Coopérative ou pas, une banque reste une banque. Non ?

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  • Je me demandais, puis j’ai demandé à la cantonade, laquelle m’a orienté vers SeenThis, alors voilà :

    Dans quelle #banque êtes-vous ? Êtes-vous contents ? Quels avantages et inconvénients le cas échéant ? Je voudrais en changer (je suis au CIC actuellement), et je ne sais pas trop vers où aller. Crédit coopératif, @mona ?

    PS : si ce sondage vous paraît tout à fait inopportun, n’hésitez pas à blâmer @fil.

    • Je suis à la SG depuis toujours : banque familiale depuis 3 générations. C’est une foutue banque et je sais qu’une banque ne nous « aime » pas, mais bon, pendant longtemps, c’était la seule banque qui n’appliquait pas de jours de valeurs aux particuliers, tu sais, cette petite escroquerie légale qui consiste à compter le fric qui arrive sur ton compte 3 jours après qu’il y soit effectivement arrivé et le fric qui part 3 jours avant qu’il soit effectivement parti, ce qui fait que la banque t’a créé un découvert fictif de 6 jours, qu’elle encaisse les agios et les frais de dossiers, alors que tu es carré dans ta gestion...

      Bref, j’ai voulu changé de banque. Le problème, c’est que je n’ai plus 20 ans mais que j’en ai toujours les revenus. À l’époque, m’avait expliqué le conseiller de Montpellier, j’étais classée dans les jeunes espoirs (oui, c’est interdit, mais les banques nous classent pour déterminer leur comportement avec nous), ce qui, en gros, signifiait que je ne leur rapportais pas un clou à l’époque, mais vu que je faisais des études cotées et mon comportement avec mes peu de sous de l’époque, on pouvait anticiper que la banque allait faire du gras avec moi et qu’il fallait me passer mes caprices, comme la Visa Internationale à débit différé.

      Aujourd’hui, manifestement, je suis dans la rubrique « boulet » des banques. Pas de salaire, pas de patrimoine, pas de capital et plus d’avenir. J’ai tenté 3 fois de changer de banque (dont une avec le Crédit Coopératif) : en gros, pas de moyens de paiement en dehors du chéquier obligatoire et retrait au guichet, pas de découvert autorisé, rien. Ce qui, vu mon mode de vie (loin de tout et connectée) est totalement impossible. À la Banque Postale, je me suis presque faite jetée. Le crédit coopératif m’applique des tarifs de non utilisation... qui vident le reliquat de ce que j’avais déposé à l’époque pour ouvrir. J’ai déjà tenté 2 fois de fermer ce compte pour récupérer mon argent, mais il est en mode zombi : je ne peux plus agir dessus, mais tout les ans, je reçois le récapitulatif des frais. Je pense que quand le compte sera vide, ils vont exiger que je les paie.

      Bref, j’ai aussi remarqué qu’une banque est avant tout... une banque !

    • C’est curieux cette histoire de chéquier obligatoire au crédit coopératif, j’en connais qui y sont et qui font sans chéquier. Et pour les gens qui vivent loin des grosses agglos ils ont une interface web assez bien foutue. T’avais pas de carte visa avec eux ?
      Après effectivement, pas de découvert autorisé. J’en connais aussi qui s’en sont fait jeter car trop souvent dans le rouge, alors qu’ils étaient en train de monter (sans crédit) un projet entièrement dans l’esprit de ce que cette banque est censée financer. « la banque solidaire mais pas avec ses clients », disaient-ils...

    • @monolecte, non, le scoring client n’est pas interdit, pour les particuliers, il faut qu’il ne soit pas 100% automatique. Il doit passer, théoriquement… :-P devant un analyste humain pour validation.
      Ça fournit d’(assez) gros bataillons en formation permanente en statistiques pour ce genre de techniques (note : je fais pas).

  • Coopérative ou pas, une banque reste une banque. Non ? - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article5811

    Rien n’était laissé au hasard. Je me trouvais devant la fleur d’une magnifique plante carnivore, aboutissement de millions d’années d’évolution dans le seul but de paraître ce qu’elle n’était pas. J’étais dans le bureau d’une conseillère du Crédit Coopératif pour ouvrir un compte courant.

    Sur son bureau, dispersés négligemment, des dépliants de diverses ONGs, Agir contre la faim, vous voyez le genre. Au mur, un calendrier de Médecins sans frontière, ou WWF, ou je ne sais quelle autre admirable organisation.

    Tout était fait pour séduire, et tout sonnait creux. Je me sentais un peu comme dans un décor hollywoodien où les maisons ne sont que des façades en bois, peintes avec de fausses fenêtres. Le lecteur s’en doute, j’étais très mal à l’aise.

    Après avoir écouté la messe de ma « conseillère », je signai rapidement les documents nécessaires à mon absolution bancaire, à apaiser ma conscience, qui me faisait culpabiliser d’avoir passé quatre années à la BNP, et m’échappai rapidement de ce lieu criant le faux.

    Mon malaise devint nausée lorsqu’en sortant de ce bureau suspect, j’interceptai - bien indiscrètement - une conversation au guichet. Le ton commençait à monter entre un homme et la guichetière. « - S’il vous plaît, j’ai besoin de cet argent pour m’acheter à manger ! Je vous demande juste une avance sur la fin du mois ! »

    L’homme semblait effectivement dans la détresse. Ses habits étaient dépareillés et usés. Mal rasé, il avait la mine d’un vieil homme malmené par la vie, attendant son RSA ou sa pension de retraite pour faire quelques courses. Son interlocutrice lui répondit d’un ton sec et hautain : « - Monsieur, nous ne donnons pas de l’argent comme ça. Il y a des règles. Nous sommes une banque. Sortez s’il vous plaît. »

    Voilà l’expérience que j’ai eue d’une banque solidaire, le Crédit Coopératif. J’en suis toujours client, en attendant de trouver mieux. Banque sociale, banque solidaire ? Je ne sais pas si tous ces beaux oxymores peuvent devenir réalité, mais je lance un appel aux internautes francophones pour trouver en urgence des traductions françaises pour les termes « greenwashing » et « socialwashing ». Ecologitose, lavage social, ... ?