« Beaucoup de ces Africains sont polygames... »

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    • J’ignore si l’article du Monde rappelle ces citations de 2005.

      Banlieues : « Beaucoup de ces Africains sont polygames... » selon Hélène Carrère d’Encausse
      https://www.liberation.fr/evenement/2005/11/15/beaucoup-de-ces-africains-sont-polygames_539018

      « Ces gens, ils viennent directement de leurs villages africains. Or la ville de Paris et les autres villes d’Europe, ce ne sont pas des villages africains. Par exemple, tout le monde s’étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues. »

      […]

      « Oui, la télévision russe ne fait que suivre Poutine pas à pas. Mais la télévision française est tellement politiquement correcte que cela en est un cauchemar. Nous avons des lois qui auraient pu être imaginées par Staline. Vous allez en prison si vous dites qu’il y a cinq juifs ou dix Noirs à la télévision. Les gens ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde Guerre mondiale et sur beaucoup d’autres choses. On vous juge tout de suite pour infraction. [...] Le politiquement correct de notre télévision est presque comme la censure des médias en Russie. »

    • une telle nécro ne s’inspire en rien de l’irrévérence critique de Paul Lafargue ( La Légende de Victor Hugo).
      un lecteur orienté y trouve néanmoins des éléments

      A sa majorité, la jeune femme, née apatride, obtient la nationalité française. Un moment capital à ses yeux, elle qui veut alors prêter serment sur le drapeau et s’effare que le simple fait de ne pas s’opposer à la naturalisation avant le jour de ses 21 ans ait déjà fait d’elle une Française. Elle s’en souviendra quand elle sera appelée en juin 1987 à siéger parmi les « sages » de la commission pour la réforme du code de la nationalité.

      avec un renvoi à d’autres papiers sur madame « le » secrétaire perpétuel, « l’académicienne qui parlait avec Vladimir Poutine et qui rapportait le récit du Kremlin en France » , elle qui

      Membre de l’Académie des sciences de Russie, (...) est intervenue dans le cadre de l’Institut de la démocratie et de la coopération, un cercle de réflexion créé en 2008, financé par des entreprises russes et présidé par une députée nationaliste de la Douma, Natalia Narochnitskaia. « C’était une seule fois, au tout début, et je n’en ai plus jamais rien su », se défend-elle.

      lafame puissante quoi.

      Menue dans son tailleur vert prairie, la mise impeccable, elle vous prie d’emblée d’ôter votre masque : « Je suis vaccinée contre tout ! », annonce-t-elle avec un rire charmant. Il est vrai que, étant à la fois « perpétuelle » et « immortelle », surnom donné aux académiciens, la dame entretient un rapport très personnel avec l’éternité : comme si, en somme, son règne ne devait pas avoir de fin. Après avoir occupé une multitude de postes, dont celui de députée européenne sur la liste UDF-RPR (1994-1999), cette femme de pouvoir peut se flatter d’être une sorte d’institution. On ne compte plus les #universitaires qui l’ont eue comme professeure ou dont elle a dirigé la thèse. Au point d’ailleurs que, parmi les personnes sollicitées par Le Monde, amis ou détracteurs, beaucoup préfèrent ne pas s’exprimer à son sujet.

      https://justpaste.it/94tvb

  • Tonique et désopilant : le « Guide des métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesses » de Catherine Dufour
    http://kat.mecreant.org/le-guide-des-metiers-pour-les-petites-filles-qui-ne-veulent-pas-finir-

    Materner, c’est très bien, faire le ménage, c’est nécessaire et s’habiller sexy peut être agréable, mais ce ne sont pas les trois seules façons pour une fille de gagner sa vie. Il y en a beaucoup d’autres, souvent bien mieux payées.

