Expo censurée à Toulouse : la lettre ouverte d’une femme violée

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    Après l’annonce par la maire de Toulouse de ne pas ouvrir l’exposition des dessins de Thomas Mathieu dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, une jeune femme a adressé au conseil municipal de Toulouse une lettre ouverte. Cette jeune femme qui souhaite restée anonyme a été victime d’un viol conjugal, et c’est entre autres à partir de témoignages comme le sien que le livre Les crocodiles a été écrit et dessiné.

    Lettre ouverte à Julie Escudier et à l’ensemble du Conseil municipal de Toulouse Métropole,

    Très chère Julie Escudier,

    Je vous écris car je suis en colère.

    Je viens d’apprendre votre décision d’interdire l’exposition des planches de Thomas Mathieu pour sa #BD « #Crocodiles » dans le square Charlles de Gaulle à Toulouse, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, ce 25 novembre. Je suis M., l’anonyme qui a fournit son témoignage de viol conjugal qui semble vous poser tant problème. Cette expérience traumatisante, que vous qualifiez de « vulgaire » et « immorale » est non seulement la mienne, mais c’est celle de millions de #femmes....

    Le témoignage que j’ai osé, rassemblant tout mon courage, apporter, a été relayé non seulement à travers le blog de Thomas Mathieu, qui l’a mis en BD, mais aussi à travers le blog Polyvalence, en version écrite. ...

    Nous disposons de très peu de témoignages de viols conjugaux, pourtant, chaque année, on estime à 40 000 le nombre de viols conjugaux. 50% des viols commis sur les femmes adultes sont des viols conjugaux. Les #viols_conjugaux représentent pourtant seulement 4% des #viols jugés en cour d’assises. ....

    Imposer le silence par la censure, c’est faire le jeu de l’ensemble des agresseurs....

    Vous rouvrez une cicatrice douloureuse pour des milliers de femmes, et vous détournez d’un enjeu essentiel pour progresser vers une véritable égalité femme-homme. Le silence tue madame. Le silence c’est l’arme de notre agresseur, celle ci qu’il continue de nous imposer même lorsque les faits sont terminés. Garder le silence c’est rester dans la domination de l’agresseur. Imposer le silence par la censure, c’est faire le jeu de l’ensemble des agresseurs.