« J’ai ma LSP qui attend dans le couloir » Chronique du contrôle social – PJJ (2)

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  • J’ai ma LSP qui attend dans le couloir » Chronique du contrôle social – PJJ (2)

    Entre procédures, acronymes et tampons officiels, difficile de garder une dimension militante ou humaine dans le travail social. Dans ce deuxième épisode de la « chronique du contrôle social », un éducateur PJJ raconte à Terrains de luttes les effets de la bureaucratisation sur son travail quotidien.

    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3533

    • Il faut s’imaginer que les éducateurs ont bossé près de 40 ans sans ces outils et que ça fonctionnait très bien ! Alors un outil qui n’apporte aucune plus-value, tu comprends bien que c’est perçu comme quelque chose qui te freine et pas comme quelque chose qui facilite ton travail. Donc on nous a créés plein de micro-procédures qui garantissent aux échelons hiérarchiques supérieurs que le travail est effectué. Ils s’en foutent, après, qu’on amène les gamins à droite, à gauche, qu’on fasse quelque chose de concret avec nos jeunes… Eux, ils veulent juste que ces papiers-là soient remplis ! Mais le problème c’est que tous ces documents qu’on nous demande de remplir, petit à petit, ils rongent le quotidien, notre temps et nous font percevoir notre travail de manière différente…

      Un peu comme pour l’éducation nationale, #paperasseries #kafkaïen

    • @Aude_V
      Je crois que l’informatisation n’est qu’un « détail » dans le développement du contrôle social et de la bureaucratisation du travail social.
      Il me semble qu’il s’agisse (entre autre) plus des conséquences de la mise en place des loi de 2007 et dans une moindre mesure pour la PJJ de celle de 2002.

    • rooo @corinne, les moyens technologiques de contrôle de la population qu’offrent l’informatique serait un « détail » ? je partage plus certainement l’avis d’@aude_v. Les pouvoirs de pression sociale, politique, économique et industrielle, se font de plus en plus insistants et obligatoires. La mise en place par l’industrie de l’armement de systèmes technologiques de suivi de la population font la joie des élus et de la police : vidéosurveillance, cartes RFID, croisement des fichiers informatiques… leurs donnent l’impression de pouvoir conserver leur places décisionnaires tout en sacrifiant le politique et l’humain au profit du sacro-saint progrès technologique.

      C’est devenu une telle habitude que chacun à force d’intégrer de telles modes de contrôle de nos actes préfère taire ce système qu’y nous considère comme du bétail à trier. Pour ceux qui tenteraient d’échapper à cette informatisation du tout venant, comme pour la banque, la santé, l’école, la cantine, les sorties au cinéma, les cartes régionales informatisées, internet ou les dossiers CAF, c’est juste impossible, c’est la porte.
      – Les directeurs et directrices d’école qui ont refusé de remplir base-élèves ont été sanctionnés et renvoyés.
      – Les travailleurs sociaux, renvoyés eux aussi, pour s’être insurgés contre des données ineptes comme cocher les cases « alcoolisme ».
      – Les médecins qui refusent la carte vitale et le DMP, combien ont du quitter leurs fonctions dégoutés ?
      Ce n’est pas juste un détail, c’est un projet d’informatisation de la société pour le plus grand profit de ceux qui fabriquent ces bases de contrôles. Chaque conseil départemental, régional ou commune rêve de ficher ses administrés et de recroiser les fichiers, les travailleurs sociaux, comme beaucoup d’autres fonctionnaires sont devenus les ouvriers de la saisie informatique.

    • @touti
      Détail, le mot était en effet mal choisit :)
      Ce que je me demande c’est qui de l’oeuf ou de la poule en matière de social ? (Je ne parlerai pas du reste, je ne m’y connais pas assez.)
      Certes, l’informatisation permet de nous ficher/surveiller et nos élites adorent ça. Mais pour l’article ici présent, je crois qu’il interroge plus une dérive de la pensée que vient faciliter l’informatisation.
      Pour connaitre un chouia^^ le problème, la paperasserie ambiante au sein du secteur social me semble relever souvent d’une logique financière (tant d’enfant/famille suivie, tant de prix de journée/budget global) qui déshumanise le travail proprement dit. Il est demandé au travailleurs sociaux de démontrer/prouver l’impact/ la rentabilité de leur actions au point qu’il avait été évoqué à un certains moment une nomenclature proche du système de santé (c’est encore dans les tiroirs hélas).
      L’autre logique à l’œuvre est celle du « parapluie ». On demande de remplir des trucs et des machins pour ainsi démontrer en cas de soucis que chacun a bien fait son travail... :(
      Alors oui, l’informatisation permet tout cela mais si les mentalités étaient autres, je suis encore assez naïves pour penser que se serait différent...

    • De la poule ou de l’œuf ? bien entendu l’imbrication entre paperasserie et informatique vient complexifier le débat. L’administration était censée vouloir simplifier les processus de paperasserie, avec les moyens technologiques actuels c’est la panacée dans l’irresponsabilité politique et sociale, si un « programme » échoue, c’est la faute à l’informatique qu’il faut renforcer. Le parapluie pour ceux en haut de l’échelle, peut s’allèger allègrement sous ce prétexte. Car bien entendu, le problème central reste politique et humain, mais personne ne veut en porter le risque.

  • « J’ai ma LSP qui attend dans le couloir » #Chronique_du_contrôle_social#pjj (2)
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=3533

    Entre procédures, acronymes et tampons officiels, difficile de garder une dimension militante ou humaine dans le travail social. Dans ce deuxième épisode de la « chronique du contrôle social », un #éducateur PJJ raconte à Terrains de luttes les effets de la #bureaucratisation sur son travail quotidien. TDL : C’est quoi la journée …

    #Nos_enquêtes #bureaucratie #Contrôle-social #délinquance #juge #Justice #Prison