• Mort de #Nahel : « Ils sont rattrapés par le réel »

    #Ali_Rabeh, maire de #Trappes, et #Amal_Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l’air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.

    https://www.youtube.com/watch?v=euw03owAwU8&embeds_widget_referrer=https%3A%2F%2Fwww.mediapart.fr%2

    https://www.mediapart.fr/journal/france/290623/mort-de-nahel-ils-sont-rattrapes-par-le-reel
    #violences_policières #banlieues #quartiers_populaires #naïveté

    • « #Emmanuel_Macron ne comprend rien aux banlieues »

      Ali Rabeh, maire de Trappes (Yvelines), a participé à l’Élysée à la rencontre entre le chef de l’État et quelque 200 maires, le 4 juillet, pour évoquer la révolte des quartiers populaires. Il dénonce sans langue de bois l’incapacité du Président à comprendre ce qui se joue dans les banlieues et son manque de perspectives pour l’avenir.

      Vous avez été reçu mardi 4 juillet à l’Élysée par le président de la République avec des dizaines d’autres maires. Comment ça s’est passé ?

      Ali Rabeh : Le Président a fait une introduction très courte pour mettre en scène sa volonté de nous écouter, de nous câliner à court terme, en nous disant à quel point on était formidable. Puis ça a viré à la #thérapie_de_groupe. On se serait cru aux #alcooliques_anonymes. Tout le monde était là à demander son petit bout de subvention, à se plaindre de la suppression de la taxe d’habitation, de la taille des LBD pour la police municipale ou de l’absence du droit de fouiller les coffres de voiture… Chacun a vidé son sac mais, à part ça et nous proposer l’accélération de la prise en charge par les #assurances, c’est le néant. La question primordiale pour moi n’est pas de savoir si on va pouvoir réinstaller des caméras de surveillances en urgence, ou comment réparer quelques mètres de voiries ou des bâtiments incendiés. Si c’est cela, on prend rendez-vous avec le cabinet du ministre de la Ville ou celui des Collectivités territoriales. Mais ce n’est pas du niveau présidentiel.

      Quand on parle avec le président de la nation, c’est pour cerner les #causes_structurelles du problème et fixer un cap afin d’éviter que ça ne se reproduise. Et là-dessus on n’a eu #aucune_réponse, ni #aucune_méthode. Il nous a dit qu’il avait besoin d’y réfléchir cet été. En fait, Emmanuel Macron voulait réunir une assemblée déstructurée, sans discours commun. Il a préféré ça au front commun de l’association #Ville_&_Banlieue réunissant des maires de gauche et de droite qui structurent ensemble un discours et des #revendications. Mais le Président refuse de travailler avec ces maires unis. Il préfère 200 maires en mode grand débat qui va dans tous les sens, parce que ça lui donne le beau rôle. En réalité, on affaire à des #amateurs qui improvisent. Globalement ce n’était pas à la hauteur.

      Le Président n’a donc rien évoqué, par exemple, de l’#appel_de_Grigny ou des nombreuses #propositions déjà faites par le passé sur les problématiques liées aux #banlieues et qui ne datent quand même pas d’hier ?

      Non. Il a fait du « Macron » : il a repris quelques éléments de ce qu’on racontait et il en fait un discours général. Il avait besoin d‘afficher qu’il avait les maires autour de lui, il nous a réunis en urgence pendant que les cendres sont brûlantes, ce qu’il a refusé de faire avant que ça n’explose. Et ce, malgré nos supplications. Pendant des mois, l’association Ville & Banlieue a harcelé le cabinet de Mme Borne pour que soit convoqué un Conseil interministériel des villes conformément à ce qu’avait promis le Président. Cela ne s’est jamais fait. Macron n’a pas tenu sa parole. On a eu du #mépris, de l’#arrogance et de l’#ignorance. Il n’a pas écouté les nombreuses #alertes des maires de banlieue parce qu’il pensait que nous étions des cassandres, des pleureuses qui réclament de l’argent. C’est sa vision des territoires. Elle rappelle celle qu’il a des chômeurs vus comme des gens qui ne veulent pas travailler alors qu’il suffirait de traverser la route. Emmanuel Macron n’a donc pas vu venir l’explosion. Fondamentalement, il ne comprend rien aux banlieues. Il ne comprend rien à ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

      A-t-il au moins évoqué le #plan_Borloo qu’il a balayé d’un revers de main en 2018 ?

