Pour une approche matérialiste de la question raciale

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  • Pour une approche matérialiste de la question raciale - Vacarme
    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Pour une approche matérialiste de la question raciale
    Une réponse aux Indigènes de la République

    par Malika Amaouche, Yasmine Kateb & Léa Nicolas-Teboul

    Les Indigènes de la République ont contribué à rendre visible un racisme de gauche, appuyé sur le racisme intégral consubstantiel à la société française, mais seraient-ils prisonniers de ces enjeux ? Une analyse systématique des champs de force qui s’exercent sur les plus précarisés permet de sortir de l’ornière : une critique conséquente de l’invisibilisation des questions raciales et de genre, échappant au grand jeu identitaire de l’extrême droite, ancrée dans la critique de l’économie politique.

  • Réflexions sur l’#antisémitisme DE gauche

    On ne peut pas reprocher à #Yves_Coleman d’avancer sans références. Il cite les auteurs, il pointe les faits qui montrent que de nombreux théoriciens du socialisme, et non des moindres, ont propagé, à un moment donné, des propos antisémites. Bref l’antisémitisme DE Gauche existe ; même si nombreux sont ceux qui voudraient nous faire croire le contraire, faire comme si il n’existait pas, ou reconnaître tout au plus un antisémitisme A gauche qui serait privé de causes théoriques et intrinsèques.

    Mais voilà, dès la naissance du mouvement ouvrier, Marx, Proudhon, Bakounine, et bien d’autres encore ont partagé des clichés et des préjugés antisémites.

    Il ne nous revient pas d’invoquer quelque prétexte que ce soit pour les défendre. N’ayant ni Dieux ni Maîtres, et donc ni de maîtres à penser, nous avons posé une fois pour toutes que les grands esprits (fussent-ils étiquetés anarchistes) peuvent se tromper et ne sont pas (comme nous allons le voir) à l’abri d’écrire les énormités.

    Dans son exposé Yves Coleman a décrit non seulement la maladie et ses symptômes, mais il a cherché à en déceler les causes. Et par là, il nous a fait plonger dans les failles de la pensée humaine : failles théoriques des leaders du mouvement ouvrier mais aussi failles psychologiques et, ce qui à mon avis qui rend les choses encore plus formidables, failles dans la compréhension de la psychologie des masses par les leaders du mouvement ouvrier.

    Leurs discours veulent influencer les masses et pour cela ils prennent ce qu’ils pensent être leur état d’esprit pour point de départ ; mais en réalité ce point de départ est bien souvent faux parce que réducteur et souvent directement inspiré par l’idéologie dominante. Par contre l’histoire nous a montré que discours politiciens et psychologie de masse interagissent dans un terrible cercle vicieux conduisant aux pires catastrophes.

    L’opportunisme politique prend alors son vrai visage, celui d’un amalgame d’analyses sociologiques réductrices, de concepts erronés et d’ambitions électoralistes. J’en veux pour preuve ce passage de la conférence qui décrit parfaitement ce phénomène de la part d’un Jaurès, qui parvint à écrire que

    « Sous la forme un peu étroite de l’antisémitisme se propage en Algérie un véritable esprit révolutionnaire »

    [Jean Jaurès, « Choses algériennes », La Dépêche, 8 mai 1895]

    Dans « Jaurès et l’antisémitisme », cité par Coleman, voici comment Gilles Candar décrit les méandres qui ont abouti à cette lamentable conclusion  :

