Première version d’un script pour interfacer SeenThis et org-mode d’emacs

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  • Bernard Collot - Repenser l’école c’est d’abord repenser soi-même. Changer de paradigme

    Sur la nécessité d’envisager un changement total de paradigme si on veut réellement « changer » l’école.

    http://education3.canalblog.com/archives/2011/04/22/20953715.html

    L’école comme chaîne industrielle :

    L’école est conçue de façon parfaitement identique à une chaîne industrielle, mais curieusement , on refuse de le voir : découpage des processus de fabrication d’un produit (le bac, un diplôme) en une succession chronologique de séquences de fabrication (programmes, progressions, découpage des matières), découpage en maillons dans lesquels doivent passer successivement les objets supposés identiques (les élèves du même âge) sur lesquels des OS (les professeurs) doivent greffer ce que la programmation a établi et leur assigne de greffer (les différentes parties du programme), séparation des opérations de greffage à effectuer par l’OS de chaque maillon (matière), définition du temps qu’il doit y passer (horaires, emplois du temps), évaluation à chaque maillon pour vérifier que la pièce (l’élève) est bien conforme pour passer au maillon suivant...

    Parents et parents d’élève :

    On sait aujourd’hui que le couple parent/enfant est une entité dont les deux membres sont liés matériellement, psychologiquement, affectivement... et même aujourd’hui juridiquement. On peut facilement émettre l’hypothèse que la cognition (la construction des langages) découle de la séparation progressive des deux membres de l’entité parent/enfant jusqu’au terme où le second devient complètement autonome dans le vaste ensemble que constitue une société, c’est-à-dire lorsqu’il devient adulte. C’est donc un fait qu’il est normalement impossible à l’école de ne pas prendre en compte. Elle ne le peut pas parce qu’elle est conçue pour opérer sur des enfants justement isolés de leurs parents et transformés alors en élèves. C’est même ce qu’elle a affirmé dès le début. Dans cette conception, on peut même dire que le chantre des anti-pédagogues, JP BRIGHELLI, a raison quand il veut les éliminer complètement de l’école. Il veut les éliminer quand ils ne peuvent s’empêcher d’être parents. On a donc transformé le parent en parent d’élève ce qui est une aporie linguistique. Tout au plus on pourrait l’appeler responsable de l’élève. Et on cherche donc la place que pourrait avoir le parent d’élève dans l’école, place qui ne gênerait pas et ne modifierait pas le fonctionnement du système tout en le cautionnant.

    Liberté pédagogique :

    Tous les enseignants se cramponnent par exemple à la liberté pédagogique. Le plus curieux c’est que cette liberté pédagogique est absolument nécessaire... à la chaîne industrielle scolaire pour fonctionner ! Le point faible de cette chaîne, c’est que si elle détermine en le pensant rationnel ce qui doit être transmis, quand cela doit être transmis, comment cela doit être découpé, réparti, distribué, les stades et résultats auxquels chacun de ses opérateurs doivent aboutir, elle est bien incapable de leur indiquer quels modes opératoires vont le permettre. D’où la liberté pédagogique mise récemment dans la loi par le ministère le plus réactionnaire ! Ce qui est le plus étonnant, c’est que cette liberté pédagogique arrive à être ce qui conforte ce que l’on peut appeler un totalitarisme absolu puisque ceux qui disposent de cette fausse liberté n’ont à l’assumer devant personne, très peu vis-à-vis de l’Etat patron qui ne demande que des chiffres, pas du tout vis-à-vis des premiers concernés les enfants et leurs parents. Ces derniers étant d’ailleurs d’autant prisonniers qu’ils n’ont aucune liberté de choix, aucun droit de regard.

    Le diplôme comme élément fondamental dans la chaîne industrielle de l’école :

    Quand tout le système éducatif critique son propre baccalauréat, parce qu’il est soi- disant dévalué, parce qu’il y faudrait plus de ceci ou moins de cela, parce qu’il n’a plus la fonction que l’on pensait qu’il avait, pour tout ce qu’il engendre en amont..., il est impossible d’envisager qu’il n’a aucune utilité et que l’on pourrait s’en passer. Impossible parce qu’il faut bien qu’une chaîne aboutisse à un produit, sinon on ne peut plus concevoir la chaîne. Les diplômes n’étant pas, ce qu’ils pourraient être à la rigueur, les marqueurs de capacités puisqu’on admet qu’ils ne marquent pas grand-chose, mais les produits auxquels doivent aboutir les différentes bifurcations de la chaîne scolaire. Si on les supprime, c’est alors tout le reste qui s’écroule : les programmes, les façons de répartir la population enfantine et adolescente, les évaluations...

    Rôle des pédagogies nouvelles :

    Je ne dis surtout pas que ce que les pédagogies modernes et la pédagogie Freinet ne sont pas à défendre, à promouvoir et que leurs militants sont dans l’erreur. Ce sont bien elles qui ont modifié les données dans lesquelles l’école était enfermée. Mais d’une part elles souffrent de la dichotomie dans laquelle elles se trouvent entre une approche rationaliste (activités d’apprentissage dépendant du professeur ou de ses outils) et une approche systémique (activités dépendant des projets personnels). D’autre part elles ne peuvent pas être perçues comme rationnelles, peuvent difficilement être généralisées dans un système qu’elles déstabilisent alors nécessairement. Anne QUERRIEN et d’autres leur ont reproché de ne faire que tempérer les méfaits du système scolaire tout en l’acceptant. Ce n’est pas tout à fait faux, non pas dans la volonté d’un Freinet et de ses compagnons, mais dans le simple mode opératoire qu’elles sont devenues. Il n’empêche que, face à la destruction des enfants, il faut bien agir dans l’urgence. Mais il faudra bien arriver à ne plus les considérer comme une solution à intégrer dans le système mais comme le ferment qui ne peut conduire qu’à une autre conception, faire basculer dans un autre paradigme.

    #éducation #école