      Je m’attendais justement à ce qu’il annonce quelque chose de cet acabit. Il ne l’a pas fait. Il a fait un petit mea-culpa en disant qu’à l’époque du rapport Borloo, sur la forme il n’avait pas été adroit mais il affirme que la plupart des mesures sont mises en œuvre. Il prétend, tout content de lui, qu’il y a plus de milliards aujourd’hui qu’hier et que le plan Borloo est appliqué sans le dire. C’était #grotesque. J’aurais aimé qu’il nous annonce une reprise de la #méthode_Borloo : on fait travailler ensemble les centaines de maires et d’associatifs. On se donne six mois pour construire des propositions actualisées par rapport au rapport Borloo et s’imposer une méthode. Lui a dit : « J’ai besoin de l’été pour réfléchir. » Mais quelle est notre place là-dedans ?

      Dans ses prises de paroles publiques, le Président a fustigé la #responsabilité des #parents qui seraient incapables de tenir leurs enfants. Qu’en pensez-vous ?

      Qu’il faut commencer par faire respecter les mesures éducatives prescrites par les tribunaux. Pour ces mamans qui n’arrivent pas à gérer leurs enfants dont certains déconnent, les magistrats imposent des éducateurs spécialisés chargés de les accompagner dans leur #fonction_parentale. Or, ces mesures ne sont pas appliquées faute de moyens. C’est facile après de les accabler et de vouloir les taper au porte-monnaie mais commençons par mettre les moyens pour soutenir et accompagner les #familles_monoparentales en difficulté.

      Le deuxième élément avancé ce sont les #réseaux_sociaux

      C’est du niveau café du commerce. C’est ce qu’on entend au comptoir : « Faut que les parents s’occupent de leur môme, faut les taper aux allocs. Le problème ce sont les réseaux sociaux ou les jeux vidéo… » Quand on connaît la réalité c’est un peu court comme réponse. On peut choisir d’aller à la simplicité ou on peut se poser la question fondamentale des #ghettos de pauvres et de riches. Pour moi l’enjeu c’est la #mixité_sociale : comment les quartiers « politique de la ville » restent des quartiers « #politique_de_la_ville » trente ans après. Or personne ne veut vraiment l’aborder car c’est la montagne à gravir.

      Vous avez abordé cette question lors de votre intervention à l’Élysée. Comment le Président a-t-il réagi ?

      Il a semblé réceptif quand j’ai évoqué les ghettos de riches et les #maires_délinquants qui, depuis vingt-deux ans, ne respectent pas la #loi_SRU. Il a improvisé une réponse en évoquant le fait que dans le cadre des J.O, l’État prenait la main sur les permis de construire en décrétant des opérations d’intérêt national, un moyen de déroger au droit classique de l’#urbanisme. Il s’est demandé pourquoi ne pas l’envisager pour les #logements_sociaux. S’il le fait, j’applaudis des deux mains. Ça serait courageux. Mais je pense qu’il a complètement improvisé cette réponse.

      En ce moment, on assiste à une #répression_judiciaire extrêmement ferme : de nombreux jeunes sans casier judiciaire sont condamnés à des peines de prison ferme. Est-ce de nature à calmer les choses, à envoyer un message fort ?

      Non. On l’a toujours fait. À chaque émeute, on a utilisé la matraque. Pareil pour les gilets jaunes. Pensez-vous que la #colère est moins forte et que cela nous prémunit pour demain ? Pas du tout. Que les peines soient sévères pour des gens qui ont mis le feu pourquoi pas, mais ça ne retiendra le bras d’aucun émeutier dans les années qui viennent.

      Vous avez été dans les rues de Trappes pour calmer les jeunes. Qu’est-ce qui vous a marqué ?

