"mais le texte est en francais, s’adresse a un lectorat francophone, et je n’avais lu aucune autre gene que les guillemets a integrer ce debat-la direct dans notre contexte, qui lui est etranger et ou il fait des ravages d’incomprehension."
Encore une fois, je cite Butler et Mac Kinnon dans la même phrase que le terme "pro sexe". Par ailleurs, le paragraphe où il est situé consiste en une annonce d’un futur billet, plus approfondi : peut-être n’était-il pas si difficile de se dire que j’allais y expliciter plus avant le cadre du débat et le sens des mots employés.
"Et je ne VEUX pas utiliser le meme mot parce que j’ai deja fait ma queer sympatoche pro-porn dans un texte de 2003 et tout ce que j’ai entendu des mecs de goche conscientises, c’est « cool les filles, continuez comme ca, on se tapera la queue sur des trucs plus varies maintenant ». Approche androcentree, qui m’a laissee demunie. Et enragee. En voila, un truc qui n’arrivera jamais aux spectateurs qui trouvent ca cool, l’empowerment feminin, qu’on puisse jouir de, s’approprier leur position de spectateur. Nous, les femmes qui sommes invitees a faire les benevoles devant la camera en guise d’empowerment, on connait un peu l’impression d’etre appropriees par d’autres..."
C’est votre témoignage et j’ai juste à le respecter (et je reconnais qu’il m’incite à plus de prudence dans mon usage et mon interprétation de la notion d’empowerment). Vous avez cependant parlé de "fiche de lecture " à propos de mon billet, et effectivement, j’essaie au maximum d’y taire ma propre expérience, difficile, avec le porno, pour rendre compte de lectures, qui sont certes globalement situées dans un certain courant du féminisme, mais dont des femmes sont les auteures : Butler, Paveau, probablement Bourcier et Preciado. Je le ferai peut-être très maladroitement, ou avec plein de contresens, mais il me semble avoir tenté de mettre en place, autant qu’il m’était possible, des stratégies, pour éviter le point de vue andro-centré, qui est toujours unrisque je le reconnais.
"La conclusion, c’est que non je ne vais pas voir des films de cul feministes en mixite avec des hommes heteros, non je ne parle pas de films de boules avec eux parce qu’on n’a pas de vocabulaire commun prealable a la conversation."
La encore, c’est totalement votre droit, et je n’ai pas à faire de commentaire à ce sujet. mais cela me parait loin de ce dont mon billet traite : je ne parle pas de mixité ou de dialogue homme femme ou quoique ce soit du genre : je m’appuie, en essayant autant que possible d’expliciter mes présupposés, mon historique personnel, la situation de mon point de vue ... (vous avez vous-même mentionné mon "honnêteté"), sur des textes écrits majoritairement par des femmes, non pas pour dire : "le cul c’est pas grave", mais pour tenter de trouver un moyen terme entre le discours catho sur le porno, qui en absolutise les méfaits éventuels d’une manière qui contribuent trop souvent à occulter les aspects sexistes de la morale religieuse, et le libertinage pur et dur, ceci sans grande prétention, mais en tant que croyant qui tente de faire la synthèse entre ses lectures (effectivement très orientées queer et poststructuralisme) et sa foi. Vous avez tout à fait le droit de n’en avoir rien à foutre, ou d’être en désaccord. Mais cela ne me semble pas, peut-être à tort, avoir de rapport avec ce que vous dénoncez (même si par ailleurs, mon ambivalence vis à vis du porno a certainement aussi des racines sexistes).
"Et oui, je trouve cet interet pour le feminisme ultra-malsain... je ne me precipite plus de maniere enamouree devant le moindre pretendu allie""
Tout à votre honneur. Je cherche à poser sur le papier mes idées, et le cas échéant à échanger intellectuellement. Pas une reconnaissance affective .