• Enseignement des maths à l’école : et si finalement on s’y prenait mal ? (Télérama.fr)
    https://www.telerama.fr/enfants/oubliez-montessori,-les-mathematiques-cest-dabord-du-plaisir,n6612892.php

    À vouloir donner une dimension concrète et ludique aux nombres, on passe à côté de l’abstraction et de tout ce que celle-ci a d’extraordinaire. Pour aider les petits à apprendre à compter, les manuels scolaires proposent des dessins de fruits. Mais comment deux pastèques plus trois framboises pourraient-elles faire cinq quelque chose ? Lors des évaluations de 2018, on a demandé à des CP de retrouver le nombre 7 parmi un mélange d’étoiles, de triangles, de carrés, de points et même de doigts – ce qui est tout bonnement incohérent. Charles Torossian, qui a rédigé un rapport avec Cédric Villani faisant figure de boussole en matière d’enseignement des mathématiques, explique qu’en emboîtant des cubes les enfants comprendront ce qu’est l’addition. Or deux cubes emboîtés, ça donne un bloc ! Les objets ne sont pas des nombres. Un nombre, c’est une idée de quantité. Et il ne faut pas croire que les enfants n’y sont pas sensibles. Ils adorent qu’on leur explique que c’est dans leur tête et que si l’on peut voir trois personnes ou trois tricycles, personne n’a jamais aperçu un 3 ni un 5 dans la rue…

    Des réflexions intéressantes… dommage qu’elles semblent se présenter dans le cadre d’une opposition abstraction vs manipulation … On oppose toujours tout entraînement vs sens ou outils syllabiques vs compréhension, etc. Alors qu’il me semble que l’enjeu d’une pédagogie efficace surtout pour les élèves les plus fragiles est comment articuler ces différents temps et outils…

    #éducation #mathématiques #abstraction #langage

  • Agustín García Calvo et La Société du bien-être

    Tomás Ibáñez

    https://lavoiedujaguar.net/Agustin-Garcia-Calvo-et-La-Societe-du-bien-etre

    La Société du bien-être suivie de « Dieu et l’Argent »
    et « Plus de rails, moins de routes »

    Parlant de Castoriadis il y a déjà quelques années, Edgar Morin n’hésita pas à le qualifier de véritable « Titan de la pensée », mon sentiment est que cette expression qui me semble on ne peut plus heureuse dans ce cas pourrait s’appliquer tout aussi bien à Agustín García Calvo.

    Peu connu en France, mais auréolé d’un indéniable prestige dans la mouvance contestataire d’outre Pyrénées, Agustín García Calvo est probablement le penseur le plus original et le plus créatif de tous ceux qui ont agité la pensée espagnole au cours du dernier demi-siècle.

    Expulsé en 1965 de sa chaire à l’Université de Madrid pour avoir attisé les révoltes étudiantes et avoir inspiré le groupe des jeunes « Acrates », il ne la récupéra qu’à la mort du dictateur, après un long exil à Paris. C’est de ce séjour en France que datent des textes devenus célèbres tels que La Commune antinationaliste de Zamora ou le Communiqué urgent contre le gaspillage. (...)

    #García_Calvo #société #argent #Luis_Bredlow #État #Capital #développement #progrès #réalité #abstraction #individu #peuple #pouvoir

  • Rouge ! L’Art au pays des #soviets

    Les #peintres de l’#avant-garde russe ont annoncé et accompagné la #révolution_bolchévique. Récit de la 3e révolution russe, la #révolution_artistique.
    « Rien d’ancien – ni les formes, ni la vie ! » : par cette rupture radicale avec le passé, les artistes russes font leur #révolution_picturale dès 1905 et participent à l’édification de la #société_nouvelle. Vingt ans plus tard, la belle alliance aura vécu. Ce film est le récit de cette #3e_révolution.
    Images d’archives, œuvres, tournages, recherches graphiques concourent à restituer le bouillonnement d’une époque et d’un milieu artistique où se jouent les enjeux esthétiques du XXe siècle.