      La rupture avec les institutions est vertigineuse. Elle va au-delà de ce que j’imaginais. J’ai vu dans les yeux des jeunes une véritable #haine de la police qui m’a glacé le sang. Certains étaient déterminés à en découdre. Un jeune homme de 16 ans m’a dit « Ce soir on va régler les comptes », comme s’il attendait ce moment depuis longtemps. Il m’a raconté des séances d’#humiliation et de #violence qu’il dit avoir subies il y a quelques mois de la part d’un équipage de police à #Trappes. Beaucoup m’ont dit : « Ça aurait pu être nous à la place de Nahel : on connaît des policiers qui auraient pu nous faire ça. » J’ai tenté de leur dire qu’il fallait laisser la justice faire son travail. Leur réponse a été sans appel : « Jamais ça ne marchera ! Il va ressortir libre comme tous ceux qui nous ont mis la misère. » Ils disent la même chose de l’#impunité des politiques comme Nicolas Sarkozy qui, pour eux, n’ira jamais en prison malgré ses nombreuses condamnations. Qui peut leur donner tort ?

      Il se développe aussi un discours politique extrêmement virulent sur le lien de ces #violences_urbaines avec les origines supposément immigrées des jeunes émeutiers. Qu’en pensez-vous ?

      Quand Robert Ménard a frontalement dit, dans cette réunion des maires, que le problème provenait de l’#immigration, le président de la République n’a pas tiqué. Une partie de la salle, principalement des maires LR, a même applaudi des deux mains. Il y a un #glissement_identitaire très inquiétant. Culturellement, l’extrême droite a contaminé la droite qui se lâche désormais sur ces sujets. Ces situations demandent de raisonner pour aller chercher les causes réelles et profondes du malaise comme l’absence d’#équité, la concentration d’#inégalités, d’#injustices, de #frustrations et d’#échecs. C’est beaucoup plus simple de s’intéresser à la pigmentation de la peau ou d’expliquer que ce sont des musulmans ou des Africains violents par nature ou mal élevés.

      Comment ces discours sont-ils perçus par les habitants de Trappes ?

      Comme la confirmation de ce qu’ils pensent déjà : la société française les déteste. Dans les médias, matin, midi et soir, ils subissent continuellement des #discours_haineux et stigmatisant de gens comme Éric Zemmour, Marine le Pen, Éric Ciotti, etc. qui insultent leurs parents et eux-mêmes au regard de leur couleur de peau, leur religion ou leur statut de jeune de banlieue. Ils ont le sentiment d’être les #rebuts_de_la_nation. Quotidiennement, ils ont aussi affaire à une #police qui malheureusement contient en son sein des éléments racistes qui l’expriment sur la voie publique dans l’exercice de leur métier. Ça infuse. Les jeunes ne sont pas surpris de l’interprétation qui est faite des émeutes. En réalité ils l’écoutent très peu, parce qu’ils ont l’habitude d’être insultés.

      D’après vous, que faut-il faire dans l’#urgence ?

      Il faut arrêter de réfléchir dans l’urgence. Il faut s’engager sur une politique qui change les choses sur dix à quinze ans. C’est possible. On peut desserrer l’étau qui pèse sur les quartiers en construisant des logements sociaux dans les villes qui en ont moins. Moi, je ne demande pas plus de subventions. Je veux que dans quinze à vingt ans, on me retire les subventions « politique de la ville » parce que je n’en aurai plus besoin. C’est l’ambition qu’on doit porter.

      Et sur le court terme ?

