Recriweb

« … en deçà d’un monde qui ne sait plus nourrir que son propre cancer, retrouver les chances inconnues de la fureur » (André Breton)

  • Lettre de rupture avec Staline , par Ignace Reiss (Ludwig) – 17 juillet 1937
    https://www.marxists.org/francais/4int/urss/reiss.htm

    La lettre que je vous écris aujourd’hui j’aurais dû vous l’écrire depuis longtemps déjà, le jour où les « Seize » [1] furent massacrés dans les caves de la Loubianka, sur l’ordre du « Père des Peuples ».

    Je me suis tu alors. Je n’ai pas élevé la voix non plus pour protester lors des assassinats qui ont suivi, et ce silence fait peser sur moi une lourde responsabilité. Ma faute est grande, mais je m’efforcerai de la réparer, et de la réparer vite afin d’alléger ma conscience.

    Jusqu’alors j’ai marché avec vous. Je ne ferai pas un pas de plus à vos côtés. Nos chemins divergent ! Celui qui se tait aujourd’hui se fait complice de Staline et trahit la cause de la classe ouvrière et du socialisme !

    Je me bats pour le socialisme depuis l’âge de vingt ans. Sur le seuil de la quarantaine, je ne veux pas vivre des faveurs d’un Ejov.

    J’ai derrière moi seize années de travail clandestin. C’est quelque chose, mais il me reste assez de forces pour tout recommencer. Car il s’agit bien de « tout recommencer », de sauver le socialisme. La lutte s´est engagée il y a longtemps déjà. Je veux y reprendre ma place.

    Le tapage organisé autour des aviateurs qui survolent le Pôle vise à étouffer les cris et les gémissements des victimes torturées à la Loubianka, à la Svobodnaia, à Minsk, à Kiev, à Leningrad, à Tiflis. Ces efforts sont vains. La parole, la parole de la vérité, est plus forte que le vacarme des moteurs les plus puissants.

    Les recordmen de l’aviation, il est vrai, toucheront les cœurs des ladies américaines et de la jeunesse des deux continents intoxiqués par le sport, plus facilement que nous arriverons à conquérir l’opinion internationale et à émouvoir la conscience du monde ! Que l’on ne s’y trompe pourtant pas : la vérité se fraiera son chemin, le jour de la vérité est plus proche, bien plus proche que ne le pensent les seigneurs du Kremlin. Le jour est proche où le socialisme international jugera les crimes commis au cours des dix dernières années. Rien ne sera oublié, rien ne sera pardonné. L’histoire est sévère : « le chef génial, le père des peuples, le soleil du socialisme », rendra compte de ses actes : la défaite de la révolution chinoise, le plébiscite rouge [2] , l’écrasement du prolétariat allemand, le social-fascisme et le Front populaire, les confidences à Howard [3] , le flirt attendri avec Laval : toutes choses plus géniales les unes que les autres ?

     Ce procès-là sera public, avec des témoins, une multitude de témoins, morts ou vivants ; ils parleront tous une fois encore, mais cette fois pour dire la vérité, toute la vérité. Ils comparaîtront tous, ces innocents massacrés et calomniés, et le mouvement ouvrier international les réhabilitera tous, ces Kamenev et ces Mratchkovski, ces Smirnov et ces Mouralov, ces Drobnis et ces Serebriakov, ces Mdivani et ces Okoudjava, ces Rakovski et ces Andrès Nin, tous ces « espions et ces provocateurs, tous ces agents de la Gestapo et ces saboteurs ».

    Pour que l’Union soviétique et le mouvement ouvrier international tout entier ne succombent pas définitivement sous les coups de la contre-révolution ouverte et du fascisme, le mouvement ouvrier doit se débarrasser de ses Staline et de son stalinisme. Ce mélange du pire des opportunismes - un opportunisme sans principes - de sang et de mensonges menace d’empoisonner le monde entier et d’anéantir les restes du mouvement ouvrier.

    Lutte sans merci contre le stalinisme !

    Non au front populaire, oui à la lutte des classes ! Non aux comités, oui à l’intervention du prolétariat sauver la révolution espagnole : telles sont les tâches à l’ordre du jour !

    A bas le mensonge du « socialisme dans un seul pays » ! Retour à l’internationalisme de Lénine !

    Ni la IIème ni la IIIème Internationale ne sont capables d’accomplir cette mission historique : désagrégées et corrompues, elles ne peuvent empêcher la classe ouvrière de combattre ; elles ne servent que d’auxiliaires aux forces de police de la bourgeoisie. Ironie de l’Histoire : jadis la bourgeoisie puisait dans ses rangs les Cavaignac et Gallifet, les Trepov et les Wrangel. Aujourd’hui c’est sous la « glorieuse » direction des deux Internationales que les prolétaires remplissent eux-mêmes le rôle de bourreaux de leurs propres camarades. La bourgeoisie peut vaquer tranquillement à ses affaires ; partout règnent « l’ordre et la tranquillité » : il y a encore des Noske et des Ejov, des Negrin et des Diaz. Staline est leur chef et Feuchtwanger leur Homère !

    Non, je n’en peux plus. Je reprends ma liberté. Je reviens à Lénine, à son enseignement et à son action.

    J’entends consacrer mes modestes forces à la cause de Lénine : je veux combattre, car seule notre victoire – la victoire de la révolution prolétarienne – libérera l’humanité du capitalisme et l’Union soviétique du stalinisme !

    En avant vers de nouveaux combats pour le socialisme et la révolution prolétarienne ! Pour la construction de la IVème Internationale !

    Ludwig (Ignace Reiss)
    Le 17 juillet 1937

     

     

    P.S. : En 1928 j’ai été décoré à l’Ordre du « Drapeau Rouge », pour services rendus à la révolution prolétarienne. Je vous renvoie cette décoration ci jointe. Il serait contraire à ma dignité de la porter en même temps que les bourreaux des meilleurs représentants de la classe ouvrière russe. Les Izvestia ont publiés au cours des deux dernières semaines des listes de nouveaux décorés dont les fonctions sont passées pudiquement sous silence : ce sont les exécutants des peines de mort.

  • Dossier Espagne 1936 | #archiveLO (17 juillet 1976)

    – La politique du « Front Populaire » à l’épreuve du soulèvement franquiste

    – Qui va gouverner ?

    – Le respect de l’armée... et des préparatifs de putsch

    – Un gouvernement plus occupé à désarmer les travailleurs que les généraux rebelles

    – Lutte antifasciste ou révolution sociale ?

