• Écolos, mais pas trop… - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Ecolos-mais-pas-trop

    Jean-Baptiste Comby, Écolos, mais pas trop… Les Classes sociales face à l’enjeu environnemental, Raisons d’agir, 2024, 186 pages, 14 €

    Dans ce livre rapide et incisif, le sociologue Jean-Baptiste Comby analyse la manière dont les classes sociales, et au sein de celles-ci les pôles économique et culturel, interprètent diversement les problèmes écologiques actuels. Bourgeoisie, petite bourgeoisie et classes populaires font l’objet de trois grandes parties nourries par deux enquêtes, qualitative et quantitative, le tout étant illustré par des parcours biographiques et des extraits d’entretiens qui donnent à entendre le propos des enquêté·es.

    […]

    Lecture conseillée, donc, pour la précision des analyses en termes de classe et l’occasion pas si fréquente d’entendre les voix de personnes issues d’autres classes sur leur rapport à l’écologie. Vous pouvez aussi prendre connaissance du propos de Jean-Baptiste Comby dans une conférence gesticulée avec son camarade Anthony Pouliquen, une forme théâtralisée, à deux voix. Il y est question de yaourt bio compensé au Nutella (ou l’inverse) et de l’inspecteur Colombo. La captation vient elle aussi de sortir.

    https://www.youtube.com/watch?v=cpAY24KcGqw

    #recension #livre #Aude_Vidal #écologie #sociologie #classes_sociales #Jean-Baptiste_Comby #Anthony_Pouliquen #conférence_gesticulée

  • Visualisez la sécheresse historique qui frappe les #Pyrénées-Orientales depuis deux ans
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/04/12/visualisez-la-secheresse-historique-qui-frappe-les-pyrenees-orientales-depui

    (...) ce sont précisément ces dépressions méditerranéennes qui manquent à l’appel depuis le printemps 2022 et qui expliquent que le département ne connaisse quasiment plus d’épisodes humides notables.

    [...]

    Ainsi, le climat de Perpignan « se rapproche aujourd’hui de celui que connaissait Valence [Espagne] avant le réchauffement climatique », explique l’organisme. A savoir un climat « chaud et plus sec, semi-aride, avec des précipitations pouvant être tout de même violentes, notamment à l’automne ».

    #Aude #sécheresse #climat #Méditerranée #Désertification

    • Sécheresse dans les Pyrénées-Orientales : « Cette fois, c’est du brutal »
      Par Martine Valo (Pyrénées-Orientales, envoyée spéciale)
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/04/22/secheresse-persistante-dans-les-pyrenees-orientales-cette-fois-c-est-du-brut

      REPORTAGELe département subit depuis deux ans un manque d’eau structurel. La faible ressource contraint les agriculteurs à adapter leurs pratiques, et pourrait conduire à revoir l’aménagement du territoire.

      Daniel Aspe saisit la bouteille en plastique avec un goulot découpé et s’allonge sur le sol de la forêt. Le maire d’Escaro, dans les Pyrénées-Orientales, plonge l’objet usé dans le regard creusé en face de l’arrivée d’eau qui alimente son village, et chronomètre le temps qu’il faut pour recueillir 2 litres : quatorze secondes. Il se livre alors à un calcul qu’il connaît bien, multipliant les secondes par vingt-quatre heures : le débit s’avère encore un peu trop juste pour la consommation journalière des 80 habitants. « Bien que nous ne nous lavions pas pour économiser l’eau », déclare en plaisantant l’élu pour surmonter son inquiétude.

      En cette fin de journée d’avril, le soleil éclabousse d’or les flancs des montagnes. Quelques filaments de neige zèbrent les sommets, tandis que, plus bas, la végétation méditerranéenne fait de la résistance. De-ci, de-là se dressent des squelettes de genêts et des chênes verts, si coriaces et pourtant morts de soif. Avec la tramontane de ces derniers jours, le service départemental d’incendie et de secours a averti : le risque d’incendie est maximal.

      Car si le panorama saturé de lumière est magnifique, il demeure quasi immuable : depuis deux ans, les nuages ne font que passer subrepticement, sans s’arrêter, des hauts cantons jusqu’à la plaine du Roussillon. Le déficit de pluie atteint 60 % certains mois, et celui de neige 75 % en 2023. Les arrêtés préfectoraux restreignant les usages de l’eau se succèdent sans discontinuer depuis juin 2022.

      « On positive »

      Pour Escaro, le vrai problème se pose l’hiver, car, du 15 avril au 15 octobre, la commune reçoit de l’eau du canal de Nyer. Le reste du temps, l’ouvrage, privé, est destiné à produire de l’hydroélectricité. Le maire, un ingénieur à la retraite, n’est d’abord pas très enthousiaste à l’idée d’évoquer une fois encore les pénuries et les camions-citernes venus remplir son château d’eau une dizaine de fois cet hiver. Question d’image pour l’ancien village minier. Dès février, quatre autres communes des Pyrénées-Orientales étaient ravitaillées ainsi, tandis qu’une quarantaine d’autres sont surveillées de très près.

      Daniel Aspe prend finalement le temps de décrire ses actions de sensibilisation auprès de ses administrés, leurs efforts communs de sobriété et leur traque des fuites. Sous le château d’eau est installée une citerne souple – une de celles qu’utilisent les pays quasi désertiques – pour ne pas perdre la moindre goutte d’eau en cas de trop-plein. Elle sert à un couple de maraîchers et à quelques chevaux. « On positive », assure le maire.

      En aval, le château de Thorrent, flanqué de ses deux tours moyenâgeuses, est alimenté par une source depuis plus de mille ans. Vice-président du Parc naturel régional des Pyrénées catalanes et maire de Sahorre (400 habitants), Olivier Gravas (divers gauche), sa famille, et ses 170 brebis en dépendent. « Je suis l’un des rares bergers nés à Neuilly-sur-Seine [Hauts-de-Seine], se présente-t-il en riant. Et peut-être l’un des premiers réfugiés climatiques français si la source se tarit. » L’éleveur d’agneaux bio appréhende la saison d’estive qui approche : y aura-t-il de quoi nourrir et abreuver son troupeau sur les contreforts du Canigou ?

