• Les #voitures_électriques assoiffent les #pays_du_Sud

    Pour extraire des #métaux destinés aux voitures électriques des pays les plus riches, il faut de l’eau. Au #Maroc, au #Chili, en #Argentine… les #mines engloutissent la ressource de pays souffrant déjà de la sécheresse.

    #Batteries, #moteurs… Les voitures électriques nécessitent des quantités de métaux considérables. Si rien n’est fait pour limiter leur nombre et leur #poids, on estime qu’elles pourraient engloutir plusieurs dizaines de fois les quantités de #cobalt, de #lithium ou de #graphite que l’on extrait aujourd’hui.

    Démultiplier la #production_minière dans des proportions aussi vertigineuses a une conséquence directe : elle pompe des #ressources en eau de plus en plus rares. Car produire des métaux exige beaucoup d’eau. Il en faut pour concentrer le métal, pour alimenter les usines d’#hydrométallurgie, pour les procédés ultérieurs d’#affinage ; il en faut aussi pour obtenir les #solvants et les #acides utilisés à chacun de ces stades, et encore pour simplement limiter l’envol de #poussières dans les mines. Produire 1 kilogramme de cuivre peut nécessiter 130 à 270 litres d’eau, 1 kg de nickel 100 à 1 700 l, et 1 kg de lithium 2 000 l [1].

    Selon une enquête de l’agence de notation étatsunienne Fitch Ratings, les investisseurs considèrent désormais les #pénuries_d’eau comme la principale menace pesant sur le secteur des mines et de la #métallurgie. Elle estime que « les pressions sur la ressource, comme les pénuries d’eau localisées et les #conflits_d’usage, vont probablement augmenter dans les décennies à venir, mettant de plus en plus en difficulté la production de batteries et de technologies bas carbone ». Et pour cause : les deux tiers des mines industrielles sont aujourd’hui situées dans des régions menacées de sécheresse [2].

    L’entreprise anglaise #Anglo_American, cinquième groupe minier au monde, admet que « 75 % de ses mines sont situées dans des zones à haut risque » du point de vue de la disponibilité en eau. La #voiture_électrique devait servir à lutter contre le réchauffement climatique. Le paradoxe est qu’elle nécessite de telles quantités de métaux que, dans bien des régions du monde, elle en aggrave les effets : la sécheresse et la pénurie d’eau.

    Au Maroc, la mine de cobalt de #Bou_Azzer exploitée par la #Managem, qui alimente la production de batteries de #BMW et qui doit fournir #Renault à partir de 2025, prélèverait chaque année l’équivalent de la consommation d’eau de 50 000 habitants. À quelques kilomètres du site se trouvent la mine de #manganèse d’#Imini et la mine de #cuivre de #Bleida, tout aussi voraces en eau, qui pourraient bientôt alimenter les batteries de Renault. Le groupe a en effet annoncé vouloir élargir son partenariat avec Managem « à l’approvisionnement de #sulfate_de_manganèse et de cuivre ».

    Importer de l’eau depuis le désert

    Importer du cobalt, du cuivre ou du manganèse depuis la région de Bou Azzer, cela revient en quelque sorte à importer de l’eau depuis le désert. Les prélèvements de ces mines s’ajoutent à ceux de l’#agriculture_industrielle d’#exportation. À #Agdez et dans les localités voisines, les robinets et les fontaines sont à sec plusieurs heures par jour en été, alors que la température peut approcher les 45 °C. « Bientôt, il n’y aura plus d’eau, s’insurgeait Mustafa, responsable des réseaux d’eau potable du village de Tasla, lors de notre reportage à Bou Azzer. Ici, on se sent comme des morts-vivants. »

    Un des conflits socio-environnementaux les plus graves qu’ait connus le Maroc ces dernières années s’est produit à 150 kilomètres de là, et il porte lui aussi sur l’eau et la mine. Dans la région du #Draâ-Tafilalet, dans la commune d’Imider, la Managem exploite une mine d’#argent, un métal aujourd’hui principalement utilisé pour l’#électricité et l’#électronique, en particulier automobile. D’ailleurs, selon le Silver Institute, « les politiques nationales de plus en plus favorables aux véhicules électriques auront un impact positif net sur la demande en argent métal ». À Imider, les prélèvements d’eau croissants de la mine d’argent ont poussé les habitants à la #révolte. À partir de 2011, incapables d’irriguer leurs cultures, des habitants ont occupé le nouveau réservoir de la mine, allant jusqu’à construire un hameau de part et d’autre des conduites installées par la Managem. En 2019, les amendes et les peines d’emprisonnement ont obligé la communauté d’Imider à évacuer cette #zad du désert, mais les causes profondes du conflit perdurent.

    « Ici, on se sent comme des morts-vivants »

    Autre exemple : au Chili, le groupe Anglo American exploite la mine de cuivre d’#El_Soldado, dans la région de #Valparaiso. Les sécheresses récurrentes conjuguées à l’activité minière entraînent des #coupures_d’eau de plus en plus fréquentes. Pour le traitement du #minerai, Anglo American est autorisé à prélever 453 litres par seconde, indique Greenpeace, tandis que les 11 000 habitants de la ville voisine d’#El_Melón n’ont parfois plus d’eau au robinet. En 2020, cette #pénurie a conduit une partie de la population à occuper l’un des #forages de la mine, comme au Maroc.

    #Désalinisation d’eau de mer

    L’année suivante, les associations d’habitants ont déposé une #plainte à la Cour suprême du Chili pour exiger la protection de leur droit constitutionnel à la vie, menacé par la consommation d’eau de l’entreprise minière. Face au mouvement de #contestation national #No_más_Anglo (On ne veut plus d’Anglo), le groupe a dû investir dans une usine de désalinisation de l’eau pour alimenter une autre de ses mégamines de cuivre au Chili. Distante de 200 kilomètres, l’usine fournira 500 litres par seconde à la mine de #Los_Bronces, soit la moitié de ses besoins en eau.

    Les entreprises minières mettent souvent en avant des innovations technologiques permettant d’économiser l’eau sur des sites. Dans les faits, les prélèvements en eau de cette industrie ont augmenté de façon spectaculaire ces dernières années : l’Agence internationale de l’énergie note qu’ils ont doublé entre 2018 et 2021. Cette augmentation s’explique par la ruée sur les #métaux_critiques, notamment pour les batteries, ainsi que par le fait que les #gisements exploités sont de plus en plus pauvres. Comme l’explique l’association SystExt, composée de géologues et d’ingénieurs miniers, « la diminution des teneurs et la complexification des minerais exploités et traités conduisent à une augmentation exponentielle des quantités d’énergie et d’eau utilisées pour produire la même quantité de métal ».

    Réduire d’urgence la taille des véhicules

    En bref, il y de plus en plus de mines, des mines de plus en plus voraces en eau, et de moins en moins d’eau. Les métaux nécessaires aux batteries jouent un rôle important dans ces conflits, qu’ils aient lieu au Maroc, au Chili ou sur les plateaux andins d’Argentine ou de Bolivie où l’extraction du lithium est âprement contestée par les peuples autochtones. Comme l’écrit la politologue chilienne Bárbara Jerez, l’#électromobilité est inséparable de son « #ombre_coloniale » : la perpétuation de l’échange écologique inégal sur lequel est fondé le #capitalisme. Avec les véhicules électriques, les pays riches continuent d’accaparer les ressources des zones les plus pauvres. Surtout, au lieu de s’acquitter de leur #dette_écologique en réparant les torts que cause le #réchauffement_climatique au reste du monde, ils ne font qu’accroître cette dette.

    Entre une petite voiture de 970 kg comme la Dacia Spring et une BMW de plus de 2 tonnes, la quantité de métaux varie du simple au triple. Pour éviter, de toute urgence, que les mines ne mettent à sec des régions entières, la première chose à faire serait de diminuer la demande en métaux en réduisant la taille des véhicules. C’est ce que préconise l’ingénieur Philippe Bihouix, spécialiste des matières premières et coauteur de La ville stationnaire — Comment mettre fin à l’étalement urbain (Actes Sud, 2022) : « C’est un gâchis effroyable de devoir mobiliser l’énergie et les matériaux nécessaires à la construction et au déplacement de 1,5 ou 2 tonnes, pour in fine ne transporter la plupart du temps qu’une centaine de kilogrammes de passagers et de bagages », dit-il à Reporterre.

