Egypte : l’armée systématise les violences sexuelles pour réprimer la jeunesse

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  • Les intérêts des entreprises d’armement françaises en #Égypte priment-ils sur les droits de l’homme ?
    http://multinationales.org/Les-interets-des-entreprises-d

    François Hollande accueillait il y a quelques jours le président égyptien Al Sissi. Au programme des discussions, plusieurs centaines de millions d’euros de contrats d’armement. Les organisations de défense des #droits_humains Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent pourtant de nombreux cas de répression, d’arrestations, de tortures d’opposants en Égypte. Le code de conduite européen en matière de vente d’armes stipule également de refuser toute exportation d’armes s’il existe « un risque (...)

    #Enquêtes

    / Égypte, #France, Défense et sécurité, #Renault, #Thales, #Groupe_Dassault, #Safran, #DCNS, #armement, droits humains, #éthique, #transparence, #influence, droit (...)

    #Défense_et_sécurité #droit_international
    « http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20141016tribc7ee06519/exportation-d-armes-3-4-l-egypte-la-divine-surprise-en-2014.html »
    « http://orientxxi.info/magazine/maspero-un-massacre-de-coptes,0385 »
    « http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/massacre-de-rabaa-le-rapport-que,0654 »
    « http://orientxxi.info/magazine/quand-un-juge-egyptien-condamne-a,0552 »
    « http://www.mediapart.fr/journal/international/100514/egypte-larmee-systematise-les-violences-sexuelles-pour-reprimer-la-jeuness »
    « http://www.france24.com/fr/video/C531BE5E-3F8F-4EAC-8F35-B731E3D79039 »
    « https://www.flickr.com/photos/elhamalawy/5404006719

    Flickr
     »
    « http://www.defense.gouv.fr/salle-de-presse/dossiers-de-presse/rapport-au-parlement-2014-sur-les-exportations-d-armement-de-la-france »

  • Malgré les tortures et la répression, la France va-t-elle poursuivre ses ventes d’armes à l’Egypte ?
    http://www.brujitafr.fr/2014/11/malgre-les-tortures-et-la-repression-la-france-va-t-elle-poursuivre-ses-ve

    Photo : CC Mosa’ab Elshamy (manifestation au Caire en mai 2012)

    François Hollande accueille aujourd’hui le président égyptien Al Sissi. Au programme des discussions : plusieurs centaines de millions d’euros de contrats d’armement. Les organisations de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch dénoncent pourtant de nombreux cas de répressions, d’arrestations, de tortures et de massacres d’opposants en Égypte. Le code de conduite européen en matière de vente d’armes stipule également de refuser toute exportation d’armes s’il existe « un risque manifeste » que celles-ci « servent à la répres­sion interne ». Le gouvernement de Manuel Valls s’inscrira-t-il dans la droite ligne de la position « sécuritaire » adoptée par Michèle Alliot-Marie lors des printemps arabes ?

    Le président (...)

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20141016tribc7ee06519/exportation-d-armes-3-4-l-egypte-la-divine-surprise-en-2014.html
    http://orientxxi.info/magazine/maspero-un-massacre-de-coptes,0385
    http://orientxxi.info/lu-vu-entendu/massacre-de-rabaa-le-rapport-que,0654
    http://orientxxi.info/magazine/quand-un-juge-egyptien-condamne-a,0552
    http://www.mediapart.fr/journal/international/100514/egypte-larmee-systematise-les-violences-sexuelles-pour-reprimer-la-jeuness
    http://www.france24.com/fr/video/C531BE5E-3F8F-4EAC-8F35-B731E3D79039

  • A lire absolument - Egypte : l’armée systématise les violences sexuelles pour réprimer la jeunesse, par Claire Talon | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/international/100514/egypte-larmee-systematise-les-violences-sexuelles-pour-reprimer-la-jeuness

    Insultes, viols, tortures... L’armée et les forces de sécurité égyptiennes ont recours à une violence décuplée à quelques jours de l’élection présidentielle. Premières victimes : les jeunes, arrêtés en masse et au hasard, et tous ceux qui peuvent sembler proches de l’opposition. Des témoignages donnent l’ampleur du phénomène.