    « La masse des électeurs juifs en Algérie est entièrement acquise aux républicains modérés, ceux qu’on appelait “opportunistes” dans les années 1880 et qui adoptent souvent l’étiquette de “progressistes” dans les années 1890. Le vieil ami de Gambetta, Gaston Thomson, allié à Crémieux, est leur homme. Contre lui et ses amis, socialisme et antisémitisme en Algérie ne se distinguent guère dans ces premières années 1890. Les antisémites affirment même agir au nom des masses indigènes et européennes contre leur ennemi commun, le juif. Incontestablement, Jaurès est alors assez séduit par ce mouvement algérien, alors qu’en métropole il n’avait aucune sympathie pour les antisémites liés au boulangisme et à l’Église catholique. Il le pressentait sans doute davantage susceptible d’évoluer vers un socialisme complet, et en tout cas permettant d’assurer la protestation nécessaire contre le dépouillement abusif dont est victime le peuple arabe […] L’union entre colons européens et arabes paupérisés, qu’il voit se former et qu’il appelle de ses vœux, doit poser « la question sociale » dans toute son ampleur. »

    http://www.jaures.info/dossiers/dossiers.php?val=23_jaures+lantisemitisme

    Entre ce processus qui conduisit Jaurès à présenter l’antisémitisme comme un précurseur du socialisme et l’horreur de la Shoa, il n’y a pas un demi-siècle de distance. Cela doit nous alerter.

    De nos jours, les mêmes mécanismes sont en œuvre dans les discours d’une certaine extrême-gauche qui parfois se dit libertaire. Un article signé par des militantes communistes ce 25 juin pose bien le constat :

    « On assiste à une résurgence importante de la vieille idée que les juifs incarnent l’argent, le système, qu’ils sont une puissance occulte. Le substrat théorique de l’antisémitisme européen tel qu’il s’est sédimenté à la fin du XIXe siècle est mobilisé. Le contenu potentiellement « populaire », anti-hégémonique de l’antisémitisme a toujours été la clé de son succès. « Les juifs sont les chouchous » ; « Les juifs dominent le monde ». Sur cette base, l’antisémitisme peut encore être un opérateur politique, redessiner des alliances (typiquement celle d’un Dieudonné, issu de la gauche, de l’antiracisme et d’une partie de son public avec Soral) »

    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Mais l’explication de ce contenu «  populaire » de l’antisémitisme est ici un peu courte, Dieudonné, que Coleman qualifie avec raison de politicien raciste et fasciste, n’est pas «  qu’issu de la gauche ». Plus précisément, et comme nombre de fascistes, il est un produit de l’antisémitisme de gauche, véritable passerelle historique vers le fascisme. Cette forme d’antisémitisme n’est rien donc d’autre qu’un petit cadeau opportuniste fait par des politiciens de gauche aux prolétaires non juifs.

    Peu à peu nous voyons donc cette forme historique de l’antisémitisme de gauche se développer de façon inquiétante par le biais des même analyses erronées, remises au goût du jour et ce d’une façon extrêmement dangereuse. Pas un jour sans voir dénoncer les juifs comme appartenant aux élites financières ou médiatiques ; cette assignation d’appartenance à la classe dominante, aux exploiteurs, aux buveurs du sang du peuple, s’est renforcée de la cause palestinienne qui permet de surcroît de dénoncer tout juif comme coupable des actes de l’état d’Israël. A cela ajoutons que pas un jour ne se passe non plus sans qu’on entende identifier les masses musulmanes aux prolétaires.

    Il y a 20 ans, en Afrique, cette façon de racialiser les rapports sociaux a conduit au génocide rwandais.

    Quelques dizaines d’années avant, l’église catholique avait choisi d’établir un lien entre races et inégalités sociales. L’archevêque de Kabgayi écrivait dans une de ses lettres pastorales :

    « Dans notre Ruanda les différences et les inégalités sociales sont pour une grande part liées aux différences de race, en ce sens que les richesses d’une part et le pouvoir politique et même judiciaire d’autre part, sont en réalité en proportion considérable entre les mains des gens d’une même race. Cet état de chose est l’héritage d’un passé que nous n’avons pas à juger. Mais il est certain que cette situation de fait ne répond plus aux normes d’une organisation saine de la société ruandaise et pose, aux responsables de la chose publique des problèmes délicats et inéluctables. »

    [Lettre pastorale de février 1959 de Monseigneur Perraudin.]

