Honnêtement je ne sais pas. C’est clair que dénoncer le « management sécuritaire » a une portée évocatrice et mobilisatrice moins grande que le recours à l’expression « forteresse migratoire ».
Je pense que la réflexion sur les pratiques de résistances à ces logiques sécuritaires doivent : 1) être plus attentif aux résistances des sujets concernés eux-même plutôt que de se situer sur le plan des institutions judiciaires et de la pseudo « société civile » européenne 2) Mener une réflexion plus large sur l’articulation entre la liberté de circulation fondée sur le marché et le management sécuritaire des migrations. Dans l’optique sécuritaire, il ne s’agit pas tant de restreindre la liberté de circulation en soi mais de filtrer entre « bons » et « mauvais » flux et de créer des régimes de circulation différenciés y compris pour les ressortissants de Schenghen comme le montre les régimes de surveillance et de contrôle des mobilités roms. En effet, en mettant en avant « la liberté de circulation » comme principe général et abstrait on risque rapidement de légitimer tout le discours néo-libéral sur l’ouverture des marchés sous-tendant la construction européenne. Du coup, il est très facile après pour des argumentaires protectionnistes et/ou nationalistes à la Soral &Co de vous ranger dans le camp du « capital transnational » favorisant l’"immigrationisme". Hors, régimes sécuritaires et logiques de marché se complètent mutuellement et doivent être critiquées de pair. D’où toute l’ambiguïté de critiquer la politique migratoire de l’UE tout en se référant aux mêmes « principes fondateurs » de l’UE.