  • Egypte : l’armée systématise les violences sexuelles pour réprimer la jeunesse - Mediapart
    Par Claire Talon

    http://www.mediapart.fr/journal/international/100514/egypte-larmee-systematise-les-violences-sexuelles-pour-reprimer-la-jeuness

    Le Caire, correspondance. « Dis : je suis une femme », « Dis : je suis une pute », « Dis : je suis un pédé », « Dis que ta mère est une pute », « Dis que ton père est une pute » : voilà en substance le grand oral auquel la police et l’armée égyptiennes soumettent la jeunesse à l’heure des examens de fin d’année.

    Ce programme d’humiliation a été mitonné par le ministère de l’intérieur. Il vient appuyer des travaux pratiques destinés à « casser » une jeunesse frondeuse, soupçonnée de manquer d’empathie pour le régime en place. Viols, doigts dans l’anus, électrocution des parties génitales, attouchements, « tests de virginité », tests de grossesse, séances de déshabillages collectifs, menaces de viol sur les proches et la famille : par-delà les opposants au régime désigné par le général al-Sissi, les activistes ou les journalistes, ils sont des milliers de jeunes à être livrés en pâture à ce qui apparaît de plus en plus comme une gigantesque entreprise d’humiliation sexuelle collective.

    Pris à partie au hasard, aux abords des manifestations, par la police ou par des hommes de main en civil, de plus en plus de jeunes, d’adolescents, voire d’enfants, sont précipités sans ménagement dans un labyrinthe de commissariats, de camps militaires, de prisons et de centres de détention secrets transformés en salles de torture. Une réalité d’autant plus répandue que, selon Reda Marhi, juriste à l’Initiative égyptienne pour les droits des personnes (EIPR), « tous les commissariats de l’Égypte se sont aujourd’hui transformés en prisons, sans compter les lieux de détention secrets. Cela fait plus d’un millier de prisons à l’échelle du pays : beaucoup plus que les 42 reconnues par les autorités ».

    Une vidéo, qui circule sur les réseaux sociaux, dit montrer l’arrestation par l’armée de « manifestants contre le coup militaire », dans le quartier de Hanoville à Agami, à l’ouest d’Alexandrie :

    Abasourdis, relâchés après des semaines, parfois des mois, de va-et-vient entre les mains des militaires, des policiers, et de juges iniques ou débordés, ils témoignent maladroitement, à grand renfort de périphrases, les mâchoires serrées, des manies scabreuses et sadiques des services de sécurité… Au fil des témoignages, un même scénario se répète, qui indique que la violence sexuelle est pratiquée à tous les échelons de la machine policière et judiciaire : des commissariats aux antichambres des salles d’audience, elles aussi transformées en salles de torture.

    Ce chemin de croix commence dans les sous-sols des commissariats de quartier, aux alentours desquels, selon les témoignages de plusieurs parents, des vendeurs ambulants, soudoyés par les policiers, sont sommés de faire du chiffre en ramenant régulièrement de la chair fraîche aux gardiens de l’ordre.

    À l’ombre des immeubles cossus de Garden City, le commissariat Qasr Al Nil, à deux pas de la place Tahrir, au Caire, est, comme ceux de Mosky et de Azbakya, le théâtre d’une véritable débauche. Hany Raif, étudiant en première année d’architecture, en a fait l’expérience, le 19 novembre dernier. Blessé dans l’attaque d’une manifestation antimilitaire, il se rend à l’hôpital pour soigner sa main atteinte par une balle réelle. Dénoncé par le personnel médical, il est arrêté par la police accourue sur place, qui l’emmène à Qasr Al Nil.

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    « Ils m’ont jeté dans une cellule au sous-sol. Dedans, il y avait deux hommes en érection qui se dandinaient en slip, et qui se sont jetés sur moi, dit Hany, baissant les yeux, peu enclin à s’appesantir sur les détails. J’ai hurlé tellement fort qu’ils ont fini par venir me sortir de là. » Près d’une semaine plus tard, quand il recouvre la liberté, il apprend qu’au même moment, son amie Rawda, 16 ans, partageait quant à elle sa cellule avec un groupe de prostituées hilares qui l’ont humiliée pendant des heures.