    – Les révolutionnaires & le problème du pouvoir

    – Les leçons de Juillet 1936

    En Espagne : coup d’État et révolution trahie
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2016/07/27/en-espagne-coup-detat-et-revolution-trahie_69668.html

  • Des #températures dépassant la #limite_génétique de toutes les espèces méditerranéennes sont prévues dans le sud de l’Europe dès mardi :

    ➡️ 40 à 44°C en #Italie (jusqu’à 45-47+°C en Sardaigne et Sicile)
    ➡️ 40 à 45°C en #Espagne
    ➡️ 40 à 42°C en #France


    Conséquences agricoles :
    ➡️la floraison des légumes « maraîchage » risque d’être fortement perturbée (brulures et pertes de fleurs).
    ➡️l’#olivier risque de voir une partie de ses fruits se dessécher.
    ➡️des brûlures peuvent concerner la #vigne (voire un dessèchement de grappe) dans le cas où la canicule dure plusieurs jours.
    ➡️souffrance extrême des animaux d’élevage.
    L’Italie est le pays qui sera le plus concerné par ses conséquences agricoles. Je tiens à préciser qu’il s’agit ici d’un #stress_thermique. Il ne peut pas être entièrement résolu par l’irrigation (#stress_hydrique).
    Voici un énième exemple des conséquences du changement climatique.

    https://twitter.com/SergeZaka/status/1680522007585214464

    #canicule #agriculture #cartographie #visualisation

  • Le stalinisme en Espagne. Témoignages de militants révolutionnaires sauvés des prisons staliniennes. Documents recueillis par Katia Landau. Préface d’Alfred Rosmer (1938)
    https://archivesautonomies.org/IMG/pdf/spartacus/spartacus/cahiersmensuels/cahiersmensuels-1938-katialandau.pdf

    Le stalinisme, bourreau de la révolution espagnole (1971)

  • “La montagne n’est pas une carte postale” : bergère VS folklore touristique
    https://www.frustrationmagazine.fr/montagne-touristique

    La montagne l’été, ses ruisseaux, ses marmottes, ses troupeaux de moutons et de vaches… L’air pur et le grand calme. L’image que nous avons de la montagne en France est celle d’un havre de paix où il fait bon skier l’hiver et randonner l’été. La randonnée est d’ailleurs une pratique en plein boom, en particulier […]

  • Les océans se colorent en vert, signe d’un bouleversement des écosystèmes – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/biodiversite/les-oceans-se-colorent-en-vert-signe-dun-bouleversement-des-ecosystemes-2
    https://www.liberation.fr/resizer/wOpVWVUeFuEL1MfpiuVvZ8-aDyo=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1732x1045:1742x1055)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/SNYENUXHC5DRJGJ5YJATGJUHAU.jpg

    Le réchauffement climatique verdit les #océans, affirme une étude de « Nature » publiée ce mercredi 12 juillet. Les causes et conséquences sont encore incertaines, mais ce phénomène reflète un profond changement dans les écosystèmes.

  • Dès le matin au point du jour,
    On entend ces maudits tambours…

    Des généraux fanfaronnant sur toutes les chaînes et toutes les radios pour glorifier les armées de l’impérialisme français et nous préparer à la prochaine boucherie générale…

    Puis vient le défilé, cette année en l’honneur d’un dirigeant d’extrême-droite…

    C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards
    Tous ces gros qui font leur foire

    […]

    Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront,
    Car c’est pour eux qu’on crève.
    Mais c’est fini, car les trouffions
    Vont tous se mettre en grève.
    Ce s’ra votre tour, messieurs les gros,
    De monter sur l’plateau,
    Car si vous voulez la guerre,
    Payez-la de votre peau !

    (La Chanson de Craonne)

  • L’Union européenne fragilisée par la guerre en Ukraine et par l’aggravation des tensions internationales | Le mensuel
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/06/26/lunion-europeenne-fragilisee-par-la-guerre-en-ukraine-et-par

    [...] L’existence de l’UE est un produit des contradictions du capitalisme pourrissant  : les frontières nationales sont depuis longtemps dépassées et les capitalistes eux-mêmes ont besoin de développer des formes d’unification et de coopération. Mais ils ne peuvent fondamentalement pas se passer des États nationaux à leur service et des prés carrés qu’ils leur procurent.

    Dans cette période d’aggravation des tensions économiques et militaires, l’Union européenne peut encore servir aux capitalistes européens pour tenter de résister à la concurrence américaine, et parce qu’elle leur fournit un marché intérieur bien plus vaste que le plus grand des marchés nationaux. Mais elle peut aussi devenir un cadre dépassé, du point de vue de la bourgeoisie, face à l’aggravation de la crise mondiale du système capitaliste.

    Que l’Union européenne reste utile aux bourgeoisies européennes et qu’elles la préservent, ou qu’elle devienne gênante pour les pays qui voudraient mener leur propre barque, ne change pas grand-chose pour les travailleurs, au sens où les États nationaux, tout comme l’Union européenne, sont des outils au service de la bourgeoisie  : que les coups viennent de Bruxelles ou de Paris, ils restent des coups. Mais il est certain que les politiciens de la bourgeoisie, toutes tendances confondues, chercheront à solidariser les travailleurs avec la politique que leur dicteront les intérêts de leurs capitalistes  : soit avec des discours sur la paix et l’unité entre les peuples européens, qui masquent les négociations de marchands de tapis entre pays de l’UE et la politique impérialiste de l’Europe dans le monde, soit avec des discours sur la défense de la nation contre les diktats européens. Dans les deux cas, ces discours servent et serviront à mettre la population à la remorque des intérêts de la bourgeoisie.

    Les travailleurs européens n’ont pas à choisir entre l’UE et l’État national, qui sont deux instruments de la bourgeoisie. Face aux bruits de bottes, les travailleurs ont à défendre leur propre politique, qui implique une perspective internationaliste. [...]

