Le Sionisme et l’antisémitisme : l’Accord signé en août 1933 entre les plus hautes autorités sionistes et nazies 

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    par Jacques Bude
    http://anniebannie.net/2014/08/30/le-sionisme-et-lantisemitisme-laccord-signe-en-aout-1933-entre-les-plus

    (...) Il est évidemment significatif que ce principal promoteur de l’accord Haavara soit un des plus hauts responsables de la communauté juive implantée en Palestine mandataire puis de l’État d’Israël. Lévi Eshkol faisait partie du Haut Commandement de la Hagana, l’armée clandestine juive sous le Mandat britannique et il est en 1950-1951 le Directeur Général du Ministère de la Défense. De 1949 à 1963, il est le Chef du Département Colonisation de l’Agence juive.[8] En 1951, il devient Ministre de l’Agriculture et du Développement. Il est Ministre des Finances de 1952 à 1963. En 1963, il succède à David Ben Gourion à la fois comme Premier Ministre et comme Ministre de la Défense.

    L’accord Haavara a suscité de vives oppositions parmi les Juifs de l’époque. Cet accord qui bénéficiait du soutien des plus hautes autorités nazies[9] et des plus hautes autorités sionistes[10], traduisait les intérêts complémentaires des nazis qui voulaient que les Juifs quittent l’Allemagne et des sionistes qui voulaient qu’ils émigrent en Palestine. Or la plupart des Juifs allemands auraient préféré rester dans leur pays. L’idée d’un boycott économique et diplomatique international naquit aux États-Unis avec le soutien du Congrès juif américain. Il avait pour but d’essayer de forcer les nazis à mettre fin aux persécutions afin que les Juifs puissent continuer à vivre en Allemagne.[11]

    Le débat entre l’incitation à l’émigration en Palestine et l’appel au boycott de l’Allemagne nazie s’inscrit dans l’opposition qui existait de longue date entre sionisme et assimilation, entre d’une part la volonté de certains Juifs – une petite minorité – d’émigrer en Terre d’Israël et d’autre part la volonté d’autres Juifs – une écrasante majorité – de rester dans leur pays ou d’émigrer ailleurs qu’en Israël, ce qui impliquait évidemment le désir que leurs droits humains soient respectés partout – notamment en Allemagne – et donc de combattre l’antisémitisme.

    Selon Ben Gourion, “Les assimilationnistes ont toujours déclaré la guerre à l’antisémitisme. Aujourd’hui, cette guerre s’exprime par un boycott contre Hitler. Le sionisme, lui, a toujours plaidé pour l’indépendance du peuple juif dans sa patrie. Aujourd’hui, certains sionistes ont rejoint le chœur des assimilationnistes : « guerre » à l’antisémitisme. Mais nous devons donner une réponse sioniste à la catastrophe que subissent les Juifs allemands – transformer ce désastre en une occasion de développer notre pays, et sauver les vies et la propriété des Juifs d’Allemagne pour le bien de Sion. C’est ce sauvetage qui a priorité sur tout le reste.“ Et Ben Gourion de conclure que se focaliser sur le boycott constituerait un “échec moral“ d’une envergure sans précédent.[12]

    À l’évidence, “sauver les Juifs“ n’était pas la priorité de celui qui sera 10 ans plus tard le Père fondateur de l’État d’Israël. Il déclare le 7 décembre 1938, soit un mois à peine après les Nuits de cristal : “Si j’avais su qu’il était possible de sauver tous les enfants d’Allemagne en les transportant en Angleterre, mais seulement la moitié en les transportant en Palestine, j’aurais choisi la seconde solution – parce que nous ne devons pas seulement faire le compte de ces enfants, mais nous devons faire le compte de l’histoire du peuple juif.“[13] Bref l’ultranationalisme, la priorité du bien de Sion sur tout le reste. (...)

    #Haavara

    http://www.association-belgo-palestinienne.be/le-sionisme-et-lantisemitisme