      Un territoire « avec beaucoup d’atouts »

      « Les brebis vont avoir vite fait le tour du propriétaire, soupire-t-il. Voilà bien trente ans que le réchauffement se fait sentir ici, mais cette fois, c’est du brutal, deux des sources de la rivière Rotja sont en train de faiblir. » Il plaide pour que le département devienne un territoire pilote dans le contexte climatique actuel. « Il a beaucoup d’atouts : des réserves naturelles, le massif du Canigou qui est labellisé “Grand site de France”, il produit à près de 40 % en bio, dans des petites exploitations diversifiées », explique Olivier Gravas. « Pourquoi ne pas y mettre quelques millions d’euros pour expérimenter des solutions, avant que la sécheresse ne rattrape l’Aude, l’Hérault… ? », propose ce maire, qui envisage de stocker de l’eau dans une ancienne galerie minière. Cet adhérent de la Confédération paysanne ne s’estime pas le plus mal loti.

      En descendant vers la plaine du Roussillon, dans de nombreuses communes, des panneaux rappellent la situation de crise, incitent à économiser la ressource ou indiquent les jours de tours d’eau pour les agriculteurs. Néanmoins, beaucoup d’entre eux répètent qu’ils se refusent à baisser les bras.

      A Estagel, Galdric Bareil produit les vins bio du Domaine Pons Gralet. « Je ne me plains pas. J’ai un confrère qui pense tout arrêter, confie-t-il. Moi, je m’interroge… On ne sait vraiment pas où on va. » Depuis plusieurs années, les exploitants des environs se sont mis à irriguer leurs vignes. « Pour moi, c’est une aberration, affirme le viticulteur de 31 ans. Ce sont ces parcelles qui ont le plus souffert l’été 2023 lorsque l’arrêté préfectoral a imposé de cesser le goutte-à-goutte. » Et de poursuivre : « C’est plutôt facile de faire du vin bio dans les Pyrénées-Orientales : il y a beaucoup de soleil, peu d’humidité, et donc peu de plantes concurrentes entre les pieds des ceps, peu de champignons, de maladies. » Alors il veut y croire encore. Que planter d’autre de toute façon ? Même les olives – une culture traditionnelle qui fait son retour ici – demandent plus d’eau que le raisin. Galdric Bareil vient cependant d’arracher une de ses vignes qui datait de 1948. « La sécheresse a accéléré sa fin », glisse-t-il.

      Non loin de là, le lit du Verdouble, totalement à sec, est envahi par la végétation. Il se jette habituellement dans l’Agly, l’un des trois petits fleuves côtiers du département, qui ne parvient plus à couler jusqu’à la mer : faute de débit, il s’infiltre en chemin dans le sol karstique. Le niveau des trois grandes retenues a beaucoup baissé. Fin mars, à la sortie des mois de recharge donc, celle de Vinça plafonnait à 12 millions de mètres cubes alors qu’elle peut en contenir 24,5 ; celle de Villeneuve-de-la-Raho était à 7,9 millions mètres cubes au lieu de 17,5. Pire encore, à l’Agly, il était indiqué un remplissage de 10,8 mètres cubes sur les 27,5 possibles, plus rien n’en sort pour alimenter les canaux d’irrigation.

      « C’est devenu un cimetière »

      Du côté de Rivesaltes et d’Espira-de-l’Agly, la sécheresse est donc à son comble. Denis Basserie regarde avec tristesse les branches brunies et recroquevillées de ses abricotiers, dont la majorité est grillée. « C’était un verger jeune, magnifique, soupire-t-il. C’est devenu un cimetière, comme si vous cultiviez des statues ! Je n’ai pas encore eu le courage de les arracher. » Il estime avoir perdu entre 10 et 12 hectares de ses cultures de vignes et de fruits. Lui qui a des responsabilités dans les instances agricoles – notamment d’aménagement foncier – et à la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles s’inquiète pour ceux qui s’apprêtent à prendre leur retraite et dont les terres perdent de la valeur.

      « J’ai investi pour commencer une irrigation de résilience mais, depuis l’été, on est passé de très peu à rien. Pourtant, je continue à payer 15 000 euros de redevance d’eau », témoigne l’exploitant de 43 ans. Denis Basserie en veut à l’Etat qui ne mesurerait pas, selon lui, la gravité de la situation dans la vallée de l’Agly, et dénonce les assurances qui ne prennent en compte que la perte des récoltes, pas celle des arbres et des vignes mortes. Selon sa propre estimation, 9 000 hectares de cultures risqueraient d’être arrachés.

      Depuis des siècles, les agriculteurs d’ici ont pensé pouvoir compter sur les ressources des Pyrénées que 3 000 kilomètres de canaux conduisent dans l’est du territoire. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils avaient refusé, en 2011, l’arrivée d’Aqua Domitia – un gros tuyau qui délivre de l’eau du Rhône jusque dans l’Aude. Aujourd’hui, ils demandent l’extension de cet ouvrage.

      Jean Bertrand, chargé de l’eau à la chambre d’agriculture, organise une visite de la tête du canal de la Plaine de la Lentilla où est aménagée une prise d’eau – une « rasclose » –, en compagnie de quelques membres de l’Association syndicale autorisée (ASA) locale. L’occasion d’expliquer à quel point le travail des 200 ASA du département – des établissements publics chargés de gérer la ressource et de se la répartir – est exemplaire. Et de tirer à boulets rouges sur les militants écologistes qui défendent le maintien d’une vie aquatique. « C’est ici, à la source, que nous sommes sanctionnés par la justice à cause du fameux débit réservé que les écolos ont mis en place », dit M. Bertrand. N’est-ce pas plutôt la loi qu’ils ont fait appliquer ? « Peut-être, mais avant on coupait la rivière en cas de besoin. » Et les poissons ? « Ils se réfugiaient dans les cavités », rétorque Henri Vidal, président de l’ASA. A l’échelle de la région Occitanie, l’association France Nature Environnement préfère ne plus s’exprimer publiquement sur les rivières des Pyrénées-Orientales. La situation est devenue trop tendue.

