Près de deux semaines après le plaidoyer de Pascal Lamy pour des « petits boulots » payés en dessous du SMIC, c’est au tour de Pierre Gattaz de relancer la polémique sur l’éventualité d’un salaire inférieur à ce plancher.
« Une solution consisterait (...), quand on recherche du travail, quand on n’en trouve pas, quand on est jeune ou dans certaines configurations, à rentrer dans une entreprise avec un salaire adapté de façon transitoire, pas forcément le niveau du SMIC », a-t-il déclaré lors de sa conférence mensuelle. Le problème selon lui, déjà évoqué par Pascal Lamy, réside dans le montant trop élevé du SMIC, qui consiste un obstacle à l’emploi. Or, pour le patron du MEDEF, « quelqu’un qui a le pied dans l’entreprise est à moitié sauvé et c’est beaucoup mieux que de le garder au chômage ».
Le public visé par cette mesure serait donc celui de personnes en difficulté, comme les sans abris. Mais les étudiants ne devraient pas être la cible privilégiée de ce système. « Certains jeunes peuvent faire partie de ces publics très éloignés de l’emploi, mais il n’est pas question de faire un ’SMIC jeune’, » a assuré l’entourage de Pierre Gattaz aux Echos.
Reste à voir si cette déclaration restera au stade d’idée, ou trouvera une réelle application. Sans compter que l’accord des partenaires sociaux risque d’être difficile à obtenir. FO a d’ailleurs déjà fait entendre sa voix dans un communiqué. « Une telle proposition est indécente et sera combattue par Force ouvrière », a déclaré le syndicat, qui craint que Pierre Gattaz ne souhaite « ressusciter un SMIC jeunes ».