    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/55394_1
    #art #Malévitch #avant-garde #suprématisme #abstraction #Tatlin #Vibesk ("Là, l’#utopie a trouvé un lieu") #Lissitsky #graphisme_constructiviste #constructivisme #Alexandre_Rodtchenko #Rodtchenko #photomontage #réalisme_socialiste #optimisme #formalisme #peinture #photographie

    ping @reka

  • Les Poétiques du Refuge : déjouer la frontière 15 DÉC. 2018
    PAR DÉNÈTEM BLOG : LE BLOG DE DÉNÈTEM

    A l’occasion de la « Journée internationale des migrants » (fixée le 18 décembre par l’ONU), la Cimade et Montagne Accueil Solidarité vous invitent aux « Poétiques du refuge », une manifestation qui se déroulera les 18 et 19 décembre à Eymoutiers, sur le Plateau des mille vaches.

    « Vu l’importance du flux migratoire, de nombreux morts sont à déplorer dans les eaux de Mayotte » (plus de 15 000 morts depuis 1995, dans le bras de mer qui sépare l’île d’Anjouan du « Département français d’Outre-Mer » Mayotte), explique un présentateur TV. Mais un « flux migratoire » n’a pas de visage, il ne meurt pas, alors pourquoi devrais-je m’émouvoir ? Par l’abstraction de l’humain qu’il opère, l’emploi de ce type d’expression constitue le meilleur moyen de censurer nos émotions envers nos prochains. Les frontières ne se réduisent pas à des checkpoints, à des murs et barbelés, elles sont aussi instituées dans les esprits par un certain usage de la langue, par une « novlang » qui fait de l’exilé.e une simple donnée statistique, un envahisseur barbare, un raz de marée ou une vague d’épidémies. La violence s’exerce d’abord dans un certain ordre de la langue, dans des mots d’ordre. D’où la boutade de Roland Barthes qualifiant la langue de « fasciste ; car le fascisme, ce n’est pas d’empêcher de dire, c’est d’obliger à dire ». La poésie (l’action poétique en général) est justement le meilleur antidote contre la sclérose, la corruption, l’instrumentalisation du langage par l’ordre dominant : qualifier d’emblée des chercheurs d’asile de « clandestins » ce n’est pas seulement les criminaliser d’avance, c’est les maintenir dans l’ombre de nos vies pour mieux les assujettir (des secteurs entiers des économies contemporaines comme les services à la personnes, le BTP, les cultures maraîchères reposent sur leur exploitation voire leur esclavage). Face à la banalité du mal (des enfants en centre de rétention séparés de leurs parents, des réfugiés torturés voire tués après avoir été renvoyés dans leur pays, etc.) - la plus terrible des censures - il s’agit de retrouver la capacité poétique de s’étonner, il s’agit de retrouver le sens de l’intolérable. « Le malheur des hommes, nous dit Foucault, ne doit jamais être un reste muet de la politique. »[1] Témoigner de l’innommable, tel est le premier acte d’une résistance poétique.

    https://blogs.mediapart.fr/denetem/blog/151218/les-poetiques-du-refuge-dejouer-la-frontiere

    #migrants #refuge #abstraction #émotions #checkpoints #barbelés #langue #novlang #exilé.e.s #violence #instrumentalisation #langage #asile #clandestins #rétention #réfugiés #résistance #poétique

  • #ipaas will be the iPaaS for Customer Experience
    https://hackernoon.com/ipaas-will-be-the-ipaas-for-customer-experience-da7040ad89b5?source=rss-

    Marketing acts like a giant pendulum.What worked a year ago may not work today. What’s working today may no longer work a year from now. In the era of #saas and digital products, opportunities get saturated, best practices become overused, everything suddenly becomes highly measurable, more predictable, and over optimized. Things that we relied on become less effective over time and its efficiency fades out.Everything in marketing is doomed by this rule.In my last post, I outlined the process that we’ve been witnessing over the last 5 to 7 years, essentially a deep decentralization of the marketing stack. We started to think that marketing would be better served by an archipelago of different vertical, loosely coupled highly specialized products, rather than the traditional monolithic (...)

