La cible d’Israël n’est pas le Hamas mais un futur Etat palestinien

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  • La cible d’Israël n’est pas le Hamas mais un futur Etat palestinien
    Une véritable souveraineté des Palestiniens mettrait fin au droit actuel présumé d’Israël de voler leur terre, de contrôler leurs frontières, de les assiéger et de les bombarder à volonté

    Par Dan Glazebrook. Article publié dans CounterPunch, le 15 août 2014 : Israel’s target is not Hamas, but Palestinian statehood (traduction : JFG-QuestionsCritiques).
    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-francois-goulon/200814/la-cible-d-israel-n-est-pas-le-hamas-mais-un-futur-etat-palestinien

    (...) La version de Netanyahou sur des négociations impossibles à cause du terrorisme palestinien et de la désunion palestinienne était de plus en plus minée par la réalité – et, fait décisif, ses soutiens américains et européens n’y croyaient pas. Le gouvernement israélien a riposté au nouveau gouvernement d’union nationale par « ce qui ne peut être décrit que comme une guerre économique. Il a empêché les 43.000 fonctionnaires de Gaza de devenir salariés du gouvernement de Ramallah, et non plus du Hamas, et a resserré le siège autour des frontières de Gaza, annulant ainsi les deux principaux bénéfices de cette fusion » (Avi Shlaim). Et pourtant, le Hamas a maintenu son cessez-le-feu.

    Ce dont Netanyahou avait véritablement besoin était d’une provocation contre le Hamas, à laquelle ils seraient forcés de riposter. Une telle riposte lui permettrait à nouveau de les dépeindre comme des terroristes assoiffés de sang avec lesquels on ne peut jamais négocier, fournirait l’occasion d’une nouvelle vague de dévastation à Gaza et exacerberait les tensions au sein du gouvernement d’union nationale entre le Fatah et le Hamas.

    Neuf jours près l’investiture de ce gouvernement, le 1er juin [2014], Tsahal a mené une attaque contre Gaza dans laquelle à été tué un jeune garçon de 10 ans circulant à bicyclette. Mais le Hamas s’est encore abstenu de riposter.

    Le jour suivant, cependant, le kidnapping apparent de trois jeunes Israéliens en Cisjordanie a fourni l’opportunité d’une provocation à une toute autre échelle. Ayant accusé le Hamas de ce kidnapping (sans jamais produire ne serait-ce qu’un début de preuve), Netanyahou s’en est servi comme d’une excuse pour attaquer l’ensemble de la direction du Hamas en Cisjordanie, tandis que son ministre des Finances, Naftali Bennett, déclarait : « Nous transformons la carte de membre du Hamas en ticket pour l’enfer ». L’opération Gardien de nos Frères fit exactement cela, avec l’arrestation de 335 cadres du Hamas (dont 50 venaient juste d’être libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers) et largement plus de 1.000 rafles (laissant les habitations attaquées « comme si un tremblement de terre avait eu lieu » selon un activiste palestinien). Noam Chomsky observe : « Les 18 jours de saccage […] ont réussi à saper le gouvernement d’union nationale qui était craint et a brutalement accru la répression israélienne. Selon des sources militaires israéliennes, les soldats israéliens ont arrêté 419 Palestiniens, dont 335 affiliés au Hamas, et tué six Palestiniens, fouillant également des milliers de sites et confisquant 350.000 dollars. Israël a également mené des dizaines d’attaques à Gaza, tuant 5 membres du Hamas le 7 juillet. Le Hamas a finalement réagi avec ses premiers tirs de roquettes en 19 mois, ont rapporté des responsables israéliens, fournissant à Israël le prétexte pour l’opération Bordure Protectrice, le 8 juillet ». Ayant donc tué onze Palestiniens en moins d’un mois, Israël s’est servi ensuite des tirs de représailles à la roquette, qui n’ont tué personne, pour lancer le plus grand massacre de Palestiniens depuis des décennies.(...)