      Henri Vidal rapporte que son organisation est passée de 600 à 1 500 adhérents en quelques années, au fur et à mesure que poussaient des lotissements bâtis sur les anciennes terres agricoles. Dans les villages, certains de ces nouveaux habitants viennent réclamer de quoi arroser leur potager. « Comme s’il suffisait de payer sa redevance pour qu’il pleuve ! », s’exclame Thierry Pujol, le secrétaire de l’ASA.

      Des stations de ski qui continuent de faire fonctionner leurs canons à neige jusqu’aux rivages de la Méditerranée où l’eau salée a commencé à pénétrer par endroits… les Pyrénées-Orientales ont un sacré défi à relever. « Nous étions un département béni des dieux, maintenant, nous travaillons avec les services de l’Etat à éviter toute guerre de l’eau, résume Nicolas Garcia, maire communiste d’Elne et président du syndicat mixte des nappes de la plaine du Roussillon, tout en vantant la sobriété et la désimperméabilisation des sols. Nous avons dix ans pour changer de logiciel socio-économique. »

      « Dépasser le déni »

      Le président de Perpignan Méditerranée Métropole, Robert Vila (qui vient de quitter Les Républicains) ne partage pas ce point de vue. « Le changement climatique ? Il faut rester prudent. Nous avons tous en tête qu’à l’avenir on reviendra à une situation hydrique plus favorable, normale, relativise l’élu, qui est aussi maire de Saint-Estève et président de la commission locale de l’eau. Moi j’ai demandé aux clubs sportifs de ma commune de réduire leurs activités, comme ça, on met en sommeil les douches, l’entretien des locaux. » Pour M. Vila, il sera sûrement possible de puiser la ressource ailleurs, dans le massif des Corbières notamment. Et parler de la sécheresse dans les médias oblige ensuite à financer des campagnes de publicité pour rassurer les touristes. Il ne faudrait pas affaiblir le premier secteur économique du département.

      « Collectivement, les élus doivent dépasser le déni, admettre que la solution passe par une mutation de notre modèle », estime pour sa part l’écologiste Agnès Langevine, vice-présidente du conseil régional. Elle s’oppose au dossier emblématique du golf de Villeneuve-de-la-Raho, un projet vieux de vingt ans dont les premiers travaux ont démarré à l’automne 2023. Et d’autres existent, qui semblent aussi anachroniques. Ainsi dans l’ancien Mas Delfau, dans le sud de #Perpignan, la mairie a annoncé la réalisation sur 18 hectares de bureaux, de logements, avec des plans d’eau au milieu, agrémentés… d’un téléski nautique.

      Philippe Poisse, militant d’Alternatiba, un mouvement de mobilisation sur le dérèglement climatique, en recense d’autres, notamment « une sorte de Puy du Fou sur le thème du cinéma ». De son côté, Valentine Lescot, du collectif d’associations Vuire, dénonce l’excès de zones commerciales, de lotissements, de friches, de résidences touristiques. « Beaucoup de retraités veulent venir s’installer, ce qui entraîne spéculation foncière et “court-termisme”, analyse-t-elle. Même si elle a des conséquences malheureuses, la sécheresse nous aide à faire réfléchir le public à l’aménagement du territoire. »

      A Escaro, Daniel Aspe organise un café citoyen le 24 avril. Il a convié trois chercheurs, signataires, comme 89 autres membres de l’université de Perpignan, d’une tribune publiée dans la presse locale plaidant « pour un territoire habitable et résilient », malgré un #stress_hydrique qui pourrait devenir la norme.

      #Pyrénées-Orientales #climato_sceptiques

  • Traverser la rue pour manger sainement
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Traverser-la-rue-pour-manger-sainement

    Le premier des obstacles pour choisir une alimentation saine est le prix. En 2017, le quart des ménages les plus pauvres (1) consacre 18 % de son revenu à l’alimentation. C’est le second poste seulement, avec un point de plus que la part qu’y consacre la moyenne des ménages. Ce n’est peut-être pas assez pour certain·es en valeur absolue mais c’est déjà beaucoup en proportion, d’autant que d’autres dépenses sont, elles, incompressibles. Comme le logement, une dépense qui n’est pas choisie et qui est le premier poste du budget des 25 % les plus pauvres d’entre nous, qui exige jusqu’à 45 % de leur justement nommé « taux d’effort » (2). (J’ajoute qu’avec 6 € d’un abonnement Netflix mensuel, on peut s’acheter entre huit et dix pommes bio, soit environ un quartier de pomme par jour. Merci pour le conseil.)

    D’autres barrières sont les conditions matérielles d’accès à une nourriture saine : habiter suffisamment près d’un magasin bio ou d’une offre alimentaire variée, avoir une cuisine suffisamment grande pour traiter des légumes (3), posséder des feux et un four. Ce qui est tenu pour acquis dans certaines classes sociales ne l’est pas dans d’autres, je parle d’expérience, ayant été mal logée. De plus, les associations qui travaillent sur ces questions nous disent le manque de temps pour cuisiner qu’ont les travailleuses et travailleurs pauvres, les plaisirs plus immédiats du sucré et du gras quand on a par ailleurs des vies difficiles et stressantes, sans filet de sécurité, ou bien le fait que personne ne sait si vous avez sauté un repas alors que l’incapacité à effectuer certaines dépenses vous met en marge de la société, symboliquement et parfois même matériellement quand l’accès aux droits passe par une connexion Internet et que le moyen le plus simple et le moins cher de vous connecter est un smartphone.

