Obama à l’assaut de l’Etat Islamique ou la stratégie du chaos (ou encore la Turquie prise à son propre piège)

/#comment-7794

  • Obama à l’assaut de l’Etat Islamique ou la stratégie du chaos (ou encore la Turquie prise à son propre piège) | Mounadil al Djazaïri
    http://mounadil.wordpress.com/2014/09/11/obama-a-lassaut-de-letat-islamique-ou-la-strategie-du-chaos-ou-encore-la-turquie-prise-a-son-propre-piege/#comment-7794

    Le dilemme de la Turquie devant la lutte contre l’Etat Islamique
    par Fehim Taştekin, Al-Monitor 7 septembre 2014 traduit de l’anglais par Djazaïri

    Le deuxième dilemme important pour la Turquie est le renforcement de la puissance du PKK et du PYG par leur combat contre l’EI et leur gain de légitimité aussi bien aux yeux des populations de la région que de la communauté internationale.

    Depuis que le Parti d’Union Démocratique (PYD) est apparu comme le catalyseur de l’autonomie de fait des Kurdes de Syrie, la Turquie a dû revoir son approche. Cette nécessité a été ressentie pour la défense des frontières avec l’Irak et la Syrie, et même pour assurer la sécurité de la tombe de Suleiman Shah qui est considérée comme territoire turc sur la rive de l’Euphrate [en Syrie]. Les mouvements militaires turcs pour ravitailler les soldats turcs qui gardent la tombe et pour la relève doivent se faire en concertation avec le YPG.

    La Turquie coopère-t-elle avec l’EI ou le YPG ou le PKK ? Le co-président du Parti Démocratie Populaire Kurde (HDP) Selahhatin Demirtas explique, « Ca pourrait sembler marginal, mais le PKK combat la barbarie de l’EI. S’il doit y avoir la paix avec la Turquie et si le PKK doit renoncer à la lutte armée contre la Turquie, pourquoi ne pas l’aider maintenant avec des armes ? » La question que la Turquie cherchait à éviter est ainsi revenue à l’ordre du jour. La Turquie doit décider si elle veut préserver le processus de paix [avec les Kurdes] en passant de l’animosité à la coopération ou tout perdre en exagérant les craintes de voir les armes que pourraient acquérir les Kurdes se retourner un jour contre la Turquie. Les craintes de la Turquie limitent bien sûr sa marge de manoeuvre pour accéder au statut d’acteur régional auquel aspire tant les dirigeants du Parti de la Justice et du Développement (AKP au pouvoir).

    Un dilemme de plus : La possibilité que l’Etat Islamique qui amasse pas mal d’argent avec le gas oil qu’il vend en contrebande en Turquie se serve des frontières turques comme route logistique pour orienter ses attaques contre la Turquie. L’EI qui a été en capacité de s’organiser dans les grandes villes turques pourrait très bien cibler ces villes. De nombreuses informations alertent sur une telle possibilité. Si l’EI se désintégrait , le pays vers lequel il se repliera en premier lieu pour s’y réorganiser sera la Turquie.