Manifestation du 26 juillet 2014 : analyse du dispositif policier

Étrange ! Dans le Manuel de maintien de l’ordre à l’usage des forces armées qui figurait dans ma bibliothèque lorsque je faisais mon service militaire, il était explicitement interdit d’encercler des manifestants et obligatoire de laisser une voie de sortie bien visible.

Ne pas le faire entrainait obligatoirement des incidents et poussait à des affrontements violents. À l’époque, les instructions l’interdisaient…

La fin de l’article laisse penser que cette doctrine a changé.

#visualisation

Je crois pas. La nécessité de laisser au moins une voie de sortie aux manifestants est une de leçons de l’histoire que le génie français du maintien de l’ordre a du élaborer après bien des massacres. Il s’agit de préserver un « consensus démocratique » qui suppose de « civiliser la violence », non seulement celle de la société mais aussi celle des détenteurs de la violence légitime (voir l’inflation des « armes non-léthales »).
En l’occurrence, ce n’est pas pour rien qu’Alliot Marie proposait (certes maladroitement…) à Ben Ali un appui « technique ». La répression moderne suppose que l’objectif « zéro mort » (si possible, tant que c’est possible…) soit au principe de l’action, des dispositifs.
Là, il me semble que les « barrage filtrants » permettant aux manifestant se présentants ou considérés comme « non hostiles » de sortir de la nasse a permis une application de la doctrine.

#analyse #état #violence sociale

sur le #kettling cf ▻http://seenthis.net/messages/205152