    Entre le discours de Jaurès et la Shoa il s’est passé 45 ans ; entre la lettre pastorale de Monseigneur Perrautin et le génocide rwandais 35 ans. Avec la vitesse des communications qui caractérise notre époque, combien de temps faudra-t-il pour que les prolétaires se massacrent entre eux ?
    Le danger est là, il est devant nous, nous en percevons les premiers signes. Il n’est que temps de se ressaisir.
    Plus que jamais les anarchosyndicaliste doivent s’opposer fermement à cette racialisation des rapports sociaux, plus que jamais c’est dans la lutte au quotidien contre les effets concrets du capitalisme qu’il nous faut lutter ensemble en évitant le leurres post modernistes et préfasciste.

    #journées_iconoclastes

    @anarchosyndicalisme ! n°145
    http://seenthis.net/messages/387250

  • Pour une approche matérialiste de la question raciale. Une réponse aux Indigènes de la République
    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Les Indigènes de la République ont contribué à rendre visible un racisme de gauche, appuyé sur le racisme intégral consubstantiel à la société française, mais seraient-ils prisonniers de ces enjeux ? Une analyse systématique des champs de force qui s’exercent sur les plus précarisés permet de sortir de l’ornière : une critique conséquente de l’invisibilisation des questions raciales et de genre, échappant au grand jeu identitaire de l’extrême droite, ancrée dans la critique de l’économie politique.

    Lire aussi l’entretien que nous a accordé Houria Bouteldja dans le numéro 71 (printemps), « Revendiquer un monde décolonial »
    http://www.vacarme.org/article2738.html

    Le Parti des indigènes de la République, a adopté depuis longtemps un objectif de dénonciation de la racisation opérée en France. Il clive la gauche antiraciste. Notre sentiment est qu’il convient d’éclaircir la connaissance de cette formation à un moment où ses positions politiques heurtent notre logique aussi bien tactique que stratégique face à la montée des périls : puissance de l’extrême droite, de l’intégrisme identitaire et religieux, de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Il nous semble dans ce contexte d’autant plus important d’être capable de nous parler, ne serait-ce que pour que chacun sache à qui il parle et mesurer les profonds désaccords qui nous séparent, certains irréconciliables, d’autres non.

    • Vacarme critique les Indigènes : la faillite du matérialisme abstrait
      http://indigenes-republique.fr/vacarme-critique-les-indigenes-la-faillite-du-materialisme-abst

      Le trio adopte l’idée anticapitaliste la plus classique selon laquelle le capitalisme aurait entraîné, au gré des besoins de l’accumulation, divers processus de racialisation (je ne m’attarderai pas sur sa tendance à appuyer lourdement sur l’origine sociale de la race comme sur une trouvaille brillante – dans un débat sur le PIR cela revient, en termes de pertinence, à rappeler que l’eau mouille ou que le soleil chauffe). Or il n’est pas absurde, dans une perspective décoloniale, de formuler exactement l’hypothèse inverse : c’est le capitalisme qui naît du racisme . J’ai évoqué plus haut la conquête des Amériques. L’étape historique suivante, celle de la traite transatlantique, est ici décisive. Ce ne sont pas de nébuleuses « dynamiques actuelles » qui lient le racisme aux échanges économiques globaux : il en va ainsi depuis le XVIe siècle ! Les remarques de CLR James selon lesquelles les plantations de la Caraïbe préfigurent les usines de l’ère industrielle sont aujourd’hui bien connues. L’historien Marcus Rediker va plus loin encore dans ses recherches sur le navire négrier qui, selon lui, fut « l’élément central d’un ensemble de bouleversements économiques profonds et interdépendants qui furent essentiels à l’essor du capitalisme »[5]. En effet, le négrier, liant intimement accumulation et répression, était à la fois une factory, c’est-à-dire un établissement commercial itinérant, et la première forme de prison moderne, en un temps où elle n’existait pas encore sur la terre ferme.