    #abstraction-layer #cx #customer-experience

  • De l’objet au figuré : l’abstraction en cartographie — Géoconfluences
    http://geoconfluences.ens-lyon.fr/programmes/outils/objet-figure-cartographie

    Les cartes topographiques constituent des représentations à moyenne ou grande échelle des éléments naturels et artificiels visibles à la surface du sol. Comme le rappelle Alfred Korzybski, « La carte n’est pas le territoire » mais une des représentations abstraites possibles du territoire. L’abstraction cartographique est un processus complexe qui implique des choix de la part du cartographe : sélection de données, généralisation, construction de légende. Cet article se propose d’aborder quelques-unes des opérations d’abstraction cartographique utilisées pour la conception d’une carte topographique afin de mieux les interpréter.

    #cartographie #sémiologie #représentation_visuelle #abstraction #généralisation

  • Kazimir Malevich’s Arkhitektons – SOCKS
    http://socks-studio.com/2015/07/15/kazimir-malevichs-arkhitektons

    Polish-Russian artist Kasimir Malevich is mostly known for his paintings that accompanied the artist’s evolution from abstract art to suprematism.

    From 1923 to the early 1930s, #Malevich also produced several three-dimensional models, assemblages of abstract forms which appear similar to models of skyscrapers, called “arkhitektons“. The drawings accompaining the construction of the models are called “planits“.

    In a series of prismatic, quasi architectural sculptures (which he called ‘Arkhitektons’) (Malevich, n) sought to demonstrate the timeless laws of architecture underlying the ever changing demands of function. (…)
    (caption beside a photograph of an Arkhitekton, 1924): Malevich’s Arkhitektons resemble early #De_Stijl compositions in which ornament is non-figural and ‘form’ and ‘ornament’ are differentiated only by scale. These studies are purely experimental and the buildings have no function and no internal organization.
    Alan Colquhoun: Modern Architecture (Oxford University Press – 2002).

    The #arkhitektons are mostly white plaster models made up by several rectangular blocks added one another. Usually a central bigger block is the main compositional element and smaller parallelepipeds are progressively added to it. No function is shown or translated into form, the final shape being the pure result of assembling abstract masses in vertical or horizontal. With their spatialization of #abstraction and their formal non-objectivity, the arkhitektons embody Malevich effort to translate the suprematist principles of composition to three-dimensional forms and architecture.

    #art #architecture #design #sémantique #sémiologie

  • BALLAST David Graeber : « Nos institutions sont antidémocratiques »
    http://www.revue-ballast.fr/david-graeber

    Oui. C’est une des choses fascinantes avec l’économie... Prenons le marché : il sait. On ne peut pas aller à son encontre. Mais si on demande aux économistes ce qu’est le marché, ils répondront : « Eh bien, c’est un modèle, cela n’existe pas vraiment. » Ce sont les premiers à admettre que c’est une chose qui a été construite. Et c’est contre-intuitif d’imaginer ce que serait le monde si chacun agissait rationnellement, en détenant une information parfaite. C’est comme s’ils reconnaissaient ainsi avoir créé une idéalisation de toutes pièces, une sorte d’image divine, alors qu’ils l’ont évidemment créée dans l’idée que c’était une chose réelle.

