Insee - Conditions de vie-Société

?ref_id=ip1473

  • D’après cette étude http://fra.europa.eu/sites/default/files/fra-2014-vaw-survey-factsheet_fr.pdf
    concernant les pays de l’Union Européenne,

    Si les résultats sont plutôt alarmants – 33% des femmes sondées ont été victimes de violence physique ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans –, ils surprennent par l’ampleur des différences entre pays. Ainsi, au Danemark, 52% des femmes disent avoir subi des violences, contre 19% en Pologne et 22% à Chypre. De même, 68% des femmes vivant en Angleterre ont été victimes de harcèlement sexuel, contre 32% au Portugal et 35% en Autriche.

    Les femmes sont moins en sécurité dans les pays nordiques, pourtant réputés progressistes et égalitaires. Au Danemark, en Finlande et en Suède, ce sont respectivement 52%, 47% et 46% des femmes qui disent avoir subi des violences, bien plus qu’en Grèce (25%) ou à Malte (22%). Plus de trois quart des sondées vivant au Danemark, en France ou en Suède été harcelées, alors que cela concerne moins du tiers de celles résidant en Bulgarie ou en Roumanie.

    (commentaire, Le Monde)

    Ainsi, il existerait “un taux de harcèlement plus élevé dans les pays égalitaires”, ce qui est contre-intuitif. Toutefois, il faudrait se garder de voir entre l’égalité et les violences sexuelles une relation de cause à effet. Rien n’indique en effet dans cette étude qu’il existerait, à ce stade, autre chose qu’une corrélation entre les deux phénomènes.

    Joanna Goodey, coauteure de l’enquête va néanmoins en ce sens, si l’on en croit le journal Le Monde :

    Une femme qui occupe un poste habituellement dévolu aux hommes est plus exposée aux risques qu’une femme qui n’a pas d’emploi et reste au foyer
    Je reste dubitatif sur ce genre d’assertion. Cela voudrait dire que le milieux professionnel est particulièrement “agressif” et surtout que les agressions seraient relativement plus fortes lorsque l’on monte dans la hiérarchie, ce qui ne me paraît peu vraisemblable
    #égalité #violences-sexuelles

    • On peut se demander si l’auteur de l’article du Monde a lu le rapport (Main results http://fra.europa.eu/sites/default/files/fra-2014-vaw-survey-main-results_en.pdf ). Et notamment, les parties longues et détaillées qui parlent des problèmes de comparaison entre pays §2.1, pp. 22-26,…

      Un tiers des Européennes ont déjà subi des violences
      http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/03/05/les-etats-europeens-inegaux-en-matiere-de-violences-envers-les-femmes_437778

      Les femmes sont moins en sécurité dans les pays nordiques, pourtant réputés progressistes et égalitaires.

      Écrire ça relève du grand n’importe quoi… Dans les Main results, il est écrit ceci…

      At face value, the results present a picture of what women were able to talk about during the survey interview (p. 24)

      et un peu plus bas (p. suivante)

      Increased gender equality leads to higher levels of disclosure about violence against women
      • Increased equality between the sexes at the EU Member State level is reflected in greater awareness about violence against women at different levels in society, including the media. It is often accompanied by enhanced mechanisms to encourage and facilitate reporting of incidents. This could mean that more women are willing to disclose their experiences of violence to the police, and in a survey interview, as the subject of violence against women is ‘normalised’ within society.
      • Looking at FRA’s survey results alongside EIGE’s gender equality index for all EU Member States, it can be observed that Member States that are ranked highest in terms of gender equality tend also to have higher prevalence levels of violence against women in the FRA survey (see Figure 2.4).

      Le rapport se présente comme la première grande enquête de victimation homogène au niveau de l’Union Européenne et donc insiste sur les efforts de comparabilité (méthodologies, formulation des questions, passation des entretiens,…) S’il évoque les problèmes de comparaison entre pays de ses résultats, il est moins radical que pour les statistiques judiciaires, où là, c’est clair…

      In sum, official crime statistics say more about official data collection mechanisms and the culture of reporting rape than they do about the ‘real’ extent of rape. Given that existing studies to date all indicate that rape is grossly under-reported, this would seem to indicate that the higher the recorded figures are – when compared across EU Member States – the more this reflects that the system for encouraging reporting, recording and prosecution of rape is working.

      (p. 13-14)

      Je crois qu’on peut redire fortement

      the results present a picture of what women were able to talk about during the survey interview

    • @Aude_V c’est ce que je me suis dit en lisant le papier (?) du Monde… Je viens d’aller regarder, apparemment l’auteur est stagiaire (ou pas loin, probablement pigiste) sa fiche LinkedIn le présente comme Étudiant(e) au CELSA

      L’info est aussi reprise ici par @Myeurop, http://seenthis.net/messages/234403. Le chapeau va dans le même sens, mais, au moins, quand on lit le corps de l’article on trouve les éléments d’interprétation et de relativisation.

      L’argument de l’exposition aux risques est quand même assez dur à avaler mais plaît beaucoup (apparemment, il a été fourni lors de la présentation de l’étude) si on met en face le résultat bien connu (p. ex. enquête de victimation de l’Insee
      Insee - Conditions de vie-Société - Femmes et hommes face à la violence
      http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1473

      À l’opposé, les trois quarts des femmes victimes de violence connaissent leur agresseur. Notamment, pour plus de 30 % d’entre elles, il s’agit du conjoint ou de l’ex-conjoint. Ces violences conjugales sont rarement suivies de plaintes, en particulier lorsqu’il s’agit d’agressions à caractère sexuel.