    • La philosophie des Indigènes cherche à s’épargner deux écueils, qui prennent la forme de deux injonctions. D’un côté, l’alliance de la contrainte et de l’essence (« Reste ce que tu es ! »), et de l’autre la contrainte d’être sans essence (« Deviens rien ! »). Le #PIR envisage une essence sans contrainte, c’est-à-dire la reconnaissance des attachements, des croyances dans lesquelles sont pris les individus et les groupes, la finitude de leur mémoire. Mais aussi la connaissance du fait que ces attachements eux-mêmes peuvent devenir mortifères, et ne méritent jamais d’être pris pour des fins en soi. Les temps, les circonstances changent, et il peut être nécessaire de se détacher, d’abandonner ce qu’autrefois l’on a cru ; mais il n’y a pas de révolution mémorielle. La transformation est possible, pas le devenir rien. Frantz Fanon comparait ce processus à l’émergence de la maturité. L’adolescent rêve d’échapper à toutes les règles, de tout tenir de lui-même. Mais l’erreur serait de s’imaginer, au contraire, que devenir adulte revient à suivre des règles définies, à savoir se conformer. En vérité, être adulte c’est connaître son héritage, mais savoir qu’il est possible de le trahir, c’est-à-dire d’enfreindre les règles pour en établir de nouvelles, pour faire advenir le mieux. Faire vivre son essence, c’est-à-dire sa mémoire, sans jamais en être l’esclave, voilà une position #décoloniale. La politique indigène, comme le souligne Sadri Khiari, ne vise pas l’homogénéité [21].

      Ce passage me rappelle l’ouverture du chantier #race du numéro 71, « la race n’existe pas, mais elle tue »
      http://www.vacarme.org/article2736.html

      Autre passage :

      Cette gauche-là hait le PIR parce qu’il existe. Sa rancune ne procède pas du mal qu’il lui fait, mais elle ne lui pardonne pas de ne pas lui vouer l’admiration qui lui fait tant défaut. Sa pratique religieuse et incantatoire de la politique se trouvant dans l’impasse, elle cherche des coupables. Or son erreur est d’avoir pris ses principes, sa morale généreuse, fondée sur la défense de tous les opprimés en vrac (prolos, femmes, homos, indigènes, etc.), pour une perspective et un projet politique. Cet idéalisme s’étant révélé impraticable sur le terrain, ceux qui le prônent en sont réduits à persifler sur quiconque privilégie la cohérence plutôt que l’orgueil. Cette frange de la gauche française crache sur le PIR comme elle retweet sur Podemos : pour oublier qu’elle ne peut pas. Au lieu de faire des Indigènes l’objet de sa colère, elle devrait chercher les causes de sa propre impuissance.

      Je ne sais pas si @Vacarme est cette « gauche qui hait le PIR » : les auteures de la réponse controversée ne sont pas membres du CR, et tout commence tout de même par un long entretien avec l’une de ses porte-paroles (histoire de nuancer l’accusation faite de "verrouiller le débat")… mais en tout cas, spécialiste de l’impuissance politique, c’est très clair !

      Cf. « Yes we can’t »
      http://www.vacarme.org/article2275.html

      cc @pguilli @caroiza @vally @baroug

  • Pour une approche matérialiste de la question raciale. Une réponse aux Indigènes de la République
    http://www.vacarme.org/article2778.html

    Les Indigènes de la République ont contribué à rendre visible un racisme de gauche, appuyé sur le racisme intégral consubstantiel à la société française, mais seraient-ils prisonniers de ces enjeux ? Une analyse systématique des champs de force qui s’exercent sur les plus précarisés permet de sortir de l’ornière : une critique conséquente de l’invisibilisation des questions raciales et de genre, échappant au grand jeu identitaire de l’extrême droite, ancrée dans la critique de l’économie politique. Source : Vacarme