      Il faut envoyer des signaux. Revenir sur la loi 2017 car cela protégera les policiers qui arrêteront de faire usage de leurs armes à tort et à travers, s’exposant ainsi à des plaintes pour homicide volontaire, et cela protégera les jeunes qui n’auront plus peur de se faire tirer comme des lapins. Il faut aussi engager un grand #dialogue entre la police et les jeunes. On l’a amorcé à Trappes avec le commissaire et ça produit des résultats. Le commissaire a fait l’effort de venir écouter des jeunes hermétiquement hostiles à la police, tout en rappelant le cadre et la règle, la logique des forces de l’ordre. C’était très riche. Quelques semaines plus tard le commissaire m’a dit que ses équipes avaient réussi une intervention dans le quartier parce que ces jeunes ont calmé le jeu en disant « on le connaît, il nous respecte ». Il faut lancer un #cercle_vertueux de #dialogue_police-population, et #jeunesse en particulier, dans les mois qui viennent. La police doit reprendre l’habitude de parler avec sa population et être acceptée par elle. Mettons la police autour de la table avec les jeunes, les parents du quartier, des éducateurs, les élus locaux pour parler paisiblement du ressenti des uns et des autres. Il peut y avoir des signaux constructifs de cet ordre-là. Or là on est dans la culpabilisation des parents. Ça ne va pas dans le bon sens.

      https://www.politis.fr/articles/2023/07/emmanuel-macron-ne-comprend-rien-aux-banlieues
      #Macron #ignorance

    • Entre Emmanuel Macron et les banlieues, le #rendez-vous_manqué

      En 2017, le volontarisme du chef de l’Etat avait fait naître des #espoirs dans les #quartiers_populaires. Malgré la relance de la #rénovation_urbaine, le rejet du plan Borloo comme son discours sur le #séparatisme l’ont peu à peu coupé des habitants.

      Il n’y a « pas de solution miracle ». Surtout pas « avec plus d’argent », a prévenu le chef de l’Etat devant quelque 250 maires réunis à l’Elysée, mardi 4 juillet, sur l’air du « trop, c’est trop » : « La santé est gratuite, l’école est gratuite, et on a parfois le sentiment que ce n’est jamais assez. » Dans la crise des violences urbaines qui a meurtri 500 villes, après la mort du jeune Nahel M. tué par un policier, le président de la République a durci le ton, allant jusqu’à rappeler à l’ordre des parents. Une méthode résumée hâtivement la veille par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh, sur France Bleu : « C’est deux claques, et au lit ! »

      L’urgence politique, dit-on dans le camp présidentiel, est de rassurer une opinion publique encore sous le choc des destructions et des pillages. « Une écrasante majorité de Français se raidit, avec une demande d’autorité forte, confirme Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Déjà sous Sarkozy, l’idée dominait qu’on en faisait trop pour les banlieues. Les dégradations réactivent cette opinion. Emmanuel Macron est sur une crête difficile à tenir. »

      Ce raidissement intervient sur fond de #fracture territoriale et politique. « L’opposition entre la France des quartiers et celle des campagnes nous revient en pleine figure. Si on met encore de l’argent, on accentuera la fracture », pense Saïd Ahamada, ex-député de la majorité à Marseille. « Les gens en ont ras le bol, ils ne peuvent plus entendre que ces quartiers sont abandonnés », abonde Arnaud Robinet, maire de Reims, qui abrite sept #quartiers_prioritaires_de_la_politique_de_la_ville (#QPV), et membre du parti d’Edouard Philippe.

      (#paywall)

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/07/06/entre-emmanuel-macron-et-les-banlieues-le-rendez-vous-manque_6180759_823448.

  • Déjà View, quand #Martin_Parr rencontre #The_Anonymous_Project

    Son dernier ouvrage au titre en marquant le caractère fantasque, Déjà View, publié en France par les Editions Textuel, procède d’une idée excellente : juxtaposer, pour les faire converser, des photographies du maître britannique de l’humour à l’ère de société de consommation, et des images de The Anonymous Project, entreprise fabuleuse rassemblant des diapositives couleur prises par des #amateurs du monde entier.