    « C’est un #gâchis effroyable »

    « C’est à la puissance publique de siffler la fin de partie et de revoir les règles, estime l’ingénieur. Il faudrait interdire les véhicules électriques personnels au-delà d’un certain poids, comme les #SUV. Fixer une limite, ou un malus progressif qui devient vite très prohibitif, serait un bon signal à envoyer dès maintenant. Puis, cette limite pourrait être abaissée régulièrement, au rythme de sortie des nouveaux modèles. »

    C’est loin, très loin d’être la stratégie adoptée par le gouvernement. À partir de 2024, les acheteurs de véhicules de plus de 1,6 tonne devront payer un #malus_écologique au poids. Les véhicules électriques, eux, ne sont pas concernés par la mesure.

    LES BESOINS EN MÉTAUX EN CHIFFRES

    En 2018, l’Académie des sciences constatait que le programme de véhicules électriques français repose sur « des quantités de lithium et de cobalt très élevées, qui excèdent, en fait et à technologie inchangée, les productions mondiales d’aujourd’hui, et ce pour satisfaire le seul besoin français ! » En clair : si on ne renonce pas à la voiture personnelle, il faudra, pour disposer d’une flotte tout électrique rien qu’en France, plus de cobalt et de lithium que l’on en produit actuellement dans le monde en une année.

    L’Agence internationale de l’énergie estime que la demande de lithium pour les véhicules électriques pourrait être multipliée par 14 en 25 ans, celle de cuivre par 10 et celle de cobalt par 3,5. Simon Michaux, ingénieur minier et professeur à l’Institut géologique de Finlande, a calculé récemment que si l’on devait électrifier les 1,4 milliard de voitures en circulation sur la planète, il faudrait disposer de l’équivalent de 156 fois la production mondiale actuelle de lithium, 51 fois la production de cobalt, 119 fois la production de graphite et plus de deux fois et demie la production actuelle de cuivre [3]. Quelles que soient les estimations retenues, ces volumes de métaux ne pourraient provenir du recyclage, puisqu’ils seraient nécessaires pour construire la première génération de véhicules électriques.

    https://reporterre.net/Les-voitures-electriques-assoiffent-les-pays-du-Sud
    #eau #sécheresse #extractivisme #résistance #justice #industrie_automobile #métaux_rares

    • #Scandale du « cobalt responsable » de BMW et Renault au Maroc

      Pour la fabrication des batteries de leurs véhicules électriques, BMW et Renault s’approvisionnent en cobalt au Maroc en se vantant de leur politique d’achat éthique. « Cette publicité est mensongère et indécente. L’extraction de cobalt dans la mine de Bou Azzer, au sud du Maroc, se déroule dans des conditions choquantes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité, du droit du travail et de la liberté d’association », s’insurgent plusieurs responsables syndicaux et associatifs, basés en France et au Maroc.

      Pour la fabrication des batteries de leurs véhicules électriques, BMW et Renault s’affichent en champions de la mine responsable. Depuis 2020, la marque allemande s’approvisionne en cobalt au Maroc auprès de la Managem, grande entreprise minière appartenant à la famille royale. En 2022, Renault l’a imité en signant un accord avec le groupe marocain portant sur l’achat de 5000 tonnes de sulfate de cobalt par an pour alimenter sa « gigafactory » dans les Hauts de France. Forts de ces contrats, les deux constructeurs automobiles ont mené des campagnes de presse pour vanter leur politique d’achat de matières premières éthiques, BMW assurant que « l’extraction de cobalt par le groupe Managem répond aux critères de soutenabilité les plus exigeants » en matière de respect des droits humains et de l’environnement.

      Cette publicité est mensongère et indécente. L’extraction de cobalt dans la mine de Bou Azzer, au sud du Maroc, se déroule dans des conditions choquantes, au mépris des règles les plus élémentaires de sécurité, du droit du travail et de la liberté d’association. Elle est responsable de violations de droits humains, d’une pollution majeure à l’arsenic et menace les ressources en eau de la région, comme l’ont révélé l’enquête de Celia Izoard sur Reporterre et le consortium d’investigation réunissant le quotidien Süddeutsche Zeitung, les radiotélévisions allemandes NDR et WDR et le journal marocain Hawamich (2).

      Une catastrophe écologique

      Les constructeurs automobiles n’ont jamais mentionné que la mine de Bou Azzer n’est pas seulement une mine de cobalt : c’est aussi une mine d’arsenic, substance cancérigène et hautement toxique. Depuis le démarrage de la mine par les Français en 1934, les déchets miniers chargés d’arsenic ont été massivement déversés en aval des usines de traitement. Dans les oasis de cette région désertique, sur un bassin versant de plus de 40 kilomètres, les eaux et les terres agricoles sont contaminées. A chaque crue, les résidus stockés dans les bassins de la mine continuent de se déverser dans les cours d’eau.

      A Zaouit Sidi-Blal, commune de plus de 1400 habitants, cette pollution a fait disparaître toutes les cultures vivrières à l’exception des palmiers dattiers. Les représentants de la commune qui ont mené des procédures pour faire reconnaître la pollution ont été corrompus ou intimidés, si bien que la population n’a fait l’objet d’aucune compensation ou mesure de protection.

      Dans le village de Bou Azzer, à proximité immédiate du site minier, treize familles et une vingtaine d’enfants se trouvent dans une situation d’urgence sanitaire manifeste. Faute d’avoir été relogés, ils vivent à quelques centaines de mètres des bassins de déchets contenant des dizaines de milliers de tonnes d’arsenic, au milieu des émanations d’acide sulfurique, sans argent pour se soigner.

      Depuis vingt ans, la mine de Bou Azzer, exploitée en zone désertique, n’a cessé d’augmenter sa production. Le traitement des minerais consomme des centaines de millions de litres d’eau par an dans cette région durement frappée par la sécheresse. Les nappes phréatiques sont si basses que, dans certains villages voisins de la mine, l’eau doit être coupée plusieurs heures par jour. A l’évidence une telle exploitation ne peut être considérée comme « soutenable ».

      Mineurs sacrifiés

      Les conditions d’extraction à Bou Azzer sont aussi alarmantes qu’illégales. Alors que le recours à l’emploi temporaire pour les mineurs de fond est interdit au Maroc, des centaines d’employés de la mine travaillent en contrat à durée déterminée pour des entreprises de sous-traitance. Ces mineurs travaillent sans protection et ne sont même pas prévenus de l’extrême toxicité des poussières qu’ils inhalent. Les galeries de la mine s’effondrent fréquemment faute d’équipement adéquat, entraînant des décès ou des blessures graves. Les entreprises sous-traitantes ne disposent d’aucune ambulance pour évacuer les blessés, qui sont transportés en camion. Les nombreux mineurs atteints de silicose et de cancer sont licenciés et leurs maladies professionnelles ne sont pas déclarées. Arrivés à la retraite, certains survivent avec une pension de moins de 100 euros par mois et n’ont pas les moyens de soigner les maladies contractées dans les galeries de Bou Azzer.

      Enfin, si la Managem prétend « promouvoir les libertés syndicales et les droits d’association », la situation politique du Maroc aurait dû amener BMW et Renault à s’intéresser de près à l’application de ces droits humains. Il n’existe à Bou Azzer qu’un syndicat aux ordres de la direction, et pour cause ! En 2011-2012, lors de la dernière grande grève sur le site, les tentatives d’implanter une section de la Confédération des travailleurs ont été violemment réprimées. Les mineurs qui occupaient le fond et qui n’exigeaient que l’application du droit du travail ont été passés à tabac, des grévistes ont été torturés et poursuivis pour « entrave au travail », de même que les membres de l’Association marocaine pour les droits humains qui soutenaient leurs revendications.

      Comment, dans ces conditions, les firmes BMW et Renault osent-elles vanter leurs politiques d’achat de « cobalt responsable » ? Au regard ne serait-ce que des lois sur le devoir de vigilance des entreprises, elles auraient dû prendre connaissance de la situation réelle des mineurs et des riverains de Bou Azzer. Elles auraient dû tout mettre en œuvre pour faire cesser cette situation qui découle d’infractions caractérisées au droit du travail, de l’environnement et de la santé publique. Mieux encore, elles devraient renoncer à la production en masse de véhicules qui ne sauraient être ni soutenables ni écologiques. Les luxueuses BMW i7 pèsent 2,5 tonnes et sont équipées de batteries de 700 kg. La justice sociale et l’urgence écologique imposent aux constructeurs automobiles et aux dirigeants de prendre leurs responsabilités : adopter des mesures drastiques pour réduire le poids et le nombre des véhicules qui circulent sur nos routes. La « transition » pseudo-écologique portée par les pouvoirs publics et les milieux économiques ne doit pas ouvrir la voie au greenwashing le plus éhonté, condamnant travailleurs et riverains à des conditions de travail et d’environnement incompatibles avec la santé et la dignité humaines et renforçant des logiques néocoloniales.