  • Le fantasme de l’abstraction réelle
    http://revueperiode.net/le-fantasme-de-labstraction-reelle

    La critique marxienne de l’économie politique est souvent réduite à une critique de l’exploitation. Mais Le Capital de Marx propose un projet plus ambitieux : analyser les abstractions qui gouvernent nos conduites. Dans cet article, Alberto Toscano propose une synthèse des différentes interprétations du thème de « l’abstraction réelle » proposée dans le marxisme. Qu’il s’agisse de dégager, avec #Sohn-Rethel, les conditions sociales de la pensée, de déterminer, avec Althusser le statut de la science marxiste, d’exposer, avec #Finelli l’autodéploiement du capital ou d’isoler, avec #Virno, les transformation contemporaines du procès de production, l’abstraction réelle ne désigne jamais une simple illusion : elle indique l’existence, dans les rapports d’échange et de production, d’une « pensée antérieure et (...)

    #Uncategorized #abstraction_réelle #Adorno

    • L’article fournit de bonnes bases pour appréhender la coupure épistémologique introduite par Marx avec la notion d’abstraction réelle (même si lui-même emploie peu le terme : la catégorie en question se déduit plutôt des catégories plus fondamentales auxquelles Marx a rendu leur caractère historiquement et socialement situé : valeur, travail, marchandise..., avec leur forme bifide spécifique)

      Mais l’article fait aussi encore la part belle à l’abstraction comme processus (historique), alors qu’une approche plus féconde à mon avis est celle de l’abstraction comme catégorie du capital pleinement développé. Dans ce cas, l’abstraction réelle est une catégorie logique et non plus historique : Elle permet de comprendre le « fonctionnement » du capital (et de reconstituer le lien avec les phénomènes apparents que le sujet moderne prend pour des évidences), pas directement d’expliquer son avènement à partir d’un ressort trans-historique (impasse méthodologique notamment reconduite par Althusser, mais aussi Adorno, Sohn-Rethel...)

      Cela permet d’éviter deux écueils

      1) brandir le concret comme pole positif à revendiquer en tant que tel face à l’abstraction : le concret est un pole constitutif de la dynamique capitaliste (dialectique concret/abstrait) en ce qu’il est le support de son déploiement, son appui nécessaire, un pis-aller qui ne peut malgré tout pas être contourné sans que la dynamique s’évapore par là même. Le concret est un contenu particulier qui se développe « sous contrainte » de la dynamique du capital. A ce titre, le concret est tout aussi critiquable et doit être critiqué (ex : l’appareil industriel)

      2) chercher dans le passé l’événement déclencheur, la source, la bifurcation qui nous fait rentrer dans le capitalisme. Il n’y a pas d’origine en soi, seulement des conditions propices successives au cours desquelles les alternatives n’ont pas été sélectionnées. Le constat de ce qui est advenu trouve une explication dans le résultat. Le développement du capitalisme s’explique avec ses catégories propres, pas avec des catégories pré-capitalistes ou trans-historiques ("L’anatomie de l’homme est la clé de l’anatomie du singe" disait Marx). L’histoire du capital n’est ni contingente ni déterministe mais contradictoire, et c’est la raison même pour laquelle on peut envisager d’en sortir un jour (et que cela ne se fera pas seulement par hasard, par pure volonté ou par automatisme).

  • A propos de Charlie
    http://dndf.org/?p=13979

    Ce sont ces dangers, ces insécurités qui, de la République à la Nation, se sont fugacement cristallisés dans le mythe de la citoyenneté comme protection. Celle qu’apporte un vrai Etat-nation et une citoyenneté nationale non seulement identitaire mais identitaire parce que protectrice, celle qui a foutu le camp depuis les années 1970. Mais la citoyenneté nationale n’est pas innocente ni dans sa naissance ni dans ses implications. Elle se construit face à « l’Autre » qui la menace et elle implique la suppression de la menace. Aujourd’hui l’islamisme, demain ou en même temps la lutte de classe ou les luttes de femmes. Quatre millions de personnes se rassemblent et ce qui est frappant c’est le vide du discours : il n’y a rien à dire, rien à faire d’autre que de dire « je suis républicain », rien d’autre qu’à comprendre « ce qu’est une nation », rien d’autre qu’à promener une immense représentation de la République menacée par d’anonymes corbeaux noirs que tout le monde identifie sans peine.