    • Certes, l’Union européenne cherche aussi à soutenir directement les capitalistes européens, comme elle l’a d’ailleurs fait au moment de la crise du Covid. Le Pacte vert, déclinaison du Plan industriel vert, augmente, sous prétexte de lutte contre le dérèglement climatique, les taxes sur les produits importés depuis des pays plus émetteurs de gaz à effet de serre, pour que ces produits importés soient taxés de la même façon que les entreprises produisant en Europe, qui doivent payer une taxe carbone lorsqu’elles dépassent un certain seuil d’émissions. Mais c’est peu de chose par rapport à l’impasse des négociations sur des sujets autrement brûlants. En particulier, les pays membres s’empoignent sur la réforme du marché européen de l’électricité. Actuellement, le prix de gros de l’électricité est déterminé principalement par le coût de la matière première la plus chère  ; l’explosion des prix du gaz a donc fait monter le prix de l’électricité même en France, dont la production électrique est surtout nucléaire. Dans le contexte actuel, ce système est plus adapté aux intérêts des industriels allemands, qui s’opposent farouchement à sa refonte. Quant à la politique en matière monétaire, elle se heurte elle aussi à l’existence d’États et de budgets nationaux  : alors que l’Allemagne plaide pour des taux d’intérêt européens plus élevés, l’Italie, particulièrement endettée, risque d’en souffrir, car elle devrait emprunter à un taux encore plus coûteux sur les marchés financiers.

      En réalité, dans l’UE, toute évolution des règles commerciales et financières entre États est, depuis toujours, le produit de longues et complexes tractations. Ce n’est qu’en 2023 que 17 pays membres de l’UE ont réussi à créer un brevet unitaire, évitant aux industriels de déposer un brevet dans chaque pays membre, et ils ont pour cela dû signer un accord intergouvernemental sans lien juridique avec l’UE, parce que certains pays membres s’y sont toujours refusés, comme l’Espagne. Et il a fallu dix ans pour parvenir à une directive imposant, en 2024, un chargeur universel pour les téléphones portables vendus dans l’UE. À un tout autre niveau, face au plan américain, il a fallu des mois pour acter le simple principe d’un fonds de soutien, le Fonds souverain européen, en février 2023. Sa mise en place, si elle aboutit, impliquera des négociations serrées entre les pays membres pour son utilisation, d’autant que, s’il est soutenu par la France et l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas n’en ont accepté le principe qu’à reculons. On est très loin d’une capacité de réaction comparable à celle de l’État américain.

      De fait, les pays membres de l’UE les plus riches mènent chacun sa propre politique, tant pour protéger leurs industriels contre la concurrence au sein du marché européen que pour conserver leur place sur le marché américain. Et, pour y parvenir, tous n’ont pas les mêmes moyens. L’Allemagne, particulièrement touchée par la hausse du prix de l’énergie du fait du poids des importations de gaz russe dans son approvisionnement avant la guerre, a annoncé un plan de 200 milliards pour soutenir ses capitalistes, en plaçant ses partenaires européens devant le fait accompli. Si tous les États européens soutiennent massivement leurs capitalistes, les moyens dont dispose l’État allemand lui donnent un poids bien supérieur à celui des autres, y compris de la France. Ce plan allemand, du fait de son ampleur, risque donc d’aggraver la course aux subventions en Europe et la concurrence entre pays membres, au point que le journal Les Échos, en octobre 2022, le qualifiait de «  bombe à retardement pour l’Europe […] qui risque de devenir un véritable Far West  » .

  • Grande-Bretagne  : où en est le renouveau des grèves  ? | Le mensuel
    https://mensuel.lutte-ouvriere.org/2023/06/26/grande-bretagne-ou-en-est-le-renouveau-des-greves_725159.htm

    [...] Aujourd’hui, des grèves continuent dans les musées et les bibliothèques, au ministère de l’Intérieur, etc. Le renouvellement récent de votes en faveur de la grève dans différents secteurs (notamment parmi les cheminots RMT et ASLEF) montre que la colère n’a pas disparu, la détermination à riposter non plus. Le sentiment que les grèves en pointillé et isolées les unes des autres ne permettront pas de gagner est répandu  : bien des travailleurs expriment l’aspiration à une grève générale où se retrouveraient tous les exploités.

    Mais cette perspective n’est pas défendue par le Trades Union Congress (TUC)13, censé pourtant incarner une certaine solidarité ouvrière. Il se contente d’en parler, sans pousser aucun des syndicats ni aucune des fédérations qu’il chapeaute à faire converger les grèves. Alors que les travailleurs sont confrontés à des difficultés grandissantes, les directions des grands appareils syndicaux s’abritent derrière le prétexte de l’illégalité des grèves de solidarité pour ne pas appeler à une riposte d’ampleur. En fait, ces appareils ont moins peur de la loi que de leur base. Certes, effrayés des attaques légales qui pourraient leur tomber dessus si les luttes s’amplifiaient, ils ont surtout peur de grèves qui, en faisant tache d’huile et en se prolongeant, permettraient aux travailleurs du rang d’éprouver leur force collective en tant que classe, et d’échapper à leur tutelle.

    Ce qui sera crucial dans les mois à venir, ce sera donc la capacité des travailleurs à faire sauter les carcans que les directions syndicales ont réussi jusqu’à présent à leur imposer. [...]

  • La criminalisation de la solidarité avec la Palestine gagne du terrain en Europe
    Orient > Baudouin Loos > 11 juillet 2023 > Baudouin Loos
    https://orientxxi.info/magazine/la-criminalisation-de-la-solidarite-avec-la-palestine-gagne-du-terrain-e

    Le Parlement britannique vient d’adopter le 3 juillet 2023 une loi qui sanctionne le boycott et cible au premier chef les opposants à la politique d’Israël. Et il n’est pas le seul, car le phénomène a pris de l’ampleur en Allemagne, au Royaume-Uni et en France : par divers biais, la solidarité active avec la cause palestinienne devient la cible de législations répressives. (...)

    #IsraelEurope

  • Moins on mange, plus ils encaissent : l’inflation gave les bourgeois
    https://www.frustrationmagazine.fr/inflation-bourgeois

    C’est à n’y rien comprendre. C’est la crise, l’inflation reste très élevée, l’économie n’est ni remise du Covid ni de la guerre en Ukraine qui se poursuit. Et pourtant, les profits atteignent des records, les dividendes sont plus hauts que le ciel, et les milliardaires n’ont jamais accumulé autant de milliards. Si on n’y regarde […]

    • Moins on mange, plus ils encaissent : l’#inflation gave les bourgeois

      C’est à n’y rien comprendre. C’est la crise, l’inflation reste très élevée, l’économie n’est ni remise du Covid ni de la guerre en Ukraine qui se poursuit. Et pourtant, les profits atteignent des records, les #dividendes sont plus hauts que le ciel, et les #milliardaires n’ont jamais accumulé autant de milliards. Si on n’y regarde pas de plus près, on pourrait considérer comme paradoxale une situation qui est parfaitement logique. Pour accumuler les milliards, il faut accumuler les dividendes. Pour accumuler les dividendes, il faut accumuler les profits. Pour accumuler les profits, il faut appauvrir la population en augmentant les #prix et en baissant les #salaires réels. Ça vous parait simpliste ? Alors, regardons de plus près les chiffres.