      (1) Tous nos remerciements à Benjamin Bergnes, photographe, qui nous cède le droit de disposer de cette photo dans le cadre exclusif de cette tribune.

      Premiers signataires :

      Annie Thébaud-Mony, Association Henri-Pézerat

      Alice Mogwe, présidente de la Fédération internationale pour les droits humains

      Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’Homme

      Agnès Golfier, directrice de la Fondation Danielle-Mitterrand

      Lawryn Remaud, Attac France

      Jawad Moustakbal, Attac Maroc/CADTM Maroc

      Hamid Majdi, Jonction pour la défense des droits des travailleurs, Maroc

      Pascale Fouilly, secrétaire générale du syndicat national des mineurs CFDT, assimilés et du personnel du régime minier de sécurité sociale

      Marie Véron, coordinatrice de l’Alliance écologique et sociale (qui réunit les Amis de la Terre, Attac, la Confédération paysanne, FSU, Greenpeace France, Oxfam France et Solidaires)

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      https://reporterre.net/BMW-et-Renault-impliques-dans-un-scandale-ecologique-au-Maroc

      https://reporterre.net/Mines-au-Maroc-la-sinistre-realite-du-cobalt-responsable

      https://reporterre.net/Au-Maroc-une-mine-de-cobalt-empoisonne-les-oasis

      https://www.tagesschau.de/investigativ/ndr-wdr/umweltstandards-bmw-zulieferer-kobalt-marokko-100.html

      https://www.sueddeutsche.de/projekte/artikel/wirtschaft/bou-azzer-arsen-umweltverschmutzung-e-autos-bmw-e972346

      https://www.ndr.de/der_ndr/presse/mitteilungen/NDR-WDR-SZ-Massive-Vorwuerfe-gegen-Zulieferer-von-BMW,pressemeldungndr24278.html

      https://www.br.de/nachrichten/bayern/schmutzige-kobalt-gewinnung-vorwuerfe-gegen-bmw-zulieferer,TvPhd4K

      https://www.dasding.de/newszone/bmw-zulieferer-marokko-verdacht-umwelt-arbeit-kobalt-100.html

      https://hawamich.info/7361

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/131123/scandale-du-cobalt-responsable-de-bmw-et-renault-au-maroc

    • Scandale du cobalt marocain : lancement d’une enquête sur BMW

      À la suite de l’enquête de Reporterre et de médias internationaux sur l’extraction de « cobalt responsable » au Maroc pour les voitures électriques, l’autorité fédérale allemande de contrôle a engagé une procédure contre BMW.

      La mine de cobalt de Bou Azzer, qui alimente la production de batteries de BMW et qui doit fournir Renault à partir de 2025, intoxique les travailleurs et l’environnement. À la suite de nos enquêtes sur ce scandale, l’Office fédéral allemand du contrôle de l’économie et des exportations (Bafa) a ouvert une enquête sur le constructeur automobile BMW. Le gouvernement a confirmé cette information après une question écrite du groupe parlementaire de gauche Die Linke le 25 novembre, selon le quotidien Der Spiegel.

      L’autorité de contrôle pourrait infliger des sanctions à BMW pour avoir enfreint la loi sur le devoir de vigilance des entreprises. Depuis 2020, BMW fait la promotion de son « approvisionnement responsable » au Maroc sans avoir mené d’audit dans cette mine de cobalt et d’arsenic, comme l’a révélé notre investigation menée conjointement avec le Süddeutsche Zeitung, les chaînes allemandes NDR et WDR et le média marocain Hawamich.
      Les mineurs en danger

      Privés de leurs droits syndicaux, les mineurs y travaillent dans des conditions illégales et dangereuses ; les déchets miniers ont gravement pollué les oasis du bassin de l’oued Alougoum au sud de Ouarzazate, où l’eau des puits et les terres présentent des concentrations en arsenic plus de quarante fois supérieures aux seuils.

      En vigueur depuis janvier 2023, la loi allemande sur le devoir de vigilance vise à améliorer le respect des droits humains et de l’environnement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Comme dans la loi française, les grandes entreprises ont l’obligation de prévenir, d’atténuer ou de mettre fin à d’éventuelles violations.

      Mais les moyens de contrôle de l’autorité fédérale sont ridiculement insuffisants pour faire appliquer cette loi, estime Cornelia Möhring, députée et porte-parole du parti de gauche Die Linke au Bundestag, interviewée par Reporterre : « Le cas de BMW, qui se vante d’exercer sa responsabilité environnementale et sociale “au-delà de ses usines” et qui a préféré ignorer la réalité de cette extraction, est emblématique, dit-elle. Il montre que le volontariat et l’autocontrôle des entreprises n’ont aucun sens dans un monde capitaliste. Face au scandale du cobalt, le gouvernement fédéral doit maintenant faire la preuve de sa crédibilité en ne se laissant pas piétiner par l’une des plus grandes entreprises allemandes. »

      « L’autocontrôle des entreprises n’a aucun sens »

      Le propriétaire de BMW, Stefan Qandt, est le quatrième homme le plus riche d’Allemagne, souligne Cornelia Möhring. En cas d’infraction avérée au devoir de vigilance, les sanctions maximales prévues par l’autorité de contrôle allemande sont une exclusion des marchés publics pour une durée de trois ans ou une amende allant jusqu’à 2 % du chiffre d’affaires annuel du groupe (celui de BMW était de 146 milliards d’euros en 2022). Le constructeur s’est déclaré prêt à « exiger de son fournisseur des contre-mesures immédiates » pour améliorer la situation à Bou Azzer. De son côté, la députée Cornelia Möhring estime qu’« une action en justice à l’encontre de BMW pour publicité mensongère serait bienvenue ».

      Quid de Renault, qui a signé en 2022 un accord avec l’entreprise Managem pour une fourniture en cobalt à partir de 2025 pour les batteries de ses véhicules ? Il a lui aussi fait la promotion de ce « cobalt responsable » sans avoir enquêté sur place. Interrogé par Reporterre, le constructeur automobile assure qu’« un premier audit sur site mené par un organisme tiers indépendant » sera mené « très prochainement », et qu’« en cas de non-respect des normes et engagements ESG [environnementaux, sociaux et de gouvernance] du groupe, des mesures correctives seront prises pour se conformer aux normes ». Reste à savoir quelles « normes » pourraient protéger les travailleurs et l’environnement dans un gisement d’arsenic inévitablement émetteur de grands volumes de déchets toxiques.

      https://reporterre.net/Scandale-du-cobalt-marocain-l-Etat-allemand-va-enqueter-sur-BMW

  • « Ce que nous voulons, c’est l’autonomie »
    https://lundi.am/10-Ce-que-nous-voulons-c-est-l-autonomie

    En juillet 2022, Emmanuel Macron annonçait l’agrandissement du site de Crolles de la multinationale STMicroelectronics, qui produit des semi-conducteurs. Cette usine consomme déjà une quantité d’eau incroyable (11 000m³ par jour en 2021). Cette consommation, l’industriel veut encore l’augmenter, pour atteindre 33 600 m³ par jour. Pendant ce temps, les canicules, sécheresses, incendies, restriction d’#eau (y compris pour l’agriculture) s’enchaînent.
    Le 1er avril 2023, le collectif STopMicro organisait une manifestation de 1000 personnes contre l’accaparement des ressources par les industriels de l’#électronique, sous le mot d’ordre « De l’eau, pas des puces ! ». Le parti écologiste #EELV, qui était absent ce jour-là, a depuis pris position en soutien à STMicroelectronics au prétexte de la relocalisation et de la souveraineté . Dans cet article le collectif précise les points de désaccords qui semblent éloigner le parti écologiste de gouvernement d’une lutte immédiate contre la destruction et l’accaparement.

    #souveraineté #megabassine #numérisation

    • On voit bien ici, illustré par l’absurde, que s’aligner sur les « besoins stratégiques » de la France, c’est adhérer –sans s’en rendre compte ? – à la « fuite en avant » dénoncée par ailleurs. Le mode de vie industriel nécessite des ressources qu’il est certes immoral d’aller chercher ailleurs, mais qu’il est fondamentalement impossible d’extraire de façon pérenne et éthique, où que ce soit.

