Un mort dans une société démocratique, ce n’est pas respectable. Un état évolué doit pouvoir user de ses forces de répression sans dérapages. Les 16-20 ans, ceux qui ne sont pas arabes, punks ou qui ne se promènent pas aux Halles le samedi soir n’auraient jamais du savoir qu’un CRS c’est con, ça pue l’alcool, et que ça tue, parce qu’ on n’a toujours pas découvert comment contrôler par informatique une ratonnade.
Les lignes qui précèdent datent de 1986, peu après la mort de Malik Oussekine (elles sont extraites d’un tract de l’époque, " Etudiants, si vous saviez" , : ►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5537).
Aujourd’hui, près d’un mois après la mort de Rémi Fraisse, il semble que depuis 1986 on ait réussi à programmer l’#indifférence. Ici comme ailleurs, l’attention semble le plus souvent retombée.
Il est vrai que dès 1988, on inventait un RMI interdit aux moins de 25 ans, et que la précarisation galopante nous aura, des décennies durant, éduqués au chacun pour soi et ne nous mêlons pas de ce qui nous regarde.
Notre société démocratique n’a tout bonnement plus rien à respecter, et plus rien de respectable.