En Ukraine, crise ou pas crise, Tchernobyl reste une plaie ouverte

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    Hier, l’Union internationale des vétérans du nucléaire civil a critiqué la décision du gouvernement ukrainien de proroger jusqu’à 2020 l’utilisation de combustible américain pour trois de ses réacteurs, faisant ainsi courir le risque d’un « second Tchernobyl ». En cause, l’incompatibilité du combustible américain avec les centrales ukrainiennes.

    A l’IRSN, Thierry Charles confirme : « On ne change pas de nature de combustible pour une centrale nucléaire comme on changerait de station d’essence pour remplir sa voiture de carburant. C’est une démarche qui nécessite de vérifier plusieurs paramètres, cela ne se fait pas comme ça, cela prend du temps ». Or, la seule centrale utilisant actuellement du combustible américain a révélé en 2012 et 2013, lors de travaux d’entretien, des dysfonctionnements dus à la défaillance technique de ce combustible…

    Car il y a toujours en Ukraine quatre centrales nucléaires comptant quinze réacteurs en activité. La majorité fonctionne avec du combustible russe. « Le nucléaire ukrainien est conditionné par une totale dépendance à la Russie. Les réacteurs RBMK qui sont utilisés en Ukraine – des réacteurs à tube de force, qui privilégient la puissance aux dépens de la sûreté – ne correspondent à aucune des technologies aujourd’hui utilisées en Europe ou dans le reste du monde. Même l’industrie russe du nucléaire est en train d’en sortir progressivement », explique à Reporterre Nicolas Mazzucchi, chercheur en géo-économie à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).