Etre juif, c’est être propalestinien (contre le monde à l’envers)

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  • Par #Yvan_Najiels

    Etre juif, c’est être propalestinien (contre le monde à l’envers)

    http://blogs.mediapart.fr/blog/yvan-najiels/210714/etre-juif-cest-etre-propalestinien-contre-le-monde-lenvers

    L’antienne gouvernementale alignée sur le consensus siono-fasciste est insupportable, insultante mais aussi foncièrement mensongère et à visée raciste sur le territoire national.

    Crier à l’antisémitisme alors que dans la manif parisienne de samedi, interdite par le pouvoir CRIF-LDJ-PS, il n’y a pas eu d’incidents de ce genre et alors que, aujourd’hui davantage qu’auparavant, de nombreuses autres voix juives, antisionistes ou à tout le moins critiques sur Israël se font entendre, c’est en vérité souhaiter ce que le fin et mesuré Cukierman appelle des « pogroms » ou une nouvelle « Nuit de Cristal » (ce qui, je le redis, est une insulte aux juifs allemands persécutés et/ou assassinés par les nazis). Sans l’antisémitisme, sans « le coup de l’antisémitisme » comme dirait Alain Badiou qui l’a, ici en France, abondamment subi pour avoir critiqué Israël, l’Etat d’Israël et sa politique répugnante seraient traités comme les fascistes qu’ils sont. Israël a beau mépriser le juif faible, diasporique, c’est sur la souffrance épouvantable de celui-ci qu’il fait son beurre. C’est la raison pour laquelle Israël tient à l’antisémitisme (et à des gens comme Dieudonné et Soral) comme le névrosé à son symptôme. Par ailleurs, se penser - comme de nombreux Israéliens - victimes absolues permet d’aller assez loin dans la folie criminelle puisque celle-ci, à leurs yeux, ne pourra jamais égaler Auschwitz.

    Notre gouvernement de gauche - n’est-il pas temps, vraiment, d’en finir avec la gauche et de trouver d’autres noms pour l’émancipation politique ? - reprend donc ce discours. Nous avons au pouvoir d’opiniâtres relais de l’establishment israélien qui soufflent tant qu’ils peuvent sur les braises d’une passion triste, criminelle et mortifère, mais largement affaiblie par le bilan épouvantable du nazisme dont Bernanos pouvait dire qu’il « (avait) deshonoré l’antisémitisme ».

    Pour ce qui est du PS qui confond à dessein politique et histoire (au sens où la politique est un ici-maintenant et l’histoire, le passé), le discours qui fait des propalestiniens des pronazis ou des héritiers politiques de Vichy (car crier à l’antisémitisme, c’est renvoyer exclusivement à cela) est scandaleux à plusieurs titres. C’est une insulte à la face de celles et ceux qui militent contre le calvaire sans fin des Palestiniens devenus victimes expiatoires du Crime de l’Occident. De la part d’un PS dont la majorité des députés (alors SFIO), en 1940, vota les pleins pouvoirs à Pétain et dont le héros éternel, Mitterrand, vichyste jusqu’à ce que le vent tourne, protégea son ami René Bousquet jusqu’à ce que celui-ci soit descendu par un idéaliste trop exalté, l’injure « antisémite ! » est proprement obscène. Ainsi, s’agissant de la mémoire de la rafle du Vel’ d’Hiv’, si cet épisode hautement sinistre de l’histoire de la République a à voir avec des gens d’aujourd’hui, c’est au PS de balayer devant sa porte puisque René Bousquet appartenait à cette gauche-là.

    L’accusation d’antisémitisme proférée par le pouvoir PS n’a donc aucun fondement réel et constitue exclusivement une insulte et un souhait qui justifierait l’existence de l’Etat ségrégationniste israélien et le soutien de la France à cet état et cette politique. Alors, oui, des synagogues ont été attaquées hier à Sarcelles et on peut le déplorer. Mais, inutile de se cacher derrière son petit doigt, si de telles attaques ont lieu, c’est parce que les institutions officielles juives - religieuses et/ou communautaires - soutiennent la politique israélienne et les bombardements épouvantables sur Gaza faisant suite à presque 70 ans de crimes contre le peuple palestinien. Si l’Etat d’Israël et ses relais hexagonaux passent leur temps à exhiber le nom « Juif » pour justifier leur politique, on ne s’étonnera guère qu’ils soient parfois pris au mot. De ce point de vue, une organisation valeureuse comme l’UJFP fait beaucoup plus contre l’antisémitisme que la nébuleuse sioniste. Que des gens s’émeuvent, parfois violemment, de cet état de fait est prévisible car voulu par la clique CRIF-LDJ-Likoud. Les traiter d’antisémites ne relève pas moins de l’outrage absolu, a fortiori pour le parti de Laval, Déat et Mitterrand. Antisémitisme renvoie au nazisme alors que, dans la situation présente, c’est l’insulte que le gouvernement et les sionistes jettent à la figure de gens révoltés par une injustice flagrante et criminelle. En cela, mêler notre époque à celle de l’hitlérisme est une injure grave y compris à l’encontre de gens comme Marek Edelman ou Henri Krasucki qui, eux, étaient des opprimés alors qu’on accuse aujourd’hui d’antisémitisme celles et ceux qui contestent la mise à genoux sans fin d’un peuple sans défense par un état surarmé et choyé par l’Occident blanc impérialiste. Traiter d’antisémites les manifestants de samedi à Paris, c’est insulter le Shtetl. C’est en ce sens que comme le disait l’UCFml au moment des massacres de Sabra et Chatila : être juif, c’est être propalestinien (du côté de l’opprimé, contre l’oppresseur).