      Selon l’INSEE, au premier trimestre de cette année, l’#excédent_brut_d’exploitation (#EBE) des entreprises de l’#industrie_agro-alimentaire (c’est-à-dire le niveau de profit que leur activité génère) a progressé de 18%, pour ainsi s’établir à 7 milliards d’euros. Les industriels se font donc de plus en plus d’argent sur le dos de leurs salariés et, plus globalement, sur celui des Français qui galèrent pour se nourrir correctement : les ventes en volume dans la #grande_distribution alimentaire ont baissé de 9% au premier trimestre 2023 par rapport à la même période l’année précédente. La #consommation en France est ainsi tombée en-dessous du niveau de 2019, alors que la population a grossi depuis de 0,3%. Selon François Geerolf, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), cette baisse de la #consommation_alimentaire n’a aucun précédent dans les données compilées par l’Insee depuis 1980. Dans le détail, sur un an, on constate des baisses de volumes vendus de -6% l’épicerie, -3% sur la crèmerie, -1,6% pour les liquides, etc. Cela a des conséquences concrètes et inquiétantes : en avril dernier, l’IFOP montrait que presque la moitié des personnes gagnants autour du SMIC se privait d’un repas par jour en raison de l’inflation.

      Une baisse de la consommation pilotée par les industriels

      Comment les entreprises peuvent-elles se faire autant d’argent, alors que nous achetons de moins en moins leurs produits ? Tout simplement, car cette baisse de la consommation est pilotée par les industriels. Ils choisissent d’augmenter massivement leurs prix, en sachant que la majorité des gens accepteront malgré eux cette hausse, car ils considéreront qu’elle est mécaniquement liée à l’inflation ou tout simplement, car ces industriels sont en situation de quasi-monopole et imposent donc les prix qu’ils veulent (ce qu’on appelle le #pricing_power dans le jargon financier). Ils savent très bien que beaucoup de personnes n’auront par contre plus les moyens d’acheter ce qui leur est nécessaire, et donc que les volumes globaux qu’ils vont vendre seront plus bas, mais cette baisse de volume sera très largement compensée par la hausse des prix.

      Sur le premier trimestre 2023, en Europe, #Unilever et #Nestlé ont ainsi augmenté leurs prix de 10,7%, #Bonduelle de 12,7% et #Danone de 10,3 %, alors que l’inflation tout secteur confondu passait sous la barre des 7%. La quasi-totalité d’entre eux voient leurs volumes vendus chuter dans la même période. Les plus pauvres, pour lesquels la part de l’alimentaire dans la consommation est mécaniquement la plus élevée, ne peuvent plus se nourrir comme ils le souhaiteraient : la #viande et les #céréales sont particulièrement touchés par la baisse des volumes vendus. Certains foyers sautent même une partie des repas. Les #vols se multiplient, portés par le désespoir et les grandes enseignes poussent le cynisme jusqu’à placer des #antivols sur la viande et le poisson.

      Les hausse des profits expliquent 70% de la hausse des prix de l’alimentaire

      Comme nous avons déjà eu l’occasion de l’écrire, les hausses de profit des #multinationales sont déterminantes dans l’inflation que nous traversons. Même le FMI le dit : selon une étude publiée le mois dernier, au niveau mondial depuis 2022, la hausse des profits est responsable de 45 % de l’inflation. Le reste de l’inflation vient principalement des coûts de l’#énergie et des #matières_premières. Plus spécifiquement sur les produits alimentaires en France, d’après les calculs de l’institut La Boétie, « la hausse des prix de #production_alimentaire par rapport à fin 2022 s’explique à plus de 70 % par celle des profits bruts ». Et cela ne va faire qu’empirer : en ce début d’année, les prix des matières premières chutent fortement, mais les prix pratiqués par les multinationales poursuivent leur progression, l’appétit des actionnaires étant sans limites. L’autorité de la concurrence s’en inquiète : « Nous avons un certain nombre d’indices très clairs et même plus que des indices, des faits, qui montrent que la persistance de l’inflation est en partie due aux profits excessifs des entreprises qui profitent de la situation actuelle pour maintenir des prix élevés. Et ça, même la Banque centrale européenne le dit. », affirme Benoît Cœuré, président de l’Autorité de la concurrence, au Parisien.

      La stratégie des multinationales est bien rodée : augmenter massivement les prix, mais aussi bloquer les salaires, ainsi non seulement leur #chiffre_d’affaires progresse fortement, mais ils génèrent de plus en plus de profits grâce à la compression de la #masse_salariale. Les calculs sur longue période de l’Institut La Boétie donnent le vertige : « entre 2010 et 2023, le salaire brut horaire réel (c’est-à-dire corrigé de l’inflation) a baissé de 3,7 %, tandis que les profits bruts réels, eux, ont augmenté de 45,6 % ». Augmenter massivement les prix tout en maintenant les salaires au ras du sol permet d’augmenter le vol légal que les #actionnaires commettent sur les salariés : ce qu’ils produisent est vendu de plus en plus cher, et les patrons ne les payent par contre pas davantage.

      La Belgique a le plus bas taux d’inflation alors que les salaires y sont indexés

      L’une des solutions à cela est bien connue, et était en vigueur en France jusqu’en 1983 : indexer les salaires sur les prix. Aujourd’hui seul le SMIC est indexé sur l’inflation et la diffusion des hausses du SMIC sur les salaires plus élevés est quasi inexistante. Les bourgeois s’opposent à cette mesure en affirmant que cela risque de favoriser encore davantage l’inflation. Les statistiques prouvent pourtant le contraire : la Belgique est le pays affichant le plus bas taux d’inflation en avril 2023 (moins de 5% tandis qu’elle atteint 6,6% en France) alors que là-bas les salaires s’alignent automatiquement sur les prix. Il est urgent de mettre en œuvre ce genre de solutions en France. En effet, la situation devient de plus en plus intenable : la chute des #conditions_de_vies de la majorité de la population s’accélère, tandis que les bourgeois accumulent de plus en plus de richesses.

