Je serais plus catégorique qu’Agnès : ça ne démontre rien d’autre que le talent relatif de ces retoucheurs. Je ne vois pas du tout, en revanche, comment on peut y voir un rapport avec ce qu’elle écrit sur sa page :
Photoshop allows us to achieve our unobtainable standards of beauty, but when we compare those standards on a global scale, achieving the ideal remains all the more illusive.
– Les retoucheurs sont ici crowdsourcés à des tarifs allant de 5 dollars à 30 dollars. Ça me semble tout de même fondamental ici. Que ça démontre par l’exemple la possibilité d’exploiter son prochain, ça je veux bien (mais je doute de la qualité sociale du message, du coup). De l’autre côté de l’échelle, les gens qui retouchent les couvertures de Vogue ou retouchent les publicités des produits de beauté/mode, je ne sais pas combien ils prennent, mais je doute que ce soit 30 dollars.
Imaginons qu’on crowdsource des graphistes via l’interwebz en leur disant : « pour 5 à 30 dollars, faites-moi votre plus belle affiche », je doute qu’on pourrait en tirer beaucoup de conclusions sur « les standards » graphiques du moment.
– L’autre aspect qui me chagrine ici, c’est que si on veut évoquer le rapport de Photoshop avec les « standards de beauté », il faut tout de même suivre le processus standard de création de « belles » images de beauté. En l’occurrence : elle n’est pas du tout maquillée, elle n’est pas du tout coiffée, elle n’a aucune expression, elle n’a ni vêtements ni bijoux, il n’y a qu’un fond gris, et la lumière n’a rigoureusement aucune qualité particulière. En gros : c’est encore moins travaillé qu’une photo d’identité pour un passeport ou un CV (parce que les gens se coiffent, certains ce maquillent, pour une photo d’identité).
Donc c’est excessivement artificiel de critiquer l’utilisation de Photoshop sur cette base, puisque ce n’est absolument jamais comme cela que la retouche est utilisée dans l’industrie de l’image. Personne n’irait prendre une photo d’identité, la retoucher comme un dingue, pour la metre en couverture de Vogue ; la seule chose qu’on a prouvé ici, c’est justement que ça ne marche pas.