Le revenu de base | les AZA

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  • Le chômage de masse qui vient : une liste #collaborative d’idées et de questions au sujet de l’emploi et du chômage.

    – que faire de la masse de gens qu’on met au chômage et qui va se retrouver sans travail ?
    – peut-on anticiper un minimum le chômage de masse ?
    – utilité du travail productif (industriel et marchand) versus utilité du travail non-productif (non-industriel et non-marchand)
    – utilité sociale des personnes sans travail
    – travail contre-productif ou parasitaire
    – utilité du temps libre (l’oisiveté) pour soi et pour les autres
    – propositions politiques : revenu d’existence incondionnel / revenu de base
    – rareté du travail : comment est-ce possible ?
    – rareté du travail productif dans le cadre industriel
    – notion d’emploi et d’employabilité
    – plein emploi : est-ce encore possible ?
    – peut-on et comment voir plus loin que le concept d’emploi et de travail productif ?

    PS : ici « productif » fait référence à la production industrielle et marchande, à la société de consommation, et au clivage entre d’un côté les producteurs et de l’autres les consommateurs.

    #chômage #emploi #employabilité #travail #activité #revenu #existence #productivisme #temps-libre #oisiveté

    @aude_v

    •  :-) c’est très joliement résumé @monolecte.

      C’est clair, il y a une distinction nette à faire entre #travail et #emploi. Et effectivement, y a bien largement suffisamment de travail pour tout le monde dans la société. Mais il me semble que le mot « travail » est un terme d’une signification très large ; il suffit de penser aux professionnels du sport (joueurs de foot, pilotes de formule 1, ...) ou du monde des arts et du spectacle (les comédiens, les clowns, ...). J’aurais tendance à dire qu’il y a des formes de « travail » qui sont librement choisis (plus en rapport avec une passion) et d’autres qui relèvent plus de la nécessité ou de la contrainte.

    • – que faire de la masse de gens qu’on met au chômage et qui va se retrouver sans travail ? —> réinvestir la #paysannerie, repeupler les zones rurales de moyenne montagnes dépeuplées qui ont moins subi l’industrialisation de l’#agriculture, reconvertir les exploitations géantes en fermes à taille humaine plus productives à l’hectare et faisant vivre plus de monde
      – peut-on anticiper un minimum le chômage de masse ? —> oui, avec une politique agricole adaptée
      – utilité du travail productif (industriel et marchand) versus utilité du travail non-productif (non-industriel et non-marchand) —> dans le travail productif il faut aussi ajouter la production de bouffe, le maintien du tissu social rural et de la biodiversité bocagère et pastorale
      – utilité sociale des personnes sans travail —> apprentis paysans (par exemple)
      – utilité du temps libre (l’oisiveté) pour soi et pour les autres —> fêtes, musique, écriture (combinaison de l’art et des rythmes sociaux et saisonniers, réancrés dans des réalités locales et connectés à leur dimension universelle)
      – propositions politiques : revenu d’existence incondionnel / revenu de base —> et réinvestissement des conditions de notre subsistance, plutôt que de les déléguer entièrement à l’industrie. En ce sens, une #dotation_inconditionnelle_d'autonomie comme droit de tirage dans des ressources me paraît déjà plus judicieuse qu’un revenu de base strictement monétaire.
      – rareté du travail : comment est-ce possible ? —> cette rareté va progressivement disparaître avec la raréfaction des #énergies_fossiles
      – rareté du travail productif dans le cadre industriel —> recréation de travail productif durable dans le secteur primaire
      – notion d’emploi et d’employabilité —> ha ha (pardon)
      – plein emploi : est-ce encore possible ? —> ça va peut-être le redevenir
      – peut-on et comment voir plus loin que le concept d’emploi et de travail productif ? —> en posant la question de la maîtrise, collective et locale, des conditions de notre subsistance

    • On tend à répèter que le travail est au centre de la société, et que la société s’organise autour du travail. Au point qu’on ne parle essentiellement que de valeur travail .

      Connaissez-vous la pièce de théâtre L’éloge de l’oisiveté interprétée par Dominique Rongvaux ?

      http://www.youtube.com/watch?v=7KpxsqwNF0o

      Cette pièce s’est inspirée de l’essai Éloge de l’oisiveté écrit en 1935 par Bertrand Russel, et dont voici un extrait :

      Autrefois, les gens étaient capables d’une gaieté et d’un esprit ludique qui ont été plus ou moins inhibés par le culte de l’efficacité. L’homme moderne pense que toute activité doit servir à autre chose, qu’aucune activité ne doit être une fin en soi.
      L’idée que les activités désirables sont celles qui engendrent des profits a tout mis à l’envers.