      Cela dépasse l’entendement : selon le magazine Challenges, le patrimoine professionnel des 500 plus grandes fortunes de France a progressé de 17 % en un an pour s’établir à 1 170 milliards d’euros cette année ! En 2009, c’était 194 milliards d’euros… Les 500 plus riches détiennent donc en #patrimoine_professionnel l’équivalent de presque la moitié de la #richesse créée en France par an, mesurée par le PIB. Et on ne parle ici que de la valeur des actions qu’ils détiennent, il faudrait ajouter à cela leurs placements financiers hors du marché d’actions, leurs placements immobiliers, leurs voitures, leurs œuvres d’art, etc.

      La #France au top dans le classement des gros bourges

      La fortune de #Bernard_Arnault, l’homme le plus riche du monde, est désormais équivalente à celle cumulée de près de 20 millions de Français et Françaises d’après l’ONG Oxfam. Sa fortune a augmenté de 40 milliards d’euros sur un an pour s’établir à 203 milliards d’euros. Ce type a passé sa vie à exploiter des gens, ça paye bien (à peine sorti de polytechnique, Bernard Jean Étienne avait pris la direction de l’entreprise de son papa). Au classement des plus grands bourges du monde, la France est donc toujours au top, puisque non seulement on a l’homme le plus riche, mais aussi la femme, en la personne de #Françoise_Bettencourt_Meyers (patronne de L’Oréal, 77 milliards d’euros de patrimoine professionnel). Mais il n’y a pas que le luxe de représenté dans ce classement, la grande distribution est en bonne place avec ce cher #Gérard_Mulliez (propriotaire des #Auchans notamment) qui détient 20 milliards d’euros de patrimoine ou #Emmanuel_Besnier, propriétaire de #Lactalis, le 1er groupe mondial de produits laitiers, qui émarge à 13,5 milliards.

      Les chiffres sont vertigineux, mais il ne faut pas se limiter à une posture morale se choquant de ces #inégalités sociales et appelant, au mieux, à davantage les taxer. Ces fortunes ont été bâties, et progressent de plus en plus rapidement, grâce à l’exploitation du travail. L’augmentation de valeur de leurs entreprises est due au travail des salariés, seul créateur de valeur. Tout ce qu’ils détiennent est ainsi volé légalement aux salariés. Ils doivent donc être pris pour cible des mobilisations sociales futures, non pas principalement parce qu’ils sont #riches, mais parce qu’ils sont les plus gros voleurs du monde : ils s’emparent de tout ce qui nous appartient, notre travail, notre vie, notre monde. Il est temps de récupérer ce qui nous est dû.

      https://www.frustrationmagazine.fr/inflation-bourgeois

      #profit #économie #alimentation #chiffres #statistiques

  • OTAN : un sommet de guerre
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/07/12/otan-un-sommet-de-guerre_725560.html

    Les 31 chefs d’État des pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) se sont retrouvés les 11 et 12 juillet à Vilnius, en Lituanie. Ce sommet annuel était destiné, dans le contexte de la guerre en Ukraine, à renforcer la capacité militaire de cette alliance constituée sous la houlette américaine à la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

    Alors que Macron avait cru pouvoir déclarer en 2019 que l’OTAN était en « état de mort cérébrale », les États-Unis ont montré que cette alliance reste une pièce maîtresse de leur dispositif militaire. Depuis l’invasion de l’Ukraine, elle s’est même renforcée avec la demande d’adhésion de la Finlande et de la Suède, deux pays officiellement neutres jusque-là.

    Si l’intégration de la Finlande a pu être officialisée en avril, celle de la Suède s’est heurtée à l’opposition de la Turquie et de la Hongrie. À quelques heures de l’ouverture du sommet de Vilnius, le président turc Erdogan a fait savoir qu’il levait son opposition, tout en restant suffisamment flou pour faire durer les négociations avec les dirigeants occidentaux et continuer de faire monter les enchères.

    Depuis février 2022, les États-Unis ont apporté un soutien militaire à l’Ukraine qui lui a permis de mettre en échec l’armée de Poutine. Poussés à s’aligner derrière la politique américaine, les pays membres de l’OTAN ont été mis à contribution et ont dû eux aussi livrer des armes et des munitions en quantités toujours plus importantes à l’armée ukrainienne. Ainsi, sans avoir à engager leurs troupes, les États-Unis ont pu affaiblir la Russie, en utilisant cyniquement les Ukrainiens comme chair à canon.

    Pour le moment, les dirigeants de Washington s’en tiennent à cette politique, prenant garde à ne pas se retrouver impliqués dans une escalade militaire. Biden oppose donc son veto à la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN car, soumise à un devoir d’assistance mutuelle entre ses membres, l’organisation se retrouverait alors officiellement en conflit avec la Russie. « L’OTAN va tracer une voie pour que l’Ukraine puisse rejoindre l’Alliance atlantique », a cependant affirmé le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, en ajoutant : « Je ne peux pas donner de calendrier. » Le président ukrainien ­Zelensky, invité à Vilnius, a dû se contenter d’inaugurer un conseil OTAN-Ukraine, succédant à une commission Otan-Ukraine.

    Le sommet de l’OTAN a été aussi l’occasion de faire le bilan des efforts consentis pour augmenter les budgets militaires. Selon son secrétaire général, Jens Stoltenberg, 11 des 31 pays membres devraient atteindre ou dépasser le seuil de 2 % de leur PIB, objectif fixé en 2014 après l’annexion de la Crimée par la Russie. Et d’ajouter : « L’objectif est bien d’avoir 300 000 soldats à haut niveau de préparation, soutenus par une substantielle force de combat aérienne et navale mobilisable en moins de trente jours. »

    Les dirigeants des États les plus riches de la planète réaffirment donc leur volonté de se doter des moyens militaires d’une guerre de grande ampleur, aux conséquences dramatiques pour des millions de femmes et d’hommes. Il n’y a pas encore de calendrier, mais les puissances impérialistes s’engagent dans cette voie, et leurs responsables politiques ne s’en cachent pas.

  • L’Organisation météorologique mondiale annonce le début de l’épisode #El_Niño | Organisation météorologique mondiale
    https://public.wmo.int/fr/medias/communiqu%C3%A9s-de-presse/l%E2%80%99organisation-m%C3%A9t%C3%A9orologique-mondiale-annonce-le-d%C3

    Selon les rapports de l’OMM sur l’état du climat mondial, 2016 est l’année la plus chaude jamais enregistrée en raison d’un épisode El Niño très puissant et d’un réchauffement d’origine humaine dû aux gaz à effet de serre. L’effet sur les températures mondiales se manifeste généralement dans l’année qui suit son développement et sera donc probablement plus apparent en 2024.