      Dans ce domaine comme dans bien d’autres, la solution a pour nom sobriété. Ce qui ne signifie pas seulement fermer le robinet quand on se brosse les dents, mais réévaluer notre mode de vie et ce que nous estimons nécessaire. Alors, quand EELV affirme être « pour la relocalisation des productions dont nos sociétés ont besoin », la question est de savoir de quoi avons nous justement « besoin »

      L’âge climatique et géopolitique, ça permet de justifier n’importe quoi sans se poser trop de questions.
      Autonomie contre « #autonomie_stratégique »

  • Parution de notre Pièce détachée n°97 : « STMicroelectronics, les incendiaires et les voleurs d’eau »
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1808

    En juillet 2022, en pleine sécheresse, nous publions une enquête sur le pillage de l’eau par STMicroelectronics, et sur la visite au même moment du président Macron venu annoncer une nouvelle pluie de milliards (5 Mds €) sur l’entreprise, ainsi qu’une nouvelle extension de celle-ci. Cette enquête est beaucoup lue et relayée depuis. Clairement, le lien que nous avions pointé depuis une vingtaine d’années entre l’assèchement de la cuvette et l’expansion de l’industrie électronique est enfin devenu visible pour nombre de gens qui ne voulaient surtout pas passer pour « obscurantistes » ni « technophobes ». Aussi, afin d’abreuver cette conscience nouvelle des méfaits écocidaires du numérique, avons-nous recueilli en Pièce détachée (n°97) la plupart des textes que nous avons consacrés à STMicro depuis 2005 (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/inte_rieur_97.pdf

    • Si vous l’ignoriez, le CEA-Léti a créé voici 50 ans de cela, en 1972, ce qu’on n’appelait pas encore une start-up : EFCIS (Etudes et Fabrication des Circuits Intégrés), renommée STMicroelectronics en 1987 après fusion avec l’Italien SGS.
      Pour produire les semi-conducteurs des smartphones, des voitures électronucléaires, des « assistants numériques à intelligence artificielle » - bref les objets et les corps connectés des Smartiens, STMicro exploite deux ressources locales à forte valeur ajoutée : la matière grise des ingénieurs du CEA et l’eau pure des montagnes, stockée dans les nappes phréatiques de la vallée. On ne devient pas une « mégafab » sans piller des millions de mètres cubes d’eau. Combien de mètres cubes exigera encore le doublement du chiffre d’affaires de STMicroelectronics ?

      #STMicroelectronics #numérique #eau #pollution #accaparement #électronique #informatique #téléphone #smartphone #CEA #sécheresse #Grenoble

  • En Espagne, un vaste trafic de déchets vers l’Afrique de l’Ouest démantelé
    https://www.france24.com/fr/europe/20230103-en-espagne-un-vaste-trafic-de-d%C3%A9chets-vers-l-afrique-de-l-ou

    Les douanes et la Garde civile espagnoles ont « démantelé » une « #organisation_criminelle qui, durant les deux dernières années, avait réussi à envoyer depuis l’île (espagnole) de la Grande Canarie vers l’Afrique plus de 5 000 tonnes de #déchets_dangereux d’appareils électroniques, obtenant un bénéfice économique de plus d’un million et demi d’euros », a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué.

    Ces déchets contiennent des substances et des gaz qui abîment la couche d’ozone et contribuent au réchauffement climatique, ajoute le communiqué. 

    Ils étaient envoyés par bateaux, « principalement » en Mauritanie, au Nigeria, au Ghana et au Sénégal.

    Les autorités ont arrêté 43 personnes « pour des délits présumés contre l’environnement, faux et usage de faux, et appartenance à une organisation criminelle ».

    Cette dernière « retirait les déchets de la filière légale » à l’aide d’une « supposée entreprise de gestion qui falsifiait des documents sur la provenance et la gestion », ont détaillé les autorités.

    Ces déchets étaient ensuite présentés comme des articles d’occasion pour être envoyés à ces pays africains.

  • Anleitung: Wie Sie ein Audio-Netzteil reparieren | heise online
    https://www.heise.de/ratgeber/Anleitung-Wie-Sie-ein-Audio-Netzteil-reparieren-6276209.html?seite=all

    Die Stromversorgung ist die Achillesferse jedes elektronischen Geräts. Fehler im Netzteil führen deshalb meist zum Totalausfall, bei Audiogeräten machen sich altersschwache Bauelemente dort auch oft durch ein starkes Brummen bemerkbar. In CD-Playern und ähnlichem kann sich eine unsaubere Stromversorgung in einem Ausfall der Gerätesteuerung äußern. Die Digitaltechnik zeigt ab einem gewissen Punkt keinerlei Reaktion mehr. Deshalb muss so ein Gerät keineswegs sofort auf den Schrott. Ein Blick in das Gehäuse schadet nichts – schließlich kann man sich später immer noch für die Entsorgung entscheiden. Doch mit ein wenig Know-How, dem richtigen Blick und einem systematischen Vorgehen sind Netzteilfehler oft schnell aufgespürt und behoben, sodass eine Neuanschaffung erspart bleibt.

    Im Folgenden beschreiben wir den Aufbau klassischer Netzteile, wie sie in älteren Audio-Geräten vorkommen. In neueren Geräten sorgen meist modernere Schaltnetzteile für den nötigen Strom, die wir hier nicht im Speziellen behandeln wollen. Viele der besprochenen Bauteile haben sie aber gemeinsam, sodass man mit dem hier vermittelten Wissen auch in neueren Geräten auf Fehlersuche gehen kann.

    #électronique #make #diy #audio #électricité #réparation #auf_deutsch

  • Quand l’#ANFR mène l’enquête pour trouver l’origine des #brouillages
    https://www.banquedesterritoires.fr/quand-lanfr-mene-lenquete-pour-trouver-lorigine-des-brouillages

    La commune de Sernhac dans le Gard a connu pendant plusieurs semaines une 4G déficiente en plein confinement, à un moment où le télétravail était obligatoire. Dans un rayon de 10 km, la bande fréquence des 800 Mhz utilisée par deux antennes distantes de 6 km était perturbée par un équipement électronique. Sollicitée par les opérateurs mobiles, l’ANFR a mandaté un agent de contrôle du spectre pour déterminer l’origine du brouillage. Après avoir sillonné la région avec un véhicule bardé d’#électronique, il a fini par détecter l’origine de la perturbation. Avec pour surprise de découvrir un simple casque audio sans fil dont le réglage inadéquat brouillait le #signal d’une antenne pourtant située à 3 km !

  • Le cycle du silicium
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1589

    « Du silex au silicium », on connaît ces triomphales trajectoires que les communicants des sciences et technologies, et autres apologistes du progrès industriel, ont coutume de projeter dans leurs livres, expositions, films, conférences, etc. Ces trajectoires se prolongeant vers un infini futur et merveilleux sur l’écran de leurs PowerPoints, grâce à la Transition, qui, pour être « écologique », ne peut être que « numérique ». C’est du moins ce que nous disent nos technologistes Verts, Yannick Jadot, candidat EELV aux présidentielles, Guillaume Gontard, sénateur Vert de l’Isère, Jean-Luc Mélenchon, « planificateur écologique », également candidat aux présidentielles, ou encore André Chassaigne, député communiste du Puy de Dôme, dont nous rapportons ici les propos. Ces insanités ne peuvent se proférer qu’à la (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/le_cycle_du_silicium.pdf

    • Suite de la brochure et du livre « Le téléphone portable, gadget de destruction massive » parus il y a 15 ans au début des années 2000.

      Article très très informatif, sans aucune insulte (contrairement à ce que laissait penser l’intro, juste pour faire chier). Ça mériterait même un #toctoc @rezo peut-être.

      A l’instar de Thierry Breton, l’actuel commissaire européen au numérique, de passage le 21 juillet 2021, nos personnalités ne manquent jamais de célébrer « un écosystème impressionnant » - entendez la liaison recherche-université-industrie-pouvoirs publics. Tous feignent d’ignorer le fondement matériel de cet écosystème : les matières premières. Comme si la vie virtuelle qu’ils promeuvent fonctionnait hors de la réalité matérielle. Il leur suffirait pourtant de se rendre à 35 km de là, à Livet-et-Gavet dans la vallée de la Romanche, où FerroPem produit du silicium métal. Mais le décor se prête moins aux photos publicitaires.