    Malgré tout, l’aspiration à bien se nourrir existe, les produits bio (et locaux), les fruits et les légumes sont identifiés dans toutes les classes sociales comme une alimentation désirable, bonne pour la santé et pour le milieu naturel.

    #Aude_Vidal #alimentation #agriculture #santé #Macron

  • Chères collaboratrices - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Cheres-collaboratrices

    Mais le passage n’est pas si simple, comme on l’a vu, entre une expérience minorisée et une volonté d’émancipation collective, quand notre ethos libéral et individualiste nous invite plutôt à saisir les possibilités de promotion individuelle. Pour cent femmes qui subissent les boys clubs en entreprise, combien de féministes anti-capitalistes ? C’est une confiance un peu excessive à accorder à une politique des identités qui serait devenue, pour la simple raison qu’on souhaite qu’elle le devienne, matérialiste. Comme si la présence de gays ou de lesbiennes, placardisées ou désormais out, au plus haut sommet de l’État avait depuis 2017 révolutionné les conditions matérielles en moyenne peu reluisantes des personnes LGBT (en moyenne). Et comme si le capitalisme états-unien ne s’appuyait pas sur des dirigeant·es d’entreprise et des employé·es à haut niveau de responsabilité issu·es du Sud global et qui, tout en étant très bien rémunéré·es, n’ont pas même le droit de vote dans le pays où elles et ils travaillent.

    #recension #livre #féminisme #libéralisme #Sandrine_Holin #Aude_Vidal

  • Une histoire d’autoroute - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Une-histoire-d-autoroute

    Pourquoi un tel projet a-t-il été mené jusqu’au bout, en dépit des recours juridiques contre la destruction d’écosystèmes protégés, en dépit du danger que cet investissement constituait pour les finances publiques ? D’abord parce que le public était nourri de représentations fausses et mal informé de la teneur du projet (en premier lieu son tracé, comme on l’a vu), ensuite parce que la classe politique locale le soutenait. Pendant que le président du conseil régional, Alain Rousset, se préparait à inaugurer l’infrastructure, son directeur de cabinet Élie Spirou était recruté par le constructeur de l’autoroute au titre de « directeur commercial adjoint chargé des politiques publiques et collectivités locales ». Aucun acte de corruption n’a été dénoncé à cette occasion, ou pas à ma connaissance, et je ne sous-entends pas que ce soit le cas.

    #autoroute #aménagement_du_territoire #A65 #A69 #écologie #Aude_Vidal

  • [Émissions spéciales] Escapade chez les escapés - film d’atelier
    https://www.radiopanik.org/emissions/emissions-speciales/escapade-chez-les-escapes-film-datelier

    Ateliers urbains se racontent. Avec Charles, Jonathan, Martin, Daniel, Ghizlane, Liévin, reçus par Arthur en Studio.

    Quelques I.M.M.E.N.S.E.S (Individu dans une Merde Matérielle Énorme mais Non Sans Exigences) visitent les beaux quartiers de #bruxelles. Au nombre des concernés par l’implacable crise du #logement, ils offrent leur regard. Leur vécu perce la fragilité des couches sociales, transcende notre peur de dégringoler.

    Comme dans un safari pistant l’insaisissable “riche”, planqué derrière les hautes haies des quartiers nantis à l’orée de la Forêt de Soignes, ces sans-chez-soi débusquent ce qu’en fait tous·tes savent : la ville est pauvre mais bordée au sud et à l’est d’Îlots de privilégiés ; héritage historique certes, égoïsme urbanistique surtout.

    Dans un récit poétique, poignant, semé de situations (...)

    #watermael-boitsfort #uccle #cinéma_documentaire #syndicat_des_immenses #ateliers_urbains #woluwé #sans-chezsoirisme #auderghem #logement,bruxelles,watermael-boitsfort,uccle,cinéma_documentaire,syndicat_des_immenses,ateliers_urbains,woluwé,sans-chezsoirisme,auderghem
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/emissions-speciales/escapade-chez-les-escapes-film-datelier_16600__1.mp3

    • On entend beaucoup les winners de la désertion, dit-elle, mais pas celles et ceux qui n’arrivent pas à abandonner un peu de sécurité matérielle ; qui se plantent ; qui se lancent en auto-entreprise pour vendre le fruit de leur travail et se partagent des niches de consommation minuscules, luttant contre la concurrence des produits manufacturés ou de plus grosses entreprises. Ou qui ne réussissent à changer de métier que pour découvrir que tous les domaines d’activité sont taylorisés, soumis au contrôle et déshumanisés (elle mentionne à ce propos Xavier Noulhianne, chercheur en sciences de laboratoire devenu éleveur de brebis qui fait ce constat dans Le Ménage des champs (2)). Surprise... pour qui n’avait pris la peine de suivre aucune lutte autour du travail (3). Humbert cite même un conflit social lors duquel la seule à ne pas participer fut une future déserteuse. Elle critique le désinvestissement du collectif que permet, justifie et parfois encourage la désertion, geste très individuel. Le revenu universel a suscité les mêmes espoirs. La « grande démission » a apporté quelques réponses très concrètes, mais pas franchement positives, à ces rêves de changement social par la déstabilisation du marché du travail. Est-ce seulement un problème d’échelle si ces stratégies ne changent pas le monde ?

      #désertion #capital #syndicalisme #collectif #individualisme #libéralisme #Aude_Vidal ##Anne_Humbert #livre #recension

    • J’ai découvert il y a peu grâce à un haut fonctionnaire du ministère de la santé, lors d’une conversation privée, la réalité du Covid long : plutôt qu’une affection qui toucherait une part significative des personnes infectées, même quand leurs symptômes ont été très légers, le Covid long ne serait au fond qu’un symptôme psychiatrique, conséquence de nombreux confinements. Devant ces assertions affirmées avec l’assurance du chef de service, j’ai fait comme avec les platistes et les porteurs de chapeau anti-radiation en papier aluminium. J’ai clos poliment la conversation sur l’accord qu’il nous fallait plus d’études.