    • Quand il s’agit de donner son ressenti sur ce qui a motivé les attentats de janvier 2015, Houria Bouteldja explique que les indigènes mâles auraient été rendu « fous » par le déni de leur virilité par les Blancs. Selon elle pourtant, « les habitants des quartiers ne souhaitent pas politiser leur sexualité ». De même, dans son intervention au colloque « Penser l’émancipation », elle nous donnait une description essentialisée des questions de virilité des garçons arabo-musulmans, congratulant au passage Soral de leur offrir un programme de restauration de leur virilité mise à mal par le colonialisme et le racisme. Pour parler des marcheurs des années 1980, elle nous montrait des corps de mâles indigènes hypersexualisés, « adonnant les premiers coups de butoir à la République blanche et immaculée » (comme si elle n’était pas représentée par des hommes). Elle notait au passage que ces garçons arabes manquaient de jugement éclairé. Puis, elle dessinait la silhouette de Dieudonné, brandissant sa quenelle, mais « mal doté intellectuellement car ne possédant pas le bon logiciel ». Enfin, pour justifier ce geste antisémite, elle mobilisait ses affects en tant que femme, en déclamant son amour pour Dieudonné : « Je l’aime parce qu’il a fait une chose importante en termes de dignité, de fierté indigène, de fierté noire : il a refusé d’être un nègre domestique. Même s’il n’a pas le bon logiciel politique dans la tête, il a une attitude de résistance. Et j’ajoute, que bien avant la nature de ses alliés, ce que voient les indigènes, c’est ça. Un homme debout. »

      D’une part, cette représentation du « garçon arabe » n’est pas...

      #racisme #gauche #P.I.R #essentialisme #identitaires #subalternesmaispasseulement

    • nous avons souhaité exercer notre droit de réponse de manière claire et argumentée. La rédaction de Vacarme a décidé de verrouiller le débat en refusant de publier ce texte.

      « Sexistes, antisémites, homophobes : bienvenue chez les Indigènes », tel aurait pu être, traduit dans l’humour de caserne des ultras du PSG, le titre de l’écrit savant du tonitruant trio de Vacarme.

      Ces allégations, sont-elles étayées de preuves ? Je prouverai qu’il n’en est rien et que ce papier vise à contenter les convaincus ou à désinformer les lecteurs distraits. Sans surprise, la première étape s’est déjà produite ; épargnons-nous donc la seconde.

      L’intersectionnalité, nom savant de l’étude de l’articulation, est un concept que l’on doit aux féministes africaines-américaines. Or il arrive de plus en plus fréquemment que cette théorie d’abord antiraciste soit aujourd’hui retournée contre les femmes indigènes qui en sont les héritières légitimes. Dans la France d’aujourd’hui, le chantage à l’intersectionnalité est devenu un instrument de police idéologique qui permet de disqualifier ceux qui ne prêtent pas allégeance à l’agenda politique dominant. Les accusations d’homophobie ou d’antisémitisme, sont les armes de ce combat-là. Force est de reconnaître, aussi désolant que soit ce constat, qu’une part significative du discours intersectionnel français est formellement semblable à l’universalisme républicain (bien que leurs contenus diffèrent). Il cherche à consacrer la supériorité morale de celles et ceux qui le prônent, en les confortant dans l’illusion d’une légitimité sans borne. Articuler à tous propos la classe, la sexualité, le genre et la race, c’est s’assurer d’avoir son mot à dire sur tout, et d’être rarement contredit. Jack of all trades, master of none, le prêcheur intersectionnel répondra « classe » ou « genre » quand on lui parlera race, et vice versa, installant son petit universalisme par accumulation de points de vue, où son avis seul sera pleinement légitime. Les Indigènes désarticulent ce devenir funeste d’une théorie émancipatrice, qui ne bénéficie alors qu’à ses propagandistes professionnels.

      Contrairement à ce qu’asserte le trio, le PIR ne « subsume » pas « toutes les questions sous celle de la race ». Écrire cela, c’est encore sous-entendre que ce serait affaire de choix. Le PIR constate que la race est fondatrice de la modernité comme de l’accumulation capitaliste, et il en tient compte.