6 clés pour comprendre comment vivent les ados sur les réseaux sociaux

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  • danah boyd sur les réseaux sociaux et les jeunes, toujours aussi lumineux.

    « une multitude d’outils et des milliers de services permettent aux adolescents d’avoir plusieurs niveaux de conversations « dans l’intimité de leur téléphone », la plupart du temps avec des cercles d’amis proches. "La plupart des jeunes n’aiment pas parler avec des inconnus, malgré toutes ces technologies incroyables qui permettent de communiquer avec le monde entier, assure-t-elle. Les jeunes Américains ne sortent pas de leurs frontières. Ils s’en tiennent à leur désir fondamental d’adolescent : voir leurs amis, parler avec eux de leurs expériences et de ce qu’ils connaissent (comme la vie scolaire), tout ça à l’abri des parents." »

    http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/03/10/6-cles-pour-comprendre-comment-vivent-les-ados-sur-les-reseaux-sociaux_43801

    #djeunes #danah_boyd #réseaux_sociaux #Facebook #twitter #snapchat #instagram

    • Les jeunes partagent des phrases et des images dans l’espoir d’avoir un retour. Les “J’aime”, les retweets, toutes les interactions générées par ce qu’ils postent en ligne sont perçues comme des marques d’attention qui leur font du bien. Et il ne faut pas donner plus d’importance à un “J’aime” qu’un hochement de tête dans une conversation.

      Un selfie permet à celui qui se photographie de prendre possession d’un lieu, d’un moment et d’un contexte. Les gens cherchent simplement à célébrer l’instant en se prenant en photo. Mais c’est aussi une façon d’être présent et d’affirmer au monde qu’on est quelque part. Le but étant ensuite d’en discuter avec son entourage.

      Franchement je ne dirais pas la chose très lumineuse , quant à penser qu’il s’agisse là du fruit de dix ans de recherche, je trouve le fruit bien maigre.

      Mais ça m’amuse de me voir pianoter ceci sur mon ordinateur relié à internet pendant que mon adolescente de fille révise son contrôle d’histoire dans un livre en papier duquel elle s’est étonnée que je reconnaisse que telle photographie représentait l’église romane de Poitiers et que telle autre reprographie représentait la Vierge du chancelier de Rolin de Van Eyck, donc j’aurais tendance à continuer de croire que la réalité se tient très éloignée des études scientifiques de ce genre et que rien n’est simple ni tout à fait comme on pourrait croire qu’elles devraient être.

    • C’est bien tout là le problème : que des conclusions « maigres » ne parviennent pas aux oreilles de 90% des parents, professeurs, etc, et qu’on se fade le permis Internet de la gendarmerie et autres campagnes à base de pédo-nazis. Dans ce contexte, danah boyd reste une chercheuse utile et rafraichissante.

    • Ah tu veux dire qu’au royaume des aveugles les borgnes sont lumineux...

      J’ai d’autant plus de mal à comprendre l’intérêt de cette recherche que j’ai le sentiment d’être entouré de parents d’adolescents qui se posent des questions tellement plus matures par rapport à leur progéniture adolescente. Sans compter que je continue de n’être pas favorablement impressionné par le côté soit disant rassurant de telles conclusions.

      Parce que justement certaines choses malgré tout ne sont pas si rassurantes. Notamment dans la juxtaposition des contenus. Ainsi si je suis souvent étonné de caractère créatif de certaines façons de faire de ma fille adolescente, au travers de ses contenus, de ce qu’elle elle produit, je suis souvent interloqué dans le même temps par la juxtaposition de tels contenus avec d’autres en provenance de ses correspondants qui n’ont pas le même discernement et c’est une chose sur laquelle j’ai beaucoup de mal à l’avertir, ainsi quand elle avait douze ans, des photographies d’elle et de ses amies voisinaient des contenus sexuellement explicites et comme elle estimait ne pas en être l’auteure, elle les voyait au même titre que de la publicité etc...

      Ce qui est bien c’est qu’alors je pouvais embrayer sur le fait que le contenu publicitaire n’était pas neutre.

      Dans les quelques éléments de cette recherche tels qu’ils sont décrits dans cet article du Monde, je remarque aussi que l’étanchéité entre le monde des adultes et celui des adolescents est un acquis indiscutable, à la façon d’une nécessité ; pareillement je dois vivre dans une dimension parallèle pour être entouré d’adultes de mon âge capables de s’intéresser aux curiosités de leurs adolescents, lesquels ne sont pas entièrement perdus devant la bibliothèque de leurs parents.

      Tout ceci expliquant mon soupçon pour une étude que je trouve justement insuffisamment rafraîchissante, comme tu le dis.

    • Bonjour,

      Le livre de danah boyd va au delà de ce résumé de la préface, car il décrit de façon anthropologique les pratiques des adolescents dans les réseaux sociaux. Les conclusions sont « à l’américaine », c’est-à-dire qu’elles s’adressent à une société bien plus individualisée et morcelée que la nôtre. Mais au rythme où nous avançons, c’est malheureusement vers ce type de relation que nous nous dirigeons. Chance à @philippe_de_jonckheere et aux quelques uns de nos milieux qui peuvent garder des relations proches et non-intrusives avec nos ados. Mais c’est une véritable bataille quotidienne à mener, contre une société qui va dans l’autre sens, et fait peser avec une violence incomparable sur les ados un poids de culpabilité, d’enfermement et de rejet qui est sans commune mesure avec ce que j’ai connu au même âge (où pourtant on parlait de « racisme anti-jeunes », c’est vous dire).

      Le livre est sacrément intéressant. Il m’a fait penser au livre « La cause des adolescents » de Françoise Dolto par sa générosité et son écoute attentive.

      Le livre est tellement intéressant que je suis en train de le traduire et qu’il devrait être publié en français à l’automne chez C&F éditions (http://cfeditions.com)