      Oui, il nous faut plus d’études mais pas pour savoir si oui ou non le Covid long existe, c’est un fait avéré partout, des revues médicales à l’OMS, à l’exception visiblement du ministère de la santé. Le fait est bien documenté et depuis des mois sortent des méta-études (comme celle-ci, en anglais et en français), qui agrègent et confrontent les résultats de nombreuses études déjà publiées. (...)

  • Luttes LGBTI, luttes des classes ?
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Luttes-LGBTI-luttes-des-classes

    Au contraire, si le militantisme LGBT est depuis une dizaine d’années bien vivant et actif, c’est parfois sur des bases politiques peu solides, voire franchement libérales… à l’image d’ailleurs du reste de la société, centrée sur l’individu, qui sous-estime les déterminations sociales, l’interdépendance entre les personnes, les phénomènes de captivité et qui surestime la liberté de chacun·e, son indépendance et son mérite personnel. Nous avons perdu l’habitude de nous envisager en tant que classe, nous nous voyons comme faisant partie d’une improbable classe moyenne dont se croient membres à la fois des gens qui luttent pour finir le mois et des gens aisés qui pour d’obscures raisons refusent de se penser riches. Nous ne sommes plus capables de nous placer correctement dans un décile de revenu, nous ne savons plus ce qu’est le revenu médian. « Des politiques sociales trop généreuses vont spolier les smicard·es », « les baisses d’impôt vont alléger nos budgets », etc. On peine à mesurer ses intérêts de classe !

    Et puis il y a une certaine fierté à se croire dégagé·e des logiques sociales, c’est ce que j’appelle l’anti-sociologisme ou le refus d’admettre qu’on puisse avoir un mode de vie déterminé par son appartenance de classe. Autant on se reconnaît facilement dans son signe astrologique, autant on a du mal à accepter son classement dans une catégorie sociologique. Ce que je veux dire par là, c’est que ce rapport au collectif est parfois assez incohérent, on le récuse mais on a toujours besoin d’appartenance. Conséquence de tout cela, nous peinons à penser des stratégies favorables aux classes auxquelles nous appartenons et préférons l’empowerment individuel (c’est tout le féminisme libéral avec son accent sur les choix individuels des femmes, sur leur attitude individuelle face aux inégalités, etc.). Et le genre, malgré toutes ses définitions comme un rapport social, est souvent perçu comme une caractéristique propre aux individus et une réalité intime.

    Des conflits très durs ont lieu entre des camps qui ont deux visions contradictoires de ce qu’est l’appartenance à un genre ou à l’autre.

    #Aude_Vidal #genre #LGBT #libéralisme #individualisme #politique #sociologie #matérialisme_trans #transidentité #Pauline_Clochec #transitude (attitude trans sociale) #classes_sociales #psychologisme

  • Plantez des arbres !
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Plantez-des-arbres

    Tout le monde aime les arbres seulement, voilà, c’est plus compliqué que : « À la Sainte-Catherine, tout arbre prend racine, les enfants, plantez des arbres. » Après le nettoyage des bords de rivières sous l’égide d’une marque de sacs plastiques de supermarchés bien connus, il faut désormais planter des arbres.

    […]

    L’arbre ne doit pas cacher la forêt du capitalisme vert. Nous devons lui faire une plus belle place que celle que nous lui réservons aujourd’hui. C’est tout le propos de Bouts de bois, un ouvrage d’Agnès Stienne @odilon paru ce printemps et auquel ce billet doit beaucoup. À partir d’objets du quotidien, l’autrice, artiste cartographe qui a par ailleurs enquêté sur des sujets globaux (voir ici ses reportages sur Visions carto et imagomundi), décrit l’état de la forêt en France métropolitaine, dégradé par des logiques prédatrices et une gestion à court terme qui ne vise pas ou peu l’équilibre écologique à long terme.

    #arbre #écologie #capitalisme_vert #Aude_Vidal

    • Polansky a drogué une adolescente avant de la sodomiser. J.K. Rowling pense que le sexe biologique est important.

      Je ne comprends pas ce qu’il y aurait d’incohérent à ce que des féministes boycottent le premier et pas la seconde.

    • Vous devez pas trainer avec assez de queers geeks :p

      @arno elle ne parle absolument pas des féministes en général, elle parle des queers transactivistes anti-Rowling.

      Elle pointe l’inconsistance de beaucoup (la majorité) de ces personnes, qui honnissent désormais Rowling, et même qui lui retirent presque sa maternité de l’œuvre (déjà lu plusieurs fois aussi), tout en continuant d’être fan absolu de tout ce qu’elle a produit, d’être totalement geek de l’univers, des objets, des films, de tout. Et où là ya aucun problème à séparer la femme de l’artiste.

      Tu dis « pense que le sexe biologique est important » comme si là tu parlais de radfems qui comparaient les deux. Je rappelle que « pense que le sexe biologique est important » pour beaucoup de transactiviste, c’est tout aussi grave que sodomiser une gamine et que ça tue des trans, que c’est ultra oppresseur de penser ça. D’où le fait qu’on peut comparer les deux dans leur point de vue, pas du tien.

    • queer de tel ou tel genre mis à part, il y a quand même un blème dans la rengaine -fausse question ? - séparer ou pas l’artiste de la personne.
      les objets (oeuvres) produites ou crées par telle ou telle personne (artiste, maçon) sont jetées dans le monde, existent par eux-mêmes, et en tant que tels échappent peu ou prou à qui les a conçues/fabriquées. ça ne leur appartient plus. et heureusement ! sinon, ce serait impossible d’apprécier un machin signé Céline ou Picasso, ou par tant d’autres (le Dylan « Israélien » ou catho m’a longtemps conduit à ne pas écouter ses chansons de l’après 1970).
      ne pas se rapporter aux choses elles-mêmes mais à un.e individu, c’est louper l’impersonnel, replonger dans le moi.