      La vie connectée des Smartiens dépend des semi-conducteurs. Sans eux, plus un véhicule ne roule, plus un hôpital n’accueille de patients, plus une ampoule ne s’allume, plus une information ni un touitte ne circule. Tout s’arrête. Comme son nom l’indique, un semi-conducteur est un élément ou un composé chimique qui peut conduire l’électricité dans certaines conditions et non dans d’autres. On peut donc en faire un interrupteur marche/arrêt, utile pour effectuer des calculs. C’est le fondement de l’informatique. Le silicium est le plus utilisé pour la fabrication des puces électroniques, pour ses propriétés semi-conductrices et son abondance. Mais l’industrie microélectronique utilise aussi le germanium, l’arséniure de gallium, le carbure de silicium et récemment le nitrure de gallium.

      […]

      En 2017, 35 à 40 milliards de tonnes de matériaux silicatés ont été extraits du sol, soit trois fois plus que tous les combustibles fossiles.

      […]

      On ignore quelles sont les réserves mondiales de quartz, mais les carriers français (Colas, Imerys) promettent d’assurer « plusieurs décennies » au niveau de production de 2019, grâce aux trous creusés dans l’Allier, la Dordogne, le Lot5. D’ici là, les ingénieurs trouveront bien d’autres matériaux à extraire sous terre et sous mer.

      Pour produire des objets connectés, de l’« énergie renouvelable » solaire et des véhicules « propres », il faut défoncer la Terre avec des engins lourds, de la dynamite, du gasoil et beaucoup de poussière. Les particules nanoscopiques de silice rongent les poumons des mineurs. La silice, cancérogène reconnu, provoque la silicose comme le charbon. Mais pas de nostalgie minière, il faut mourir avec son temps.

      […]

      Deuxième phase du processus : la transformation de la silice en silicium métal. Le matériau s’obtient par carboréduction, en ajoutant du carbone (bois, charbon, houille) au silicium.

      […]

      Selon les experts, la production de silicium métal engloutit en moyenne 11 mégawatts/heure (11 000 kWh) par tonne de produit fini9. Pour parler clair, les trois fours de Livet-et-Gavet consomment chaque année l’équivalent électrique d’une ville de 150 000 habitants (comme Grenoble intra muros).

      […]

      Lecteurs de Lorraine ou du Pas-de-Calais, vous vous interrogez : pourquoi avoir installé une usine métallurgique dans une étroite vallée aux portes de l’Oisans, encaissée entre les massifs de Belledonne et du Taillefer, loin de toute zone d’activité ? A cause des ressources naturelles - naturellement. Matière et énergie. Rien ne sort de rien.

      La Romanche, torrent de montagne, attire les industriels dès la fin du XIXe siècle, quand Aristide Bergès développe la Houille blanche dans une vallée proche16. Elle est rapidement jalonnée de barrages et de six centrales. L’électricité alimente les premières usines électrochimiques et le tramway qui dessert dès 1893 ce couloir de 14 km de long. Le bois des forêts attire aussi les métallurgistes. La guerre de 1914-18 donne un coup d’accélérateur à l’industrie locale, grâce aux marchés passés avec l’artillerie pour fournir des obus au front. A partir de la moitié du XXe siècle, Péchiney exploite le site des Clavaux, empoisonnant bêtes et forêts de ses rejets de fluor.

      […]

      En 2020, EDF inaugure à Livet-et-Gavet une nouvelle centrale, creusée dans la montagne, après le plus gros chantier hydroélectrique d’Europe mené durant 10 ans. L’installation, liée à un nouveau barrage et une prise d’eau, remplace les anciennes et doit produire l’équivalent de la consommation annuelle de 230 000 habitants (560 GWh). Une ligne à haute tension de 63 000 volts relie la centrale au site des Clavaux. Voilà pourquoi FerroPem produit du silicium métal ici.

      Mais on peut faire la même chose ailleurs, et pour moins cher. La Chine produit 70 % du silicium métal mondial (2,2 millions de tonnes par an), dans le Yunnan, le Sichuan et désormais surtout dans le Xinjiang. Sa part dans la production mondiale a plus que doublé en 20 ans, grâce à ses ressources en quartz et à la hausse de sa production d’électricité. Elle répond ainsi à sa demande intérieure et exporte massivement. L’électricité est fournie par les barrages et les centrales à charbon qui empoisonnent la population des « villes-cancer ». Quant à la main d’œuvre, notamment les Ouïgours, elle vaut cher mais ne coûte rien.

      C’est de Chine que vient la pénurie en cette fin 2021. Le gouvernement restreint les approvisionnements des usines en électricité, à la fois pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, et en raison du manque d’eau des centrales hydroélectriques dû à la sécheresse. Effet immédiat : chute de la production du silicium métal, dont le prix augmente de 300 % en deux mois. Rappel à la réalité pour ceux qui prétendent que la « transition numérique » économise l’énergie. Pour baisser la consommation d’électricité, il faut arrêter les usines. CQFD.

      […]

      Étape suivante vers la production des puces : le raffinage du silicium métal en polysilicium. Le polysilicium sert aussi pour l’industrie photovoltaïque, et les trois-quarts de la production se
      font en Chine - notamment dans le Xinjiang et la Mongolie intérieure.

      […]

      On produit le plus souvent le polysilicium suivant le procédé Siemens. Transformez d’abord le silicium métal en gaz trichlorosilane par réaction avec du chlorure d’hydrogène à 300 °. Puis prenez une cloche de confinement de 2 mètres de haut et placez-y des tiges de silicium très pur de 10 mm d’épaisseur. Chauffez les tiges à 1100°. Introduisez le gaz trichlorosilane avec de l’hydrogène dans la cloche-réacteur. Le trichlorosilane se redécompose alors en chlorure d’hydrogène et en atomes de silicium qui se déposent sur les tiges à la vitesse d’un millimètre par heure19. Le rendement est désastreux, mais la transition écolo-numérique le vaut bien.

      Ce n’est pas fini. Il faut maintenant fondre le polysilicium en lingots de silicium monocristallin ultra pur pour l’industrie électronique. On le fait aussi en Chine, bien sûr, d’autant que le plan « Made in China 2025 » exige d’augmenter les capacités de production de l’industrie microélectronique nationale. Plus on descend dans l’affinage du silicium pour se rapprocher des semi-conducteurs, plus le produit devient stratégique. Un très gros producteur se trouve à Singapour : Globalwafers a même racheté l’Américain MEMC, autrement dit Monsanto Electronic Materials Company. Monsanto n’a pas toujours fabriqué que du glyphosate. Les Américains ont encore des usines, telle celle de SVM (Silicon Valley Microelectronics) en Californie. En Europe, l’Allemagne compte les groupes Wacker Siltronic ou Rohm, partenaire de STMicroelectronics.

      Pour obtenir du silicium monocristallin, nous utilisons cette fois la méthode de Czochralski, avec son four sous atmosphère d’argon à 1450°. Plongez un germe de silicium monocristallin dans du silicium liquide et étirez trrrrès lentement (0,4 à 3 mm par minute) en tournant. Comptez 30 heures pour un lingot de 30 à 100 kg, de diamètre 200 ou 300 mm.

      C’est en découpant ces lingots cylindriques en tranches de 1 à 2 mm d’épaisseur qu’on obtient les fameux « wafers », en français les plaquettes de silicium sur lesquelles seront gravés les circuits électroniques.

      Résumons. La « transition écologique » promise par le numérique, le tout électrique et le photovoltaïque exige beaucoup d’électricité. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), l’affinage du silicium en polysilicium consomme 150 MWh par tonne de produit fini. La transformation du polysilicium en lingot monocristallin, 31 MWh par tonne. Enfin, la découpe des plaquettes, 42,5 MWh par tonne. Voilà pour les économies d’énergie.

      Du côté de la matière, il faut 7,14 tonnes de quartz pour une tonne de silicium monocristallin. Et la découpe de celui-ci en tranches produit des déchets de sciage (le « kerf ») perdus pour les puces, estimés à 40 % du lingot. Mais on ne rebouche pas les carrières avec. Quant aux produits chimiques utilisés tout au long du procédé, la filière est pudique à ce sujet. Difficile d’en établir une liste précise et quantifiée. Le CNRS donnait en 2010 le chiffre de 280 kg de produits chimiques par kilo de silicium produit (acides, ammoniaque, chlore, acétone, etc.).