    J’ai donc, afin de compléter ce catalogue, composé un Guide des métiers pour les petites filles qui compte près de 50 fiches-métier.
    Chaque fiche détaille, à travers des exemples concrets, les avantages et les aléas de la profession concernée. Des indications pratiques comme Etudes conseillées, Salaire en début de carrière ou Espérance de vie accompagnent le texte. »

    A force d’entendre/de lire des commentaires enthousiastes (merci @fil), j’ai mis la main sur ce livre (bien que je répète tout le temps ces temps-ci que je veux arrêter le féminisme) et je ne l’ai pas regretté. Catherine Dufour n’oppose pas un modèle à un autre : elle dresse les portraits de femmes flamboyantes d’hier et d’aujourd’hui qui ne se sont laissé arrêter par rien ni personne et qui ont brûlé, ou qui brûlent encore, leur vie par les deux bouts (pas mal de suicidées et de trucidées dans sa sélection, et curieusement ça ne refroidit pas une seconde l’ardeur de la lectrice). Et elle raconte leurs glorieuses trajectoires avec une désinvolture et un humour euphorisants. Ce qui, dans cette époque frileuse et cernée d’angoisses, où on s’habitue insensiblement à penser et à vivre prudemment, petitement, revient à faire encore mieux qu’un livre féministe.

    Jane Campion, Lieve Joris (cf.
    http://www.peripheries.net/article312.html ), Florence Aubenas, Virginie Despentes, Ada Lovelace, Hedy Lamarr, Claire Bretécher, Ella Maillart, Ariane Mnouchkine, Michelle Perrot, Gisèle Halimi (l’une des plus, ou des seules, attendues), Angela Davis, Rosa Luxemburg, Nina Hagen et un paquet de méconnues qu’on est ravie de rencontrer : sa sélection est à peu près impeccable. (Juste eu un sursaut en voyant le nom d’Hélène Carrère d’Encausse, qui ne me fait pas trop rêver depuis que :
    http://www.liberation.fr/evenement/2005/11/15/beaucoup-de-ces-africains-sont-polygames_539018 )

    Au passage, je découvre, à l’entrée « Résistantes », l’histoire incroyable de la grand-mère de Robin Hunzinger, qui m’avait échappé bien que je suive son travail depuis longtemps. Il lui a consacré un film, « Où sont nos amoureuses ? » :
    http://www.robinhunzinger.info/056-ou-sont-nos-amoureuses-2006.html

    Noté au vol : « On ne peut pas contenter soi-même et tout le monde. Je préfère moi-même. »
    (Colette)

    « Dans le monde entier, on enseigne aux enfants la légende dorée de Marie Curie, cette sainte Vierge de la science présentée comme un modèle (inaccessible) aux filles que l’école a le devoir d’émanciper. Pourquoi ne représente-t-on pas la science sous les traits d’une jeune femme avenante, délurée et décidée, poursuivant son chemin sans souci du qu’en dira-t-on, sachant s’imposer dans un monde d’hommes, aimant plaire, heureuse ? »
    (La mathématicienne Michèle Audin)

    Et Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue :
    « La vie étant courte, je fais ce qui me plaît. »

    Bref, un livre joyeusement foutraque, aussi jouissif et stimulant que les « Fantômette » (et « Fantômette », c’était il y a longtemps). (Et mon ravissement n’a rien à voir, ou si peu, avec ma fierté d’apprendre au détour d’une note de bas de page que je suis l’une des « idoles » de Catherine Dufour. EH OUAIS.)

    Cf. aussi la critique de Maïa Mazaurette :
    Tu feras quoi quand tu seras grande ? Tortionnaire ou aventurière ?
    http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articles/tu-feras-quoi-quand-tu-seras-grande-tortionnaire-ou-aventurire-/13308

    La démarche de Catherine Dufour rappelle un peu la rubrique « Why can’t I be you ? » de Rookie Mag, le magazine fondé par Tavi Gevinson :
    http://www.rookiemag.com/tag/why-cant-i-be-you

    PS. Ma libraire, indignée, en feuilletant l’index des métiers : « Il n’y a pas libraire ! »

    #féminisme