    Qui est le professionnel ? Qui est l’amateur ? Celui de la page de droite, ou celui de la page de gauche ?

    https://lintervalle.blog/2021/10/27/deja-view-quand-martin-parr-rencontre-the-anonymous-project

    #photo

  • Contre l’état d’urgence sanitaire, pour un libre confinement – ACTA
    https://acta.zone/contre-letat-durgence-sanitaire-pour-un-libre-confinement

    [...] il nous est impossible de respecter scrupuleusement les règles du confinement, de rester cloîtrés devant Netflix, en constatant la guerre que les autorités livrent dehors. Face au gouvernement qui s’octroie le droit de juger qui peut encore sortir et pour quel motif, nous jugeons qu’il est nécessaire d’organiser des réseaux de solidarité et d’entraide à la hauteur de la situation. Si nous bravons les lois du confinement en sortant dans la rue pour nourrir la solidarité, nous veillons à le faire avec soin, pour ne pas répandre la contamination. C’est ce « soin » lui-même qui nous pousse à sortir. Penser le confinement libre c’est faire l’hypothèse qu’il nous est possible de se donner les moyens de mesurer collectivement et singulièrement les risques à prendre ou ne pas prendre, d’évaluer les situations afin de pouvoir s’organiser ensemble. [...]

    Collectif El Manba soutien migrants 13 / Collectifs habitants Maison blanche / Collectif 5 novembre / Assemblée de la plaine / Brigada de solidaritat populari marseille / Manifesten / Dar la Mifa / Maison du peuple Marseille / Précaires déters 13 / Squales Marseille

    Un point de vue salubre à compter parmi les pratiques d’une médecine sociale qui ne peut être l’apanage des institutions et des professionnels, malgré quelques assertions approximatives. Par exemple, leur manière de parler de la surmortalité dans un 93 (effectivement emblématique) en valeur absolue ( multi-séculaire anti-parisianisme marseillais oblige ?), sans savoir les détails plus fins qui sont produits ici : « la différence de mortalité devient de plus en plus marquée : 35% plus importants dans le 93 que sur Paris. »
    https://seenthis.net/messages/847816

    #soin #solidarité #confinement_libre #Marseille #médecine_sociale épidémiologie_populaire #amateurs
    #surmortalité dans la #société_d'abandon

  • Données institutionnelles et données contributives sur la biodiversité, quelle légitimité ? – M ppemonde
    http://mappemonde.mgm.fr/120as4

    Les politiques de protection des habitats, de la flore et de la faune, réunies sous le terme générique de politiques de #conservation de la #biodiversité, sont progressivement devenues grandes consommatrices d’information géographique. Depuis les années 1990, avec la mise en œuvre du réseau Natura 2000 jusqu’à aujourd’hui pour la réalisation des #Trames_vertes_et_bleues (TVB) du #Grenelle de l’environnement, cette information est devenue indispensable à la mise en œuvre de l’action environnementale en faveur d’une biodiversité désormais prise en compte sur l’ensemble des #territoires : biodiversité ordinaire, continuités écologiques. Dans ce contexte de demande croissante en information géographique sur la biodiversité, on observe un double mouvement : d’une part, la faiblesse des moyens consacrés par les pouvoirs publics à la reconnaissance des milieux selon ce qui pourrait être considéré comme « les règles de l’art » ; d’autre part, la montée en puissance de démarches initiées hors de la sphère institutionnelle. Ces dernières diffusent des productions aux appellations variées : données « d’#amateurs », « #volontaires » ou « #citoyennes », que M. Goodchild (2007) a réunies sous l’expression « volunteered geographic information » (VGI1) dans ses travaux sur les citoyens-capteurs.

    Les territoires sont à la fois une construction sociale et une matérialité signalait l’appel à communication du colloque 2014 du Collège International des Sciences du Territoire (CIST)2 dont est issu ce dossier thématique de M@ppemonde. De ces deux volets d’une même réalité, les sciences de la nature privilégient la matérialité lorsqu’elles proposent leur recours vis-à-vis des politiques de conservation. La #nature est alors précisément décrite, selon des protocoles scientifiquement validés, mais sur les espaces réduits faisant l’objet des zonages de protection. Pour le reste, les pouvoirs publics récupèrent « à la volée » des #données existantes sur des lieux, des sites ou des territoires ; données qui peuvent, ou non, passer au crible de structures de validation, le Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN) notamment, avant d’intégrer des bases d’informations plus institutionnelles. C’est ainsi que s’est structuré le fichier Znieff3, véritable fondement de la connaissance officielle de la biodiversité en France (Couderchet et Amelot, 2010).

