• « On ne peut se battre pour ce qu’on ignore », par Hakim Bey
    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/136/BEY/51211 #st

    « Nous qui vivons dans le présent, sommes-nous condamnés à ne jamais vivre l’autonomie, à ne jamais être, pour un moment, sur une parcelle de terre qui ait pour seule loi la liberté ? Devons-nous nous contenter de la nostalgie du passé ou du futur ? Devrons-nous attendre que le monde entier soit libéré du joug politique pour qu’un seul d’entre nous puisse revendiquer de connaître la liberté ? La logique et le sentiment condamnent une telle supposition. La raison veut qu’on ne puisse se battre pour ce qu’on ignore ; et le cœur se révolte face à un univers cruel au point de faire peser de telles injustices sur notre seule génération.
 Dire : “Je ne serai pas libre tant que tous les humains (ou toutes les créatures sensibles) ne seront pas libres” revient à nous terrer dans une espèce de nirvana-stupeur, à abdiquer notre humanité, à nous définir comme des perdants. »

    http://zinc.mondediplo.net/messages/25132 via Le Monde diplomatique

  • « Je serais tellement plus utile au chômage », par Jerôme Choain
    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/136/CHOAIN/51206 #st

    Il faut se libérer de l’emploi. Je ne sais pas si c’est par le revenu de base, le salaire à vie ou d’autres propositions, mais il existe des pistes de réflexion dont on n’entend jamais parler chez [David] Pujadas. On continue de gaspiller des milliards à subventionner des pans entiers de l’économie dont l’activité est in fine nuisible à la société, tout cela soi-disant pour l’emploi.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/23344 via Le Monde diplomatique

  • Résister à la résignation (août 2014)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/08/A/50693

    S’il se consacre essentiellement à rendre compte de l’état du monde, à décrire des rapports de forces sociaux ou géopolitiques, Le Monde diplomatique ne s’en est jamais tenu aux constats. Non seulement il s’est astreint au démontage des fausses évidences de l’idéologie libérale, mais il a toujours été à l’affût des expériences et des idées qui, depuis la fin des « grandes idéologies », tentent d’ébaucher des solutions et des modèles de société alternatifs. Après l’élan d’optimisme suscité à la fin des années 1990 par la naissance de l’altermondialisme, et avec la sombre période ouverte par les attentats du 11 septembre 2001, cette recherche, désormais passée de mode, est devenue moins visible. Elle n’a cependant pas cessé d’exister, ni dans le monde, ni dans les pages du mensuel. Illustré par les Chats pelés (lié au groupe Têtes raides), ce numéro de Manière de voir en témoigne : http://www.monde-diplomatique.fr/mav/136

  • Contre la fascination du désastre, par @Mona Chollet
    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/136/CHOLLET/50676

    « Je vais m’allonger sur le sol et pleurer un instant », s’excusait une utilisatrice de Twitter, un après-midi du printemps dernier. Beaucoup l’auraient volontiers imitée. Quelques jours plus tôt, le 25 mai, le Front national était arrivé en tête aux élections européennes en France. Certains citoyens de gauche présumaient qu’un tel coup de semonce dessillerait enfin les yeux des membres du gouvernement socialiste ; la réaction du premier ministre Manuel Valls, qui envisageait des « baisses d’impôts » (RTL, 26 mai), leur fit très vite mesurer leur naïveté. Dans la semaine qui suivit, une rafale de nouvelles annonces devait achever de les mettre au tapis : il était question de suspendre les « seuils sociaux » garantissant les droits des salariés dans les entreprises — dans l’intention, bien sûr, de « faciliter les embauches » ; le droit de vote des étrangers était enterré ; le ministre de l’éducation Benoît Hamon laissait transparaître l’embarras dans lequel le plongeaient les « ABCD de l’égalité » destinés à sensibiliser les élèves aux stéréotypes de genre… On pense à Nanni Moretti dans son film Aprile (1998), regardant le représentant du Parti démocrate de la gauche Massimo D’Alema à la télévision durant une campagne électorale en Italie et l’adjurant à pleins poumons : « D’Alema, di qualcosa di sinistra ! » (« D’Alema, dis quelque chose de gauche ! »).

    Editorial du dernier Manière de voir, « Changer la vie, mode d’emploi ». http://www.monde-diplomatique.fr/mav/136

  • Changer la vie, mode d’emploi
    « Manière de voir » n° 136 — Août - septembre 2014
    http://www.monde-diplomatique.fr/mav/136

    Débâcle des forces politiques progressistes, crise écologique, omniprésence des discours réactionnaires… Si on parvient à se détacher de tout cela, on aura une chance de se rappeler que les catastrophes ne résument pas l’état du monde. L’énergie mise par des millions d’individus à résister aux fléaux divers qui menacent l’humanité interdit de désespérer. Ce n’est qu’en avançant que l’on pourra espérer vaincre la dispersion et l’impuissance.

    Toutes les images reproduites dans ce numéro sont l’œuvre du collectif Les Chats pelés.

  • les négociations sur le climat avancent

    C’est l’information qui passe sous le radar des médias dominés, mais elle est essentielle : les négociations sur le climat avancent. Vraiment.

