• Androcur : « Ce médicament a chamboulé ma vie » - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/09/11/androcur-ce-medicament-a-chamboule-ma-vie_1677804

    Quatre femmes témoignent des conséquences qu’elles subissent après avoir pris ce médicament prescrit en cas de maladies hormonales.

    Sommes-nous à l’aube d’un nouveau scandale sanitaire ? Sur la sellette, un médicament : l’Androcur. Prescrit depuis les années 80 à des patientes atteintes de maladies hormonales comme l’hyperpilosité ou l’#acné, et à des hommes pour atténuer les effets secondaires du cancer de la prostate, ce dérivé de la progestérone est sur la selette depuis deux semaines et la parution d’une étude alarmante menée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (#ANSM) et l’Assurance maladie. Les résultats ont de quoi fortement inquiéter : l’Androcur multiplierait chez la femme le risque de méningiomes, des tumeurs bénignes du cerveau.

    Quatre femmes sous traitement ces dernières années, parfois atteintes de #méningiome, témoignent de leur parcours de soins et évoquent la perte de confiance dans le corps médical.

    « Ce médicament a chamboulé ma vie »
    Géraldine Godard, 49 ans, Saint-Dié-des-Vosges

    En août 2016, Géraldine Godard, 47 ans, se rend en voiture de Metz à Bruxelles pour aider sa fille à déménager. Dans la nuit, elle est prise de maux de têtes violents, de vomissements et d’hallucinations, croit à une méningite. Mais aux urgences, on lui détecte quatre méningiomes, dont un saignant, de la taille d’une clémentine. « Les médecins m’ont demandé si je prenais de l’Androcur, alors que je n’avais rien dit », se souvient-elle. L’équipe médicale vise juste : depuis douze ans, Géraldine Godard prend 21 jours sur 28 un comprimé de 50 mg, comme on prend une pilule contraceptive. Un traitement prescrit par sa gynécologue en 2004 pour diminuer son hirsutisme, une pilosité excessive sur le visage. « C’est inouï de risquer sa vie pour des poils », s’emporte-t-elle.

    Elle est opérée deux semaines plus tard. Elle est alors débarrassée de sa tumeur saignante mais elle garde de graves séquelles de ses méningiomes : pertes de mémoires, grosses fatigues, quelques crises d’épilepsie pour lesquelles elle suit un traitement. Elle parle aussi des conséquences psychologiques auxquelles elle doit faire face : « J’ai arrêté de travailler, explique cette ancienne propriétaire d’un dépôt-vente de prêt-à-porter. Je me suis isolée, j’ai perdu beaucoup d’amis, ce médicament a chamboulé ma vie. » Désormais elle a la volonté de se battre « pour les autres ». « Je n’ai eu aucun suivi durant mon traitement. Pas d’IRM avant ou pendant, je n’ai pas été prévenue des risques. Aujourd’hui, on me considère miraculée… Avant mon opération, on m’avait dit que je ne pourrais plus marcher, que je risquais d’être être aveugle. Les chirurgiens n’en reviennent pas que je me sois si bien remise. »

    « C’est comme de la drogue »
    Coline Le Meler, 26 ans, Melun

    Coline Le Meler a vu sa vie basculer en 2017 lorsqu’on lui a diagnostiqué un gros méningiome de stade 2. Elle est alors prise de maux de têtes violents et voit double. Elle détaille : « ma tumeur appuyait sur le nerf optique ». Le lien est rapidement fait par son neurochirurgien avec l’Androcur qu’elle prend depuis sept ans pour régler ses problèmes hormonaux. Depuis sa puberté, elle souffre de règles irrégulières, d’acné, a de l’hirsutisme sur le visage. « Mon traitement me soignait complètement. J’avais une belle peau, de beaux cheveux. Quand on nous prescrit ça, c’est comme de la drogue. » Jusque là, Coline Le Meler était peu inquiète, rassurée par sa gynécologue : « Elle me disait qu’à mon âge, je ne risquais pas d’avoir de méningiome ». Pourtant, ces sept années de traitement lui ont valu de passer neuf heures sur la table d’opération. Les séquelles de l’acte chirurgical sont encore visibles sur son crâne : une cicatrice de 80 points de suture qui continue à la faire souffrir. S’y ajoutent des maux de têtes quasi quotidiens et de la fatigue.