    #France

    • Ce ne sont pas quatre millions d’ « idiots utiles » qui sont descendus dans la rue, en France, le dimanche 11 janvier. Ils ne réclamaient pas une « opération militaire intérieure » mobilisant 10 000 soldats déployés sur le « territoire national » (déclaration du gouvernement le lundi 12). Dès l’après-midi et la soirée du mercredi 7 (le jour de la tuerie à la rédaction de Charlie) c’est spontanément que se sont organisés les premiers rassemblements et les premières #manifestations citoyennes sur les « #valeurs_de_la_République » et la « liberté d’expression », contre « la barbarie », et qu’est apparu le slogan « Je suis #Charlie ». Il n’était pas besoin de « l’exhortation de l’Etat » et de la mise en branle qui a suivi de l’écrasante machine de propagande. L’Etat a pris le train en marche, non sans quelques maladresses au départ comme celle de l’organisation des manifestations sous l’égide d’un cartel des organisations politiques. Le 11 janvier, le personnel politique était plutôt discret face à un cadeau en partie empoisonné pour la nature actuelle de l’Etat que l’on ne peut plus qualifier simplement de national.

      (...) Ramener l’énorme mobilisation du dimanche 11 janvier à une affaire de manipulation, de propagande, d’embrigadement est un peu facile et à la limite réconfortant. En aurait-il été ainsi, encore faudrait-il expliquer que ça ait marché. Ce n’est pas si simple et peut-être plus grave. Cette soudaine mobilisation du dimanche 11 janvier 2015 était éminemment actuelle.

      L’événement n’est pas survenu comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Dans tout les pays européens, que cela soit sous des thématiques de gauche (Front de Gauche, Podemos, Syriza …) ou de droite (inutile de donner la liste), la #citoyenneté_nationale est devenue l’idéologie répondant à la crise ramenée à l’ « injustice de la distribution des richesses ». Cette « citoyenneté nationale » sous-tend tout un discours mettant en cause la légitimité de l’Etat devenu un appareil dénationalisé responsable de l’injustice. Quand les manifestants applaudissent au passage des cars de #CRS, c’est à l’ordre rêvé de l’Etat protecteur « d’avant la mondialisation libérale » qu’ils rendent hommage et qu’ils croient retrouver . Cela, momentanément, quelles que soient la diversité des insécurités, des dangers, réels ou fantasmés, qui menacent leur vie.

      (...) A la suite des attaques du mercredi 7 et du vendredi 9, les actes anti arabo-musulmans se sont multipliés, mais considérons plutôt l’autre face de la même pièce, l’attitude ouverte et humaniste (ce qui nous évitera les facilités de la condamnation humaniste du racisme et de « l’islamophobie »).

      L’injonction humaniste à accepter « l’Autre » présuppose l’existence de « l’Autre », sa construction comme tel et donc la hiérarchie vis-à-vis de « l’Un » qui a le pouvoir de dire qui est « l’Autre ». Entre « Nous » et « les Autres », il y a une organisation de la société qui s’impose aux individus et préexiste à chacun d’eux. Ceux qui sont invités à « accepter l’Autre » constituent la société normale, légitime. A l’origine des Uns et des Autres, il y a le pouvoir simple et brut. L’Un est celui qui a le pouvoir de distinguer.

