Le Hamas, affaibli militairement, est revenu au centre du jeu diplomatique

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  • Le Hamas, affaibli militairement, est revenu au centre du jeu diplomatique
    LE MONDE | 28.07.2014 à 11h28 • Mis à jour le 28.07.2014 à 13h37 | Hélène Sallon (Jérusalem, envoyée spéciale)
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/07/28/le-hamas-affaibli-militairement-est-revenu-au-centre-du-jeu-diplomatique_446

    John Kerry, accusé par certains en Israël de « trahison », après avoir soumis vendredi un projet de cessez-le-feu qui a suscité la « consternation » au sein du cabinet de sécurité restreint. Certains membres du cabinet s’étaient empressés de faire fuiter les termes de la proposition, considérée comme « une complète capitulation » face au Hamas et sa reconnaissance implicite comme partenaire politique légitime.

    Le texte offre au Hamas des garanties sur l’allégement du blocus de l’enclave palestinienne sans entériner en échange la demande israélienne d’une démilitarisation des factions palestiniennes. « Israël ne peut pas se résoudre à ce que le Hamas sorte renforcé de ce conflit, mais c’est un fait. Il sort forcément grand gagnant », estime une source diplomatique occidentale.
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    « Israël ne peut pas accepter que cette légitimisation du Hamas se fasse sous la médiation américaine, et non sous la médiation égyptienne. Ça change tout », note Ofer Zalzberg, analyste à l’International Crisis Group. John Kerry a eu beau se justifier, parlant de divergences de « terminologie » sur cet « avant-projet », présenté comme fondé sur l’initiative égyptienne acceptée le 17 juillet par Israël, il s’agit pour Tel-Aviv d’un nouveau lâchage du chef de la diplomatie américaine.
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    « John Kerry en a bavé avec Israël et depuis l’échec des négociations en avril : lui comme l’UE sont lassés du comportement d’Israël », dit une source diplomatique occidentale. L’image de John Kerry posant samedi à Paris, aux côtés de ses homologues français et européens, avec les représentants du Qatar et de la Turquie, parrains du Hamas, lui a valu des accusations de parti pris, tant de la part d’Israël que de l’Autorité palestinienne, grande absente du projet. L’absence de l’Egypte a également été vue comme une mise à l’écart du médiateur égyptien, considérée comme proche des intérêts israéliens en raison de son animosité affichée envers le Hamas.