    Coline Le Meler ne pourra plus prendre de traitement hormonal à l’avenir. Sur sa peau, l’acné et l’#hirsutisme sont revenus, « pires qu’avant ». Mais peu importe : « Quand on a été opérée de la tête avec tous les risques que ça comporte, on sait ce qui est vital et ce qui ne l’est plus. »

    « Je marchais plus lentement que ma mère de 70 ans »
    Nathalie Bricout, 39 ans, Meaux

    Pour arriver à bout de l’acné qui lui pourrissait la vie, Nathalie Bricout a enchaîné les traitements hormonaux : pilule Diane 35, Roaccutane, Provames et enfin Androcur en 1997, alors qu’elle est âgée de 18 ans. Pendant plus d’une dizaine d’années, elle a pris ces deux derniers comprimés simultanément. Seul l’Androcur permet de stabiliser ses boutons sur le buste, le visage, le dos. Son long traitement est suivi, de loin, par cinq gynécologues successifs. Mais aucun ne lui fait passer de bilan de santé ou hormonal avant de lui prescrire ces médicaments.

    En janvier 2012, l’avalanche de symptômes alarmants commence : crises d’épilepsie, le bras et la main gauche qui ont du mal à fonctionner, céphalées, grosses fatigues. « Je marchais plus lentement que ma mère de 70 ans », raconte-t-elle. « Mon médecin a pensé à un syndrome du canal carpien mais m’a prescrit un IRM par ultime précaution. » Verdict : quatre méningiomes, dont un de 5 cm, un autre sur le nerf olfactif, très près du nerf optique. Son neurochirurgien fait directement le lien avec l’Androcur et fait cesser tout traitement hormonal. « L’IRM met en évidence un méningiome olfactif et j’espère que l’arrêt de l’Androcur permettra une régression de ce méningiome comme cela a été décrit dans la littérature », indique-t-il dans son compte-rendu opératoire.

    A 39 ans, après un an de convalescence, Nathalie Bricourt a retrouvé un travail et une vie « presque normale ». Reste l’amertume de toutes ces années passées à ne pas comprendre ce qui provoquait son acné important : un syndrome des ovaires polykystiques (#SOPK), qui explique ses problèmes hormonaux.

    « On a une épée de Damoclès au-dessus de nous »
    Mylène, 29 ans, Toulouse

    Depuis la publication de l’étude de l’ANSM et l’assurance maladie, les questionnements et le stress se sont accrus chez Mylène, 29 ans, qui prend de l’Androcur depuis dix ans pour une hyper pilosité sur le visage. Egalement atteinte d’endométriose, elle prend 50 mg/jour en continu pour ne pas avoir de règles : « On se demande si ça va nous tomber dessus ou pas. »

    La jeune femme passe un bilan hormonal tous les ans, et s’estime heureuse, elle n’a aucun effet secondaire lié à son traitement. Pourtant, si elle se croyait informée, elle sous-estimait jusqu’à présent le risque de méningiome, multiplié par 20 après cinq années de traitement. « Mon endocrinologue m’a dit que les cas étaient rares et minimes, mais je n’y crois plus », explique-t-elle. Sans pour autant être déterminée à arrêter son traitement, Mylène souhaite voir s’il n’y a pas d’autres alternatives à l’#Androcur, et comment renforcer la prévention de méningiomes. « On ne fait jamais d’IRM, par exemple. Maintenant, je commence à avoir vraiment peur. C’est comme si on avait une épée de Damoclès au-dessus de nous. »
    Lysiane Larbani

    J’avoue qu’ayant pris ce médicament également pendant des années, ça me met en colère.
    Quant à la jeune femme avec le syndrome des ovaires polykystiques, c’est vraiment révélateur. Personne n’est jamais fichu de diagnostiquer clairement cette maladie et les femmes galèrent souvent de très nombreuses années avant de savoir ce qu’il en est. C’est pathétique ! Encore une fois un effet du traitement différencié entre hommes et femmes sur le plan médical.