      La technique moderne a permis de diminuer considérablement la somme de travail requise pour procurer à chacun les choses indispensables à la vie.
      Si le salarié ordinaire travaillait quatre heures par jour, il y aurait assez de tout pour tout le monde, et pas de chômage (en supposant qu’on ait recours à un minimum d’organisation rationnelle).
      Quand je suggère qu’il faudrait réduire à quatre le nombre d’heures de travail, je ne veux pas laisser entendre qu’il faille dissiper en pure frivolité tout le temps qui reste. Je veux dire qu’en travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et qu’il devrait pouvoir disposer du reste de son temps comme bon lui semble.

      Le bonheur et la joie de vivre prendront la place de la fatigue nerveuse, de la lassitude et de la dyspepsie. Il y aura assez de travail à accomplir pour rendre le loisir délicieux, mais pas assez pour conduire à l’épuisement.
      Les hommes et les femmes ordinaires, deviendront plus enclin à la bienveillance qu’à la persécution et à la suspicion. Le goût pour la guerre disparaîtra, parce que celle-ci exigera de tous un travail long et acharné. La bonté est, de toutes les qualités morales, celle dont le monde a le plus besoin, or la bonté est le produit de l’aisance et de la sécurité, non d’une vie de galériens. Les méthodes de production modernes nous ont donné la possibilité de permettre à tous de vivre dans l’aisance et la sécurité. Nous avons choisi, à la place, le surmenage pour les uns et la misère pour les autres : en cela, nous sommes montrés bien bête, mais il n’y a pas de raison pour persévérer dans notre bêtise indéfiniment.

      Bertrand Russell, Éloge de l’oisiveté, 1935 (extraits)
      Mathématicien, logicien, philosophe, libre penseur britannique, prix Nobel de littérature en 1950.

      #oisiveté

    • Si vous avez déjà eu le temps de regarder L’éloge de l’oisiveté, cette pièce de Dominique Rongvaux - cf. vidéo youtube dans un commentaire plus haut - , pensez-vous maintenant que la question de l’oisiveté et du temps libre est au moins aussi importante que celle du travail ?

      Personnellement, je trouve que les discours académiques et institutionnels nous enferment généralement tous dans le cadre de la morale du travail : la morale du travail comme devoir , et la valeur travail.

      #morale #devoir #travail

    • @la_taupe, ce genre de texte est toujours intéressant bien sûr, mais il ne faut pas oublier de le replacer dans son contexte historique et matériel. Et entre autre qu’à ce moment il y avait abondance d’énergies et de matières fossiles, et beaucoup moins de pollutions (même si certains socialistes non-scientifiques avaient déjà critiqués la mocheté et la puanteur de l’industrialisme, ce n’était pas encore dans les proportions actuelles).

      Ce qui n’empêche pas d’être d’accord pour dire qu’on peut grandement réduire le temps de chacun nécessaire aux besoins de base (nourriture, habitat, vêtements, en gros). Pourtant, plus on avance dans le temps, plus tout est détruit partout (par ex, et non des moindre, la biomasse du sous-sol !), plus on va devoir passer du temps à réparer les choses pour arriver à se nourrir correctement.

      Le temps qu’il va falloir passer pour se nourrir ou se vêtir sans pétrole (ou plus précisément, avec immensément moins), n’est pas négligeable. Mais cela peut se faire sans que ce soit une corvée horrible suivant les conditions sociales dans lesquelles on organise ces activités (càd pas toutes les activités chiantes sur les mêmes personnes, en coopératives et pas en concurrence, etc).

      Et sinon, la glace au lait de brebis, produite localement, c’est excellent de temps en temps, @aude_v ! :D

    • @rastapopoulos , comme tu sembles l’expliquer, la clé serait la réappropriation du temps par chacun, pour mettre ce temps au service des besoins réels : par exemple consacré à l’intérêt général, à la réparation des impacts environnementaux, aux lien social, à la pratique de valeurs capable de pacifier une société.

      Certainement, la nécessité de préparer une transition à l’après-pétrole, celle écologique de restaurer et réparer ce qui a été détruit, comme la biomasse des sols, les activités de subsistance en général, exigent/exigeront une main d’oeuvre importante et un investissement en temps conséquent.

      Cela dit, les individus ont aussi besoin de temps pour eux-même, de temps libre, ou de temps oisif. Et c’est justement ce temps libre, qui à mon avis, est capable de nous reconnecter aux choses essentielles, à la nature et à nous-même. Ensuite, je pense que ce temps libre est capable de créer spontanément de la générosité, de la bonté, du lien, du partage, et de l’entre-aide.

      Finalement, si je devais répondre à la question de « que faire pour occuper utilement les gens (au chômage, etc) dans ce contexte de crise et de transition ? », je répondrais volontier par « commençons par leur offrir du temps libre, ensuite ils prendront le temps de décider par eux-même (la démocratie est faite en principe pour ça), comment ils peuvent se rendre utile à la société, simplement en mettant en oeuvre leur réflexion, leur sens critique, et leur bon sens ».