    L’obstination du pouvoir « socialiste » à traiter d’antisémites celles et ceux que révoltent les bombardements israéliens a cependant aussi à voir avec notre pays, la France. Le soutien néoconservateur de Hollande et du gouvernement Valls aux crimes israéliens dit aussi quelque chose sur le peuple multinational de ce pays et cet aspect n’est pas à négliger. C’est, purement, la dimension finkielkrautienne du discours gouvernemental.

    Dans les manifestations propalestiniennes s’exprime aussi une solidarité arabe aux opprimé-e-s de Palestine et il n’y a, évidemment, rien à redire à cela. Dès lors, traiter d’antisémites les manifestants de samedi à Paris ou d’hier à Sarcelles, c’est endosser l’antienne de Finkielkraut ou Riposte laïque contre les Arabes et/ou les musulman-e-s présentés comme les nouveaux barbares qui, pour reprendre Finkielkraut, sous couvert d’antiracisme seraient de fieffés antisémites, des « racailles ». Comme le dit du reste le lumineux Bruckner qui a compris là beaucoup de choses bien que n’entendant rien à rien : le racisme anti-blanc, c’est l’antisémitisme. Antienne qui mène d’ores et déjà au fascisme comme l’illustre ici Jacques Kupfer, représentant du Likoud en France.

    Le discours du PS actuel est donc, pour ce qui concerne la France, un pas supplémentaire franchi dans le consensus islamophobe. Par l’utilisation de l’insulte écarlate « antisémite », c’est la population arabe et/ou musulmane que l’on stigmatise violemment et qu’on autorise à pourchasser au nom de bons sentiments « démocratiques » comme l’Occident blanc sait faire depuis si longtemps. Au juif mangeur d’enfants succède, sous la houlette du PS, l’Arabe fanatique et antisémite. À l’antisémitisme usé et désormais de l’ordre exclusif de la psychopathologie politique succède une islamophobie consensuelle et « démocratique » pleine d’avenir : l’Occident a trouvé, une fois le shtetl à jamais détruit, ses nouveaux « barbares » (d´où le tournant « philosémite » du FN). Le PS, on le voit, prépare avec talent le soixantième anniversaire du gouvernement dirigé par Guy Mollet. La police française a plus que jamais quartier libre.

    Et, aujourd’hui comme hier, le PS épouse comme toujours l’oppression - bien qu’il s’en défende.

  • Etre juif, c’est être propalestinien (contre le monde à l’envers)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/yvan-najiels/210714/etre-juif-cest-etre-propalestinien-contre-le-monde-lenvers

    L’obstination du pouvoir « socialiste » à traiter d’antisémites celles et ceux que révoltent les bombardements israéliens a cependant aussi à voir avec notre pays, la France. Le soutien néoconservateur de Hollande et du gouvernement Valls aux crimes israéliens dit aussi quelque chose sur le peuple multinational de ce pays et cet aspect n’est pas à négliger. C’est, purement, la dimension finkielkrautienne du discours gouvernemental.

    Dans les manifestations propalestiniennes s’exprime aussi une solidarité arabe aux opprimé-e-s de Palestine et il n’y a, évidemment, rien à redire à cela. Dès lors, traiter d’antisémites les manifestants de samedi à Paris ou d’hier à Sarcelles, c’est endosser l’antienne de Finkielkraut ou Riposte laïque contre les Arabes et/ou les musulman-e-s présentés comme les nouveaux barbares qui, pour reprendre Finkielkraut, sous couvert d’antiracisme seraient de fieffés antisémites, des « racailles ».