Les 400 culs : Y’a-t-il une vie après le X ?
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Prenez Adriana Noranti, par exemple : « Elle a bossé comme assistante maternelle jusqu’à ce qu’un père de famille la reconnaisse. Elle s’est fait virer sur le champ », raconte Nina Roberts, qui n’ose même pas reprendre son ancien travail de coiffeuse, de peur que cela lui arrive également. « C’est totalement illégal de renvoyer une personne parce qu’elle a tourné dans des films pornographiques », proteste Nina. Mais aucune fille ne porte plainte, suivant une sorte de fatalité… « Je pense qu’elles se laissent faire. Elles sont au courant des lois, mais je pense qu’elles sont face à un truc tellement répétitif qu’elles finissent par lâcher l’affaire… Elles n’ont plus envie de se battre. »
Nina Roberts elle-même semble avoir lâché prise. Son témoignage est bouleversant. Lorsqu’elle s’est “rhabillée”, quittant le cocon protecteur du milieu du X, la jeune femme brusquement bascule dans un univers d’auto-destruction : il est presque insupportable d’avoir à affronter la haine quotidienne des gens qui “détestent” les actrices de X non pas pour ce qu’elles sont mais pour ce qu’elles représentent. Pour protéger son fils de 9 ans, Nina Roberts est obligée d’éviter les foules en sa compagnie. Elle ne sort avec lui qu’à huit heures du matin, ou bien le soir, en rasant les murs, obsédée par la peur d’être reconnue et agressée verbalement en présence de son enfant.