#abbé_pierre

  • La #banlieue, un projet social. Ambitions d’une #politique_urbaine, 1945-1975

    La France, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, connaît une crise du #logement sans précédent, dont l’appel de l’#abbé_Pierre en 1954 marque le paroxysme. Une action forte s’avère indispensable. C’est dans ce contexte que l’État français a entrepris, dès 1945, l’une des plus formidables expériences sociales et architecturales du XXe siècle : transformer un pays essentiellement rural en une nation urbaine résolument moderne – cela en bâtissant massivement, en #périphérie des villes historiques. Si ces environnements suburbains d’après-guerre, hérissés de #tours, de #barres et de #mégastructures, sont souvent perçus comme le résultat anarchique d’un désintérêt politique, #Kenny_Cupers démontre que leur construction a, au contraire, été guidée par de ferventes #ambitions et #aspirations, notamment au sein de l’Administration. Synthèse très documentée d’une vaste révolution urbaine, des #bidonvilles de l’après-guerre jusqu’aux #villes_nouvelles, ce livre relate et analyse trois décennies d’#expérimentations au cœur desquelles était placé l’#habitat, nouvel enjeu du #modernisme, et établit une véritable généalogie de la banlieue française. Cette histoire détaillée des #projets_urbains de grande envergure menés par la France d’alors – et qui se sont révélés être une #spécificité_nationale – met au jour toute la complexité théorique, sociologique, administrative, etc., qui sous-tend la réalisation de ce « #projet_social ». Cet ouvrage, servi par une iconographie riche et évocatrice, s’appuie en outre sur de précieuses archives de première main.


    https://www.editionsparentheses.com/La-banlieue-un-projet-social
    #urban_matter #livre #histoire #France #géographie_urbaine

    • « l’État français a entrepris, dès 1945, l’une des plus formidables expériences sociales et architecturales du XXe siècle : transformer un pays essentiellement rural en une nation urbaine résolument moderne »



      La France avait comme principal problème un manque de main d’oeuvre pour une industrie en manque de modernisation.
      Un baisse de la natalité, depuis plus d’un siècle, avec aggravation lors de la guerre précédente.

      Par ailleurs, 20 % des logements avaient été détruits par les bombardements.
      A Paris, 10 % de la population vivait à l’hôtel, en meublés.

      Cette modernisation de l’habitat avait aussi été une demande du CNR, comme celui du plein emploi.
      Ce plein emploi a donné ce qui est communément appelé les 30 glorieuses.

  • La Ville bidon, film de Jacques Baratier
    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Ville_bidon

    La Ville bidon est un film français réalisé par Jacques Baratier, sorti en 19761. Il s’agit de la reprise du téléfilm La Décharge, tourné en 1968 et 1970, réalisé en 1971 mais censuré et donc non diffusé sous ce format. Le fim a été réédité en DVD en 2008 par Doriane Films2. Ce film satirique est une critique de l’urbanisme des villes nouvelles dans la banlieue parisienne, dont il stigmatise l’affairisme et l’idéalisme hypocrite, tout en soulignant la violence du démantèlement des bidonvilles et l’absurdité de vie dans les grands ensembles, dans un contexte de montée de la société de consommation. La réception du film a été contrastée.

    J’ai vu hier ce film en DVD. Grand plaisir filmique. Un film à montrer aux apprentis urbanistes et aux architectes. A notre époque caractérisée par de nouveaux bidonvilles que nous écrasons aux bulldozers exactement comme en 1970 - mais sans proposer aux Rroms qui les habitent les sinistres cités de transit ou les HLM mises en scène dans le film, il y a des parallèles intéressants à tirer sur la violence que constitue toujours l’urbanisme, le déni de liberté qu’il opère et l’imposition de normes arbitraires qu’il met en œuvre - au nom du bonheur. Scène extraordinaire vue dans le film : le sociologue qui demande à l’épaviste rebelle : pourquoi refusez vous le bonheur ? Et l’on voit ces scènes merveilleuses où les trois casseurs font des courses en se faisant tirer sur des capots de voiture accrochés à de vieilles bagnoles, dans une recherche de la jouissance sans entrave ni limite. La scène finale où l’un des héros se renverse et meurt évoque James Dean dans la La Fureur de vivre.
    Une flopée de sites en parle et fournissent des éléments sur la réception du film. J’ai mis à jour la fiche wikipedia du film pour rassembler tout cela.
    En bonus sur le DVD se trouve un documentaire de 1956 dont le ton tranche complètement avec ce film. Basé sur des rapports officiels, il dresse un état des lieux de la situation dramatique du logement au moment même du lancement de l’appel de l’abbé Pierre. Le ton est misérabiliste, et le document est un appel technocratique et moralisateur à démolir le vieux Paris insalubre et les bidonvilles de France et de Navarre pour les remplacer par un urbanisme propret (on voit un exemple de cité jardin) perçu comme une voie régénération de la France. La seule fois qu’une voix d’habitant se fait entendre, c’est une lettre dramatique d’une femme adressée à l’abbé Pierre justement, mais on complètement dans le pathos. Bref, le contraste entre les deux documents, à quinze ans d’écart, est saisissant...
    #urbanisme #France #1970 #1956 #Abbé_Pierre