Assemblée nationale Deuxième séance du mercredi 15 avril 2015

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    M. Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur. Je veux remercier l’ensemble des intervenants, quelle que soit leur position. J’essaierai de leur apporter des éléments de réponse pour ce qui concerne le ministère dont j’ai la responsabilité, en complément de ce que vient de dire excellemment le ministre de la défense.

    Pour commencer, il y a, dans le débat public, une bonne part d’hypocrisie. Les opérateurs internet détiennent nos données personnelles et je suis convaincu que nombre d’entre eux utilisent des techniques extraordinairement intrusives à l’égard de nos propres existences. Ainsi, M. Facebook vous demande si vous êtes prêt à être ami avec des tas de personnes dont vous ne lui avez jamais indiqué que vous les connaissiez. J’aimerais savoir comment M. Facebook parvient à le savoir !

    Vous pouvez secouer la tête, madame Attard, forte de votre compétence et de votre assurance, mais les responsables de l’entreprise m’ont bien dit, lorsque je me suis rendu dans la Silicon Valley, qu’ils utilisaient ces techniques. Ils seront à Paris le 20 avril, car nous entretenons une relation de confiance dans le but de bâtir ensemble une politique intelligente de prévention du terrorisme.

    Bref, les opérateurs ont accès à nos données personnelles, et nul ne sait dans cet hémicycle ce qu’ils en font. Mais cela n’indigne personne. Cela ne pose aucun problème lorsqu’il s’agit de grands trusts internationaux, dont je m’empresse de dire que certains ont délocalisé leurs bases fiscales, puissants et suffisamment organisés pour parvenir à convaincre des parlementaires d’intervenir sur un certain nombre de sujets – qu’ils alimentent d’ailleurs de leurs connaissances techniques, en leur expliquant qu’il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Mais lorsqu’un État se propose de prévenir le terrorisme sur internet, il est nécessairement suspect de poursuivre des objectifs indignes ! Eh bien moi, je n’adhère pas à cela. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC et du groupe UMP.)

    M. Sébastien Denaja. Très bien !

    M. Bernard Cazeneuve, ministre. Il y a, dans cette présentation des choses, une forme de soumission, à tout le moins de faiblesse, à l’égard des grands groupes que pour ma part je n’accepte pas. Je suis républicain et j’estime que lorsqu’un État se propose de mobiliser des moyens pour lutter contre le terrorisme, il n’a pas à être suspecté, surtout par les mêmes qui considèrent qu’il est tout à fait normal et logique que ces groupes utilisent nos données personnelles sans aucun contrôle – un contrôle que, d’ailleurs, personne ne réclame. Je n’ai pas la même approche.

    Il est un autre point sur lequel je voudrais insister : on ne peut répéter à l’envi des choses fausses, ni considérer, madame Attard, que sous prétexte que c’est écrit dans le journal, c’est vrai. J’ai appris à l’école à ne pas croire ce qu’il y a dans les journaux ou dans les livres, à exercer mon esprit critique et user de ma libre conscience plutôt que de gober béatement et benoîtement ce que dit la #presse. Moi, ce qu’il y a dans les articles de presse, par principe je ne le crois pas. Je suis un esprit libre et indépendant et j’entends le demeurer. Bref, c’était peut-être dans L’Obs, ou dans le Petit Bessin illustré, mais par nature, et par essence, je n’y crois pas.

    Enfin, monsieur Tardy, vous répétez sans cesse qu’il y aura une surveillance de masse, que nous allons entrer dans les données et dans les conversations, que ce sera Big Brother. Eh bien moi, je vais créer un hashtag : #NiBigNiBrother ! Je suis tout à fait légitime à le faire et je vais vous dire pourquoi.

    Nous avons expliqué le fonctionnement des deux techniques que vous mettez en cause et leur finalité.

    Mme Laure de La Raudière. Ce n’est pas vrai !

    M. Bernard Cazeneuve, ministre. Si. Et vous, monsieur Tardy, vous niez de la tête avant même que l’on vous réponde. Vous prenez la parole pour expliquer que le sujet est suffisamment technique pour justifier d’une réponse du Gouvernement, et quand on vous la donne, avec précision et sincérité, vous regardez tout cela avec un incommensurable mépris. Ce comportement est injustifiable !

    @bb #doute #médias #conspirationnisme