... pour toute la population.
Quand une personne est infectée, sa toux, ses éternuements, mais aussi sa conversation ou ses chants vont produire un nuage de gouttelettes depuis sa bouche ou son nez.
Les modes de contamination des maladies virales respiratoires peuvent alors être classés en trois catégories suivant la taille de ces gouttelettes :
– Pour les grosses gouttelettes si vous êtes à faible distance (inférieure au fameux 1 m) elles peuvent être directement projetées sur vous (la personne saine).
– Ces mêmes gouttes peuvent tomber sur une surface et la contaminer. Si vous la touchez et portez les mains à votre visage le risque est fort d’être contaminé.
– Mais pour les gouttelettes de très petites tailles, elles sont susceptibles d’être aéroportées et de se propager sur des distances bien supérieures à 1 m et de produire ainsi un aérosol contaminant pour celui qui le respire.
Les recommandations données actuellement à la population pour ralentir l’épidémie sont exclusivement basée sur les deux premiers modes transmission du COVID-19 décrite ci-dessus et excluent la troisième possibilité.
Qu’est-ce qu’un aérosol
Un aérosol consiste en microgouttelettes qui restent en suspension dans l’air. En effet plus la goutte est petite plus la force de résistance de l’air est grande par rapport à son poids et plus la goutte tombe doucement, éventuellement à vitesse quasi nulle. De plus ces microparticules peuvent par évaporation d’eau diminuer en taille, ce qui leur permet de se maintenir presque indéfiniment en suspension.
Le mouvement de gouttelettes de différentes tailles produites lors d’une conversation normale, ou d’une toux ou d’un éternuement, peuvent être visualisés par illumination laser comme montré dans la figure ci-dessous, adaptée d’un article publié par un des auteurs de cette tribune dans le Journal of Fluid mechanics en 2014. Dans cet article il est montré que le nuage d’aérosols peut se propager beaucoup plus loin que des gouttelettes isolées grâce aux interactions entre les gouttelettes et la phase gazeuse du nuage. Ainsi un éternuement peut envoyer des gouttelettes jusqu’à 6 mètres de distances.
Une vidéo récente réalisée par des scientifiques japonais montre aussi très bien comment ces microgouttelettes peuvent rester en suspension dans l’air et voyager très loin, voir ▻▻https://www.ccn.com/japan-scientists-find-new-transmission-route-of-coronavirus-in-breakthrough-stu
Quand une personne est infectée, qu’elle soit symptomatique ou non, les microgouttelettes peuvent contenir du virus qui reste infectieux pendant longtemps (la stabilité du virus se mesure en heures), et elles sont donc capables d’infecter les personnes qui les respirent.