      […]

      Les ingénieurs parviendront peut-être à maintenir un mode de vie techno-consommateur sans émission de carbone (quid du méthane, autre gaz à effet de serre ?), avec une hausse des températures limitée à 2°, c’est-à-dire des catastrophes climatiques en chaîne, tout de même. Ce sera au prix d’une Terre dévastée par la production énergétique propre. Des millions d’éoliennes à perte de vue, sur terre et en mer, des océans de panneaux solaires, des installations électriques partout. Quant aux barrages alpins, à la vitesse où fondent les glaciers, qui peut garantir que l’eau y sera suffisante ? La Romanche coulera-t-elle aussi impétueusement dans les périodes de sécheresse de la vertueuse économie décarbonée ?

      Votre voiture électrique n’émet certes pas de CO2 et votre smartphone vous économise des déplacements, mais la société numérique et automobile dévore les ressources naturelles – matière et énergie – qui nous permettent de vivre. Un détail. Et on ne vous parle pas de la faune, de la flore et des paysages - pas de sensiblerie.

      […]

      Nous avons détaillé les risques, les pollutions, la consommation indécente d’eau et d’électricité du site crollois à maintes reprises depuis 2003. Outre la matière grise des ingénieurs locaux, c’est l’eau des massifs alpins et leur production électrique qui justifient l’implantation de ces usines high tech dans le Grésivaudan. Pour rappel, la fourniture d’eau aux usines microélectroniques y est par contrat prioritaire sur les autres usages, quelle que soit la température extérieure.

      A l’usine de STMicroelectronics, les tranches de silicium sont gravées - les plus fines gravures atteignent aujourd’hui 28 nanomètres - pour produire 10 millions de puces par jour. Le processus exige des produits toxiques tels que phosphine (hydrogène phosphoré), thilane ou arsine (mélange hydrogène - arsenic), les « gaz de combat » dont s’était vanté un salarié lors d’une visite.

      […]

      Le Taïwanais est aussi consommateur d’énergie et d’eau que STMicroelectronics. Il engloutit 156 000 tonnes d’eau par jour et se fait approvisionner par camions dans les périodes de sécheresse. Ne le répétez pas aux paysans.

      TSMC fournit les électroniciens américains, dont Apple qui dispose d’une usine dédiée de 10 milliards de dollars à Taïwan. Qu’en pense l’État chinois ? Allez savoir. Tous les smartphones chinois marchent avec des puces conçues en Amérique et produites à Taïwan (ou en Corée du sud). Mais Taïwan, comme tout le monde, dépend de la Chine pour le silicium métal. L’interconnexion des chaînes de production résistera-t-elle aux tensions sino- américaines ?

      […]

      Admirez l’embrouille. Le technocrate se cantonne aux émissions carbone pour dissimuler l’entropie de la matière et de l’énergie, et se réjouit d’amplifier le désastre. Combien de millions de tonnes de quartz, de bois, de charbon, de produits chimiques, combien de millions de mètres cubes d’eau, de millions de mégawatts engloutis, combien de forêts et de sols dévastés, de rivières polluées, de réacteurs nucléaires et de barrages hydroélectriques mobilisés pour ces « 2,5 fois plus de substrats à l’horizon 2026 » et pour leurs usages dans des bagnoles « propres », des smartphones, les infrastructures de la smart city connectées par la 5G ?

      […]

      Voici notre matériau en bout de course, une fois l’objet qu’il rendait « intelligent » devenu obsolète, c’est-à-dire rapidement. Vous jetez votre smartphone tous les deux ou trois ans, selon une étude récente de l’Arcep, l’agence de régulation des télécommunications. C’est devenu un lieu commun depuis que nous l’avons exposé en 2005, mais les déchets électroniques débordent des poubelles, et le recyclage promis alors n’est pas au rendez-vous : 53,6 millions de tonnes ont été produites en 2019, et les experts en prévoient 74,7 millions en 2030.

      Ni le recyclage, ni les infrastructures de destruction « sécurisées » ne peuvent absorber une telle explosion, rapporte une étude de l’ONU. France Stratégie confirme : « Du fait de la croissance de notre consommation et du décalage temporel et spatial entre production et recyclage, le recyclage de nos équipements ne permettra jamais de couvrir l’ensemble de nos besoins ». Quant à notre silicium métal, la difficulté de l’extraire du reste des composants des appareils électroniques et le coût d’une telle opération dissuadent le recyclage. Bilan : sur les 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques de 2019, « on ignore ce que sont devenus 82,6 % ou 44,7 millions de tonnes », reconnaît l’OMS dans un rapport le 15 juin 2021.

      En fait, on s’en doute un peu. Une bonne part finissent à Guiyu dans la province chinoise du Guandong, où se trouve la plus grande décharge électronique du monde. Tellement importante qu’elle a sa propre page Wikipedia. Un autre cyber-cimetière mondial se trouve à Agbogbloshie dans la banlieue d’Accra, capitale du Ghana, où enfants et adultes brûlent les plastiques pour en extraire les métaux. Une chaîne de désassemblage bien rôdée employant 10 000 personnes, bien utile à l’Union européenne, première exportatrice de ces carcasses électroniques au Ghana. La circulation de ces déchets est pourtant interdite par la convention de Bâle depuis 1992, mais la croissance des trafics illégaux suit celle de la production et de la consommation. Les articles de presse sur les décharges Agbogbloshie et de Guiyu, ou sur le recyclage et l’incinération sauvages en Inde, se suivent et se ressemblent. Étrange impression de déjà vu, déjà écrit, il y a 15 ans. Il faut croire qu’on radote.

      L’ONU évalue à 50 tonnes par an le volume de substances toxiques lâchées par ces déchets dans la nature : mercure, retardateurs de flamme bromés, cadmium, plomb, PCB, etc. Lesquelles provoquent atteintes au système nerveux, cardiovasculaire et immunitaire, aux poumons, aux reins, troubles neurologiques, cancers, diabète, parmi une liste de dommages plus longue que celle de vos followers sur Twitter.

      Les décharges électroniques contaminent l’eau, l’air, les sols et les habitants. Le dernier rapport de l’OMS alerte sur « un tsunami de déchets électroniques » qui « affectent la santé de millions d’enfants », recensant plus 1000 substances nocives dégagées par les décharges. « "Un enfant qui mange un seul œuf de poule d’Agbogbloshie absorbe 200 fois plus de dioxines que la limite journalière fixée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments", avertit Marie-Noël Bruné Drisse, responsable du département environnement et santé infantile à l’OMS. »

      Curieusement, nul gouvernement n’a déclaré d’état d’urgence sanitaire pour stopper les maladies provoquées par ces poisons. Mais quoi, « c’est à ce prix, dit le gosse du Ghana, que vous avez des smartphones en Europe ».

      #silicium #informatique #numérique #numérisation #informatisation #électronique #Grenoble #STMicroelectronics #TSMC #téléphone_portable #téléphone_mobile #5G #extractivisme #pollution #écologie #santé #industrie_minière #eau #énergie #électricité #critique_techno #anti-industriel

  • Restore hope. La pénurie historique de puces électroniques devient une crise industrielle pour le secteur automobile
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/09/01/automobile-la-penurie-de-puces-tourne-a-la-crise-industrielle_6093003_3234.h


    Des camionnettes Ford stockées, dans l’attente de semi-conducteurs, à Sparta, dans le Kentucky (Etats-Unis), le 16 juillet 2021. BLOOMBERG / BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES

    Entre 10 % et 12 % de la production pourrait être perdue à cause du manque des indispensables semi-conducteurs.

    Les chiffres sont tombés aux toutes premières heures, mercredi 1er septembre : les immatriculations d’automobiles neuves en France sont en baisse de 15 % en août 2021 par rapport à août 2020 – qui était déjà un mois en recul (– 20 %) –, donnant à cette fin d’été l’un de ses pires bilans commerciaux en matière d’industrie automobile. Sur les huit premiers mois de 2021, le marché français affiche certes une hausse de 12,8 % par rapport au marasme d’une année 2020 confinée, mais il est en baisse de 23 % par rapport à 2019, dernière année « normale ».

    La cause première de cette situation n’est pas tant l’attentisme des automobilistes que des difficultés inédites de production liées à une pénurie historique et durable de semi-conducteurs, matière première désormais aussi indispensable que le métal ou le plastique pour fabriquer une voiture. « Nous sommes clairement en face d’une crise de l’offre », résume Béatrice Foucher, la directrice générale de DS (groupe Stellantis), qui présentait cette semaine à la presse sa petite dernière, la DS 4.

