Ciné-Concert Punishment Park - Peter Watkins (1971)

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  • Punishment Park, #film de Peter Watkins, 1971 : un pseudo-documentaire qui décrit le traitement réservé aux déviants dans une Amérique devenue totalement fasciste (mais, évidemment, de manière crédible et inquiétante, genre prière à l’école, détestation des « communistes » et des pédés… pas le genre « le retour des nazis de l’espace »). Indispensable avant d’aller faire un stage à Notre-Dame-des-Landes.

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=suh2r2ojP3I

    De ce que je m’en souviens, le film gagne largement à être connu des jeunjénérations, il m’avait fait une sacrée impression.

    #cinéma_barré (barré mais sérieux, hein, dans le genre truc politique soixante-huitard)

    • On en cause chez Kikipédia:
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Peter_Watkins

      En 1970, installé aux États-Unis, il réalise, toujours dans un style documentaire, Punishment Park, sur la politique répressive que Richard Nixon mène aussi bien au Vietnam qu’à l’intérieur du pays : le 4 mai de la même année, 4 étudiants manifestant contre l’invasion du Cambodge sont tués par la Garde Nationale de l’Ohio, épisode connu sous le nom de Kent State shootings.

      Le film se situe dans un vaste camp du gouvernement américain au sud ouest de la Californie, où les activistes interpellés comme dangereux pour la sécurité intérieure (pacifistes, militants noirs, étudiants) sont jugés sommairement et ont le choix entre une longue peine de prison ou une mise à l’épreuve morbide : ils sont libérés s’ils atteignent, en moins de trois jours, sans eau ni nourriture, et sans être attrapés par les policiers qui les poursuivent, le drapeau américain situé en plein désert.

      Les images du Groupe 638, en cours de « jugement » devant le tribunal civil, s’entremêlent à celles du Groupe 637, en plein désert du Bear Mountain National Punishment Park. Pendant que les inculpés du Groupe 638 argumentent chacun sur leur opposition à la Guerre du Vietnam ou leurs engagements militants, le Groupe 637 se subdivise entre ceux qui veulent tenter une évasion du Parc, ceux qui abandonnent, et ceux qui sont déterminés à atteindre le drapeau.

      Filmé en août 1970 dans le désert de San Bernadino, à 100 km de Los Angeles, Punishment Park est de nouveau joué par des acteurs amateurs ou de jeunes comédiens professionnels des environs de Los Angeles. Les rôles des membres du tribunal civil sont tous tenus par des citoyens de la ville (dentiste, femme au foyer, syndicaliste...), qui donnent dans le film leur opinion réelle.

      La critique se déchaîne contre le film à sa sortie, au point qu’il est enlevé de l’affiche après 4 jours de projection à New York.

    • Il est génial ce film, très violent dans mon souvenir mais la violence n’est pas gratuite elle sert un discours d’utilité publique.
      Pour la critique Peter Watkins est toujours conspuée par les chiens de garde à la sortie de ses films. Son dernier film « la commune » était une commande d’arte et une fois le film réalisé, arte n’en a pas voulu. Il est passé confintiellement a 3h du mat une seule fois et sinon on le trouve facilement en torrent.

    • On en cause ici ...

      http://www.arkepix.com/kinok/CRITIQUES/WATKINS_Peter/critique_punishment.html

      Et si le plus violent brûlot anti-Bush n’avait pas été réalisé par Michael Moore, mais par un cinéaste anglais en… 1971 ! La dimension prophétique de Punishment Park de Peter Watkins apparaît en effet aujourd’hui dans toute son ampleur, à la faveur d’une ressortie française qui arrive à point nommé, le 4 juillet (1) ! Le film s’avère tout aussi pertinent dans l’Amérique de Bush que dans celle de Nixon et reste même, au-delà de son engagement politique, une fascinante réflexion sur le pouvoir des images, que ne manquera pas de poursuivre tout spectateur intellectuellement actif.

      ... et là aussi :

      http://www.dvdclassik.com/critique/punishment-park-watkins

      Watkins utilise le langage du film documentaire au sein d’une pure fiction afin de proposer une critique de la monoforme. Tout le passage dans le Punishment Park est un survival, récit de chasseurs et de chassés qui se situe dans la longue lignée initiée par The Most Dangerous Game en 1932. Mais lorsqu’un embryon de fiction commence à naître, Watkins interrompt sciemment le processus d’identification du spectateur en faisant une transition sur des interviews des protagonistes. Pour rappeler au spectateur qu’il est devant un film, il emploie également les regards caméras, procédé banni par le cinéma classique. En effet, il est totalement interdit de rompre le contrat avec le spectateur : celui-ci doit croire au film, doit s’y fondre et tout rappel qu’il est devant une œuvre de fiction est prohibé. Bien sûr, Watkins n’est pas le seul cinéaste à utiliser ce procédé, d’autres l’ont fait avant lui comme Bergman, Antonioni, Hellman, Godard ou encore Marker. Provoquer la distanciation, c’est empêcher le spectateur d’être happé par l’écran, c’est un moyen de le faire réfléchir sur ce qu’il voit et sur la manière dont le film lui est raconté.

    • Tu le croiras ou pas mais j’ai vu ce film au ciné-club du collège (comme 2001, comme La chasse au lion de Rouch et d’autres), le militaire rapatrié prof de techno qui le tenait ne savait pas du tout ce qu’il passait... Revu 2 fois depuis, c’est tout bonnement un chef-d’œuvre !