    • Ce n’est pas spécialement « utopique », ça me parait surtout très vague et déconnecté de la réalité concrète : pour vivre, il faut de la nourriture saine et un endroit décent où dormir, pas du « temps libre » ou de l’argent.

      Voilà pourquoi le principe de redistribuer des denrées (de qualité) ou des logements (décents) directement, plutôt qu’un revenu, me parait pour l’instant beaucoup plus subversif et générateur de libertés futures.

    • Ou à minima de permettre à celleux qui le veulent d’avoir accès à des ressources pour construire une maison ou habiter dans un habitat léger, ou de pouvoir produire de la nourriture (changement de réglementation, réappropriation du foncier, débetonnage, biorémédation de terrains en ville, etc, etc). Là on en est ou carrément on bloque la porte à des personnes qui ne demandent pas grand chose pour se prendre en charge.

    • Voilà pourquoi le principe de redistribuer des denrées (de qualité) ou des logements (décents) directement, plutôt qu’un revenu, me parait pour l’instant beaucoup plus subversif et générateur de libertés futures.

      @rastapopoulos, tu as raison, une fois ces besoins vitaux assurés, on est libre et disponible pour d’autres choses. Mais je ne crois pas qu’actuellement les travailleurs ou les gens en situation d’emploi puissent accepter brutalement tes propositions. En Suisse, « ils » viennent de se prononcer par référendum contre « le » revenu de base, un revenu, certes, très élevé, mais qui aurait permis d’assurer un logement et une alimentation de qualité pour tout le monde.

      Tant qu’il y aura suffisamment de gens inclus sur le marché du travail (et donc complètement absorbés par l’idéologie du « travail ») tes propositions auront du mal à passer auprès de l’opinon publique. Je serais curieux, parcontre, de savoir ce qu’en diraient les espagnols et les grecs, vu leur taux de précarité.

      En revanche, je pense que l’opinion publique accepterait plus facilement l’idée de travailler moins pour avoir plus de temps libre.
      Je pense aussi que le temps libre est un facteur important d’organisation collective, par exemple pour préparer la transition énergétique au niveau local, et expérimenter collectivement ou individuellement des utopies concrète.

    • @nicolasm, j’aime bien les idées d’expériences participatives, qui permettent de s’impliquer, pour la production locale de nourriture ou pour l’auto-construction d’habitats. Vraiment intéressant.

      Pour la production de nourriture, j’ai connaissance du mouvement Incredible edible ( Incroyables comestibles ), je suppose que tu connais - j’ai bien aimé la vidéo de présentation de François Rouillay.

      Pour le foncier, c’est clair, y aurait certainement bien des choses à revoir.

      –—
      PS : merci à tout le monde pour les commentaire, ça fait vraiment plaisir ! :-)

    • Il existe une différence majeure entre la valeur « emploi », entendue comme la notion de salariat, et la valeur « travail », entendue comme la notion d’activité. En France, et en Europe en général, le concept de plein-emploi est un leurre. Les politiques successives contre le chômage n’ont jamais réussi à endiguer sa progression. Et quand bien même, si chacun pouvait finalement obtenir un emploi salarié, nous pensons que chaque citoyen doit être libre de choisir, et non contraint par un rapport de force continu qui l’oblige à être employé dans des conditions qui ne permettent pas son développement personnel. Le choix de l’activité doit être guidé par des motivations comme la confiance et l’épanouissement, et pas uniquement par la valeur financière. Avec l’instauration d’un revenu de base en Europe, le travail prendrait un essor inestimable, que ce soit en terme d’orientations économiques (nouveaux marchés, nouveaux métiers), d’emploi (création et multiplication de structures), mais aussi en terme de bénévolat, une valeur travail importante qui souffre actuellement d’une image ternie par la domination de l’employabilité.

      http://www.so-pirate.eu/blog/la-liste-so-pirate-introduit-le-revenu-de-base-dans-son-programme-europeen

    • @ La Taupe. Non, non, non. Attention à ne pas confondre entre revenu de base et salaire minimum. La Suisse à voté NON contre le « smic » de chez vous. Mais le peuple ne s’est pas encore prononcé sur l’initiative du « revenu de base » dont on cause ici. Et parti comme c’est, trop mal ficelé, trop mal expliqué...il va y avoir un raz de marée de NON. Je crois que c’est pour ça qu’on ne s’est encore pas prononcé là-dessus.
      Et 4’000 balles, c’est cher, d’accord, mais il faut voir ce que la vie coûte en Suisse aussi...Cette initiative a mal été emballée et c’est dommage.
      Va falloir se focaliser sur les conventions collectives de travail maintenant. Je crois que ça, c’est plus important, car nous avons beaucoup perdu ces dernières années et il va falloir remettre la pendule au milieu du village.
      Que les Helvètes arrêtent de voter avec leur porte-monnaie !!!
      Que bigre !