    Le phénomène mondial touche l’ensemble des constructeurs, l’ensemble des continents. Les cabinets de conseil spécialisés comptent en millions le nombre de véhicules qui ne pourront pas être produits cette année : entre 4,5 et 5 millions, selon la société AlixPartners, de 6,3 à 7 millions pour le cabinet britannique PwC. Une étude récente du Boston Consulting Group (BCG) estime que 7 à 9 millions d’unités auront été perdues en 2021. Avec des chiffres de cette ampleur, on parle de 10 % à 12 % de la production automobile mondiale. Un vrai coup de froid industriel.

    Manque d’anticipation

    Certes, cette pénurie de puces électroniques n’est pas nouvelle. Elle est apparue il y a presque un an, mais elle s’est accélérée au premier semestre. Surtout, elle est partie pour durer. Alors qu’au début de l’année on espérait une amélioration vers la fin de 2021, l’échéance est désormais repoussée. « Nous n’attendons pas de stabilisation avant le second semestre 2022 », prévoit le BCG dans son rapport. « Les fournisseurs ont investi pour augmenter leurs capacités de production, explique Laurent Petizon, directeur général pour la France d’AlixPartners, mais il y a un temps incompressible de mise en fabrication qui dure deux ans. »

    Cette crise majeure a plusieurs origines : un manque d’anticipation de la part des constructeurs et de leurs fournisseurs concernant la vigueur de la reprise automobile mondiale après le coup d’arrêt des confinements de 2020 ; des accidents conjoncturels (incendie d’un site au Japon, fermeture d’une usine en Malaisie pour cause de regain du Covid-19) ; la concurrence de l’électronique grand public plus rentable pour les industriels des microprocesseurs ; mais aussi, et de façon plus structurelle, une hausse continue du contenu électronique des nouveaux véhicules.

    Prenons la DS 4. Avec sa suspension intelligente pilotée par caméra, ses fonctions avancées d’aide à la conduite, ses multiécrans intérieurs, le véhicule est doté de pas moins de quarante calculateurs, qui sont autant de mini-ordinateurs. Quant au nombre de puces proprement dites qui l’équipent, on en dénombre probablement plus d’un millier. Mais même les techniciens les plus pointus avouent ne pas les avoir comptées.

    En attendant de dénombrer tous leurs microprocesseurs, les constructeurs doivent gérer les vaches maigres. Le numéro deux mondial, le géant japonais Toyota, a prévenu, jeudi 19 août, qu’il réduirait en septembre sa production de 40 % par rapport aux prévisions. Selon le BCG, les industriels les plus touchés sont – logiquement – les plus gros : outre Toyota, le groupe Volkswagen, Stellantis, Renault-Nissan-Mitsubishi et, en particulier, les deux géants américains GM et Ford. Ce dernier aurait vu la moitié de sa production touchée au deuxième trimestre.

    Neuf mois d’attente

    En France, l’usine Toyota d’Onnaing (Nord), qui fabrique la Yaris, a retardé sa reprise de production du 23 août au 6 septembre. Conséquence : 4 500 salariés, sur les 5 000 qu’emploie l’usine, seront placés en activité partielle. Chez Stellantis France, c’est l’usine de Rennes (production des Citroën C5 Aircross et Peugeot 5008) et une ligne de l’usine de Sochaux (Peugeot 3008 et 5008) qui sont toujours à l’arrêt cette semaine.

    Conséquence : les délais de livraison commencent à s’allonger de façon démesurée. Attendre sa voiture neuf mois n’est plus exceptionnel. Et c’est la course à la débrouille pour attribuer les rares puces disponibles. Chez Renault, qui annonce une perte de production de 200 000 véhicules en 2021, une cellule de crise se réunit tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Et on a recours à quelques expédients comme réduire la taille des écrans sur certains véhicules. Chez Stellantis, on priorise la production en fonction de trois critères : niveau de marge des véhicules, contribution à la baisse de CO2 et canaux de distribution (particuliers et ventes aux entreprises).

    D’ailleurs, la pénurie n’est pour le moment pas une si mauvaise affaire que ça pour les constructeurs. « Cette priorité accordée aux véhicules premium à forte rentabilité a pour le moment un effet positif sur les marges », souligne José Baghdad, associé responsable du secteur automobile chez PwC France et Maghreb. « Oui, mais attention, nuance Mme Foucher, l’industrie a aussi besoin de volumes pour s’assurer un flux de trésorerie suffisamment important. » Ce qui est certain, c’est que cette crise va contribuer à augmenter encore davantage le coût moyen des voitures neuves, déjà orienté à la hausse depuis plusieurs années. Et ce d’autant que d’autres matières premières, comme l’acier, ont vu leurs prix bondir depuis début 2020.

    #industrie #électronique #semi-conducteurs #microprocesseurs #automobile #pénurie

    • Ce qui me surprend dans cette histoire, c’est que tous les articles parlant de cette pénurie de semi-conducteurs se focalisent sur l’impact sur l’industrie automobile, or, si pénurie il y a, elle doit toucher énormément d’autres secteurs étant donné l’omniprésence des semi-conducteurs : ordinateurs pour commencer, matériels réseau (routeurs, etc), téléphone, mais aussi électroménager, et j’en passe et des meilleures.

      L’article n’explique pas vraiment en quoi la bagnole a un problème spécifique avec cette pénurie. À part cette phrase sur l’origine de la crise :

      la concurrence de l’électronique grand public plus rentable pour les industriels des microprocesseurs

      Oui mais dans ce cas bien d’autres secteurs devraient être touchés.

      Oh et puis merde, qu’ils remplacent les puces manquantes par un pédalier et un dérailleur après tout !

    • Intéressant ! ça signifierait que dans l’industrie automobile, on pressure tellement les fournisseurs que ceux-ci ne se sentent pas tenus de rester fidèles.

      C’est quand même étonnant qu’il n’y ait pas d’accord cadre ou de contrat à long terme plus contraignant.

      Peut-être un lien avec la spéculation généralisée sur les matières premières (bois, matériaux de construction,…) ? Là aussi, l’appât de cours élevés suffit pour détourner les producteurs de leurs marchés traditionnels.

      On est vraiment au bout des logiques financières et de juste-à-temps…

    • @biggrizzly Ah voilà, tout de même, ça touche aussi l’info, même si c’est sur des produits spécifiques.

      @simplicissimus Oui mais là il ne s’agit pas de matière première. Il y a un effort de transformation non négligeable (pour donner dans l’euphémisme) qui devrait, dans une logique de pérennité, empêcher les producteurs de puces de trop jouer avec l’appât. Sauf si on considère que la machine est vraiment en train de devenir dingue (hypothèse non négligeable).

      Et puis la bagnole, pour les fabricants de semi-conducteurs, tu vois ça comme un marché traditionnel ? J’ai du mal à penser ça. Mais j’ai probablement un train de retard.

    • Il y a un article dans la monde diplo du mois d’aout qui parle de cette crise mais il est aussi principalement question du secteur automobile et de la production de ces semi-conducteurs.

      Les semi-conducteurs au centre d’une bataille planétaire
      Doit-on craindre une panne électronique ?

      Les constructeurs automobiles contraints de mettre leurs chaînes à l’arrêt ; les consoles de jeux dernier cri introuvables ; les dirigeants politiques paniqués : la pénurie de semi-conducteurs qui affecte depuis un an l’industrie mondiale prend des allures de crise géopolitique. Elle remet brutalement en question l’évangile du libre-échange. Mais les États peuvent-ils assurer leur souveraineté numérique ?

      https://www.monde-diplomatique.fr/2021/08/MOROZOV/63399

  • Peut-on dissocier la musique électronique et la politique ?
    https://www.guettapen.com/2021/04/04/peut-on-dissocier-la-musique-electronique-et-la-politique

    Chez Guettapen, on aime bien s’aventurer dans les thèmes les plus clivants. Les plus compliqués, les plus touffus, et les plus difficiles à aborder quand il s’agit de musique électronique associée à d’autres thèmes. Nous avions parlé de la psychologie des foules, de l’Effet Hit Parade, de techniques pures de mixage & mastering, d’écologie ainsi que du mouvement des free-parties en France dans le cadre de la pandémie mondiale qui frappe nos sociétés.