    #industrie_pharmaceutique #médicament

  • Drugmaker raises price of acne cream to $10,000 a tube
    http://www.cnbc.com/2016/09/21/drugmaker-raises-price-of-acne-cream-to-10000-a-tube.html

    Novum last week raised the price of a 60g tube of Aloquin, which is used to treat conditions such as eczema and acne, by 128 per cent to $9,561.

    The ointment contains two inexpensive main ingredients: iodoquinol, a decades-old antibiotic that prevents fungal growth, and aloe polysaccharides, derived from the aloe vera plant. A similar cream containing iodoquinol is readily available as a generic and costs less than $30, while a tube of aloe vera can be bought for a few dollars.

    Aloquin’s label says it is “possibly effective”, meaning the US Food and Drug Administration has decided there is only limited clinical evidence suggesting it is safe and works as intended.

    #santé #Etats-Unis #insane

  • Pilules contraceptives : mode d’emploi - Pourquoi Docteur ?
    http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Pilules-contraceptives--mode-d-emploi-1759.html

    D’une génération de pilule à l’autre, on a fait varier les taux d’EE et on a utilisé des progestatifs différents dans l’objectif de diminuer les effets indésirables de la pilule (#cholestérol, la #pression-artérielle, #prise-de-poids, augmentation de la #pilosité, survenue d’#acné…). Les nouvelles générations sont généralement mieux tolérées et réduisent le #risque-cardio-vasculaire mais parallèlement à cela, il a été constaté que le #risque-tromboembolique (apparition de caillots qui empêche la bonne circulation du sang) était augmenté.

    Mesdames, Mesdemoiselles qui prenez ou avez pris la pilule, vous avait-on comme à moi caché (un non-dit opportun de votre gynécologue via les labos) cette longue liste des effets indésirables, à laquelle vous pouvez aussi rajouter la baisse de #libido ?
    Autre question : comment appeler autrement que cobayes, des êtres humains autant mis en danger sans qu’on leur ait jamais rien dit ?

    #contraception_chimique #laboratoire

    • Oui @klaus, il y a différents paramètres qui interviennent dont l’homologation.
      Mais les médecins savent (savaient) les risques, et ils n’en avertissent pas leurs patientes ? comme si les femmes étaient incapables de choisir en connaissance de cause ? Je suppose qu’il en va du principe de dépossession des corps qu’opère la médecine depuis des siècles, surtout, et toujours, du corps de la femme.
      Je ne sais pas si le même traitement eût été passé sous silence aussi longtemps s’il s’était agi d’hommes. Je dénonce également ces prises d’hormones sans informations qui se sont faites sur le dos des femmes (en France ou ailleurs) alors que les gynécos déconseillaient le stérilet ou d’autres méthodes efficaces de contraception. Au tréfonds de ces actes, il y a une histoire de morale, de punition, de religion anti-avortement et anti-contraception non avouée ou la femme devient le point d’achoppement de tout cela et doit payer le tribu de sa propre santé.

      Le #féminisme est une théorie extrémiste qui consiste à considérer les femmes comme des êtres humains.

    • @allergie, merci de vos remarques du point de vue médical, c’est toujours intéressant. Il se trouve que je demande le point de vue des patientes et que je donne le mien. Mais je note qu’il vous est apparemment insupportable de remettre en question ces pratiques ou de ne pas mépriser votre interlocuteur. Dommage.