    Depuis l’échec de Copenhague, fin 2009, le processus de négociation international sur le changement climatique s’était englué. La violence de la crise économique avait remisé les ambitions environnementales aux calendes grecques.

    Article de Hervé Kempf
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6135

    #climat #bonne_nouvelle

    • Hervé Kempf est plus nuancé dans l’article :

      Mais l’accord [sur la réduction des émissions] est loin d’être fait, et d’autant plus qu’à la conférence de Varsovie, en 2013, on a substitué au terme « engagement » celui de « contribution », beaucoup plus flou. De quoi s’agit-il exactement ? « On est train d’en faire quelque chose de monstrueux, d’ingérable », indique un diplomate.

      Mme Merkel a aussi plaidé pour que l’Europe s’engage à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 %.

      40% d’ici 2030 par rapport au niveau de 1990, c’est ce qu’avait proposé la Commission en janvier (http://seenthis.net/messages/220230), donc rien de très nouveau là. D’autant que « rien n’est encore fait »...

      Le négociateur américain a de son côté récemment déclaré (mai 2014) : « Je suis certain que ce ne sera pas parfait »
      http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/afp-00604733-le-futur-accord-sur-le-climat-ne-sera-pas-parfait-previent-le-
      ... que je traduis par : nous allons tout faire pour que ce soit le plus merdique possible.
      Sinon, le « fonds vert pour le climat », ça fait plus de 3 ans qu’on en parle, il serait temps que certains l’alimentent, ouais...
      Pour le coup, je suis assez sceptique sur les avancées.

    • Merci pour vos commentaire, @koldobika @Lyco.
      Je m’emporte facilement quand je vois une goutte de positif dans cet océan de mauvaises nouvelles.

      Plus généralement, je regrette qu’il y ait tellement de mauvaises nouvelles dans les info dominants (ref. 1ère ligne du parag cité) et si peu de couverture de la myriade de bonnes initiatives, notamment en France (par exemple en permaculture, en constructions à faible impact écologique et les choix de vie cohérents avec les défis globaux actuels).

      Je sens que cette « mal-info » a pour effet de noyer beaucoup de monde dans le fatalisme, voire le cynisme et l’insensibilité, ennemis de la prise d’action.

      Pour le processus post-Kyoto, il n’y a pas de miracle et tout ne va pas changer rapidement, mais on a touché un tel fond que toute avancée est la bienvenue et mérite d’être mise en avant, comme pour l’encourager.

    • @radard

      Je sens que cette « mal-info » a pour effet de noyer beaucoup de monde dans le fatalisme, voire le cynisme et l’insensibilité, ennemis de la prise d’action.

      Oui je te rejoins complètement là-dessus. Et ça rejoint aussi le « Manière de voir » de ce mois-ci que je viens de croiser cet après-midi http://www.monde-diplomatique.fr/mav/136

      Débâcle des forces politiques progressistes, crise écologique, omniprésence des discours réactionnaires… Si on parvient à se détacher de tout cela, on aura une chance de se rappeler que les catastrophes ne résument pas l’état du monde. L’énergie mise par des millions d’individus à résister aux fléaux divers qui menacent l’humanité interdit de désespérer. Ce n’est qu’en avançant que l’on pourra espérer vaincre la dispersion et l’impuissance.

      Et aussi http://1libertaire.free.fr/manifest.html

      Nous vivons une époque profondément marquée par la tristesse qui n’est pas seulement la tristesse des larmes mais, et surtout, la tristesse de l’impuissance. Les hommes et les femmes de notre époque vivent dans la certitude que la complexité de la vie est telle que la seule chose que nous puissions faire, si nous ne voulons pas l’augmenter, c’est de nous soumettre à la discipline de l’économisme, de l’intérêt et de l’égoïsme. La tristesse sociale et individuelle nous convainc que nous n’avons plus les moyens de vivre une véritable vie et dès lors, nous nous soumettons à l’ordre et à la discipline de la survie. Le tyran a besoin de la tristesse parce qu’alors chacun de nous s’isole dans son petit monde, virtuel et inquiétant, tout comme les hommes tristes ont besoin du tyran pour justifier leur tristesse.
      Nous pensons que le premier pas contre la tristesse (qui est la forme sous laquelle le capitalisme existe dans nos vies) c’est la création, sous de multiples formes, de liens de solidarité concrets. Rompre l’isolement, créer des solidarités est le début d’un engagement, d’une militance qui ne fonctionne plus « contre » mais « pour » la vie, la joie, à travers la libération de la puissance.

    • Bon allez, pour être plus positif que tout à l’heure :
      Climat : petits projets conjoints Chine-ÉU
      http://journalmetro.com/monde/522755/climat-petits-projets-conjoints-chine-eu

      Outre la différence sur la question du plan mondial de réduction des émissions de carbone, les deux pays ont annoncé mercredi huit projets conjoints visant à capturer et à stocker du gaz carbonique, en plus de développer des réseaux de distribution électrique plus efficaces.

      Les deux capitales ont également donné leur accord à des normes plus strictes en matière d’efficacité énergétique pour les voitures et les camions.