C’est en partie déformé ce qu’il dit du « non-sens » des b.a.ba, car une bonne partie de ceux qui le promeuvent, et entre autre « sauver les lettres », ne veulent pas du tout revenir aux « bonnes vieilles méthodes » mécaniques qui n’auraient pas de sens, mais ont toujours dans le même temps fait la promotion d’une oralité complexe et riche en amont de l’apprentissage de la lecture.
C’est-à-dire pendant les 4-5 premières années, leur lire et leur conter des histoires intéressantes, complexes, avec un vocabulaire riche (même sans comprendre 100% des mots, ils les auront déjà entendu, avec un contexte). Et aussi bien par les parents qu’à l’école bien sûr, pas juste l’histoire du soir et basta. À force d’écouter des choses intéressantes et variées, cela donne aux enfants l’envie d’apprendre, l’envie d’en savoir plus et de découvrir des choses par eux-mêmes ensuite. S’il n’y a pas ça en amont, quelque soit la méthode de lecture, ce sera relativement difficile, quand même.
Franck Lepage en parle aussi dans une de ses conférences sur l’école. Pour l’instant c’est surtout la différence entre les parents, entre les milieux sociaux, qui fait que certains ont entendu des histoires et documentaires plus variés que d’autre avant même le commencement de l’apprentissage de la lecture. Il faudrait qu’il y ait un travail en parallèle sur : assistante maternelle + crèche + jardins d’enfants + école maternelle, pour que dans les premières années, et quelque soit les parents donc, les enfants aient écouté plus de choses. On est loin du compte pour l’instant…