  • Un long fil [de @Themislv_vls] sur les différentes prises de positions de B. STIEGLER ces dernières années, « puisque certains semblent étonnés du partage de ce tweet antisémite »
    https://threadreaderapp.com/thread/1678894070767206407.html

    (...) dès le 22 octobre 2020, en réponse à l’éditorial de Horton, Emily Mendenhall, à l’origine [du concept de syndémie],

    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)32218-2/fulltext
    🧵explique qu’il est erroné de qualifier le COVID-19 de "syndémie" de façon générale, que le contexte compte et qu’une telle erreur passe complètement à côté de l’intérêt même du concept.
    🧵E. Mendenhall explique ainsi que “la syndémie nous permet de reconnaître comment les facteurs politiques et sociaux favorisent, perpétuent ou aggravent l’émergence et le regroupement des maladies”, citant la Nouvelle Zélande où le leadership politique en réponse à la crise
    🧵a été exemplaire, de telle sorte que le Covid n’y est pas syndémique.
    Le concept n’est donc en aucun cas utilisé pour nier la réalité de la pandémie ni la nécessité d’une prévention.


    cet excellent fil recense les trucages de cette bonimenteuse et bon nombre des membres cultivés des sections d’assaut de l’obscurantisme. n’hésitons pas à le communiquer aux gens de gauche, syndicalistes, révolutionnaires éventuellement intéressés par cette extension de la gauche de droite. ping @rezo

    edit en plus d’inspirer les orientations de LFI, Stiegler siège au comité de surveillance de l’#ARS Aquitaine et est vice-présidente du comité d’#éthique du #CHU de Bordeaux
    .

    #toctoc #pandémie #mensonge #obscurantisme_cultivé #santé_publique #philosophie #Barbara_Stiegler #confusionisme #GBD #protection_ciblée #syndémie (dévoyée) #enfants #minimisers #prévention #Alt_Right #covid_19 #gauche #gauchededroite #antivax #Aude_Lancelin

    • La perspective de B. Stiegler et F. Alla, appliquée au Covid19, combine à la fois une conception particulière de la santé publique et de la prévention, une négligence des droits fondamentaux à la vie et à la santé et une ignorance de l’état des connaissances scientifiques.
      Tout cela participe à l’adoption de positions contraires à l’éthique et à une dérive frôlant l’eugénisme.
      […]
      Enfermée dans un cadre d’analyse bancale rejetant la prévention réduite à un acte médical quand elle relève avant tout de la santé publique, collective, enfermée dans un cadre ouvrant la voie aux idées délétères, contraires à l’éthique, validistes et frôlant l’eugénisme, B. Stiegler continue donc d’ignorer les victimes d’un néolibéralisme qui a porté l’absence de prévention au rang de normes pour la préservation des profits, quoi qu’il en coûte pour la population.
      […]
      On peut sérieusement se demander, et avec inquiétude, pourquoi cette philosophe enfermée dans son récit, étanche à l’éthique et aux faits, tenant un discours si délétère, est encore associée aux luttes de la gauche et aux institutions & autorités sanitaires.

    • tenant un discours si délétère, est encore associée aux luttes de la gauche

      Parce qu’à « gauche » il y a un paquet de gens qui ont les mêmes opinions moisies que cette « philosophe » et qui sont bien contents d’intellectualiser leur connerie en citant Stiegler.

    • Trois ans déjà. L’un des effets politiques parmi les plus décisifs de la pandémie, c’est d’avoir conduit à l’émergence d’une nouvelle gauche de droite. Non gouvernementale cette fois, elle s’est créée « par le bas ». Ce qui la rend autrement dangereuse. Pour ma part, c’est par elle que l’irrespirable domine.
      « Critique » du « système » elle est excrément - le correcteur m’a suggéré un lapsus signifiant, je le garde ! - [extrêmement] composite, elle inclue tout aussi bien politiciens et gauchistes extra-parlementaires, écologistes qu’anarchistes, intellectuels et Gilets jaunes, insiders et outsiders. Terreau d’une fascisation qui n’en porte pas le nom, on la voit et la rencontre partout.
      Headshot. Le taf de snipper réalisé par @Themislv_vls suffira pas. Mais on peut imaginer que d’autres s’en saisiront, pour déciller, pour réouvrir à une position critique, une pensée et des actes qui ne reposeraient pas sur la falsification, la confusion plus ou moins délibérée.

  • « Mon corps, mon choix » - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Mon-corps-mon-choix

    Il y a quelques jours, dans un groupe féministe, nous avons déplié un paragraphe de notre manifeste qui reprenait le slogan « Mon corps, mon choix ». J’avais émis quelques doutes sur cette formulation car si entendue comme un appel à la liberté reproductive et sexuelle des femmes elle fait consensus, elle contient aussi tout un monde contre lequel, en tant que féministes au sein d’un syndicat de transformation sociale, nous luttons. Enfin, j’espère.

    « Mon corps, mon choix », c’est un slogan qui a été repris par des femmes de mouvements libertariens états-uniens au cœur de la crise sanitaire pour réclamer l’absence de politique de santé publique et le renvoi de chacun·e à son appréciation – jusqu’à ce qu’il ou elle ou ses proches ou les personnes qui les côtoient viennent solliciter les soins médicaux dispensé par le monstre honni, ce Léviathan qui a nom société.