    • Le vrai scandale dans cette histoire c’est que les femmes ne sont pas assez informées sur le stérilet temporaire qu’on peut enlever et remettre à tout moment de façon très simple.
      http://www.tasante.com/article/lire/4814/Le-sterilet-une-alternative-a-la-pilule.html
      Le stérilet cuivre n’est pas non plus la panacée mais il est beaucoup plus sain et plus économique que la pilule.
      Pourtant en Octobre 2011 le ministère de la santé avait fait une campagne d’information http://www.choisirsacontraception.fr/trouver-la-bonne-contraception/quelle-est-la-meilleure-contraception/qu-est-ce-qu-une-methode-contraceptive-efficace.htm, mais il faut croire que les attitudes irrationnelles sur ce sujet ont la vie dure et que les médecins informent peu, on se demande bien pourquoi ...
      En tous cas cette manne fait le bonheur de ...

    • @allergie

      il ne s’agit pas d’un complot contre les femmes mais des effets normaux des hormones féminines sur le corps selon leurs proportions

      Allons, vous écrivez « effets normaux » quand il s’agit d’une liste d’effets indésirables qui ne cesse d’augmenter au fur et à mesure des années et vous m’accusez dans le même temps de croire à un « complot » comme si il vous était nécessaire de discréditer ma parole ! Là est toute la différence car je questionne justement ce que vous, vous positionnant en plus (dans votre réponse plus bas) comme représentant de la médecine, vous considérez comme normal ! Non, c’est loin d’être normal, et non, l’information à ce stade connu du danger est totalement insuffisante puisqu’elle est laissée à une profession qui détient -aussi et largement- le #pouvoir-de-se-taire, même si cela ne concerne comme vous le dîtes que quelques individus ayant grade de médecin c’est déjà trop.

      Pour ma part, étant une femme, je me réfère à mon vécu, j’interroge aussi d’autres femmes et mes amies et je peux vous dire que nous découvrons en les vivant les effets indésirables des hormones contraceptives ou abortives qui nous ont été prescrites sans parole ! En tant que femme, je ne peux ignorer la façon dont sont traitées celles qui veulent avorter dans les hôpitaux, aujourd’hui en France, je souhaite aussi m’interroger sur le lien avec les moyens de contraception offerts et sur ce que signifient les risques médicaux et les conditions de soins qui sont toujours mis en balance avec notre liberté ! Que vous ne vouliez pas comprendre ne vous autorise pas à me faire la leçon médicale sur l’aspirine.

      D’autre part, je parle très « sérieusement » quand j’évoque la dépossession du corps des femmes par la médecine et je ne « délire » non plus aucunement quand je pose des questions de société. Aïe Aïe, l’inconscient des médecins, apprenez que le délire est l’apanage des fous, et que je n’apprécie pas à nouveau cette manière de discréditer mon propos…
      Je trouve également symptomatique que vous en veniez à vous sentir avocat de « votre profession », comme si vous deviez inverser la charge du tribu. La médecine a beau jeu d’indiquer après coup la responsabilité du patient ! (comme le contrat facebook que personne n’a lu ?). On a bien compris depuis Molière que la longue liste des effets indésirables d’un médicament n’est pas du jugement du patient, mais de celui du médecin qui le prescrit. Je n’ai pas le Vidal à la maison mais j’ai une méfiance saine vis à vis de la médecine et du pouvoir des scientifiques et suffisamment de verve critique malgré des parents tous deux médecins.

      Il n’y a donc pas un « unique problème », mais beaucoup de questions sur les dangers de la pilule et le rapport qu’entretient la médecine (et la société qui la fabrique) avec les femmes et leurs libertés.

    • @allergie, vous faites bien comme vous voulez, la surdité de la profession médicale semble vous avoir affecter.
      Merci de votre comparaison avec Martin Winckler, j’en suis très fière, contrairement à ce que vous semblez croire.