• Les aides au logement poussent les prix des #loyers à la hausse
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/11/14/quand-les-aides-au-logement-poussent-les-prix-des-loyers-a-la-hausse_4523524

    Ce n’est pas un mince paradoxe. Les aides au #logement versées aux locataires poussent les loyers… à la hausse. L’Etat dépense donc 15,8 milliards d’euros par an - dont plus de la moitié pour le seul secteur locatif privé - à 5,7 millions de bénéficiaires (chiffres 2012) pour nourrir une inflation qui absorbe une bonne part de cette somme.

    Ce constat est délivré vendredi 14 novembre par l’#Insee dans une étude qui s’est penchée sur l’efficacité et l’impact de ces aides auxquelles le budget de l’Etat consacre des sommes croissantes depuis 30 ans. En 1984, les aides au logement ne représentaient que 3,34 milliards d’euros, soit cinq fois moins qu’aujourd’hui.

    Versées par les Caisses d’allocations familiales, les aides au logement concernent deux locataires sur cinq. Regroupant l’aide personnalisée au logement (APL), l’allocation de logement familiale (ALF) et l’allocation de logement sociale (ALS), ces aides poursuivent deux objectifs. Limiter le taux d’effort des ménages locataires bénéficiaires ou leur permettre d’accéder à des logements de meilleure qualité, à taux d’effort donné. Mais l’étude montre que ces dispositifs ratent en partie leur cible.

    #Caf #assistanat_des_rentiers #spéculation #blocage_des_loyers

    • Aides au logement et loyers : l’erreur de raisonnement
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/12/15/aides-au-logement-et-loyers-l-erreur-de-raisonnement_4540944_3232.html#lyu3f

      Il s’agit d’une vieille idée qui revient régulièrement et se heurte à un certain nombre d’incohérences. En résumé, que nous dit l’Insee ? A partir d’un petit échantillon de quatorze agglomérations situées dans une zone où l’aide au logement est plus élevée (zone II), comparées à un échantillon de cent-cinq agglomérations où l’aide est moins élevée (zone III), on constate que les loyers du petit échantillon d’agglomérations de la zone II sont plus chers.
      A partir de ce raisonnement très partiel, centré sur un seul facteur et sur un échantillon limité, on en déduit que les aides personnelles au logement sont inflationnistes, provoquant une augmentation des loyers. Cela ne résiste pas à l’analyse.

      D’abord on sait que depuis les années 1980, les aides au logement ont perdu du pouvoir d’achat. Dans les logements HLM, tous les loyers rentraient dans le plafond de l’APL lors de sa création. Aujourd’hui, la moitié des logements dépassent ce plafond. Le surplus reste à la charge des locataires.
      Et si l’effet était pris pour la cause
      Dans le secteur locatif privé, le dépassement est quasi systématique. La raison en est simple, toutes les aides personnelles ont été sous actualisées de manière permanente par les gouvernements successifs, et ont donc perdu du pouvoir d’achat.
      Comment des aides à la baisse en pouvoir d’achat peuvent-elles tirer les loyers à la hausse ? A titre de confirmation, le « Panorama social de la France 2013 » publié par l’Insee indique que le taux d’effort des locataires après aide personnelle a augmenté. L’étude de l’Insee s’appuie sur des travaux antérieurs, notamment ceux de Mme Fack.
      Cette étude est pertinente mais pour une période et un évènement précis, l’extension de l’allocation de logement aux étudiants dans les années 1980. Il est évident qu’une augmentation brutale du pouvoir d’achat des étudiants sans que l’offre ait le temps de s’adapter a conduit à une augmentation des loyers. Mais plus rien de tel ne s’est produit depuis cette date. Comparer une période et un évènement exceptionnels à une évolution de longue durée n’est pas scientifiquement acceptable.
      Et si on retournait le raisonnement, et si l’effet était pris pour la cause et réciproquement ? Les zones de l’aide personnelle ont été établies justement en fonction du caractère tendu du marché local du logement et non pas seulement en fonction de la taille de l’agglomération.
      Tension du marché
      Dans ce cas, il est tout à fait normal que les loyers de la zone II soient plus élevés que ceux de la zone III puisque la zone a été définie sur ce critère. Et puisque l’aide est destinée à donner les moyens aux familles de payer leur loyer, elle est normalement plus élevée là où les loyers sont plus chers.
      De même entre ces loyers et les loyers des grandes villes, en particulier en agglomération parisienne, il existe des différences extrêmes. Entre un loyer du XVIe arrondissement et un loyer en banlieue lointaine, qui plaidera que l’aide personnelle est la cause de la différence ? On aborde là un aspect essentiel de l’analyse des loyers. Le principal facteur des différences entre les loyers est constitué par la tension du marché, élément qui n’apparaît à aucun moment dans l’étude.