  • Annie Le Brun à l’occasion de la parution de son livre « La vitesse de l’ombre » aux éditions Flammarion
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/par-les-temps-qui-courent/annie-le-brun-depuis-toujours-je-suis-folle-des-images-5800030

    J’ai l’impression que l’image est prise en otage par le capital. De ce fait, quelque chose nous est volée, en particulier avec le mode actuel de présentation des images. Une image succède immédiatement à une autre, et tout est en place pour qu’on n’ait pas le temps de s’arrêter à une image. Quand une image en remplace une autre, cela signifie qu’elles sont semblables et interchangeables. Il y a une reconfiguration de notre sensibilité et de notre perception à travers les écrans plats dans lesquels les images sont maintenant prisonnières. Après avoir dévaster le monde qui nous entoure, le capital est en train de coloniser notre monde intérieur. Après avoir exploité les richesses de la surface du monde, après avoir exploité les richesses de la profondeur du monde, le capital est en train de coloniser notre monde intérieur. C’est du monde de chacun dont il est question, de ces images, de ces paysages qui [...] nous font grandir. [...] On nous empêche d’aller dans le monde qui est dans celui-ci. On est en train de nous voler notre imaginaire.

  • Dénoncer la démagogie du gouvernement, lutter pour changer cette société ! | éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/denoncer-la-demagogie-du-gouvernement-lutter-pour-changer-cette-soci

    « Que les parents tiennent leurs gosses », voilà ce qu’a déclaré le ministre de la Justice, Dupond-Moretti, à la suite des émeutes. Macron a surenchéri en évoquant une sanction financière contre les familles, reprenant à son compte la démagogie de la droite. « Une sorte de tarif minimum dès la première connerie », a-t-il ajouté, affichant le mépris social dont ce représentant des classes privilégiées est coutumier. Et Borne d’enfoncer le clou en déclarant que le gouvernement réfléchissait à « une amende forfaitaire pour les parents » en cas de délit de leur enfant.

    Comme si les parents des quartiers populaires ne faisaient pas leur maximum pour leurs enfants ! La plupart se saignent pour leur payer des études et sont même parfois forcés de payer des cours privés pour pallier les absences des professeurs !

    Et à qui la faute si bien des banlieues sont devenues de véritables ghettos où la pauvreté et la précarité conduisent certains jeunes, et parfois même des très jeunes, à tremper dans des trafics en tout genre ? À qui la faute si des policiers racistes s’amusent à provoquer tous les jeunes qu’ils croisent ?

    C’est précisément de ces quartiers populaires que partent, tôt le matin, bien avant que les enfants soient levés, des cohortes de travailleurs pour aller faire le ménage, conduire les premiers bus ou prendre leur service dans les hôpitaux, quand ils ne travaillent pas de nuit.

    En menant cette campagne odieuse contre les familles des milieux populaires, le gouvernement cherche à faire diversion pour masquer ses propres responsabilités et celles de la classe capitaliste dont il sert les intérêts.

    Ceux qui, au sommet de l’État, prétendent se soucier de l’éducation des enfants des classes populaires ont fermé des classes dans les écoles pour faire des économies sur les postes d’enseignants. Ils ont planifié et organisé la fermeture de services utiles à la population, fermant les bureaux de postes, sacrifiant les moyens des hôpitaux et de la santé.

    Borne a expliqué qu’il n’était pas normal que les jeunes soient inoccupés avant même le début officiel des vacances. Mais là, encore, à qui la faute ! Et qu’y a-t-il d’organisé dans les quartiers pour proposer des activités à la jeunesse la plus défavorisée pendant ces grandes vacances ? Pas grand-chose !

    Cette société est pourrie d’inégalités, fondée sur l’exploitation et une violence sociale permanente. Pour aider une minorité de possédants à s’enrichir toujours plus, pour continuer à verser aux grandes entreprises des milliards de cadeaux, Macron et ses ministres ont privé totalement ou partiellement des dizaines de milliers de travailleurs de leur allocation chômage et viennent de voler deux ans de retraite aux salariés, programmant ainsi la réduction de leurs pensions.

    Tout l’appareil d’État est dressé à encadrer, réprimer et, au besoin, terroriser les plus pauvres, avec sa police gangrénée par le racisme. Pour « rétablir l’ordre » dans les quartiers populaires, le gouvernement a mobilisé des dizaines de milliers de policiers qui ont fait de nouvelles victimes parmi les jeunes. De son côté, la justice s’est déchainée contre les jeunes arrêtés au moment des émeutes et condamnés en comparution immédiate à des mois de prison ferme pour avoir tiré des mortiers d’artifice, mais aussi pour avoir volé des jeans, des baskets ou de la nourriture dans des supermarchés. Les tribunaux ne font pas preuve de la même sévérité et de la même rapidité quand il s’agit de juger des puissants qui enfreignent la loi, des industriels qui ont tué avec de l’amiante, du chlordécone ou en s’affranchissant des mesures de sécurité élémentaires sur les chantiers et ailleurs.

    Alors, oui, il y a de quoi être révolté ! Cette société n’a rien d’autre à offrir comme perspective au plus grand nombre que toujours plus de pauvreté et de violence.

    Ouvriers, employés, quelle que soit notre entreprise ou notre activité, nous faisons tout tourner dans cette société, et cela nous donne une formidable force collective. En étant unis, quelles que soient notre origine et notre nationalité, dans une lutte commune pour renverser la classe de riches parasites qui domine la société, nous sommes les seuls à pouvoir offrir un autre avenir que cette plongée dans la barbarie et le chaos. C’est notre responsabilité, à nous, travailleurs, d’être capables d’offrir une perspective de changement et d’espoir à toute la jeunesse.

  • Près de la moitié des Français ne partent pas en vacances
    https://www.inegalites.fr/depart-vacances

    Qui sont les chanceux qui font leurs valises chaque année ? Pour partir, il faut en avoir les moyens. Seuls 37 % des personnes aux revenus inférieurs à 1 285 euros mensuels ont quitté leur domicile, contre 72 % de celles qui disposent de plus de 2 755 euros (données de janvier 2022). Transport, hébergement, activités : les vacances coûtent cher et toute une partie des ménages n’ont pas de moyens suffisants pour partir. Les aides financières aux vacances sont insuffisantes. En outre, les plus aisés bénéficient plus souvent, du fait d’amis ou de leur famille, d’un hébergement gratuit.