    « Deux jours après mon arrestation, le 21 novembre, deux écoliers de quatorze ans sont arrivés d’une école toute proche, la Ibrahimya school, ajoute Hany. Ils avaient été dénoncés par leur professeur qui avait vu des tracts "Ni Morsi ni Sissi" dans leur cartable. Ils les ont déshabillés et les ont battus à même le sol pendant une heure. Ils baignaient dans le sang. Quand leurs parents sont arrivés pour les chercher, leurs mères se sont évanouies. »

    Une fois débarqués au commissariat, les détenus sont systématiquement déshabillés, aspergés d’eau froide, frappés, torturés, harcelés sexuellement, photographiés et filmés avec des armes disposées devant eux. Pour les filles, un traitement spécial est prévu : les plus chanceuses se voient imposer des « tests de grossesse », les plus récalcitrantes des « tests de virginité », pratiqués avec des spéculums ou à main nue, menottées sous l’œil des policiers. « Examen vaginal » censé protéger les militaires de toute accusation de viol ultérieure, et protéger les victimes des tentatives d’agression, cette pratique constitue un trauma indescriptible pour des jeunes femmes, souvent très jeunes et qui, pour beaucoup, ne sont jamais allées chez le gynécologue.

  • Egypte : l’armée systématise les violences sexuelles | Mediapart

    http://www.mediapart.fr/journal/international/100514/egypte-larmee-systematise-les-violences-sexuelles-pour-reprimer-la-jeuness

    Viols, doigts dans l’anus, électrocution des parties génitales, attouchements, « tests de virginité », tests de grossesse, séances de déshabillages collectifs, menaces de viol sur les proches et la famille : par-delà les opposants au régime désigné par le général al-Sissi, les activistes ou les journalistes, ils sont des milliers de jeunes à être livrés en pâture à ce qui apparaît de plus en plus comme une gigantesque entreprise d’humiliation sexuelle collective. (…)
    « En Égypte, la violence sexuelle est ce qu’il y a de pire pour les gens, explique Farah Shash, chercheur au centre Nadeem, l’une des plus importantes ONG de lutte contre la torture. Cela casse l’honneur de toute la famille. Les gens sont très pauvres, ils n’ont rien, pas d’argent : ils n’ont que leur honneur. On peut faire avouer n’importe quoi à quelqu’un dont on menace de violer la femme, la sœur, ou que l’on humilie sexuellement. C’est cela leur but : te casser au point où tu ne puisses pas te relever, c’est un traumatisme inimaginable. Nous savons que des filles ont affirmé avoir été violées (notamment celles arrêtées dans les rafles d’Al-Azhar et d’Alexandrie), mais on n’a pu obtenir aucune preuve : les familles refusent de parler. » (…)
    « C’est une répression sexuelle qui touche tout le monde : islamistes et laïcs, hommes et femmes, et même enfants et adolescents, affirme Ahmed Mefreh de l’ONG suisse Karama. Mais il est très difficile que les victimes acceptent de témoigner nommément, les familles refusent de donner les noms. Nous avons trois cas de viols de femmes documentés et des indications de dizaines d’autres, deux viols d’hommes reconnus nommément, mais on a des dizaines de cas d’agressions sexuelles par semaine, de viols d’hommes et femmes pendant les interrogatoires dans les prisons secrètes dans le désert, parfois avec des bâtons en bois. » (…)
    Le phénomène jette une lumière complexe sur le fléau du harcèlement sexuel qui plombe la vie des Égyptiens et des Égyptiennes. Il suggère que la violence sexuelle en Égypte participe d’un système général de domination, rendu possible et pratiqué au premier chef par le pouvoir et les services de sécurité et qui atteint aujourd’hui un niveau sans égal.
    « Nous sommes aujourd’hui convaincus que les viols collectifs place Tahrir ont été organisés par les forces de sécurité, affirme Farah Shash, du centre Nadeem contre la torture. Les agresseurs agissent selon une méthode identique pour chaque agression, en cercles concentriques : c’est d’ailleurs très visible sur les vidéos. Ils ont une méthode très précise : des dizaines d’hommes se focalisent sur une seule fille, il peut y en avoir dix autour dans la foule mais elles ne sont pas embêtées alors qu’elles sont à côté. La femme agressée n’est jamais volée : son sac à dos et ses affaires sont intacts. L’utilisation de la violence sexuelle est une stratégie qui remonte à la montée de la contestation contre Moubarak, en 2005. »
    Abdel Fattah al-Sissi, premier défenseur des « tests de virginité » et dont le programme politique se résume pour l’instant à des protestations de virilité, incarne à lui seul, de ses meetings à ses affiches électorales, cette relation de plus en plus scabreuse tissée par leurs dirigeants avec les Égyptiens. (…) Le lancement de la campagne présidentielle coïncide d’ailleurs avec une série de raids et d’arrestations dans les milieux homosexuels, menés à grand renfort de fuites vidéo.

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