Greenwashing : Des assises de la biodiversité en béton

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  • Greenwashing : Des assises de la biodiversité en béton - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales
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    Mais parfois, la grossièreté des raisonnements et l’esbroufe des communicants en environnement laissent percevoir le vide intellectuel de l’ingénierie écologique. Réunie autour des mesures de compensation du contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier, une tripotée d’experts et de conseillers d’Oc’via [3] devisent sur le bien-fondé des actions engagées, sans un mot sur les impacts écologiques occasionnés. En l’occurrence, les mesures engagées visent essentiellement à recréer des milieux favorables à un oiseau peu commun, l’outarde canepetière, en finançant les agriculteurs pour le développement de pratiques culturales conformes au bien-être dudit volatile. Devant les gargarismes des instances agricoles, ravies d’avoir trouvé un substitut financier à la production viticole par la production d’outarde, des voix peu consensuelles jettent le trouble parmi ces jardiniers agrestes. Un intervenant impliqué dans la lutte à Notre-Dame-des-Landes (NDDL) – où Biotope, parmi d’autres promoteurs, est impliqué comme faire-valoir de Vinci –, met en avant le fait que « les écosystèmes sont particulièrement complexes et que les mesures compensatoires ne répondent pas à cette complexité ». Le directeur technique de Biotope blêmit à l’évocation de leur déroute au nord de la Loire. Aussitôt le « Monsieur environnement » d’Oc’via lui vient en aide et évoque les premiers résultats de leurs expérimentations, suffisants à ses yeux pour s’assurer de leur maîtrise à refabriquer de la nature. Un cran dans le surréaliste est franchi lorsqu’un conseiller en environnement de Biositiv, filiale de Bouygues, émet l’idée de placer des miroirs le long de la voie ferrée en guise de mesures compensatoires. Cachées ainsi de l’ouvrage ferroviaire, les outardes, voyant la même chose devant que derrière, oublieront tout simplement l’existence du TGV. Sourires gênés de ses collègues, putain, tu nous fous la tehon…