    Et aujourd’hui, on peut dire qu’on attaque un des sujets les plus raides possibles : la politique dans la musique électronique. Ensemble, durant ce dossier qui y sera consacré, nous allons voir ensemble si la musique (et même l’art en général) est dissociable ou non de la politique. Et pour en parler, nous avons fait appel à des artistes pour essayer de comprendre ce problème. La première partie de notre série « Dossiers Sensibles » sera par la suite suivie de deux autres tomes qui formeront alors une trilogie.

    #musique #electronique #politique

  • [Fade to Pleasure ] #72.2 feat #snooba
    http://www.radiopanik.org/emissions/ftp/-72-2-feat-snooba

    The noise of it falling Comes closer on the wind .. An orchestral form in which a poem or programme provides a narrative or illustrative basis. A symphonic poem, the form is almost orchestral.. A welcome smell To bring relief To all ..

    ...

    Four Tet 47 recordings

    Daniel Avery CC Pad

    Leon Vynehall I Cavallo

    Victoria Lukas Parasites

    Automat Ricardo Modul Villalobos rmx

    Budakid Walkman Tunnel visions remix

    James Curd Shaun Said

    Lawrence vs Seth Troxler Miles in Aphrika u & me

    Sasse Mitte Housing Authority Cle

    India Gerald Peklar who are you to shout Patrick Pulsinger remix

    Aidin Hafezamini Visions of glosters Wizard of oze Joshua Collins omega rmx

    The lion Heart The Drift Vinny Villbass (Diversion vol1)

    DJ Hell Tyrell the Last dance

    p margin-bottom: 0.1in; line-height: (...)

    #musique #mix #electronique #indie #mixtape #food #slow #deep #down_tempo #monde #confinement #common #eclectism #fear #musique,mix,electronique,indie,snooba,mixtape,food,slow,deep,down_tempo,monde,confinement,common,eclectism,fear
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ftp/-72-2-feat-snooba_08751__1.mp3

  • J’ai l’impression que personne ici n’a parlé de la nouvelle attestation de sortie... #électronique. Pour celles et ceux qui n’avaient pas d’imprimante... il leur faut un #smartphone (#gorafi_encore_plagié ) :

    COVID-19 Générateur d’attestation de déplacement dérogatoire
    https://media.interieur.gouv.fr/deplacement-covid-19

    Les données saisies sont stockées exclusivement sur votre téléphone ou votre ordinateur. Aucune information n’est collectée par le Ministère de l’Intérieur. L’attestation pdf générée contient un QR Code. Ce code-barres graphique permet de lire les informations portées dans votre attestation au moment de leur saisie. Il peut être déchiffré à l’aide de tout type de lecteur de QR code générique.

    Vous en pensez quoi ?

    #coronavirus #attestation

    • Renseigner un formulaire sur le site du Ministère de l’Intérieur ? Voilà qui est « plaisant ».
      Perso, deux PC (portables) opérationnels (quelques autres en mode « ordinosaures » et en maintenance) ; une imprimante ; un « phone » pas du tout « smart » (désactivé pour la navigation Internet). Madame a également une tablette et un smartphone mais elle commence à comprendre que #Android c’est le diable. Ma patience d’ex-pédago commence à porter ses fruits. Les mauvais retours d’expérience, eux aussi ont joué un rôle dans ce « désamour » pour l’hyperconnexion. Elle a choisi de désactiver la géolocalisation depuis le début des « conneries » liés à la crise #covid-19. Le seul avantage de la géolocalisation, c’est lorsque tu utilises Waze sur les trajets routiers : ça signale les radars et la flicaille grâce à la « communauté ». Mais est-ce vraiment un avantage ? De toute façon, question traçabilité, un simple ticket pris au péage d’une autoroute ou une transaction par carte bancaire font aussi le job.
      Autre précaution que l’on prend depuis peu : éteindre le portable au cours d’un déplacement. Ne le rallumer qu’en cas de nécessité, parce que ça a tendance à « borner » de façon intempestive ces petites bêtes-là.

      #tracking
      [edit]
      #traçage #traque

  • [Fade to Pleasure ] 70.2 feat #snooba
    http://www.radiopanik.org/emissions/ftp/70-2-feat-snooba

    Encompassing moments of praise and affect amongst shifting rhythmic structures .. a feeling of reverential respect mixed with #fear & wonder ..

    Camea dystopian love

    Laima Disco pregnancy home out

    Young Marble Giants - Choci Loni (JWF Dizzy Rework)

    Prommer & Barck - Gladys Knight (Alex Barck Remix)

    Nicola Cruz Siete

    Yasmine Hamdan Balad by olga Kouklaki

    Zuma dyonis Keep on moving

    Kelela the high black noise loop

    Bell towers Want you need Wolfram remix

    Bell towers Want you need Tornado Wallace remix

    Sinfol personal change

    Kate NV Sayonora

    Enduro disco Luv me more out

    Braille Too much out

    p margin-bottom: 0.1in; line-height: (...)

    #musique #mix #electronique #indie #mixtape #food #slow #deep #down_tempo #monde #confinement #common #eclectism #musique,mix,electronique,indie,snooba,mixtape,food,slow,deep,down_tempo,monde,confinement,common,eclectism,fear
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ftp/70-2-feat-snooba_08605__1.mp3

  • [Émissions spéciales] Présentation de L’AXOSO (L’Atelier de Création Sonore et Sauvage) - les élongations
    http://www.radiopanik.org/emissions/emissions-speciales/les-elongations-2

    À l’occasion du 5e jeudi qui nous laisse de la place dans la grille, on remplace le robot-lecteur par la présence des artisan/es de la radio dans les studios. On en profite pour diffuser des longs morceaux, et essayer d’autres choses, changer les formats, faire de la radio autrement.

    On commencera avec quelques documentaires de création :

    ’La question est posée’ de Dominique Petitgand

    ’Quand quelqu’un est à terre, tu le ramasses’ de Chedia Le Roij

    On s’intéresse aussi à ce que font les forces vives de la radio quand elles ne sont pas dans les studios. Arthur nous parlera de son implication au sein de L’AXOSO (L’Atelier de Création Sonore et Sauvage) et le collectif de #bidouille #électronique sonore « fais le toi-même », ainsi que les bokosons (machines sonores à base de récupération de composants (...)

    #bokoson #électronique,bidouille,bokoson
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/emissions-speciales/les-elongations-2_08275__0.mp3

  • #Obsolescence_programmée : le procès à charge contre Epson élude le vrai problème | Contrepoints
    https://www.contrepoints.org/2018/04/07/313514-obsolescence-programmee-le-proces-a-charge-contre-epson-elude-l

    Poursuivi en justice pour « obsolescence programmée », Epson a d’ores et déjà été condamné par un tribunal médiatique. Dans un numéro d’Envoyé spécial diffusé sur France 2 le 29 mars 2018, les journalistes Anne-Charlotte Hinet et Swanny Thiébaut ont repris avec une étonnante crédulité les accusations assénées par l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée), à l’origine d’une plainte déposée l’année dernière contre l’industriel japonais.
    Des constats troublants

    Certains constats rapportés dans cette enquête s’avèrent effectivement troublants : on y découvre qu’une imprimante prétendument inutilisable peut tout à fait sortir plusieurs pages après l’installation d’un pilote pirate ; quant aux cartouches, elles semblent loin d’être vides quand l’utilisateur est appelé à les changer. La preuve n’est-elle pas ainsi faite qu’un complot est ourdi contre des consommateurs aussi malheureux qu’impuissants ?

  • Diffuser (projeter) spatialement l’art des sons aujourd’hui en cessant d’apparenter les dispositifs à des orchestres ! les matières sonores numériques & électroniques ont strictement rien à voir avec les instruments & interprètes qui composent l’orchestre. Et surtout l’horizontalité d’une diffusion sonore orchestrale ne correspond plus du tout aux enjeux immersifs de la recherche actuelle en spatialisation, verticalité comprise.

    #acousmatique #spatial #sonore #art #recherche #musique #électronique #jeanvoguet

  • Démontage d’un drone, Épisode 3 : La revanche de la télécommande. - Geekoblog
    https://geekolloc.fr/site/index.php?article7/demontage-d-un-drone-episode-3-la-revanche-de-la-telecommande#comments

    Sur la télécommande, un bus SPI communique entre la puce principale (un PIC ?) et le composant radio (probablement un XN297). J’ai utilisé un Arduino Nano pour écouter sur le bus et afficher en temps réel sur mon PC les trames SPI.

    #électronique #drone #arduino