      La distinction est la mise en pratique réelle, empirique, quotidienne de l’#universalisme du citoyen. Si l’on abandonne la baudruche d’un « vrai universalisme », l’Occident peut légitimement s’accaparer le monopole de valeurs universelles, si besoin est avec des F16 et des Rafales. L’universalisme est une production idéologique lié au mode de production capitaliste, à l’#abstraction du travail, de la valeur et du citoyen. Ce mode de production est le seul universel et à pratiques idéologiques universelles, à condition que les individus correspondent aux critères de l’universalité, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas des femmes ou entretenant des liens communautaires, ethniques, raciaux, familiaux, religieux en concurrence avec l’Etat-nation. Un État, c’est un État-nation car c’est un État capitaliste, il ne connait pas de communautés intermédiaires, d’identités multiples reconnues en son sein, et démarque comme corps étrangers, communautés particulières, donc nuisibles, tout ce qui nuit ou interfère dans son critère d’homogénéité universelle. Toute médiation entre le pouvoir et l’individu a cessé d’exister. Il faut insister sur ce moyen terme qu’est l’État-nation dans sa structure politique, moyen terme sans lequel on ne ferait que renvoyer grossièrement l’explication de l’homogénéisation au développement de la valeur et du capital, à partir desquels on peut expliquer tout et n’importe quoi dans une totalité indifférenciée. Si seul l’État est censé représenter l’individu abstrait de ses déterminations qu’est le citoyen, individu « émancipé », la seule garantie de son « émancipation » est son appartenance-intégration à la collectivité nationale représentée par l’État.

      La #religion, quant à elle est une forme primaire, instable et inaccomplie, d’universalisme de l’Etat, d’idéologie sous laquelle s’effectue la pratique politique. Primaire et instable car au moment où la religion se constitue en idéologie dominante en coagulant les idéologies sous lesquelles s’exercent les pratiques des rapports sociaux et de production, elle révèle et revendique que l’universalité abstraite de l’Etat n’est pas dans l’Etat lui-même, qu’il n’est pas lui-même « la religion réalisée » (Marx, La Question juive).

      « L’Etat politique parfait est, d’après son essence, la vie générique de l’homme par opposition à sa vie matérielle. Toutes les suppositions de cette vie égoïste continuent à subsister dans la société civile en dehors de la sphère politique, mais comme propriétés de la société bourgeoise. Là où l’Etat politique est arrivé à son véritable épanouissement, l’homme mène, non seulement dans la pensée, dans la conscience, mais dans la réalité, dans la vie, une existence double, céleste et terrestre, l’existence dans la communauté politique, où il est considéré comme un être général, et l’existence dans la société civile, où il travaille comme simple particulier, voit dans les autres hommes de simples moyens et devient le jouet de puissances étrangères. L’Etat politique est, vis-à-vis de la #société_civile, aussi spiritualiste que le ciel l’est vis-à-vis de la terre. (…) L’Etat démocratique, le véritable Etat, n’a pas besoin de la religion pour son achèvement politique. Il peut, au contraire, faire abstraction de la religion, parce qu’en lui le fond humain de la religion est réalisé de façon profane. » (ibid).

  • The Societal Cost of Computer Science | Contraposition
    http://contraposition.org/blog/2014/10/29/the-societal-cost-of-computer-science

    There’s obviously a dark side to both #abstraction and #indirection, and it’s been written about a lot, but I think it hasn’t been recognized as such. That is, the systems that employ abstraction bother us at a gut level (...) but it’s not often recognized that at its root it’s just abstraction gone awry. The same goes for indirection. Cloud computing is a good example of the use of the two systems ideas together — your data is held in some abstract conception of a data storage system — the cloud — and you don’t even communicate with the cloud servers directly but rather through a labyrinth of intermediate systems and layers all with a friendly face on them.

    #informatique pour @thibnton

  • Le Moine Bleu : Escape from Manchette
    http://lemoinebleu.blogspot.fr/2014/02/escape-from-manchette_24.html