    • @geneghys, désolé pour cette confusion de ma part, et merci d’avoir rectifié l’erreur. En plus, il ne s’agissait pas d’un référendum mais d’une initiative populaire.

      http://www.liberation.fr/monde/2014/05/18/suisse-salaire-minimum-et-avions-de-combat-au-menu-des-votations_1020040

      Pour expliquer le résultat de ce vote, ils invoquent la peur des conséquences sur les petites entreprises, qu’elles soient obligées de réduire le temps de travail ou de mettre au chômage.

      @monolecte, merci pour ce texte du PP et pour le lien :)

      @aude_v, merci pour les pistes de réflexion que tu proposes, j’ai commencé à lire ton blog d’écologie politique. J’apprécie l’écologie politique pour son soucis de l’humain, de la solidarité (et je suppose donc la réciprocité ) , de la convivialité, et du respect des différents modes de vie. Et je comprends tout à fait que le « chômage » puisse aussi être un choix de vie, ce qui me rappelle effectivement les documentaire de Pierre Carles à ce sujet.

      Vous avez raison, penser au temps libre comme « la » solution fait déconnecté de la réalité, notamment dans le contexte de la transition à l’après-pétrole. Quoique dans le cadre actuel, choisir de ne rien faire - être au chômage volontaire et donc forcément un peu oisif - est probablement un acte autant politique que cultiver son jardin ...

    • @Taupe. C’est pas grave ! Tout le monde se fout dedans avec notre système politique. Et il ne faut pas croire que 22 frs/h soit un salaire décent...ici, c’est limite-limite.
      Mais cette initiative a au moins eu le mérite de secouer les patrons des entreprises qui ont rétabli une CCT ou convention collective qui défend un peu mieux les travailleurs. C’est une bonne chose.
      Et à défaut de reconnaître qui travaille au noir sur les chantiers pour un salaire de misère (mais légal en Europe), les ouvriers devront peut-être porter un badge que les inspecteurs pourront reconnaître de loin. Parce que ce sont surtout les frontaliers qui sont lésés, mais pas que. Cela entraîne aussi le dumping salarial. D’où la grogne de celles et ceux qui vivent sur sol helvète et qui ne touchent pas 4’000 balles par mois...
      Chez nous, on les appelle les woorking-poors, c’est dire comme la vie est chère, d’où un salaire « élevé » comme dit dans l’article du Libé.
      Le patronnat a encore joué avec la peur des travailleurs et a gagné ! Misère !

    • @geneghys, donc finalement c’est certainement une très bonne chose qu’il y ait eu un débat sur le salaire minimum avant la « prochaine » votation à propos du revenu de base inconditionnel.

      http://bien.ch/fr/story/actualites/chancellerie-federale-linitiative-formellement-abouti

      L’initiative populaire pour un revenu de base a été déclarée valable par la Chancellerie Fédérale.
      (...)
      Et maintenant, que va-t-il se passer ? Le Conseil Fédéral va se pencher sur le revenu de base et préparer un rapport sur le sujet. Il a un an pour cela. Ensuite le débat s’ouvrira au Parlement. Quant à la votation populaire, elle est prévue d’ici deux ou trois ans.

      La votation en Suisse serait donc pour dans 2 ou 3 ans... faut savoir garder patience, non ?

      Que Bigre ! :-)

    • @Taupe Déjà ?!!! Mais il est mal ficelé ce projet. En soi, il va de nouveau jamais passé, nom d’une pipe en bois de chêne ! Ils sont cons, ils font tout pour bousiller une bonne initiative !!
      Il faut voir la faisabilité et comment on peut trouver les subsides. C’est pourquoi, je propose que les salaires des robots soient reversés dans un pot commun et le chef d’entreprise aura droit au 10% pour l’entretien des machines, comme on le fait maintenant avec des emplois qui vont disparaître.
      Pourquoi personne veut lire ce que j’écris !!!
      Que Bigre ! Argggg
       :-)

    • le capitalisme est l’art et la manière de vendre ce qui est gratuit (la terre et la création monétaire), pour se rendre gratuit ce qui lui coûte.

      Et la seule chose qui coûte vraiment, c’est le temps de vie. Vous pouvez capitaliser du temps de vie dans l’espace, mais pas dans le temps lui même. C’est à dire, vous pouvez utiliser le temps de vie d’autrui à votre avantage, mais uniquement dans le temps de vie qui vous est imparti. Au delà, ce sera vos enfants... Ainsi, en capitalisant le temps de vie d’autrui, vous multipliez le votre et divisez celui d’autrui. Car sans cela, personne ne pourrait faire construire un château et dire « ceci est ma propriété ».