Gaël Giraud, du CNRS : « Le vrai rôle de l’énergie va obliger les économistes à changer de dogme »

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  • Gaël Giraud, du CNRS : « Le vrai rôle de l’énergie va obliger les économistes à changer de #dogme »

    http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/04/19/gael-giraud-du-cnrs-le-vrai-role-de-lenergie-va-obliger-les-eco

    Contrairement à ce qui est écrit dans tous les manuels d’économie, l’ #énergie (et non le #capital, sans elle inerte) se révèle être LE facteur essentiel de la #croissance, selon Gaël Giraud, 44 ans, directeur de recherche au #CNRS et jésuite. #Économistes, perpétuez-vous depuis deux siècles la même bourde fatidique ?

    Quel lien direct entre le #PIB et l’énergie ? par Gaël Giraud

    http://www.youtube.com/watch?v=vW7WywnOxas

  • Gaël Giraud, du CNRS : « Le vrai rôle de l’énergie va obliger les économistes à changer de dogme » | Oil Man
    http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/04/19/gael-giraud-du-cnrs-le-vrai-role-de-lenergie-va-obliger-les-eco
    Une autre manière de poser le débat transition énergétique / croissance (et de ne pas les opposer).
    Tout l’entretien est passionnant, des hypothèses/soupçons sur les manipulations des prix de l’énergie aux conclusions tirées sur la nécessité, l’opportunité et les condition de possibilité de la transition énergétique, en passant par les enjeux géopolitiques de l’articulation économie/énergie et les propositions sur la (dé)structuration des sociétés en réponse à un choc pétroliers masqué.

    Sans transition énergétique (c’est-à-dire, sans réorientation volontariste de nos forces productives et de nos modes de consommation vers une économie moins dépendante des énergies fossiles), nous ne pourrons tout simplement plus retrouver la moindre croissance durable. Même si certains prétendent aller la chercher avec les dents. Mes travaux suggèrent que des économies comme les nôtres ne peuvent connaître, au fond, que trois régimes de moyen terme : une croissance significative accompagnée d’une forte inflation (les trente glorieuses), la déflation (Le Japon depuis 20 ans, l’Europe et les Etats-Unis durant l’entre-deux-guerres), ou bien une croissance molle accompagnée de bulles spéculatives à répétition sur les marchés financiers. L’Europe de l’Ouest est à l’évidence dans le troisième régime, vers lequel nous avons bifurqué au cours des années 1980, à la faveur de la dérégulation financière. La question qui nous est posée aujourd’hui est de savoir si nous voulons poursuivre cette expérience, au prix du creusement des inégalités inouï que nous connaissons et de la destruction à terme du secteur industriel européen par la sphère financière. Ou nous pouvons nous laisser glisser paresseusement dans la déflation (le plus dangereux) comme c’est déjà le cas pour une bonne partie du sud de l’Europe. Ou bien encore, nous pouvons tenter de renouer avec la prospérité. Cette dernière ne coïncide pas avec la croissance du PIB. Comme vous le savez, le PIB est, à plein d’égards, un très mauvais indicateur. Il est temps d’en changer. Le rapport Sen-Stiglitz-Fitoussi ou, mieux encore, les travaux de Jean Gadrey et de Florence Jany-Catrice indiquent des pistes très prometteuses permettant d’aller dans ce sens. Autrement dit, faire croître le PIB n’a guère d’importance. D’où l’inanité des débats sur la croissance verte, qui s’interrogent sur le fait de savoir si la transition est compatible avec la croissance du PIB. La bonne question, c’est : comment opérer la transition de manière à assurer du travail pour le plus grand nombre, et un style de vie à la fois démocratique et prospère ?

    #transition_énergétique