    […]

    C’est aussi leur corps et leur choix que réclament les personnes à la recherche de thérapies alternatives. C’est leur liberté de s’engager dans des traitements farfelus comme le jeûne et le crudivorisme (1) pour soigner le cancer, soin prôné par le youtubeur Thierry Casasnovas, aujourd’hui mis en examen avec sa comptable pour « exercice illégal de la profession de médecin », « abus de faiblesse » et « pratiques commerciales trompeuses ». Au nom de quoi empêcher ce gourou de la nutrition, pas même diplômé dans les disciplines qu’il prétend renouveler, de promettre monts et merveilles à des personnes crédules et d’utiliser toutes les manipulations, bien rodées par les mouvements sectaires, qui lui assurent leur adhésion ? Après tout, c’est leur choix, et comme dit une camarade quand elle voit des imbéciles se mettre en danger, le darwinisme social a parfois du bon. Ni elle ni moi n’assumerions bien longtemps ce trait d’humour car les personnes crédules, ce ne sont pas toujours des ennemi·es politiques honni·es par leurs proches et méprisé·es par leurs voisin·es, ça peut être aussi vous et moi confronté·es à un problème de santé ou séduit·es par une pensée originale à un moment où nous sommes en difficulté psychologique.

    #féminisme #libéralisme #slogan #Aude_Vidal

  • Fin du monde et petits fours
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Fin-du-monde-et-petits-fours

    Il y a quelques années surgissait une écologie people. Les stars s’engageaient pour la planète : Mélanie Laurent co-réalisait le film Demain avec Cyril Dion, Leonardo DiCaprio invitait sur son yacht géant le petit Pierre Rabhi, Aurélien Barrau et Juliette Binoche engageaient, avec leurs ami·es du monde du cinéma, l’humanité à se ressaisir et les autorités à prendre des mesures coercitives s’il le fallait (1). Tous leurs discours avaient en commun une écologie niaise, faisant l’impasse sur notre organisation sociale et sur la liberté donnée aux plus gros acteurs économiques d’user et d’abuser des ressources naturelles (2). Le livre du politiste Édouard Morena n’est pas consacré à ces petits fours-là mais la lecture de son livre donne des clefs pour comprendre qu’il ne s’agit pas là de niaiserie mais d’une stratégie de classe très consciente appuyée sur la niaiserie de certaines personnalités.

    #recension #Édouard_Morena #Aude_Vidal #écologie #livre #fin_du_monde #people

  • Des lobbys au menu - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Des-lobbys-au-menu

    C’est un court ouvrage mais qui rend compte d’une recherche très ambitieuse sur l’influence des entreprises agroalimentaires sur le débat et les politiques publiques en France. Cette influence se déploie dans trois dimensions avec trois outils privilégiés. Les think tanks investissent le champ scientifique, les organisations de représentations d’intérêt les instances étatiques, les fondations d’entreprise la société civile.

    Dans le lot cette interview :
    https://www.youtube.com/watch?v=_vHa_a8Mjak

    #recension #livre #recherche #sociologie #alimentation #agroalimentaire #industrie #lobby #lobbying #Aude_Vidal

  • “Il y a des crimes climatiques, donc il y a des criminels”- Entretien avec Mickaël Correia
    https://www.frustrationmagazine.fr/correia

    Entre la canicule « Total énergies 1 » et la canicule « Total énergies 2 » (nous reprenons cette idée trouvée sur les réseaux sociaux de nommer les épisodes caniculaires du nom des responsables du réchauffement climatique) nous avons rencontré Mickaël Correia dont le dernier livre, Criminels Climatiques, met un uppercut à l’écologie bourgeoise du « tous responsables, tous les petits gestes comptes » en montrant le visage de ceux à cause de qui nous suffoquons. Journaliste issu de médias indépendants, Mickaël Correia propose une écologie du rapport de force, qui désigne des responsables et propose donc des leviers d’actions autre que le désespoir ou la complaisance : deux positions généralement tenus par la partie aisée de la population. Grâce à ses travaux, on sait désormais que la révolution sera écologique (...)

  • Un pays démocratique ? - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Un-pays-democratique

    Eduardo Galeano, l’auteur uruguayen des Veines ouvertes de l’Amérique latine, avait inventé le terme de démocrature pour mettre un nom sur ces régimes issus des urnes mais dont le caractère démocratique est plutôt faible. Si cette critique était celle d’un peuple de gauche ou d’intellectuel·les particulièrement exigeant·es en matière de démocratie, elle est aujourd’hui évidente aux yeux de tou·tes. Donald Trump a sérieusement mis à mal aux USA le fonctionnement de l’État et la qualité du débat public, renforçant les clivages entre Républicain·es et Démocrates, rendant acceptable le mensonge et les propos violents. Jair Bolsonaro, le président brésilien élu, porte de sérieux coups aux droits humains et aux valeurs démocratiques. Rodrigo Duterte aux Philippines a bien été élu et il a sagement fini en 2022 un mandat qui n’était plus renouvelable. Non sans avoir normalisé pendant six ans les exécutions sommaires et les meurtres d’opposant·es.

    #démocratie (de basse intensité) #élections #représentativité #Aude_Vidal

  • Fin de partie ? - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Fin-de-partie

    Si la crise sanitaire due au Covid-19 était un marathon, on peut tenter d’imaginer comment les autorités françaises l’auraient couru.

    […]

    C’est chacun·e sa gueule et un nez à l’air vaut bien une vie, à entendre les philosophes moraux du clan anti-masque. La nouvelle doxa est partagée par l’extrême droite, le gouvernement d’extrême centre, les libertariens US (4) et des camarades de gauche qu’on avait connu mieux inspiré·es. Le ministre de l’engorgement optimal de l’hôpital, magnanime, invite néanmoins celles et ceux à qui ça chante à porter un masque pour se protéger (sans préciser qu’il faut dans ce cas un FFP2, sinon ça ne sert à rien) faute d’être protégé·e par les autres.