    #cartographie

  • OpenStreetMap : la banalisation sans la banalité

    ... La communauté #OSM ressemble de moins en moins à un petit groupe d’avant-gardistes mobilisés pour produire des données géographiques ouvertes. Le militantisme n’a rien perdu de sa vigueur, mais les idées ont percolé et OSM est devenu l’un de ces « communs numériques » emblématiques au même titre que Wikipedia, comme l’a rappelé l’économiste Benjamin Coriat. Les géomaticiens travaillant en collectivité locale sont loin d’être tous des contributeurs actifs et le cas de la communauté de communes des Pays de Rhône et Ouvèze (Orange) reste exceptionnel. Mais c’est désormais l’hybridation qui est de mise entre pratiques amateurs professionnelles ...

    http://decryptageo.fr/openstreetmap-la-banalisation-sans-la-banalite

    #cartographie #biencommun #amateurs #professionnels

  • Plusieurs sites de vente de drogue du « Deep Web » français piratés
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/10/01/plusieurs-sites-de-vente-de-drogue-du-deep-web-francais-pirates_4780425_4408

    Selon [le pirate], tout cela a été très facile : les administrateurs « se sentent en sécurité sous #TOR, mais ce sont des #amateurs qui ne maîtrisent pas la technologie ». Pour administrer leurs sites, ils utilisent « #phpMyAdmin » sous Windows, un outil doté d’une interface graphique facile à manier, mais qui n’est pas réputé pour son niveau de #sécurité.

    #french #darknet #lol

  • #Bitcoin est dans la tourmente après la découverte d’un « #bug de maléabilité »
    http://www.pcinpact.com/news/85943-bitcoin-est-dans-tourmente-apres-decouverte-dun-bug-maleabilite.htm

    Silk Road est un site très connu des #amateurs de #Bitcoin, sur lequel il est possible d’acheter toutes sortes de marchandises, parfois illégales tout en gardant un certain anonymat, les transactions s’effectuant avec la fameuse crypto-#monnaie. Dernièrement, des #pirates ont dérobé 4474,26 Bitcoins sur ce site en exploitant une faille du protocole de la monnaie ce qui a entrainé une forte chute de son cours.Lire la suite […]

    • Mouais, sauf que le diagnostic est très discuté. L’article de PCinpact est très médiocre, aucune enquête, aucun croisement de l’info et aucune allusion aux nombreuses critiques de l’annonce de MtGox comme http://www.coindesk.com/bitcoin-bug-guide-transaction-malleability . Du travail de stagiaire.

      Une seule place de marché, MtGox, a suspendu momentanément les retraits à cause de cette bogue, et le reste de la communauté Bitcoin suggère que cette décision a en fait des causes internes à MtGox. En effet, la bogue en question est connue depuis longtemps. (La page https://en.bitcoin.it/wiki/Transaction_Malleability date de janvier 2013.)

    • @stephane Tu es un peu dur, mais tu n’as pas complètement tord. Si la valeur absolue du bitcoin n’a pas beaucoup de sens, sa valeur relative sur les différentes places de marché est plus significative, et la tendance est bien celle décrite dans l’article.
      Chez le français Bitcoin Central par exemple, le bitcoin était à 600€ le 5 février, et hier il est descendu jusqu’à moins de 450€.
      https://bitcoin-central.net/page/stats/trades

      Sinon certains commentaires de l’article sont plus intéressants, notamment celui de Istep :
      http://www.pcinpact.com/news/85943-bitcoin-est-dans-tourmente-apres-decouverte-dun-bug-maleabilite.htm?

      Ce n’est pas du tout un bug dans le protocole bitcoin, mais une mauvaise utilisation de la part de MtGox.

