À peine majeurs et déjà rançonnés. Cibles des politiques d’austérité des conservateurs, les étudiants britanniques paient l’éducation supérieure publique « la plus chère du monde industrialisé ». (…) Le Premier ministre David Cameron a créé une génération d’endettés à vie, et une bombe financière à retardement supplémentaire.
21 ans et… 27 000 livres (37 000 euros) de dette. « Je viens d’une famille working class (ouvrière) : l’argent, c’est stressant », assure-t-elle, l’air blasé, avec un fort accent du Nord. En troisième année de sociologie, elle a dû, comme la plupart des étudiants anglais, débourser 9 000 livres (12 300 euros) en frais d’inscription. Trois fois plus qu’il y a cinq ans. L’emprunt étudiant qu’Emma a souscrit auprès de l’État, et auquel elle préfère ne « pas trop penser », devra être remboursé une fois qu’elle aura rejoint la vie active et qu’elle gagnera plus de 21 000 livres (29 000 euros) par an.
« À eux deux, mes parents gagnent environ 30 000 livres par an, précise-t-elle, ils ont dû faire des sacrifices pour que je puisse étudier. Moi, je dois me concentrer sur comment me maintenir à flot, sur mon job à temps partiel et sur combien je dépense chaque jour, plutôt que sur mes études. Mais je ne me plains pas, j’ai une amie qui fait des remplacements de douze heures, la nuit, et qui a complètement abandonné sa vie sociale. » Pendant ce temps, la directrice de l’université de Manchester, Nancy Rothwell, reçoit un salaire annuel de 251 000 livres, soit l’équivalent de 29 000 euros par mois [2]. C’est d’ailleurs trois fois plus qu’un député britannique, ou qu’un président d’université française, prime comprise.
Et une avalanche de chiffres dans ce très bon article, notamment celui de la dette étudiante en cours :