Les Etats-Unis peuvent-ils frapper l’Etat islamique en Syrie, mais pas Assad ?

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  • Évidemment, si les journaux syriens commençaient à demander si ce ne serait pas une bonne idée de « frapper la Turquie », ou « frapper le Qatar », « frapper Paris », etc (tous ces gens qui ont financé et armé leurs ennemis), ce serait scandaleux. Ici, Kevin-avec-Reuters se demande benoîtement s’il ne faudrait pas « frapper le régime syrien » en même temps qu’on « frapperait » ISIS. Oui, tiens, hein, je pense tout haut, rien de plus…

    Les Etats-Unis peuvent-ils frapper l’Etat islamique en Syrie, mais pas Assad ?
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/les-etats-unis-peuvent-ils-frapper-l-etat-islamique-en-syrie-mais-pas-assad

    Une intervention aérienne contre l’EI pose la question suivante : faut-il également en profiter pour frapper le régime syrien, comme les Occidentaux ont envisagé de le faire à plusieurs reprises ? Cette option semble peu plausible, puisqu’elle serait assimilé à de l’ingérence : pour intervenir en Syrie, les Occidentaux ont besoin de l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU, que les vétos russes et chinois ont toujours bloqué, en dépit des multiples "lignes rouges. 

    Techniquement, il pourrait être compliqué de frapper uniquement tel ou tel camp en Syrie, tant la situation « ressemble à un damier » entre rebelles, djihadistes de différents fronts et troupes du régime, analyse CNN. Sans compter que l’armée syrienne opposerait certainement une résistance à l’entrée d’avions américains dans son espace aérien.

    • A l’opposé on trouve ceci : dans le Financial Times, Malcolm Rifkind député anglais qui préside le comité sur la sécurité et le renseignement du Parlement se prononce pour une collaboration avec Assad contre Da3ch, alors même qu’il avait été partisan d’une attaque contre lui à l’été 2013 :
      US and allies must join Assad to defeat Isis, warns British MP
      http://www.ft.com/cms/s/0/7e95e2e8-2934-11e4-9d5d-00144feabdc0.html#axzz3B7VSJeLj

      The US and its allies must be prepared to work with the Syrian regime of Bashar al-Assad to have any hope of defeating the Islamic State of Iraq and the Levant, known as Isis, one of Britain’s most senior MPs has warned.
      Sir Malcolm Rifkind – the chairman of parliament’s intelligence and security committee and a former foreign secretary and defence secretary – told the Financial Times that the “ghastly” killing of US journalist James Foley this week underscored the need to act against the militant jihadi group, whose rise to power in the Middle East has so far gone largely unchecked.
      [...]
      “Sometimes you have to develop relationships with people who are extremely nasty in order to get rid of people who are even nastier,” Sir Malcolm said, referring to working with Mr Assad’s dictatorship, which is an international pariah after it carried out brutal attacks on civilians in the civil war that has divided Syria and allowed Isis to flourish.
      [...]
      Sir Malcolm was previously one of the most outspoken members of parliament in calling for the UK to intervene with military force against Mr Assad’s regime – an option he and others pressed for in the wake of a devastating chemical weapons attack by Mr Assad’s forces on civilians in Ghouta one year ago.

    • Techniquement, il pourrait être compliqué de frapper uniquement tel ou tel camp en Syrie, tant la situation « ressemble à un damier » entre rebelles, djihadistes de différents fronts et troupes du régime, analyse CNN.

      Il convient donc ici de saluer le travail exceptionnel de nos services : là où pour les Américains, « c’est tellement le bordel qu’on ne saurait même pas qui on bombarde », nous arrivons sans mal à trier la bonne « rébellion syrienne démocratique » de l’ivraie.