« Qu’attend la communauté internationale pour rendre justice aux victimes », s’est aussi interrogé Denis Mukwege, en demandant l’établissement de tribunaux nationaux ou internationaux dédiés au jugement des coupables de violences sexuelles dans les conflits.
Avocate de Nadia Murad et d’autres victimes yazidies, Amal Clooney a aussi déploré la faiblesse de la réponse internationale. Elle a accusé les Etats-Unis et la Russie de s’opposer à la création d’une justice internationale contre ces crimes. Sierra Leone, Cambodge, Rwanda, Bosnie, Nuremberg... Une justice a été rendue pour ces dossiers, a-t-elle rappelé au Conseil de sécurité en le mettant devant ses responsabilités.
« Si nous n’agissons pas maintenant, il va être trop tard », a-t-elle dit, en évoquant la détention actuelle de milliers de combattants du groupe Etat islamique. « Nous faisons face à une épidémie de violences sexuelles » et « la justice est l’antidote », a insisté l’avocate.
A l’origine, le projet de texte allemand voulait établir un groupe de travail formel, mettre en place un « mécanisme » pour aider à faire traduire les coupables en justice et développer la protection des victimes en leur reconnaissant des droits en matière de droits sexuels et reproductifs.
La Russie, la Chine et les Etats-Unis se sont opposés à la création du « mécanisme » de justice, le groupe de travail a été balayé, et Washington a menacé d’imposer un veto si des mentions évoquaient les droits reproductifs, craignant un encouragement aux avortements.