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  • http://www.estherhonig.com/#!before--after-/cvkn

    Le très beau projet d’Esther Honig qui a envoyé cette photographie assez neutre d’elle-même à des retoucheurs photoshop dans le monde entier leur donnant pour seule consigne de la faire belle, et, ce faisant, elle met à jour la disparité des critères de beauté de par le monde.

    • Je serais plus catégorique qu’Agnès : ça ne démontre rien d’autre que le talent relatif de ces retoucheurs. Je ne vois pas du tout, en revanche, comment on peut y voir un rapport avec ce qu’elle écrit sur sa page :

      Photoshop allows us to achieve our unobtainable standards of beauty, but when we compare those standards on a global scale, achieving the ideal remains all the more illusive.

      – Les retoucheurs sont ici crowdsourcés à des tarifs allant de 5 dollars à 30 dollars. Ça me semble tout de même fondamental ici. Que ça démontre par l’exemple la possibilité d’exploiter son prochain, ça je veux bien (mais je doute de la qualité sociale du message, du coup). De l’autre côté de l’échelle, les gens qui retouchent les couvertures de Vogue ou retouchent les publicités des produits de beauté/mode, je ne sais pas combien ils prennent, mais je doute que ce soit 30 dollars.

      Imaginons qu’on crowdsource des graphistes via l’interwebz en leur disant : « pour 5 à 30 dollars, faites-moi votre plus belle affiche », je doute qu’on pourrait en tirer beaucoup de conclusions sur « les standards » graphiques du moment.

      – L’autre aspect qui me chagrine ici, c’est que si on veut évoquer le rapport de Photoshop avec les « standards de beauté », il faut tout de même suivre le processus standard de création de « belles » images de beauté. En l’occurrence : elle n’est pas du tout maquillée, elle n’est pas du tout coiffée, elle n’a aucune expression, elle n’a ni vêtements ni bijoux, il n’y a qu’un fond gris, et la lumière n’a rigoureusement aucune qualité particulière. En gros : c’est encore moins travaillé qu’une photo d’identité pour un passeport ou un CV (parce que les gens se coiffent, certains ce maquillent, pour une photo d’identité).

      Donc c’est excessivement artificiel de critiquer l’utilisation de Photoshop sur cette base, puisque ce n’est absolument jamais comme cela que la retouche est utilisée dans l’industrie de l’image. Personne n’irait prendre une photo d’identité, la retoucher comme un dingue, pour la metre en couverture de Vogue ; la seule chose qu’on a prouvé ici, c’est justement que ça ne marche pas.

    • @arno et @monolecte Je dois être sérieusement bouché à l’émeri pour ne pas capter, mais alors pas du tout, ce que vous reprochez, apparemment véhément, à ce travail, qu’au contraire je trouve extrêmement intéressant, non pour le seul panoramique global de l’idée de ce que l’on se fait d’à quoi une belle femme ressemble, ou, plus exactement doit ressembler, mais, surtout, pour cette image tierce, celle de l’écart qu’il y a entre un visage quasi nu (mais pas vilain) et l’outrance de la recherche de beauté qui ne cesse de l’enlaidir finalement.

      Quant à en déduire, si j’ai bien compris, qu’il y aurait discrimination entre les différents retoucheurs suivant qu’ils viennent de pays plus ou moins riches, je ne suis pas certain que cela soit causant, tant il me semble par exemple que la plus cradingue des retouches nous vienne apparemment du pays au plus fort PIB dans le Monde.

      En revanche Arno, je dois dire que je reste hermétiquement sourd à l’argument qu’il aurait fallu faire comme font les magazines de mode pour pouvoir comparer, je pense au contraire que de faire les choses on the cheap side permet, en laissant les coutures apparentes, de poser la question de l’image même de la mode, c’est-à-dire, en ce qui me concerne, une image purement décorative et jamais belle.

    • L’aspect « On the cheap side », je pense également que c’est très intéressant, comme en tout, de voir comment les gens s’approprient des codes culturels imposés. Mais en l’occurrence, elle parle bien du rôle de Photoshop dans nos standards de beauté, et je maintiens que ce n’est pas ça qu’elle démontre.

      Si tu veux voir comment les gens s’attribuent les codes de beauté les plus artificiels, tu vas à la sortie des mairies le jour des mariages, et tu auras énormément d’informations. La tenue de la mariée, son maquillage, sa coiffure, ses chaussures, comment le marié est habillé, comme les copines de la mariée sont habillées/maquillées/chaussées, etc. Là tu as de tout : des friqués et des fauchés, des beaux des moches, des gros des maigres, des vieux des jeunes… et tous dans leurs plus beaux atours. Je trouve ça généralement assez touchant et, pour le coup, bien plus important quant à la perception qu’ont les gens de ce qu’est « le beau », le bien habillé, le bien maquillé, etc., qu’une n-ième démonstration des photoshopages ratés.

    • Et je suis encore @arno à 100% sur les codes esthétiques des groupes de mariage (d’ailleurs, être autant d’accord avec @arno devient très inquiétant, pour moi !).
      L’autre jour, nous déambulions dans le jardin botanique de Bordeaux qui semble être devenu la destination hype pour y faire ses photos de mariage. Du coup, on a dû y croiser 3 ou 4 cortèges différents en moins d’une heure et c’était effectivement fascinant à observer.

    • je réédite mon post pour la troisième fois...
      en fait, cette expérience m’énerve. Il n’est que la confirmation de ce que nous, femmes, devons être, une sorte d’obligation à être « belle ».
      Et que les retoucheurs soient payés 5 ou 30 dollars n’y change rien.
      Je vois juste dans cette expérience qu’une injonction (et je parie ma petite culotte que se sont des mecs qui ont réalisé ces retouches/photos) à ce que nous devrions être en tant que femme...
      Voila, femmes de tous pays unissez vous pour ressemblez à ça !!! Et faites vous refaire le nez, les coudes ; les talons, le culs, le vagin...
      Et si je trouve cette expérience édifiante, ça n’empêche pas qu’elle « m’agace grave ».

      #nous_ne_sommes_que_des_objets
      #des_fois_y_a_des_trucs_qui_m_agace