      Pour faire simple, une transaction BTC a plusieurs « attributs » (emetteur, dest, date, etc.) et un checksum. Ce que MtGox n’avait pas compris, c’est que ce checksum ne porte pas sur l’ensemble des attributs de cette transaction, en effet, les attributs secondaires sans grande importance, ne sont pas pris en compte dans le calcul du checksum.
      Quand quelqu’un fait un transfer de chez MtGox vers l’extérieur, ils ont un « bot » qui vérifie que la transaction s’est bien faite en vérifiant ce checksum. Là où ça foire, c’est que si quelqu’un envoie/injecte rapidement une deuxième transaction identique mais avec un attribut secondaire qui a changé et qu’il est reçu avant l’original de MtGox, alors l’original ne sera pas validé, et donc, le bot de MtGox ne recevra pas la confirmation que le transfer s’est bien fait.
      Notez que dans TOUS les cas, l’émetteur est bien débité, et que le récepteur a bien au final ses pépêtes.

      Dans le cas de MtGox, les utilisateurs frauduleux envoient un mail à MtGox pour se plaindre (faussement) qu’il n’ont rien reçu. MtGox voit que le bot n’a pas eu de confirmation, et donc, bêtement, ils réinitient la transaction alors que la première était bonne !

      Pour résumer, il n’y absolument aucun problème du côté de BTC, c’est uniquement l’algorithme de vérification utilisé par MtGox (il semble qu’ils soient les seuls à faire comme ça, mais pas sûr) qui est foireux.
      Ce que je trouve déplorable, c’est l’annonce de MtGox qui a mis la faute sur le BTC, alors que non

  • Le #bitcoin a déjà transformé la société
    http://www.vice.com/fr/read/le-bitcoin-a-transforme-la-societe

    #Bitcoin Armstrong via le Bitcoin subreddit.

    Depuis que la valeur du bitcoin a passé la barre des 150 euros fin octobre, j’ai tenté d’une façon obsessionnelle de rattraper tous les temps perdu depuis l’invention de cette cryptomonnaie ethérée, en 2009.

    À l’époque, comme tous les #amateurs de #technologie qui sont passés à côté de l’occasion de faire du fric facile, j’ai décid&…

  • #Peter_Watkins cinéaste engagé et auteur d’un livre radical, « Média Crisis » paru aux édition homnisphères, évoque son film sur la commune et fait un parallèle entre le traitement de la commune dans les manuels d’histoire de France et le rôle des « mass média » audiovisuel(MMAV) qui sont selon lui, sont le moteur de la propagande néolibérale.

    http://www.article11.info/?Peter-Watkins-une-bouffee-d

    Dans son livre « Media Crisis », Peter Watkins analyse le lavage de cerveau médiatique, la pauvreté de la forme et l’inanité du fond de la plupart des productions contemporaines. Portant aussi la casquette de réalisateur, il applique dans ses films des principes inverses à ceux qui président à l’abrutissement des masses. Une efficacité cinématographique démente et un impact politique non négligeable.

    Partie 1
    http://www.youtube.com/watch?NR=1&feature=endscreen&v=K44rNau16EY

    (...)

    Dans sa très grande majorité, remarque Peter Watkins, la société refuse toujours de reconnaître le rôle de la forme et des processus de diffusion et de réception des productions des #MMAV. Ce qui signifie que les formes de langage qui structurent les messages des #films ou des programmes télévisés, ainsi que les processus tout entiers (hiérarchiques ou autres) de diffusion à l’attention du public sont complètement négligés et ne font pas l’objet de #débat. Consécutivement à ce manque de débat critique public, plus de 95% des messages diffusés par les MMAV sont #structurés selon le principe de #la_Monoforme.
    Ce « manque de débat critique public » est l’un des chevaux de bataille de l’auteur de #Media_Crisis. Non que les #téléspectateurs souhaitent des émissions de mauvaise qualité : ce sont les professionnels des médias qui le leur imposent. Et ce bien que personne n’a jamais demandé aux spectateurs leur avis. C’est même un véritable tabou, provoquant les ricanements du monde #audiovisuel. Faire participer les téléspectateurs aux grilles de programme ? Et puis, quoi encore ? Pourquoi pas leur proposer de se mêler du processus de création du film tant qu’on y est ?
    Dans ce manque de débat public, le formatage induit par les MMAV joue aussi un rôle essentiel. Comment le spectateur pourrait opter pour autre chose, lorsqu’aucun choix ne lui est laissé et qu’il est gavé de saloperie depuis sa naissance ? Quand un véritable #lavage de #cerveau s’ingénie à réduire tout sens critique, à donner constamment le goût des mauvaises choses et de la facilité intellectuelle, sans jamais - ou presque - proposer la moindre alternative valable ou
    crédible ?

