One Flew Over The Cuckoos Nest - Randle McMurphy’s Arrival - 1080p Full HD

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  • Être sain d’esprit chez les fous : l’expérience de Rosenhan

    http://sciencetonnante.wordpress.com/2014/03/17/etre-sain-desprit-chez-les-fous-lexperience-de-rosenhan

    Au cours de l’année 1973, David Rosenhan a sollicité des complices, et ils ont mis au point le scénario de leur expérience : chacun d’eux jouerait le rôle d’un faux malade dans un hôpital, choisi parmi 12 hôpitaux psychiatriques qu’ils avaient sélectionnés.

    Chaque faux malade a sollicité un rendez-vous dans un hôpital différent, et au cours de la consultation initiale, ils ont prétendu avoir eu récemment des hallucinations auditives. Ils avaient soit-disant entendu des voix inconnues, leur parlant avec des phrases indistinctes, mais où revenaient souvent des mots comme « vide » et « creux ».

    A part cela, au cours de la consultation et de tout le temps qu’il a passé à l’hôpital, chaque faux malade s’est comporté normalement, a déclaré se sentir bien et ne plus entendre de voix. Et pourtant…

    Des résultats qui font peur

    A la suite de leur consultation initiale, tous les faux malades ont été admis sans problèmes dans leurs hôpitaux respectifs. Au total, 11 sur 12 ont été diagnostiqués « schizophrènes » et un comme souffrant de « troubles maniaco-dépressifs ». Aucun des faux malades n’a été démasqué au cours de son séjour.

    Pour avoir le droit de sortir, les faux malades ont dû tous, d’une part admettre leur maladie (c’est-à-dire accepter de reconnaître qu’ils étaient « schizophrènes »), d’autre part se soumettre à un traitement à base de médicaments antipsychotiques. Tous ont finalement pu sortir avec un diagnostic de « schizophrénie en rémission ».

    Leur séjour dans l’hôpital psychiatrique a duré en moyenne 19 jours, mais a pu durer jusqu’à 52 jours ! Je vous la rappelle, les faux malades se sont toujours comportés absolument normalement, et n’ont plus déclaré aucun symptôme.

    Une anti-expérience

    Une fois l’expérience terminée, il se trouve qu’un autre hôpital (qui n’était pas parmi les 12) a entendu parler des résultats. Piqué au vif, son administrateur a affirmé à Rosenhan que son équipe saurait sans problèmes reconnaître des faux malades, et qu’il n’avait qu’à essayer avec lui. Rosenhan a donc convenu qu’au cours des prochains mois, il enverrai un certain nombre de faux malades, et que cet hôpital devrait tenter de démasquer les imposteurs.

    Au cours des 3 mois qui ont suivi, l’hôpital en question a admis au total 193 patients. Parmi eux, 41 ont été jugés comme « très certainement imposteurs » par au moins un membre du staff de l’hôpital, dont 19 par au moins un psychiatre et un membre de l’équipe médicale.

    Le problème, c’est qu’au cours de ces 3 mois, Rosenhan n’avait envoyé aucun faux malade…

    Schizophrène un jour, schizophrène toujours

    Dans son article, la conclusion de Rosenhan est lapidaire. Il écrit : « Il est clair que l’on ne sait pas distinguer le sain d’esprit du malade ». Un point étonnant qu’il rapporte, c’est qu’aucun faux malade n’a été démasqué par le staff médical, alors qu’ils l’ont été parfois par les autres patients de l’hôpital psychiatrique ! A plusieurs reprises, des (vrais) malades ont pris les faux malades pour des journalistes infiltrés faisant une enquête.

    A première vue, le fait que les patients aient été si facilement diagnostiqués schizophrènes peut choquer. Mais en psychiatrie comme dans les autres spécialités, les médecins ont bien sûr une forte incitation à ne pas manquer un diagnostic. Par exemple, un médecin préférera souvent annoncer une tumeur, et que celle-ci s’avère finalement être une fausse alerte, que de manquer le diagnostic d’un cancer.

    Le problème pointé par Rosenhan, c’est que les choses ne se passent pas de la même manière pour le cancer et la schizophrénie. Si on vous annonce un cancer, puis que l’on revient sur cette décision, vous ouvrez le champagne. Si vous on diagnostique schizophrène, l’étiquette vous collera toute la vie et vous ne pourrez rien faire pour vous en débarrasser. Vous resterez à tout jamais un « schizophrène en rémission ».