Julio de Almeida, le dernier prisonnier de Cândido Mendes | Slate.fr
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Depuis plus d’une vingtaine d’années, les criminels les plus dangereux du pays étaient détenus ici. Certains gangs originaires des quartiers pauvres de Rio y avaient même élu domicile : la Falange Zona Sul, la Falange da Coréia ou encore la Falange Jacaré, la plus détestée en raison des viols et du raquette que ses membres pratiquaient sur les autres détenus. Jusqu’ici, elle était aussi responsable de la plus grande partie des morts à l’intérieur de la prison.
Julio passe les trois premières années de sa détention dans une cellule de quatre mètres sur huit avec une vingtaine de co-détenus de droits communs : voleurs, petits criminels... Dans un coin se trouvent les toilettes, un seul évier et un morceau de tuyau qui pend du mur remplace la douche.
La journée, tout le monde part travailler la terre sur les colonies. Dix heures durant, sous un soleil de plomb, Julio et les autres détenus plantent des bananiers, des légumes. Il précise :
« Le reste du temps on faisait de l’élevage : du cheval, du chevreau, de la poule, du porc, etc. (…) 60% des récoltes revenaient à la direction et 40% à ceux qui travaillaient dans la plantation. »
Trois plus tard, en 1960, Julio s’évade.
La police ne le rattrape qu’en 1964. Entre-temps, l’homme est retourné à ses activités criminelles à Rio. Une nouvelle fois, on le ramène à Ilha Grande. Dans d’autres circonstances, son obstination et sa tendance à vouloir partir à tout prix de cette île aurait pu lui coûter la vie. Seulement, son bon comportement et l’excellente relation qu’il avait entretenue jusqu’ici avec le directeur amènent ce dernier à lui proposer un marché.
S’il promet de se tenir à carreaux, il pourrait s’arranger avec le juge pour lui obtenir le statut de colonio livre. Un régime de détention aménagé qui autorisait les prisonniers travaillant pour la colonie à vivre en dehors des murs de la prison.