    Partie 2
    http://www.youtube.com/watch?v=cFm9q1zzx-Q

    (...)

    Plus fondamentalement, ce que les professionnels des MMAV ont accompli durant les 20 ou 30 dernières années, c’est la diffusion et l’implantation efficace d’un « climat » #psychologique qui a servi de levier à l’idéologie consumériste, écrit Watkins. […] En d’autres termes, l’objet même du #consumérisme, qui sature le rendement des MMAV, est renforcé à de nombreux niveaux inconscients, par un processus caché et hiérarchique - avec son propre discours sociétal souterrain, où il apparaitrait que nous sommes incapables (ou non désireux) de vouloir l’identifier ou de le reconnaître.
    Ce climat, soigneusement inculqué, injecté au plus profond de notre psyché par les formes saccadées et fragmentées du langage des MMAV et par l’industrie du cinéma #commercial à l’échelle globale a entraîné chez nous une sérieuse diminution de notre capacité de concentration, un manque de tolérance pour des processus soutenus ou pour n’importe quelle forme de communication qui exigerait d’y consacrer plus de dix secondes, une amnésie de plus en plus généralisée face à notre histoire (surtout chez les jeunes générations), un besoin perpétuel et accru de changements. Tout cela a permis de façonner une société manifestement plus #privatisée, où règnent l’#insécurité et une agitation constante. Une société où la pensée compétitive, l’#égotisme, le #gain #personnel, et l’#indifférence envers la #violence et la #souffrance deviennent de plus en plus « la #norme » et où disparaissent la #pluralité authentique et l’#interaction #communautaire.

    (...)
    Partie 3
    http://www.youtube.com/watch?v=Z2_JP0vYtSY

    En faisant travailler ces acteurs non professionnels, il s’agit de jouer sur leur conscience politique. De déclencher leurs réactions à chaud. De les aider à oublier la camera. Et de se rapprocher ainsi au maximum de la réalité, de toucher à une authenticité que ne pourraient pas rendre des #acteurs professionnels. Dans les films de Peter Watkins, chacun conserve souvent son propre rôle, à peine travesti par les besoins scénaristiques. Ce qui explique pourquoi les spectateurs peuvent se retrouver soufflés par l’impression de #réalisme.
    Dans La Commune, le #réalisateur a été jusqu’à recruter des acteurs #amateurs en fonction de leurs #opinions conservatrices, avant de les habiller en #soldats versaillais, de les réunir dans une pièce et de les inviter à discuter. En résultent des débats et des prises de position puant le naturel (du genre : « Il faut de l’#ordre dans la #société, c’est évident, sinon ça ne peut pas marcher… »). Dans le même temps, le spectateur est constamment renvoyé à sa propre condition, que ce soit par des adresses directes ou au travers de procédés ana-ou-u-chroniques (qui n’ont pas eu lieu). Dans La Commune, c’est notamment le rôle de deux #journalistes-acteurs, qui interviewent les #communards tout au long du film.
    Un processus si efficace que les acteurs et certains passionnés du film se sont organisés en une association, Rebond pour la Commune, dont le but est de faire perdurer le processus réflexif du film. Une démonstration parfaite que, à l’inverse des productions prédigérées dont on ne se souvient pas cinq minutes après la fin, Watkins arrive à susciter un véritable processus de réflexion. Un réel boulot politique, quoi. Mais aussi un vrai danger pour les tenants de l’ordre #établi.

    Parie 4
    http://www.youtube.com/watch?v=ELj5hJDd-no&NR=1&feature=endscreen

    #Propagande #Télévision #Cinéma #Publicité #Communication #Pédagogie #Education #Enseignement #Critique #Médias #Histoire #1871 #la_commune #Paris
    #Mondialisation #Livre #Vidéo