    Partir dépend aussi du milieu social. 65 % des cadres supérieurs et des professions intermédiaires partent en congé, contre 47 % des ouvriers, selon les données de 2022 du Crédoc. Plus on monte dans l’échelle sociale, plus on a de chances de s’échapper. Pour de très nombreuses raisons : parce que les catégories supérieures gagnent davantage bien sûr, mais aussi parce que cela fait partie de leur mode de vie : les plus favorisés ont plus souvent eu l’habitude de voyager avec leurs parents (ils y ont pris goût, se sentent rassurés hors de chez eux), ils parlent aussi plus souvent une langue étrangère (pour les voyages lointains).

    #vacances #congés

  • L’interminable chute de la consommation alimentaire interroge et inquiète [les commerçants]
    https://www.bfmtv.com/economie/consommation/l-interminable-chute-de-la-consommation-alimentaire-interroge-et-inquiete_AN-

    Selon l’Insee, la consommation de biens alimentaires hors tabac représentait 14,3 milliards d’euros en mai et la courbe est impressionnante. L’institut statistique observe une chute libre de près de 12% depuis janvier 2022, et même de plus de 16% si on compare au pic de mars 2020 (avec les Français qui faisaient des réserves avant le confinement).

    La consommation atteint désormais un niveau si bas qu’il n’a plus été observé depuis 2009 et le repli lié à la crise économique de l’époque. Si la chute se poursuit, la consommation de produits alimentaires pourrait retomber au niveau du début des années 2000, voire plus loin encore.

    [...]

    Sur le même réseau social, François Geerolf, économiste à l’OFCE, estime même que cette chute de la consommation alimentaire n’a « aucun précédent dans les données compilées par l’Insee depuis 1980 ».

    Et la dernière étude de Circana sur la baisse des ventes de produits de grande consommation, en volume, ne dit pas autre chose : -6% en moyenne sur l’épicerie sur un an, -3% sur la crèmerie, -1,6% pour les liquides, -8% pour les champagnes et spiritueux et près de 8% de baisse sur les produits d’hygiène et de beauté.

    Certes, il y a ce ralentissement annoncé de l’inflation, mais en réalité, « il y a très peu de baisses et les prix restent quand même très hauts » pour tout un tas de produits, explique l’expert du secteur Olivier Dauvers.

    [...]

    Encore trop peu pour enrayer la chute de la consommation.

    #revenu #inflation

  • Algérie, 5 juillet 1830 : le corps expéditionnaire envoyé par Charles X prend Alger
    – Le premier quart d’heure
    – Et ainsi débuta l’œuvre civilisatrice de le France
    #archiveLO (14 juillet 1964) #colonisation

    5 juillet 1962 : l’indépendance pour l’Algérie mais pas l’émancipation sociale des travailleurs
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2012/07/04/il-y-50-ans-le-5-juillet-1962-lindependance-pour-lalgerie-ma | #archiveLO (6 juillet 2012)

    Le peuple algérien avait obtenu l’indépendance, mais il n’obtint pas au bout du compte la liberté, et encore moins son émancipation sociale. Pourtant, il constituait une force, qui aurait été d’autant plus puissante si elle s’était alliée à la classe ouvrière française. De part et d’autre de la Méditerranée, les travailleurs algériens et français étaient liés depuis des décennies par mille liens, pour avoir souvent travaillé dans les mêmes usines et s’être retrouvés côte à côte dans les mêmes combats. Mais les travailleurs français avaient laissé parler en leur nom les dirigeants socialistes, ceux-là mêmes qui généralisèrent la guerre d’Algérie, tandis que les travailleurs algériens de leur côté restaient derrière une direction nationaliste. Il aurait fallu qu’existent, de part et d’autres, des partis qui proposent aux travailleurs des deux pays d’intervenir avec une politique de classe, les unifiant en une même force, afin d’offrir une perspective d’émancipation sociale et internationale.

    #Algérie #impérialisme #colonisation #indépendance #guerre #nationalisme

  • "Welfare", documentaire de Frederick Wiseman (USA, 1975)

    Aujourd’hui, 5 juillet 2023, le film Welfare (1975), du cinéaste américain Frederick Wiseman, sort pour la première fois sur les écrans français, dans une copie restaurée. Ce documentaire a été tourné à New York en 1973 dans un centre d’aide sociale de Manhattan, non loin de Greenwich Village.

    Au passage, je précise que dans le cadre de la « Fête du Cinéma », le mercredi 5 juillet sera le dernier jour pour profiter du tarif unique de 5 euros la séance.

    Les films de Frederick Wiseman (né en 1930 à Boston) se caractérisent par une démarche que l’on pourrait qualifier de sociologique, avec la volonté de porter un regard critique sur les institutions publiques américaines (la psychiatrie dans Titicut Follies en 1967, un commissariat de police de Kansas City dans Law and Order en 1969, les urgences d’un hôpital new-yorkais dans Hospital en 1970), sur la société de consommation (Model en 1980, The Store en 1983) ou encore sur la persistance de profondes inégalités sociales dans le pays le plus riche du monde (Public Housing en 1995).

    A la différence d’autres documentaristes, Wiseman refuse d’avoir recours à des interviews, à des commentaires en voix off ou à l’adjonction de musique : il préfère installer sa caméra parmi les personnes qu’il souhaite filmer, jusqu’à ce que celles-ci ne la remarquent plus et finissent par agir et interagir de façon naturelle. De ce matériau brut, il ne retient ensuite au montage qu’un dixième des images et des sons enregistrés.

    A propos de Welfare, voici ce que déclarait le critique de cinéma Philippe Pilard dans un bonus de l’édition DVD du film (éd. Blaq Out, 2015), bonus intitulé « Frederick Wiseman : un cinéaste à découvrir et à redécouvrir » :

    Le film s’attache à décrire l’épuisant travail du personnel. Entretiens, examens de dossiers et récriminations justifiées ou non, rapports entre les différents organismes d’aide : tâche ingrate, épuisante, écrasante. Le système d’aide sociale « Welfare » a été institué dans les années 1935/45 par le gouvernement du président Franklin D. Roosevelt, puis conforté notamment par l’administration du président Lyndon B. Johnson. Régulièrement dénoncé et accusé d’encourager les « paresseux », ce programme a été réformé à de multiples reprises. Il permet à toute une population de ne pas sombrer dans la pire des misères. Les habitués du « Welfare » sont devenus des professionnels de l’attente : on dort, on fume, on bavarde, on pleure, on ment, on crie, on délire devant la caméra de Wiseman. Le cinéaste, salué par la presse, l’est aussi par les professionnels du secteur.

