Les dessous de l’affaire des militaires libanais enlevés à Ersal..

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  • As-Safir Newspaper - « السفير » تطالب بلجنة تحقيق عسكرية في « قضية عرسال » : : الصفحة الرئيسة
    http://mobile.assafir.com/Article/1/367850

    Ca date d’hier mais c’est bien intéressant ! La version française d’Al-Manar a eu la bonne idée d’en traduire une partie.

    Dans un pays , tel que le Liban , où la présence d’un Etat en bon et du forme fait défaut, où les ingérences étrangères font hélas partie de la culture politique du pays, la souveraineté voire la dignité d’un peuple sont menacées..

    En effet, la seule institution étatique qui puisse encore se prévaloir d’être la véritable garante de la souveraineté et de l’unité du Liban, soit l’institution militaire, subit de plein fouet des « revers » à travers l’affaire des soldats enlevés à Ersal par les takfiris du front alNosra et de Daesh..

    Pour la quatrième semaine consécutive, le sort de ces prisonniers de la bataille d’Ersal dont les noms, les numéros et les photographies sont inconnus, rest_e sombre suscitant de nombreuses questions auxquelles le gouvernement libanais dédaigne de répondre..

    Parmi ces questions que se pose le quotidien asSafir , le scandale de ce groupe de soldats militaires qui ont décidé de fuir leur localité au moment où la bataille s’est déclenchée et ont rejoint les rangs d’alNosra.. D’abord pourquoi cette unité avait une seule couleur communautaire ? ET pourquoi l’armée libanaise n’a pas révélé l’identité des déserteurs de l’armée ou bien s’attend-elle à ce que les groupes takfiris révèlent leur identité à travers un enregistrement vidéo ??

    Ensuite, est-ce que le commandement militaire a pris suffisamment de mesures pour protéger les militaires et empêcher l’effondrement de leurs positions durant les premières heures de la bataille , et pourquoi les soldats de l’armée sont restés de dix heures du matin jusqu’à quatre heures du soir, sans renfort pire, aucune mesure immédiate n’a été prise afin de les libérer de l’étau ou au moins d’assurer un canal de retrait ??

    Au niveau sécuritaire, comment se fait-il qu’un homme comme Imad Jomaa , un des symbole des takfiris, puisse se déplacer si aisément , pendant deux ans , à travers six points dans la région de Ersal sans être contrôlé ou arrêté ??

    Et si les aveux de Jomaa selon lesquelles les groupes takfiris avaient l’intention d’occuper la ceinture s’étendant de Ersal jusqu’à la plage de Akkar, pourquoi ils ont décidé de se retirer soudainement ? Quelle partie régionale ou locale est intervenue pour imposer ce retrait ? Quel est le rôle de certains organismes et personnalités politiques dans le règlement humiliant obtenu au détriment de l’armée ?

    Justement, concernant la médiation dans les négociations pour la libération des soldats libanais, pourquoi a-t-on permis à l’Association des oulémas musulmans, connue pour son animosité envers l’institution militaire à diverses occasions, d’être le contact avec les groupes terroristes ?

    Enfin, pourquoi garde-t-on ouvert le passage d’alHosn face aux groupes armés qui se déplacent de Ersal vers les territoires montagneuses et ce quotidiennement et sous les yeux des points de contrôle de l’armée libanaise ?

    Autant de questions qui donnent l’impression que cette affaire non seulement n’est plus entre les mains de l’armée libanaise mais son issue dépend plus de facteurs régionaux la compliquant encore plus ...

    C’est moins saignant que la totalité de l’original, mais la suite de l’article, par la rédaction du Manar, est intéressante aussi : http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=187911&frid=18&seccatid=23&cid=18&fromval=1

    Durant cette période, l’armée libanaise n’est pas restée les bras croisés.

    Selon le site d’informations Slabnews, l’armée a poursuivi des suspects, en a arrêté d’autres, mais surtout elle a remarqué les visites successives du fils de l’un des chefs des services de renseignements du Golfe, en moyenne une fois par mois, un prince connu sous les initiales M. Ben B.

    Ce dernier se rendait à Ersal pour se diriger vers ses montagnes, avec en sa possession une valise remplit de dollars, il se réunissait avec les dirigeants des islamistes, puis se rendait de nouveau à Beyrouth via Ersal et quitter de l’aéroport international de Beyrouth.

    L’Armée libanaise a surveillé ce personnage pour l’arrêter en Août à d’un des barrages routiers aux entrées de Ersal, quand il a montré sa carte diplomatique de l’ambassade l’un des pays du Golfe, et des valises pleines d’argent.

    Le Prince M. Ben B. a été conduit dans une caserne de l’armée dans la région pour subir un interrogatoire, les islamistes ont su que l’homme qui détient leur salaire mensuel est fait prisonnier par l’armée. A ce moment, Imad Jomaa se dirige vers la caserne.

    Arrivé à la caserne, Jomaa exige de rencontrer le commandant en chef de la caserne qui l’accueille dans son bureau.. Durant cette réunion, Jomaa menace l’armée libanaise d’incendier la caserne si elle refuse de relâcher le Prince M.B.b. Réaction du commandant de la caserne : il ordonne son arrestation.

    Ses « frères » islamistes ont alors décidé d’attaquer la caserne afin de libérer et Jomaa et le prince.. Sauf qu’ils ont été surpris de constater qu’ils ne se trouvaient pas dans la caserne. En effet, ils avaient été transférer 30 minutes avant le déclenchement de la bataille, vers le ministère de la Défense à Yarzeh.

    Quelques jours aprés le déclenchement de la bataille, l’ex- président de la République a rendu visite au commandant en chef des forces armées au ministère de la Défense et lui a demandé de libérer le prince. Mais le général Kahwagi a refusé catégoriquement. L’homme a retransmis la réponse à ceux qui lui avaient assigné une telle mission.

    L’après-midi du même jour, l’ex-premier ministre Saad Hariri annonce le don d’un milliard de dollars. Pas moins de 48 heures Hariri apparait cette fois à Beyrouth, au centre-ville où il rend visite à la tombe de son père, puis au Grand Sérail, puis dans sa demeure dans le centre de Beyrouth.

    On imagine bien la surprise des Libanais de voir cet homme, dont la sécurité est menacée revenir dans son pays après trois années d’absence , et ce en dépit de l’existence de menaces sur sa vie.

    Hariri effectue une série de réunions publiques et non-publiques avec des responsables politiques, ce qui a provoqué une pression considérable sur la direction de l’armée pour libérer le Prince en question.

    • L’article fait du bruit.

      Les rumeurs sur le fait qu’une partie des soldats aurait fait défection, que l’armée ne serait pas capable de déterminer précisément l’identité des soldats enlevés, preuve soit d’un comportement fautif, soit d’une incompétence similaire au reste de l’État libanais, apparaît comme véritablement scandaleux, puisque l’armée devrait être la dernière institution encore capable de fonctionner au Liban (Jean Kahwaji est très critiqué). Si ce n’est pas le cas – ce que cet article suggère –, en gros c’est la fin des haricots.