    #Aude_Vidal #covid #santé #réduction_des_risques #masques

  • Recension de « La conjuration des ego , d’Aude VIDAL, publiée sur le blog Les Ruminant.e.s | « TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2022/04/04/recension-de-la-conjuration-des-ego-daude-vidal-publiee-sur-le-bl

    Le féminisme est une lutte pour toutes les femmes et contre toutes les violences – physiques, psychologiques, verbales – qu’exercent les hommes sur les femmes. Il est incompatible avec les nombreux privilèges dont bénéficient les hommes du fait de leur domination. Que cette domination soit consciente ou pas, de nombreuses études démontrent que la vie commune hétérosexuelle bénéficie aux hommes qui profitent du travail domestique de leur compagne. Cette situation d’exploitation plus ou moins acceptée permet aux hommes de mieux réussir que les femmes dont le temps de travail et le salaire sont réduits. Les femmes, rendues dépendantes économiquement, sont plus facilement victimes de l’accaparement de leurs corps par les hommes qui profitent ainsi de services sexuels, domestiques ou reproductifs.

    Si les hommes peuvent s’approprier et dominer les femmes, c’est parce que les individus sont socialisés selon qu’ils naissent avec une vulve ou un pénis. L’homme est socialisé de telle manière qu’il pense légitime de s’approprier les femmes. Les femmes sont socialisées de façon à accepter leur asservissement. Cette différenciation binaire des sexes est socialement construite. La société divise les individus selon les deux catégories sexuelles – mâle ou femelle – auxquelles elle assigne un genre masculin ou féminin. Personne n’échappe à ces assignations binaires, elles nous façonnent et nous les intégrons malgré nous. Être une femme, c’est subir cette assignation. Puisque le genre est un fait social, une expérience collective, alors on « ne peut être une femme, quelle que soit sa naissance et son vécu, que quand on est perçue et traitée comme une femme dans la société, quand on a en partage cette expérience avec les autres membres de la classe des femmes. » (p. 53)

    C’est pour cela qu’exercer sa liberté individuelle en se définissant non-binaire ou transgenre n’apporte aucune liberté aux autres femmes. D’autant que, comme l’explique l’autrice, la personne qui s’auto-identifie à un genre revendique un genre socialement construit par et pour une société patriarcale. Les non-binaires eux-mêmes tiennent à un pronom plus qu’à un autre. C’est pourtant cette assignation des genres qui doit être combattue collectivement, dans la dimension institutionnelle mais aussi intime.

    #féminisme #identités

  • Le Piège identitaire - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/Le-Piege-identitaire

    un ouvrage critique des tendances de la gauche à servir les besoins de reconnaissance des minorités tout en abandonnant toute prétention à lutter contre l’organisation socio-économique qui permet l’exploitation des travailleurs et travailleuses. Résumé comme ça, le livre semble rejoindre le lot de ces nombreuses imprécations moqueuses et convenues contre les « racialisateurs », les féministes post-modernes ou les poses de la bourgeoisie de gauche dans l’espace public. Mais l’exercice est bien plus subtil et cette publication, traduite et légèrement adaptée au contexte français de 2022 par Patrick Marcolini (1), est une réussite. Car il ne s’agit pas pour l’auteur de déclarer la nullité des demandes des groupes sociaux minorisés (femmes, personnes non blanches, LGBT, etc.) mais de les articuler à une critique sociale plus large et vigoureuse, celle d’un capitalisme en roue libre, qui ne rencontre plus guère d’opposition dans les sociétés européennes.

    […]

    Mais, contrairement à la vieille gauche avec ses fronts tellement secondaires qu’ils sont à vrai dire sommés de disparaître, Bernabé refuse de jouer la lutte des classes contre les luttes pour la reconnaissance, tant le symbolique et le matériel sont imbriqués : il est « difficile de séparer les questions de représentation et de redistribution, parce que les discriminations fondées sur le genre, la couleur de peau, l’orientation sexuelle sont fréquemment liées à l’exploitation économique » et à des violences bien matérielles. Parmi les activistes de la « diversité », il en crédite certain·es qui réussissent cette articulation (c’est possible, je citais ici quelques chantiers féministes qui ont pris à bras le corps ces questions), sans perdre trop de temps à conspuer les autres. Car dans l’impasse actuelle, il n’identifie pas seulement l’impuissance de la gauche à remettre en cause un ordre économique toujours plus dur et inégalitaire. Il s’inquiète surtout d’une montée du fascisme qui profite de chaque posture aux accents moralisateurs et bienveillante envers les minorités pour faire polémique et se poser en défense de la majorité opprimée ou en seule critique libre du « système » : « Le pire est que la plupart des gens ne perçoivent pas cette instrumentalisation hypocrite de la diversité. Ils y voient juste de la discrimination positive, ce qui finit par se retourner contre les groupes minoritaires eux-mêmes ». Tout en donnant à l’extrême droite une image subversive. Le peuple de gauche, coincé dans l’ornière néolibérale, ne semble avoir pour seule alternative que l’indignation.

    #recension #identité #social #politique #Daniel_Bernabé #Aude_Vidal

  • La part du feu - Mon blog sur l’écologie politique
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/La-part-du-feu

    Est-ce là un débat pour spécialistes ? Ou un choix de société ? Le modèle de sparing est écocentré, ce qui le rend plutôt sympathique. C’est le modèle vegan. C’est aussi un modèle très favorable aux classes dominantes. Car c’est bien sûr chez les ploucs du monde entier, les ruraux occidentaux et les peuples autochtones du Sud, que ces surfaces seront protégées, y compris par la coercition. Quand bien même, dans le cas des peuples autochtones, ils ne seraient nullement responsables de la dégradation infligée au reste de la planète par la société industrielle.

    […]

    L’agroécologie, et particulièrement son versant paysan, sont un modèle de société plus tenable socialement que la concentration des richesses de l’agro-industrie. Intensive en main d’œuvre, répondant aux besoins alimentaires plus qu’aux prix des marchés, elle fait aussi la preuve de son intérêt écologique.

    #sharing #sparing #environnementalisme #conservation #industrie #écologie #agroécologie #Aude_Vidal