    Source : https://forumamislo.net/viewtopic.php?p=347219&t=35505

    • Le film Welfare n’a pas de séance de projection prévue en Haute Garonne :/

      Marseille (2)
      Saint-Étienne (2)
      Nantes (2)
      Paris (2)
      Nice (1)
      Aix-en-Provence (1)
      Hérouville-Saint-Clair (1)
      Brest (1)
      Quimper (1)
      Saint-Nazaire (1)
      Orléans (1)
      Metz (1)
      Villeneuve-d’Ascq (1)
      Clermont-Ferrand (1)
      Veules-les-Roses (1)
      Avignon (1)
      Poitiers (1)
      Vaucresson (1)
      Marseille 1er arrondissement (1)
      Bourges (1)

      #diffusion_des_films #france_2023

  • « En matière de pillage et de destruction, les jeunes émeutiers n’arriveront jamais à la cheville de la grande bourgeoisie prête à mettre la terre entière en coupe réglée, à détruire la planète, à exploiter l’humanité et à fomenter les guerres »

    L’espoir n’est ni dans la résignation, ni dans la violence destructrice | Éditorial de LO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/lespoir-nest-ni-dans-la-resignation-ni-dans-la-violence-destructrice

    On ne peut qu’être révolté par la mort du jeune Nahel, 17 ans, à Nanterre. N’y avait-il pas d’autres moyens d’arrêter cette voiture que de tirer dans le thorax du conducteur ? Que viennent faire des menaces comme « shoote-le » de la part d’un policier ? Si la scène n’avait pas été filmée, l’exécution aurait été déguisée en légitime défense, et c’est sans doute ce qui se passe dans la plupart des cas.

    Cette fois-ci, on a la preuve par l’image : des policiers n’ont aucune retenue, ils tirent pour tuer et rétablissent, de fait, la peine de mort, parfois pour des délits mineurs. Et il suffit d’écouter les réactions de certains syndicats de policiers pour comprendre, qu’à leurs yeux, la vie d’un jeune de quartier populaire ne pèse pas lourd !

    Cela, les jeunes des cités l’ont intégré, parce qu’ils vivent tous les jours les contrôles au faciès, les réflexions racistes ou les discriminations à l’emploi ou au logement.

    Ils se voient condamnés à galérer sans argent, entre missions d’intérim et petits boulots mal payés, quand les jeunes de la bourgeoisie ont les relations et une belle carrière assurée. Ils sont témoins, aussi, de la façon dont leurs propres parents sont cassés ou usés par un travail mal payé qui ne leur laisse pas de répit, quand ils ne sont pas mis au chômage.

    Alors oui, il y a des jeunes, des gamins, qui vivent avec la rage au cœur. C’est ce qui pousse une petite partie d’entre eux à ne rien respecter, à tremper dans des trafics, voire à pourrir le quotidien des habitants d’une cité. Et c’est cette rage qui a explosé en violence aveugle avec la mort de Nahel.

    La furie destructrice qui a frappé certains quartiers suscite la consternation, le désarroi et même la colère. Et pour cause ! Ce ne sont pas les bourgeois qui voient leur voiture, leur restaurant chic ou leur terrain de tennis ou de golf partir en fumée. Ce sont les femmes et les hommes des classes populaires qui se retrouvent démunis sans centre social, sans magasin pour leurs courses, sans transport pour se rendre au travail.

    Les actions de ceux qui ont passé plusieurs nuits à casser tout ce qu’ils avaient à leur portée, y compris le centre de vacances dans lequel leur petite sœur était inscrite, ou le bus médical où leur mère allait se faire soigner, témoignent d’un manque de conscience dramatique. Parmi eux se retrouvent d’ailleurs de petits voyous et les trafiquants, qui se moquent pas mal de mettre la vie des habitants en danger.

    Cette rage aveugle ne doit pas prendre le dessus ! Mais qui y a-t-il pour porter la révolte de cette jeunesse et lui ouvrir une perspective ? Qui pour s’opposer à la politique du gouvernement ? Qui pour se faire respecter de la police ? Qui pour combattre la grande bourgeoisie qui dégorge de richesses, mais est de plus en plus rapace ? 

    La révolte destructrice de cette jeunesse est la conséquence de l’absence d’organisation du camp des travailleurs, de son manque de combativité et de politisation. Ce camp des travailleurs, les jeunes en feront partie comme ouvriers, livreurs, magasiniers, caristes, serveurs ou cuisiniers. Postes que leurs frères, leurs sœurs ou leurs parents tiennent déjà. Alors, c’est à nous tous, travailleuses et travailleurs, de montrer la voie.

    C’est en nous organisant et en nous battant pour nous faire respecter du grand patronat, mais aussi de la police et de la justice, que nous pourrons devenir un exemple pour les jeunes. Cette perspective est indissociable de la contestation de tout l’ordre social, car il est vain d’espérer une meilleure police ou une meilleure justice.

    Derrière la police et la justice, il y a les lois de la bourgeoisie. Elles assignent les travailleurs et leurs enfants à se faire exploiter et servir les plus riches. Elles légitiment les inégalités. Elles permettent à un gouvernement comme celui de Macron de nous voler deux années de retraite. Elles donnent tout pouvoir à une classe de parasites, capables de tuer père et mère si cela grossissait leurs profits !

    En matière de pillage et de destruction, les jeunes émeutiers n’arriveront jamais à la cheville de la grande bourgeoisie prête à mettre la terre entière en coupe réglée, à détruire la planète, à exploiter l’humanité et à fomenter les guerres. 

    La violence est au cœur de cette société pourrie d’injustices. Alors, nous n’obtiendrons la paix et la justice que lorsque nous enlèverons à cette grande bourgeoisie les commandes de la société . Nous construirons une société réellement juste lorsque les femmes et les hommes qui sont à la base de la production seront eux-mêmes au pouvoir et organiseront la société pour qu’elle réponde aux besoins de la population toute entière.