je suis d’accord avec toi, mais comment décaper ces standards ?

      Le nettoyage à outrance est maladif et mortifère.

      Mais c’est s’attaquer à toute une philosophie de la propreté, une civilisation basée sur le nettoyage et l’éradication du microbe, du sale, du sauvage, le XXcide de la nature.
      Détruire et reconstruire sur des bases compréhensibles, reprendre le contrôle sur la vie, sur la poussière, sur l’inconnu, bref sur nos incapacités métaphysiques à résoudre le monde.
      Frotter pour faire disparaitre notre méconnaissance.

    • @aude_v oui, oui c’est passionnant, à l’engouement obsessionnel et névrotique pour l’hygiène certains lient également des modifications politiques comme la montée sécuritaire, en partant de l’usage de la fourchette, de l’éloignement des corps, pour confirmer notre peur croissante de l’autre.
      Donc oui, c’est politique, a commencer par l’élimination du #vernix_caseosa quand on vient à peine de naitre, ne marque-t-on pas ainsi que l’enfant appartient désormais à une société qui se moque éperdument de son bien-être et lui préfére les #conventions_sociales ?
      A quand une étude sur l’usage des détergents, désherbants, désinfectants et autres saloperies polluantes dans des communes en fonction de leur obédience politique ? Si elles se foutent ou pas de la santé des travailleurs et des habitants… J’ai vu qu’on en vient doucement à moins chlorer l’eau pour préférer l’ultra-violet, à supprimer les désherbants chimiques, à refuser de stocker des produits devenus dangereux au gré des connaissances pour préférer des produits biodégradables.

    • Dans notre rue, il y a pas mal d’années, en colère, nous avons été plusieurs à envoyer une lettre motivée au maire de Clichy demandant de cesser les désherbants et réclamant le droit d’avoir des mauvaises herbes, il n’a jamais répondu mais le cosmonaute avec ses bouteilles chimiques, on ne l’a pas revu. J’avoue également avoir pleuré à Berlin en voyant les mauvaises herbes pousser sur les trottoirs et soignées par les habitants.
      Le processus de la jouissance éprouvée à l’acte de destruction, par la tronçonneuse, l’herbicide, etc… est une vengeance contre le désordre supposé de la nature justifié par un soit-disant acte de civilisation, mais qui n’est pas bien loin de la culture du viol.

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    Incontournable, l’activité de nettoyage concerne plus de 200 000 salariés en France. La plupart sont des femmes, sous qualifiées, qui travaillent à temps partiel, souvent au péril de leur santé. En plus des troubles musculo-squelettiques, les agents de nettoyage sont en effet soumis à un important risque chimique, dû à la composition des produits utilisés, et au rythme de travail intense imposé par la concurrence. Pourtant, de sérieuses alternatives existent pour nettoyer sans pétrochimie. Mais elles (...)

    #Décrypter

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