    La circonscription « géométrique et rythmique » supposée ici à l’œuvre de Carpenter nous pose problème. Certes, #Carpenter met en jeu des monades, autrement dit des #atomes, des unités premières fondamentalement distinctes, séparées les unes des autres par une extériorité, un abîme infranchissable. Telle est à strictement parler sa radicalité et (comme parfaitement vu par #Manchette) son « #abstraction ». Notons en passant que dès ce stade, cette conception est autant comportementaliste au plan formel que #politique. Or, Manchette ne le signale pas. L’aura-t-il seulement relevé ? La détestation du « gauchisme mou » pour Carpenter trouve pourtant là sa source essentielle. Ce que peint Carpenter, soit la désespérance d’un univers où ces monades ne cohabitent pas mais subsistent, se déplacent, migrent aveuglément dans un même espace vide jusqu’à s’y heurter, finalement, et s’y volatiliser en une explosion de violence objective, semble-t-il (pour le « #gauchisme mou ») complètement dénuée de sens (de « culture »), est au contraire suprêmement porteur de sens politique et historique. Le #Capital est montré en son fonctionnement essentiellement séparateur, d’apartheid sanglant, qu’il s’agisse du monde pragmatiquement carcéralisé d’Escape from New York, ou de l’apparent (et terrifiant) illogisme fanatique des voyous d’Assaut se déplaçant de manière automatique, comme au ralenti, sans une parole, en quelque sorte zombifiés.

    #cinéma

  • #Arts plastiques : pour en finir avec l’#orientalisme
    Véronique Rieffel, directrice de l’Institut des cultures d’#Islam, à Paris.

    Dans #Islamania, Véronique Rieffel montre en quoi le monde musulman a été une source d’inspiration artistique pour les Occidentaux, alors que les arts dits « islamiques » restent méconnus. Retour sur plus d’un siècle d’échanges et d’influences réciproques.
    Le regard que porte l’#Occident sur la #civilisation islamique est trop souvent voilé par la bruissante multitude des préjugés et des a priori. De la représentation des femmes alanguies dans le harem à celle des terroristes kamikazes prêts à se faire exploser en souvenir de Ben Laden, l’orientalisme s’est considérablement métamorphosé sans pour autant disparaître. Pourtant, le monde des arts apporte aujourd’hui des réponses subtiles, souvent ambivalentes, aux questions de société nées de la confrontation entre des mondes qui ont parfois du mal à se comprendre. Avec Islamania. De l’#Alhambra à la burqa, histoire d’une fascination artistique, Véronique Rieffel propose une réflexion différente sur la rencontre, les échanges et le
    dialogue entre les arts dits « islamiques » et l’Occident. Inspirations, influences, enrichissement, la directrice de l’Institut des cultures d’islam décortique une passion mutuelle bien plus fécondante qu’on ne le dit. Rencontre.
    Extraits
    En quoi l’art islamique a-t-il influencé l’#abstraction ?
    Je suis toujours très méfiante quand il s’agit d’attribuer une causalité unique à un phénomène. Au début du XXe siècle, l’Occident arrive à l’abstraction pour différentes raisons. Ce qui m’a intéressée, en lisant les nombreux écrits des artistes, c’est que l’art islamique est alors une référence. Frantisek #Kupka, Vassily #Kandinsky ou Paul #Klee ne se sont pas contentés d’aller en #Orient pour y puiser l’inspiration, ils ont vraiment découvert l’art islamique. La période de la fin du XIXe et du début du XXe, qui voit naître l’abstraction, marque d’une certaine manière la fin de l’orientalisme – même si je vous répondais tout à l’heure de façon provocatrice qu’il n’était pas mort. Avant, l’Orient représente une source d’inspiration ; après, il y a une véritable rencontre entre deux arts. Pour expliquer la naissance de l’abstraction, on peut parler des théories développées par Hegel dans L’Esthétique ou d’une forme d’épuisement de l’art occidental qui avait tout exploré… Mais la rencontre avec l’art islamique a sans doute été un déclencheur qui a permis de franchir le pas. On s’est dit que l’abstraction n’était pas si aberrante…
    http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2640p144-bis.xml0

    • @ewwe n’hésite pas à utiliser la fonction « citation » (maj+tab) pour plus de lisibilité, en l’occurrence, l’extrait de l’interview que tu cites

      Je suis toujours très méfiante quand il s’agit d’attribuer une causalité unique à un phénomène. Au début du XXe siècle, l’Occident arrive à l’abstraction pour différentes raisons. etc.