« Beyrouth, nid d’espions »

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  • La #CBC prétend avoir une enquête « inédite » avec plein de morceaux de révélations dedans sur l’enquête de l’#ONU sur la mort de #Hariri.

    En gros : la science-fiction habituelle, connue de longue date (et aimablement distillée, ici, par Malbrunot). Et des ficelles tellement énormes que ça va finir par se voir (si l’enquête de l’ONU contient de tels éléments, ça va jaser).

    Donc, les habituelles lubies sur l’analyse de communications téléphoniques de membres du #Hezbollah (responsables de l’assassinat, mais ça on le savait déjà). Aucune mention :
    – du fait que le réseau de téléphonie mobile est lourdement infiltré par les services israéliens (plus de 100 espions arrêtés depuis quelques mois, un bon nombre bossant sur la téléphonie mobile) ; donc toute conclusion tirée de l’analyse d’un réseau compromis fait doucement rigoler au #Liban ;
    – du fait que le Hezbollah est doté de son propre réseau de communication, qu’il est totalement paranoïaque là-dessus (à juste titre, voir point précédent), et qu’il a d’ailleurs pris le contrôle de Beyrouth, par les armes, lorsque le gouvernement Saniora a voulu déclarer son réseau hors la loi. Et pour organiser l’attentat le plus grave au Liban, le Hezbollah utiliserait des téléphones portables non sécurisés.

    Grand moment de n’importe quoi :
    "Selon CBC, l’enquête de l’ONU vise également un autre suspect possible, Wissam al Hassan, l’actuel chef des services secrets libanais. À l’époque du meurtre, il était le chef de la sécurité de Rafic Hariri. Le jour de l’explosion, il était absent."

    Bien sûr, « les services secrets libanais », ça n’a pas beaucoup de sens. Lesquels ? Depuis la vague d’arrestation d’espions au Liban, tout le monde sait qu’il y a plusieurs « services secrets » au Liban.

    Wissam al Hassan est un des hommes-clés de Saad Hariri. Que vient-il faire dans un attentat qu’on prétend organisé par le Hezbollah ?

    La piste Wissam Eid, vieille rumeur balancée aux journalistes occidentaux pour leur faire prendre des vessies pour des lanternes :
    "Déjà en 2006, un policier libanais, le capitaine Wissam Eid, avait remis à l’ONU un rapport aux Nations unies qui identifiait les réseaux téléphoniques et le Hezbollah."

    Mais tenez-vous bien :
    "L’ONU a perdu ce rapport."

    Donc CBC est en train de publier des « révélations » sur l’activité d’un capitaine mort, sur un rapport qui aurait disparu.

    "Des informations laissent croire que l’ONU serait enfin prête à porter des accusations contre les responsables du meurtre de Rafic Hariri."

    Hé ben ça promet.